Chronique de Concert
Traditional Fukushima Dancefloor #2
Pour un lundi soir l'affluence était au rendez-vous, il est donc très réconfortant de constater que les marseillais sont capables de sortir en nombre en début de semaine lorsque l'affiche est pointue et de grande qualité. Jamais avare de surprise, marque de fabrique de l'Embo, celle-ci ce soir était de taille : Ahmad Compaoré !! Et oui il n'est jamais bon d'être pantouflard.
Le premier set était composé de Kuro Pipe membre éminent d'un collectif Punk Hardcore (guitare électrique), Katsuyoshi Kou d'origine coréenne mais né à Tokyo (guitare sèche), d'un troisième guitariste greffé au dernier moment et de Atsuhiro Ito (l'homme au néon) le tout accompagné à la batterie par la surprise du chef Ahmad Compaoré.
La musique appelée " optron " de Ito et un dispositif d'art visuel proche de la mouvance luminocinétique des années 50` , 60` et je me prend à rêver d'une rencontre avec François Morellet ou Dan Flavin.
Se servant d'un néon comme d'une guitare qu'il allume et éteint sur un Thérémine sans antenne (le néon en faisant office) les effets sont incomparables. Ce jeu entre son et lumière forme une chorégraphie nourrissant une musique électro expérimentale.
Cette formation improvisée nous a distillé une musique rageuse, hardcore, au visuel subtile. Nous rentrions de plein pied dans la dichotomie japonaise.
Le deuxième plateau réunissait Toshiji Mikawa et Ahmad Compaoré deux musiciens aux univers totalement opposés. Ahmad surdoué des percussions (le cur de la musique) et de l'improvisation et Mikawa maître de l'électro noise avec un son qui depuis les années 80 reste sans égal.
Avec leur jeu plein de précision, de magnificence dans l'improvisation, nos deux lurons ne pouvaient que tomber en symbiose. La complicité se révélant sous nos yeux transpirait d'une rare et grand émotion comme seul des musiciens exceptionnels peuvent nous offrir.
L'état de transe qui gagnait nos deux performeurs s'est logiquement diffusé dans la salle. Vrai grand moment de bonheur, merci messieurs.
Pour le dernier set nous avons assisté à l'association de Doravideo et Atsuhiro Ito comme musicien accompagnant l'énigmatique Miho Wakabayashi danseuse au talent multiple, top- modèle performeuse et j'en passe !!
Doravideo est un artiste qui mixe volontiers son et vidéo. Son nom fait référence à Doraemon, personnage manga des années 70 classée dans la catégorie Shonen pour les initiés et icône de la pop culture au pays du soleil levant.
Sa musique est en adéquation avec sa référence manga. En effet son instrument semble sortir tout droit d'une pochette surprise avec des consonances très robotiques. Pour faire un parallèle avec notre culture occidentale, la guerre des étoiles et D2R2 n'est jamais très loin. D'au temps plus que Ito et son néon guitare agrémenté de jeu de laser accentue notre plongée dans le passé futuriste.
Mais la présence de Miho, nous rappelait la culture japonisante. Son look vestimentaire oscillant entre petite nuisette et robe de mariée avec dessous hyper sexy était des plus réussi .Sa chorégraphie, geste lent et précis fait d'un va et viens permanent entre la salle où elle se pendait à un crochet et la scène où elle nous gratifiait d'un strip- tease, mariait élégamment la tradition érotico japonaise autour du bondage et la musique noise futuriste.
Pendant un cours instant j'imaginais Georges Lucas naissant au japon. Nul doute que la princesse Leia fantasme de toute une génération en aurait été bien plus troublante....... Bon ! Heu !!Tu te calmes. Il va falloir y aller maintenant. Ou pas.
Critique écrite le 04 mars 2014 par G.M.
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