Chronique de Concert
Triggerfinger + Intergalactic Lovers
Intergalactic Lovers
L'ouverture des portes se fait à 18h30 et on débarque sur place un peu après 19 heures. Il est hors de question de rater une miette de cette soirée de rock belge. Le groupe Intergalactic Lovers, qui a joué au Silencio à Paris deux jours auparavant, est annoncé sur scène pour 19 heures 30. Ils arrivent devant nous 10 minutes après l'horaire prévu et ils sont cinq membres au total. Pour le moment, l'Elysée Montmartre s'est remplie seulement au tiers. Au chant, on retrouve Lara Chedraoui, Maarten Huygens et Philipp Weies aux guitares, Raf De Mey à la basse et pour finir, Brendan Corbey à la batterie. Durant 30 minutes bien trop courtes, la formation va nous offrir un magnifique voyage. Musicalement, on est dans une veine rock, pop et trip-hop. C'est planant, atmosphérique et les morceaux sont très bien écrits. On pense à PJ Harvey, à Morcheeba et à Feist notamment. On aura le plaisir d'entendre quelques nouveautés qui passent très bien l'épreuve du live. Ils jouent tous en humilité et efficacité. Le public est de plus en plus réceptif, ce qui fait qu'on voit le groupe se lâcher davantage au fur et à mesure des titres joués. Lara Chedroui bouge, danse, se tord en deux et prend de plus en plus confiance en elle. Leur prestation passera bien trop vite mais à coup sûr, on aura l'occasion de les revoir sur scène prochainement, il ne faudra pas les rater ! Il y aura 30 minutes de battements avant l'arrivée du trio belge sur la scène de l'Elysée Montmartre. 5 minutes avant que le show ne commence, un jeune couple nous demande si on a fait des photos du groupe de première partie et si on connaissait leur nom. Après leur avoir répondu par l'affirmatif, ils nous disent avec des coeurs pleins les yeux "Intergalactic Lovers est une excellente découverte". On leur confirme largement leur sentiment !
Triggerfinger
Il est maintenant 20h40, la salle est très bien remplie et on est très heureux pour ce groupe que l'on suit depuis 7 ans et que l'on aime tant voir que la sauce ait enfin pris en France ! Chez nous, les Triggerfinger ont mis du temps à percer. On pense au moment où on les a découvert en concert, c'était en 2010. Ils étaient en co-affiche avec Black Box Revelation à la Maroquinerie et on était seulement 200 privilégiés ce soir-là. Depuis, le groupe a progressé en notoriété et on a pu les voir notamment à la Machine du Moulin Rouge dans la petite salle en 2011, au Nouveau Casino pour un concert sold-out en 2012, au Trianon en 2014 puis dans des festivals tels que celui de la place de la République organisé par Oui Fm, à Solidays et à la fête de l'Humanité. C'est d'ailleurs la dernière fois qu'on les a vus, cela remonte à septembre 2015.
Juste avant leur montée sur la scène et dans une ambiance déjà bien chaleureuse, on s'est demandé pourquoi on voyait 4 micros posés devant nous. Nous allons vite avoir la réponse. Ce qui est génial ce soir, c'est qu'il y a une vraie mixité homme-femme et d'âge également car on trouve des fans de 20 à 70 balais. On entend une bande-son qui démarre puis, un, deux, trois, quatre musiciens font leur apparition. En plus du trio Ruben Block à la guitare et au chant, Paul Van Bruystegem dit Monsieur Paul à la basse et l'extraordinaire cogneur Mario Goossens à la batterie, on retrouve pour la première fois un quatrième membre qui tiendra la seconde guitare et un petit clavier et qui devrait soulager Ruben dans ses parties de gratte.
On avoue, ça nous fait tout drôle de voir le groupe à quatre mais on se réjouit d'entendre l'effet que cela va nous procurer. Ils ouvrent le bal avec un extrait de leur nouvel album, "Upstairs Box". Le groupe est en grand forme et visiblement très heureux de se retrouver devant une salle pleine. Ils enchainent pour notre plus grand bonheur sur le génial "And There She Was, Lying in Wait" extrait de l'album précédent "By Absence of the sun". Le début du concert a placé la barre très haut et celà ne retombera jamais. Le son est bien gras, carré et aéré. Triggerfinger nous éclabousse de leur talent et de leur éclat.
Ils respirent le live et leur musique prend tout son sens en concert. C'est pour cela qu'on les aime tant. La basse est ronflante, les guitares sont un régal et Mario Goossens à la batterie garde comme toujours un jeu exceptionnel. On enchaîne sur le classique "First Taste" et on prend un pied fou. L'ambiance dans le public est très chaude et conviviale. "By Absence of the sun", le morceau suivant, nous prend aux tripes. Ce titre représente parfaitement Triggerfinger car il est sombre, lumineux, prenant, remuant, rythmé et jouissif. Le public commence à sautiller de partout. On continue avec "Flesh Tight", qui maintient une excellente dynamique tellement le morceau est classe et sexy. C'est le second extrait du dernier album "Colossus". On poursuit avec le monstrueux "My Baby's Got a Gun", un de leurs grands classiques en live. Le titre est une longue montée vers l'explosion et l'extase. Après ce moment absolument savoureux, on va entendre "Black Panic" qui nous laisse toujours très hauts dans le plaisir puis viendra un troisième extrait du dernier album "Colossus", "Bring Me Back a Live Wild One" qui nous fait dandiner des fesses. On danse et on lève les bras tant le concert est parfait à presque tous les points de vue. On regrette juste de trouver la voix de Ruben Block pas assez mise en avant par l'ingénieur du son.
Souvent la musique et sa puissance couvrent la voix de Ruben mais absolument rien ne perturbe notre immense plaisir. On continue à danser et à s'éclater sur "All This Dancin' Around" qui continue encore à nous régaler sur scène. On ne s'en lasse jamais tellement le morceau est dantesque. Le public chante et participe, le groupe s'éclate et donne beaucoup... On vit une véritable communion entre les fans et Triggerfinger ! On aura droit également à 10 minutes de solo de notre Mario Goossens à la batterie qui verra ses vieux compères Ruben Block et Monsieur Paul finir par taper avec lui. On se régale à voir Mario et ses yeux en transe s'éclater comme un gamin avec ses copains et on se marre également. Comme à son habitude, l'immense batteur cherche son public, joue avec lui et ne les lâche pas du regard. C'est l'immense single "Colossus" qui arrive ensuitee puis Triggerfinger dégaine un titre d'Iggy Pop, "Funtime", qui amène beaucoup de folie.
C'est l'heure du rappel après 80 minutes très prenantes. Ruben Block et ses acolytes reviennent en douceur pour la seule ballade du concert, "Afterglow", qui sera le 5ème et dernier extrait de "Colossus". Pour finir sur une note bien rock, ils nous servent un titre de Rihanna, "Man Down" qu'ils reprennent d'une manière phénoménale, intègrant en plus dans cette chanson très efficace des parties du légendaire "Kashmir" de Led Zeppelin. Ils nous saluent une dernière fois, nous remercient à nouveau et après quasiment 1 heure 40 de concert, ils quittent définitivement la scène. On ressort très heureux de l'Elysée Montmartre pendant que le groupe signe des cd et des vinyles aux fans qui les abordent avec des sourires radieux. On a tout simplement vécu un des concerts de l'année et on a déjà hâte que Triggerfinger reviennent nous voir !
Set-list :
Upstairs Box
And There She Was Lying in Wait
First Taste
By Absence of the Sun
Flesh Tight
Perfect Match
My Baby's Got a Gun
Black Panic
Bring Me Back a Live Wild One
All This Dancin' Around
Colossus
Funtime (Iggy Pop)
Rappel:
Afterglow
Man Down (Rihanna)
Remerciements à Verycords/Veryshow et tout particulièrement à Sabrina Cohenaillo.
Critique écrite le 30 novembre 2017 par Lebonair
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