Chronique de Concert
Tyske Ludder + Feindflug
On se pointe au Poste que je trouve très correctement rempli, et les hostilités démarrent immédiatement avec Tyske Ludder. Décor de guerre, avec des obstacles anti-franchissement sur la scène, le batteur a le maquillage camouflage de rigueur, et tous sont fringués façon "militaires".
En arrière-plan ce sont des images de... guerre bien sûr, de massacre, fusées, bombes, accidents, j'en passe et des meilleurs qui défilent. Forcément, quand on est animé d'une telle joie de vivre, la musique n'a rien du dernier Sinclair. Ici, c'est registre résolument electro-dark, avec chant et rythme martiaux. Le danger justement dans ce répertoire, c'est la linéarité, et j'ai trouvé (personnellement, en tant que punk perdu au milieu des fringues Cyberdog et dreads multicolores) que le chanteur manquait pas mal de profondeur dans son chant. Certes la voix hypnotique se mariait bien à un set qui allait bon train, mais sur l'ensemble, on flirtait avec la célèbre impression du "t'écoutes un morceau c'est bon tu connais l'album".
Notons aussi à moment donné quelques morceaux avec le gratteux de Feindflug, qui débarque avec un masque à gaz, et envoie une rythmique bien punk (un son de gratte très "Béru"), se mariant très bien au reste.
Après la pause les teutons de Feindflug se pointent, et cela faisait bien longtemps que je n'avais plus vu 6 personnes tenir sur la petite scène du Poste, en plus ici le line-up nécessite pas mal de places, puisqu'entre les batteries, tambourins, fûts... Ce sont 4 des 6 membres qui jouent des percus ! Ajoutez une guitare, un clavier et... 0 chant. Le premier titre passe et je m'attends à voir débarquer un chanteur, mais peine perdue, ce soir c'est uniquement du son, pas de texte.
Un gros son d'ailleurs, rythmé, martial, qui va faire danser l'intégralité de l'assistance, dans la pure tradition allemande, toujours des costumes para-militaires, que des costauds qui restent fiers et dressés devant le public, gros effet, avec toujours ces images qui défilent derrière.
Au final, le texte n'aurait pas apporté grand-chose, Feindflug c'est une machine super bien huilée faite pour marcher et danser au pas. La devise -si on voulait un peu déformer Woody Allen- serait "Chaque fois que j'écoute Feindflug j'ai envie d'envahir la Pologne !".
Le set passe vitesse max, je suis un peu en retrait et je danse tout le long, à la fin c'est vraiment le feu dans le public, c'est l'une des rares fois où je verrai un public goth en extase, qui n'hésite pas à se lâcher, faisant fi des conventions "sois un porte-manteaux et surtout pas de folies".
Pour conclure donc une bonne petite soirée, excellente ambiance, un premier groupe qui gagnerait à varier son répertoire et un second qui m'aura fait danser comme un tordu. Vivement Das Ich en décembre !
Photos Yann B pour Liveinmarseille.com
Critique écrite le 13 juin 2008 par Vand Sdc
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