Chronique de Concert
Tue-Loup / Red Rum orchestra
A peine entrée, je m'installe au balcon, histoire de scruter tout à loisir les drôles d'animaux de ce soir ... La scène est installée façon vintage, avec tapis de chez Mamie, batterie à l'effigie des Red Rum avec une fille en tenue d'Eve, trois guitares, une basse et un violon. Ils passent par la scène pour récupérer leurs instruments et partent s'accorder discrètement. Puis reviennent s'installer tranquillement, toujours aussi classes avec leur look de dandys londoniens (boutons de manchette dorés et tout et tout ...)
Alors on démarre juste après un dernier petit accordage ... One, two, three ... Et hop ! Je retrouve ce Folk si festif que j'avais découvert au Théâtre des Salins l'année dernière, un peu à la Belle & Sebastian mais en plus celtique si je puis dire. Le violoniste s'éclate et danse déjà sur place. Guitare et violon se mêlent et s'emmêlent ... Du pur bonheur !
Puis vient le fameux piano à vent que l'on entend souvent ces temps-ci (et oui, c'est à la mode !), accompagné du violon joué à même la corde. La batterie, souvent légère au démarrage, devient plus percu que drum. Bref, on a vraiment droit au plus doux des mélanges devant un public des plus attentifs, avec les yeux qui brillent.
Selon les morceaux, on donne dans la Ballade douce ou dans le Folk tourbillonnant, avec toujours un joli fond Pop-Rock et ce violon qui lui donne une couleur bien particulière.
Petit spitch en français ... "Nous sommes les Red Rum Orchestra et nous venons de la Belgique !" See You Around. Les deux guitaristes s'alternent au chant avec deux voix très différentes (plus grave et chaude pour Dieter Claus) et merveilleusement complémentaires. Cela commence parfois comme un slow très années 60. Drôles de petits morceaux. Ils savent perpétuellement nous surprendre, comme avec Shift où ils restent seuls tous deux sur la petite scène ... Une guitare et deux voix. Très simple et d'une légèreté aérienne.
Reviennent les autres. On a droit à des churs tous mimis et une présentation en mode multilingues. Encore une fois, ils jouent sur les contrastes et les cassures dans les rythmes, avec des envolées tourbillonnantes. Les morceaux s'enchaînent, courts, efficaces. Un peu à la manière d'un road movie. Peter Moerenhout introduit Beg To Differ (single de leur dernier EP Rise) par un "Tu peux l'acheter quelque part à la Bar après" plutôt amusé. Une petite pépite de bonheur, avec fin en canon et à capella s'il vous plait !!
"Et maintenant quelque chose de funky !" Bon, moi je dirais plutôt Funky-Folk-Rock (et oui je sais, vous en aviez rêver comme style ... Et bien c'est RRO qui l'a inventé !!) , mais franchement c'est super festif. Avec un de ces solos de guitare qui laisse tout le monde sur le cul. Mais le plus dansant reste sans conteste Baltazar Montanaro au violon !
La fin du set approche. Les lumières se tamisent un peu plus et les guitares distillent un son plus US, à grands renforts d'écho dans les micros. Le violoniste percusionne son instrument ... "C'est notre dernier morceau. Merci pour venir !" (avec de charmants roulement dans les R). Une dernière qui sera peut-être la plus poignante du set, avec de gros riffs de guitares et l'impression que dans mon souvenir, c'était plus cela l'esprit de leur précédent concert à Martigues.
Pour le rappel, quelques notes jouées à la corde pour le violon, accompagnées de snaps (et quelques personnes dans le public qui se mettent à chanter les premières phrases de Billie Jean de Michael Jackson) ... Pas faux. Ça peut y faire penser ! Mais non. A la place d'une cover, nous avons plutôt droit à un morceau subtil dans ses dissonances légères et sa voix joueuse. Encore un univers carrément différent fait d'une guitare Rock très hachée. Décidément, ils vont jouer sur la surprise jusqu'au bout !
Et ce seront trois guitares pour la toute dernière. Retour à du plus Folk, avec une sèche et une électrique avec un fort écho métallique. Reprise infernal pour terminer, avec un final superbe ... Ça c'est un début de soirée plus que prometteur ...
Peter Moerenhout : Chant & Guitare
Baltazar Montanaro : Violon
Dieter Claus : Guitare
Thomas Steurbaut : Batterie
Setlist
1 - They Don't Know
2 - Book Of Mirrors
3 - Gods Do Try
4 - See You Around
5 - Berceuse Presque Heureuse
6 - Shift
7 - Für Nina
8 - Murphy's Law
9 - Beg To Differ
10 - German
11 - Cold Reading
12 - Tender
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13 - I'm Deranged
14 - Clemency
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Après l'excellente première partie assurée par le quatuor de The Red Rum Orchestra, c'en est un autre qui prend place sur la petite scène du Café Julien ... Celui de Tue-Loup. Jamais vu en Live, mais beaucoup entendu parlé ... Et impatiente d'en découvrir plus !!
Premières notes. Une musique qui navigue entre Blues et Rock et une voix suave qui pourrait être à la croisée des chemins de Dionysos et de Jean-Louis Murat. Mais surtout, ce sont de poétiques paroles qui savent laisser la place belle à la musique. Des textes un peu sombres, que Xavier Plumas nous chante les yeux baissés. Tout un univers en fait ...
Nous allons donc les suivre dans leur drôle de livre d'histoires, accompagnés de beaucoup de cymbales et de guitare électrique ... Un monde onirique envoûtant, entêtant même, comme cette chanson sur une ex-voisine mariée, puis noyée dans une mare ... Tout un programme décidément très gai, n'est-ce pas !! Mais avec un décalage qui est toujours présent. Cette Marinette en est l'exemple, sorte d'Ophélie des temps modernes sur fond d'alcoolisme marital. Et lui qui se met à crier avec cette voix qui s'éraille et devient poignante, la main en l'air sur le dernier accord.
Sur La Bougie, la batterie si métallique de tout à l'heure se fait à présent Jazz (jouée aux balais) sur une poésie toujours aussi sombre, avec cette ombre de la mort qui semble planer au-dessus d'eux. Un voyage intérieur dans lequel nous sommes embarqués. La musique comme le ressac des Grandes Marées et leurs churs comme l'écho de la mer. Définitivement planant.
Il commence Mon Vin De Garde et quelque chose le titille nous dit-il ... Alors on change de tonalité et on ajoute un harmonica pour, peut-être, la première lueur d'espoir de la soirée. Une histoire qui sonne comme un peu de douceur dans ce monde de brute. C'est ainsi qu'ils jouent avec nous et pour nous. Lumières rouges tamisées. Des guitares très présentes, tantôt douces et tantôt violentes, suivant le texte comme une portée. Puis on entre dans le pays de la dissonance déglinguée des cordes et de sa voix, faisant ressentir l'absurdité du monde qu'il décrit ... Un putain d'univers que celui qu'ils nous font partager quand même !!
En Partance nous donne l'illusion que nous allons partir dans une drôle de valse noire, alors que tout explose après la pause d'un silence chargé de force, pour qu'elle reprenne ensuite ses droits au final, sur des intonations à la Gaëtan Roussel.
Il est déprimant de voir que, dans la salle, nous ne sommes vraiment plus très nombreux, alors que ce Set est définitivement passionnant. Pour la dernière, ce sera gros Riffs de guitares encore une fois dissonants et Xavier Plumas qui se met à crier le nom de Margot. Comme le hurlement d'amour à mort du rockeur maudit ... Ça c'est de la claque !!
Ils ne bougent pas pour le rappel prévu, argumentant qu'aux vues de ce que nous sommes, il n'y a pas intérêt à quitter la scène ... Mais en prenant tout cela avec le sourire !! Le batteur se lève, percu en mains. Les guitares se font douces et Haloya apparait comme la nostalgie du temps qui passe, pour terminer ce Set construit comme un voyage ou un scénario et qui se termine sur une promesse.
Xavier Plumas : Chant, Guitare & Harmonica
Thierry Plouze : Guitare
Eric Doboka : Basse
Cyril Bilbeaud : Batterie
Setlist
1 - Le Couchant
2 - Jouvence
3 - Marinette
4 - La Bougie
5 - Les Grandes Marées
6 - Mon Vin De Garde
7 - Merlin
8 - Gorki
9 - En Partance
10 - Les Chevauchées
11 - Margot
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12 - Haloya
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 16 avril 2013 par Ysabel
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