Chronique de Concert
Le Trio Inopportun
Au sortir de la Cuvée de Jazz de Karine Bonnafous, je m'arrête à la Plaine pour voir ce qui s'y passe. Je sais que le Trio Inopportun joue à l'Intermédiaire. Il est catalogué comme un groupe de rock progressif et mes deux soirées fort sympathiques au Prog'Sud de la semaine dernière m'ont rajeuni de trente ans. Alors, je veux bien continuer l'expérience. J'arrive au milieu d'un magnifique solo de violon de Grégory Jonquet (quasiment du Bach). La guitare et la basse le rejoignent pour jouer l'accompagnement en boucle. Je comprends alors que je peux commander une boisson. Il s'agit d'une pièce nommée 7x+2 = 44. L'équation est facile. Ce qui l'est moins c'est l'explication qu'ils m'ont donnée à la fin (une sombre histoire de guitare qui doit rattraper à la fin de 7 cycles de 6 temps 4 cycles de 11 temps de la basse en rajoutant 2 temps et je ne retiens pas 1).
Le morceau suivant propose un contraste entre une basse ténébreuse et un joyeux violon. Je comprends alors que je peux aller m'asseoir. Il se nomme Oxymore. Ce pourrait également être le nom du groupe tant la musique de ce trio véhicule une joyeuse mélancolie. Sylvain Pastor utilise sa basse comme un stick Chapman qu'il s'achètera si cet article leur fait assez de pub. Le morceau suivant Post It doit nécessiter plusieurs écoutes comme on dit avec sa longue plage guitare Vs basse du milieu mais la délivrance arrive grâce au violon qui, mélodiquement, me fait penser à du Wim Mertens. Ils terminent la première partie avec Cinq Minutes Avant Minuit sur lequel on apprécie l'harmonie entre les arpèges de la guitare et le violon.
A la pause, la dame de l'exergue, alors seulement joyeuse, reprend un verre de ponch puis cherche en vain un compagnon de danse, mue du dedans qu'elle est par la sono de l'Inter.
Roger Coste (guitare) reprend et nous offre un solo de 5 bonnes minutes techniquement très varié avant que le trio ne se reconstitue.
Arrive le gros morceau de la soirée, un peu expérimental pour eux puisqu'ils le jouent pour la première fois : Impatience. Une pièce de vingt minutes avec des longueurs certes mais des moments intenses comme le final avec cette accélération de la basse qui donne le signal du sprint final à ses deux partenaires. C'est le moment que choisit la dame pour asséner sa maxime puis quelques instants plus tard se vautrer sur trois filles et péter un verre.
J'ai pour ma part préféré Désirée Clary, mélodiquement plus abouti avec son violon Moriarty like. Cherchant des signaux partout depuis que Francesco Bearzatti m'a raconté la vie de Tina Modotti, j'ai cru y entendre un final en marche funèbre illustrant la mort de la plus Marseillaise des reines de Norvège. Honte à moi ! Le titre s'appelle ainsi parce que c'est dans le métro que l'idée leur est venue (pour les estrangers, précisons que c'est le nom d'une station de la ligne 2).
Dans le même ordre d'idées, Post It doit son nom au support sur lequel il a été écrit. Pour Cinq Minutes Avant Minuit, j'ai une petite idée.
Influencé par King Crimson (ils étaient à Prog'Sud la semaine dernière pour voir Tony Levin), Magma et la musique classique, ce trio de La Ciotat a même été quintet à une époque (piano batterie en sus) et même septet (deux chanteuses) en gardant toujours ce nom de Trio Inopportun. Il a déjà une quinzaine d'années d'existence et n'a d'inopportun que le nom.
"C'est triste mais c'est beau" (Un mec à jeun).
Bonus vidéo (sombre mais beau) :
Critique écrite le 31 mai 2009 par Mcyavell
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