Chronique de Concert
Ultra Volta / Toy Dolls
Quand j'étais petit garçon, on était alors dans les années 80, ma grande soeur, au retour d'un concert des Toy Dolls , me prodigua ce conseil que je ne devais jamais oublier : "si tu dois un jour aller voir les Toy Dolls, ne
te mets jamais, je dis bien JAMAIS, au premier rang. Quand ils chantent, ils bavent. Je suis trempée. C'est dégueu."
J'en ai fait l'expérience plusieurs années plus tard, même si les postillons d'Olga ne furent alors que la dernière de mes préoccupations, trop occupé à éviter de me manger une rangers ou une doc coquée dans le front.
Mais en 2019, encore une fois, je devais, par soucis professionnel, m'assurer que c'était encore bien le cas, que les Toys crachaient toujours autant leur petit punk virulent et festif à la gueule d'un public toujours aussi consentant.
Alors, après avoir raté la date Marseillaise quelques jours plus tôt, direction la belle salle Nîmoise du Paloma en cette frisquette soirée de décembre. Premier constat : Punk's not dead. Même si les camions aménagés ont, dans leur ensemble
cédés leur place à de coquettes voitures de ville et que certain punk du soir se ramène même en taxi, les anti système avinés sont toujours de la partie. Ca fait plaisir de sentir cette atmosphère de fin de soirée alors qu'il n'est que 19h30. Les démarches chaloupées de la 8.6. La valse de la Standard.
A peine entré, avant les Toy, et en attendant les copains encore sur la route, je jetais consciencieusement une petite oreille sur le groupe local assurant la première partie, Ultra Volta, une petite bière fraiche à la main.
Sentiment mitigé, je dois l'avouer.Les gars ont le son, semble être sincère dans leur punk rock fleurant bon le début des 80's, le chanteur bouge dans tout les sens, et pourtant, et pourtant, la sauce ne m'attrape pas. Guitariste et bassiste ont les yeux rivés sur leur manche respectif (en tout bien tout honneur, bien sur) alors que bon, heu, c'est du basique quand même techniquement.
Et ça me donne la sensation qu'il ne font pas groupe, qu'ils ne sont pas là. Et puis, la voix du chanteur manque d'une signature franche pour apporter le petit plus qui pourrait rendre la mayo intéressante. Bref, ça n'a pas remué ma bière, il faut bien le reconnaître.
Le temps de retrouver les copains au merch, et de constater qu'en digne représentant de la ligné des punks ancestraux, quelques sujets se retrouvent déjà mis dehors pour cause d'ébriété fort avancée, et l'heure fatidique des lunettes vert-pomme, des crêtes oranges et des guitares qui tournent arrive. C'est con quand même, vous me direz, d'être mis dehors par la sécurité quand on porte un tee shirt "ni dieu ni maître"...
Dommage pour notre ami qui n'aura donc pas participé à la fiesta des 40 ans des Toy Dolls.
40 ans qu'ils bavent, les mecs. Avec le sourire, avec leur putain d'accent du pays de sa majesté la Reine et avec une putain d'énergie hallucinante. Je veux être pareil à 57 ans. Courir, sauter, lever les docks et baver en chantant.
Avec un concert des Toy on est jamais déçu. Les mecs se donnent à fond, le show est un délice. Ils passent pour les clowns du punkrock, un groupe cartoonesque, un peu comme les Ramones, mais ils abattent un travail de fou.
Sous leurs airs de chansonnette à moitié débile relatant les affres d'un combat avec une araignée, ou la vie de Nellie l'Elephant, le niveau technique musical et les mises en place scénique sont juste incroyables. Ca parait si simple.
Et ces délicieuses rythmiques à la Dr Feelgood sur She's a worky Ticket et I Got Asthma te donne quand même bien envie de bouffer des doc Martens au petit déjeuner.
Le show est un délire perpétuel et cette tournée célébrant leur 40 ans, si elle ne pioche pas dans la totalité des albums, balaye quand même bien large. Et si les incontournables des premiers albums sont presque tous là, de Firey Jack à Dougy Giro, de Nellie the Elephant à Harry Cross, le dernier album est également bien représenté. Et franchement, les titres ne jurent pas un brin et n'ont pas à rougir de leur prédécesseur. Arthur Clarck's a Dark Horse , Benny the Boxer ou l'improbable Richard Clayderman's a Creep qui nous offre quand même le privilège d'avoir Richard Clayderman sur scène en 2019 à moitié décapité, sont de vrais bons petits crachats dans nos gueules.
Pogo à gogo, chant à gorge déployée, danse de st Guy, on ne s'y trompe pas, la salle entière rentre dans le délire.
C'est qu'on en a passé du temps, à les écouter nos K7 des Toys dans la voiture, à la récré du bahut ou au Réformés en sirotant des bières bon marchés autour de la fontaine!
Et la réponse à la question d'Olga est sous nos yeux : non, nous ne sommes pas trop vieux pour ces conneries.
Même la bouteille de champagne géante de Lambrusco Kid qui jette des serpentin parait tout à fait à sa place dans cette soirée.
Le rappel passe bien trop vite, le concert passe bien trop vite, les tee shirt s'essorent, les âmes errent un peu,tous seins dehors parfois, les tatouages se rangent sous les vestes pour affronter ce petit mistral froid qui nous cueille
à la sortie, mais les yeux brillent.
Un concert des Toy Dolls, c'est un peu revivre sa jeunesse, son enfance, son adolescence.
On a qu'une envie, c'est se foutre des chamallows dans la bouche et gueuler le plus vite possible à la face des grands en leur bavant dessus, ça va de soi :
DIG-DIG-DIG-DIG-DIG-DIG-DIG THAT GROOVE BABY !!
photos prises lors de leur passage à Marseille quelques jours plus tôt
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Critique écrite le 11 décembre 2019 par jorma
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