Chronique de Concert
Udyr + Malepeste + Corpus Diavoli
Avant que les concerts commencent c' est le bien connu Félix, fière figure de proue de l' Embobineuse et gardien des portes de l' enfer qui entame une allocution dans laquelle il annonce à l' assemblée qu' il veut être élu pape. Je vote pour, bien entendu, la chrétienté ne va pas être déçue du voyage ! Félix s' attarde un peu, on entend les premières protestation avinées d' une demoiselle portant un hoody "Jack Daniels". Elle doit être sponsorisée par la marque si on en juge à sa démarche.
C' est aux lyonnais de Malepeste d' ouvrir le bal des vampires. Une fumée d' encens épaisse envahit la salle tandis-que le groupe se tient de dos et semble plongé dans une noire prière commune. Malepeste nous envoie du bon black metal fortement influencé par les groupes de la vieille école norvégienne. Malgré quelques problèmes de son (disparition par moments de la basse) on a droit à une bonne performance scénique même si les compositions ne brillent par par leur originalité. Mais après tout, le black metal est une tradition. Une bonne surprise : le chanteur est bien meilleur sur scène que sur album (demo?). Le chant est plus affirmé, plus agressif ...
Petite pause entre deux blasts et c' est au tours de Udyr d' envoyer la sauce. Les lyonnais nous gratifie d' une très bonne performance avec des compositions lorgnant parfois du côté de Mayhem mais souvent transcendées par des plans plus personnels , épiques et mélancoliques. Le chanteur en corpse paint qui, une heure avant, traversait la salle d' un air mauvais en bousculant de ses soixante kilos les quelques membres de l' assistance se révèle excellent. Une voix suintante de pus noir, il suffit d' aller sur leur page myspace pour se convaincre de ses qualités. Durant le set je m' attarde sur la veste d' un mec au crâne rasé de près. Une série de patch de groupes black metal, et oh, éclats de rire, un drapeau français sur l' épaule et sur le dos marqué d' un lettrage naïf au typex, le mot FRANCE. Aaaaah ! mais oui, c' était lui qui était assis sur le côté durant le discours de félix, la machoire pendante, l' oeil bovin semblant se demander si la bouteille de mauvaise vodka qu' il avait ingurgité avant de venir venait de le téléporter dans la quatrième dimension. Entre les morceaux le public se retient d' applaudir, on est EVIL ou merde ?? -on remplace avantageusement les applaudissements par des hurlements et grognements de vikings bourrés à l' hydromel. "Ca ne pogote pas!" fait remarquer une étudiante aixoise amatrice de hardcore et de death metal. "Les traditions se perdent mademoiselle".
Nouvelle pause durant laquelle le DJ nous gratifie d' une excellente sélection du black metal le plus furieux et on reprend avec les marseillais de Corpus Diavoli. Dés les premiers accords le groupe s' impose comme le plus puissant de la soirée pour ce qui est du son. Le premier pogo se déclenche sous des riffs diaboliques exécutés par des musiciens experts. Je ne sais pas à quoi cartonne le batteur mais si il continue à frapper aussi vite il va dépasser les 128 miles à l' heure et remonter dans le temps. Monsieur Drapeau Français lève le bras devant le groupe à la manière d' un petit Göring de pacotille, l' un des deux guitariste lui rabat aussi sec. Et oui mon gars, dans le black metal on apprécie pas forcément les bras tendus et la marche au pas de l' oie. Seul bémol me concernant, le chant par moment un peu trop death metal à mon goût, mais c' est très personnel.
La soirée se termine, je rentre et c' est sous le tunnel séparant la Belle de Mai du reste du monde que je me dis qu' il faudra suivre ces trois groupes de près.
Critique écrite le 02 mars 2013 par Dark Tampon
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