Chronique de Concert
Trust (Au Nom De La Rage Tour 2017)
Trust est indéniablement l'un des 10 groupes de rock les plus importants de l'histoire de l'Hexagone, au même titre que Noir Désir, Téléphone, La Mano Negra, Indochine, les Bérus, Indochine, Air ou Magma... Au-delà de leur hit historique "Antisocial", ils sont toujours là après 40 ans de carrière et continuent à retourner les salles où ils se produisent. Leur dernière incarnation, qui ne compte en son sein que les 2 figures de proue historiques du groupe (le chanteur Bernie Bonvoisin et le guitariste Nono Krief), a pris le parti de délaisser les grandes salles où ils avaient l'habitude de se produire pour se lancer dans une tournée marathon des clubs en multipliant les dates aux 4 coins de la France. L'escale parisienne de ce "Au nom de la rage Tour" proposait 5 concerts de suite dans 5 salles différentes (Le Bus Palladium, La Maroquinerie, le Bataclan, Le Trianon et l'Elysée Montmartre) avec le défi de se focaliser principalement sur de nouveaux titres, plutôt que sur une set list centrée uniquement sur les Hits des 3 premiers albums.
C'est au Trianon, probablement sur la moins sexy des 5 dates de ce tour de Paris, que j'eu l'opportunité de m'aventurer. Je ne suis pas un fan de Trust, loin de là... Je connais, comme beaucoup l'album "Répression" mais très peu ou absolument pas les autres disques. Globalement j'ai toujours trouvé ce groupe un peu bourrin, un peu caricatural dans son attitude anarchiste et convenu sur son coté lutte des classes, qui ne dépareillerait pas dans un meeting des Insoumis. Mais ma présence se justifie par la formidable réputation des performances scéniques du groupe qui m'a toujours interpellé.
C'est un public de quinquagénaires finalement assez silencieux qui fait un accueil plutôt timoré au groupe, qui enchaîne son quatrième concert en quatre soirs. Pourtant, dès la première chanson, "L'archange", Bernie Bonvoisin, affublé d'un bob ridicule qui le fait ressembler à un vacancier du camping des flots bleus, fait rugir sa voix de stentor dans un long crescendo qui a vite fait de me convaincre ! Vocalement, il a clairement une puissance et une intensité que peu de chanteurs ont et son charisme s'impose d'entrée.
La guitare de Nono Krief prend vite le relais, et malgré des poses un peu datées et caricaturales les solos qu'ils jouent avec une facilité déconcertante font plus que faire mouche. Après cette bonne entrée en matière, Trust enchaîne par un de leurs hymnes historiques "Marche ou crève" qui semble réveiller un public un peu endormi jusque-là. Le groupe enchaine par une série de titres plus récents, mais qui ne souffrent en aucun cas de la comparaison avec le titre précédent. Le style abordé est un Blues rock 70's, joué en flux tendu comme peut aussi le faire AC/DC. Les musiciens de Trust le maîtrisent à la perfection et savent pertinemment ralentir le tempo pour aller chercher le public et l'emmener avec eux pour le porter vers des crescendos hyper efficaces.
Des titres comme "L'exterminateur" ou "Democrassie" sont de vrais brûlots live ovationnés à juste titre par le public. L'un des bémols du concert est à ce moment-là le contraste entre le charisme des deux membres historiques et le reste du groupe, qui ne montre pas le même degré d'intensité. Le classique "Comme un damné" et la reprise blues qui s'en suit continueront à nous donner beaucoup de plaisir avant que le groupe ne quitte la scène. Trust reviendra pour un rappel de deux chansons qui se terminera inévitablement sur un "Antisocial" repris en chur par toute la foule...
Même si le fameux combo français n'a pas joué "Le Mitard" ou "Saumur", il a offert un vrai concert de rock live, chaud, intense et généreux et a clairement justifié la réputation de groupe de scène qui lui colle à la peau depuis près de 40 ans ! Comme quoi, il n'y a pas de hasard, ni de tromperie sur la marchandise...
Critique écrite le 13 novembre 2017 par lol
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