Chronique de Concert
Tristania + Sarah Jezebel Deva + Fenrir + Soundstorm
Lorsque nous pénétrons dans la salle, le premier des quatre combos a déjà entamé son set d'une demi heure. Et mon oreille se dresse d'une surprenante perplexité en reconnaissant du pur speed mélodique à l'italienne, genre que je ne pensais pas entendre avec Tristania en headliner ! Sans casser deux pattes à un iule (ouais, le mot savant pour mille pattes, la classe !), c'est bien foutu et agréable à voir. Bon, le chanteur pousse trop de metal screams pas toujours très bien maitrisés, mais pour le reste ca se tient, avec notamment la choriste légèrement lyrique qui apporte un petit plus aux compos des italiens (ben oui, c'était évident). Plusieurs breaks, et bons soli du seul gratteux viennent donner de la consistance aux chansons qui du coup ne sont pas "simplement" speed.
Une bonne petite entrée en matière qui met en jambes pour la formation suivante qui, pour moi, reste la très bonne surprise du soir. Fenrir s'est formé il y a six ans, et regroupe des nancéens et des parisiens, et nous proposent un Heavy Metal celte très bien exécuté.
Les titres sont vraiment bien foutus, ça sonne très pro, et la toute mignonne chanteuse a un sourire et une joie de chanter communicative, çà fait vraiment plaisir. Par contre, et par contraste, les autres zicos étaient soit trop timides, soit trop renfermés, et c'est dommage parce que le jeu de scène s'en ressent un peu, et on se focalise la plupart du temps sur Elsa, alors qu'il y a moyen, avec leurs kilts et leur univers bien établi, de pousser un peu le show et gagner une dimension globale.
M'enfin bon, c'est pas un drame, car musicalement j'ai trouvé ca excellent. Le morceau d'intro instrumental, avec deux violons, donnait le ton, pour ensuite consolider cette bonne impression tout du long. Le coté celte n'est pas là juste pour faire joli, le violon non plus, au contraire, tout est très bien intégré au heavy galopant. Ce n'est pas du Blind Guardian, ce n'est pas du Grave Digger, c'est parfois du Maiden croisé avec du folk electrique, bref c'est bien bonnard ! Sans oublier le joli brin de voix, qui participe au charisme de la vocaliste.
Seule la ballade m'a laissé froid, mais pour le reste j'ai adoré. Et c'est rare que je dise ca pour un opener que je ne connais pas. Je regrette même de ne pas avoir pris le cd, après coup... Au prochain passage j'espère.
Les intermèdes sont brefs, et heureusement avec quatre groupes, ce qui fait que l'imposante Sarah Jezebel Deva, essentiellement connue pour avoir été pendant plus de dix ans la choriste de Cradle of filth, entre en scène avec ses acolytes, qui eux sont loin d'etre timides, et dégagent une grosse energie. Juste un batteur, un gratteux au cou aussi imposant que celui de Kerry King, et un bassiste déchainé, entourent une Sarah décomplexée.
Bon, musicalement c'est assez spécial, allant du planant atmo a un bourrinage black, en passant par des riffs heavy... Sans connaitre à l'avance, c'est un peu dur de rentrer dans son monde. Et pourtant je ne me suis pas emmerdé durant les quarante minutes du set. Le mérite en revient à certains passages musicaux bien trippant, à un bassiste hargneux arpentant la scène, basse levée, sans cesse, et plus que tout, à une Sarah maitrisant largement son sujet.
Elle ne fait pas dans la démonstration, mais on peut se rendre compte au fil des chansons, qu'elle possède une technique sensationnelle, alternant les bas, les hauts, les trémolos, le lyrique, bref toute une palette élargie qui personnellement m'a conquis. Avec sa nonchalance et son sourire en coin, elle a quelque chose de magnétique, une vraie personnalité.
Setlist (prise sur scène)
Intro
When it catches up with you
The world won't hold your hand
God has a plan for us all
This is my curse
Lies define us
A matter of convenience
Silence please
I'm calling
No parangon of virtue
Lors du changement d'instrus qui prend plus de temps pour la tête d'affiche, on peut tchatcher avec quelques habitués, débattre du set de Sarah, déconner avec la serveuse, boire une binouse, et etre unanimes sur la qualité du son depuis le premier groupe. D'ailleurs chaque formation remerciera publiquement les ingés son, à noter tellement c'est rare.
Enfin les nombreux Tristania investissent la scène, et ils vont assumer leur statut de pointures du Goth Metal, même si honnêtement pour moi, ça devient monotone sur la longueur, et que tous ces combos, dont l'age d'or était fin 90s-débuts 00s, se ressemblent un peu...
Même si on est un cran en dessous de TOT, leur musique se laisse écouter, et voir, avec la jolie chanteuse brune dont certains ont bien apprécié la plastique, hein les gars...
Le point fort du groupe, ce sont ces passages mélangeant quatre voix, donnant aux morceaux en question une puissance décuplée. Le gratteux avec la grosse voix death, le chanteur chauve à grosse barbe alternant death et clair, le bassiste clair, et la chanteuse, tout çà bien maitrisé fait trembler le Poste ! L'enchainement "Beyond the veil"/"Year of the rat" est évidemment le moment fort du show.
Pour le reste, certains titres me bottent, d'autres moins, on a aussi droit à deux morceaux du futur opus qui doit sortir au printemps prochain, et globalement on ressort content de les avoir vu, mais pas subjugués. Cependant la maigre assistance a salué chaque combo chaleureusement, avec un applaudimètre plus conséquent pour Sarah et Tristania.
Reste plus qu'à faire venir Lacrimosa un jour les mecs... Mode utopique on...
Setlist (prise sur scène)
Angina
The Wretched
Requiem (New song)
Libre
Exile
The shining path
Shadowman
Cathedral (New song)
Tender Trip on Earth
Beyond the Veil
Year of the Rat
Illumination
Down
Critique écrite le 24 septembre 2012 par Gandalf
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