Chronique de Concert
Valérie Lagrange + Camille
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand 4 novembre 2003
Critique écrite le 06 novembre 2003 par Pierre Andrieu
La jeune chanteuse parisienne Camille avait déjà fait une très prometteuse apparition à la Coopérative de Mai il y a un an. Accompagnée par le guitariste Sébastien Martel et un contrebassiste, elle avait conquis le public avant de participer à la grande jam session finale avec les deux autres groupes, Bumcello et Dupain. Entre-temps, Camille a été remarquée par Jean-Louis Murat, celui-ci l'a d'ailleurs invitée à jouer les chefs de churs sur son album Lilith.
C'est avec trois musiciens (contrebasse, claviers, guitare sèche) qui jouaient pour la première fois ensemble que Camille a présenté à nouveau les chansons de son premier album Le sac des filles. Grâce à une très belle voix, à des textes simples mais bien troussés et à un charisme naturel, la jeune chanteuse a réussi à se mettre dans la poche le public de Valérie Lagrange. Elle a même obtenu deux rappels bruyamment réclamés. Lors de ce moment privilégié pour communier avec le public, elle choisira de reprendre L'amour qui passe, un superbe morceau de Jean-Louis Murat dans une version dépouillée presque a capella. Ainsi Camille faisait encore preuve de ses qualités d'interprète... Comme la mutine chanteuse sait en plus écrire des chansons, on ne voit pas ce qui pourrait l'arrêter !
Sorti en 2003, le nouvel album de Valérie Lagrange constituait une bonne surprise. Aussi a-t-on été d'autant plus surpris par le côté baloche et impudique du concert donné par Valérie Lagrange et ses musiciens... Même si la dame touche par sa franchise en évoquant longuement son passé tourmenté entre les chansons, ce déballage incessant a quand même parfois un côté pathétique. La chanson qu'elle interprète seule à la guitare sur son "papa" cassé par la guerre étant le point d'orgue de cette thérapie en public.
Malgré cela et en dépit d'un groupe un peu juste, Valérie Lagrange a réussi à toucher grâce à sa simplicité et à sa voix. Les morceaux choisis ont souvent des accents déchirants et charrient des torrents de regrets. La tonalité est donc à la mélancolie que Valérie Lagrange écrive les textes elles-mêmes ou qu'elle empreinte à Georges Brassens (La prière) , Jack Kerouac (Kerouac), Arthur Rimbaud (Sensations), Benjamin Biolay (Fleuve Congo, Idées reçues), Jean Giraudoux (La chanson de Tessa) ou Serge Gainsbourg (La Guerilla). L'anecdote qu'elle raconte à propos du grand Serge est d'ailleurs assez savoureuse... Avant d'entrer en studio pour enregistrer La Guerilla, Valérie Lagrange avait dû subir une soirée "lamentable" avec Serge à traîner de bars en bars à Paris sans avoir grand chose à se dire. La belle, amoureuse d'un autre, sachant parfaitement où le séducteur pétrifié par la timidité voulait en venir.. Cela donne une belle chanson dont Valérie Lagrange elle-même ne sait pas si elle parle ou non de cette soirée pas très réussie...
Un peu comme cette soirée qui sera au final plutôt déprimante malgré quelques bons moments et des tentatives reggae (Il faut plus me la faire) ou arabisante... Il est dommage que le duo avec Benjamin Biolay sur La chanson de Tessa, très bon sur le disque, ne soit que virtuel en concert. Pour conclure en beauté un concert très inégal, Valérie Lagrange reprend une des plus belles chansons jamais écrite (Pale blue eyes de Lou Reed) dans une version sobre qui permettra de garder quand même un bon souvenir de cette soirée...
Critique écrite le 06 novembre 2003 par Pierre Andrieu
Envoyer un message à Pierre Andrieu
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Pierre Andrieu
Camille : les dernières chroniques concerts
Camille par Lionel Degiovanni
Paloma, Nimes, le 11/11/2018
Retour à la salle de Paloma pour revoir une artiste que j'ai déjà vue plusieurs fois et qui se renouvelle sans cesse. Il s'agit de Camille. Cette artiste est vraiment atypique... La suite
Camille + Témé Tan + Hollydays (L'Edition Festival) par Sami
Theatre Silvain, Marseille, le 08/06/2018
Quatrième année pour l'Edition Festival après de très bons souvenirs l'an passé (Seu Jorge, Kadhja Bonet, Metronomy, Kokoko!) avec une affiche un peu plus francophone, mais encore... La suite
Macklemore & Ryan Lewis, Mark Kelly, Camille (Paleo Festival 2017) par Lionel Degiovanni
Paléo festival, Nyon, le 21/07/2017
Pour ce vendredi au Paleo Festival de Nyon, le temps est désastreux : de la pluie, de la pluie, et cela depuis la veille au soir. La nuit s'est passée très mal, il y a de la boue... La suite
Klaxons + Beirut + Camille + Micachu & The Shapes (Festival We Love Green 2012) par Pierre Andrieu
Parc de Bagatelle, Paris, le 15/09/2012
Samedi 15 septembre, deuxième jour du festival We Love Green 2012 au Parc de Bagatelle dans le 16ème arrondissement de Paris, avec Micachu & The Shapes, Camille, Beirut et... La suite
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand : les dernières chroniques concerts
King Hannah & Joe Gideon par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 13/12/2024
Petite Coopé complète (et ravie) pour le show des Anglais de King Hannah à Clermont-Ferrand le vendredi 13 décembre... Ce jour soi-disant fatidique a porté chance à ceux qui se... La suite
Fat White Family par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 05/07/2024
Salement sexy, le concert de Fat White Family à La Coopé début juillet ! Placé en fin de saison dans la programmation de la salle de la rue Serge Gainsbourg, le toujours très... La suite
Mass Hysteria + In Der Welt par Jérôme Justine
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 16/03/2024
Les cathos vont à Rome, les musulmans à la Mecque, les gros chez Mc Do, et les rockeurs, eux vont dans une salle de concert lorsqu'ils veulent faire un pèlerinage. C'est un peu... La suite
Interview de Peter Doherty et Frédéric Lo par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 15/04/2024
Juste avant leur concert mémorable à la Coopérative de mai, Peter Doherty et Frédéric Lo nous ont accordé un long entretien au catering de la salle clermontoise pour parler du... La suite