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Chronique de concert Vicente Amigo
Lundi 18 novembre 2024 : 6530 concerts, 27224 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Vicente Amigo
Chers amis,
J'ai vraiment été touché par la grâce du flamenco avant hier soir, tellement que je ne m'en suis pas encore remis. Certes, la fatigue accumulée lors des trois jours du Pinkpop (un peu de patience, la review va arriver mais ça fait beaucoup 20 concerts en 3 jours!) ainsi que les (trop) nombreux verres de mojito d'hier soir ne m'aident pas à récupérer et à me sentir tout à fait serein à l'aube de ce week end qui s'annonce superbement ensoleillé, ce qui constitue dans ces contrées nordiques et habituellement fort pluvieuses une louable exception. Mais laissons de côté ces considérations météorologiques qui n'intéressent personne et revenons à nos moutons, andalous bien sûr.
Le Palais des Beaux Arts est une salle idéale pour emmener une fille à un concert. Un cadre somptueux façon grande salle de théâtre avec ses fauteuils recouverts de velours rouge, une programmation très jazzy, un public chaleureux... Et ce soir sur scène, bien plus que les Buzzcocks et autres Raveonettes, Vicente Amigo pour caresser nos oreilles et les emmener loin, très loin sous la lumière crue de l'Andalousie, dans sa chaleur et dans sa folie, des arcades envoûtantes de la Mezquita à Cordoue au sable brûlant de la Maestranza et des subtiles arabesques de l'Alhambra de Grenade à la fraicheur marine de Cadix. C'est donc très agréablement accompagné que je me rendais au concert et prenais place dans mon fauteuil, attendant impatiemment le Maestro.
Il arrive guitare à la main, tout de noir vêtu, et prend lui aussi place. Quelques mots en espagnol, puis le silence. Puis la musique. Puis la magie. La façon dont il fait sonner son instrument est aussi incroyable que la vitesse de ses doigts, que toutes les nuances qui passent dans ce premier morceaux : des notes tout d'abord petit ruisseau puis s'accélérant jusqu'à devenir torrent impétueux pour retrouver ensuite le calme du début...
Le groupe arrive sur scène : chanteur, deux percussionnistes, bassiste et deuxième guitariste. Ils se mettent à jouer et l'alchimie se produit de nouveau, ils alternent les thèmes lents puis rapides, purement flamenco ou beaucoup plus jazzy voire parfois rock (!) version bon riff. J'ai l'impression en écoutant cette musique qui passe sans cesse d'un univers à l'autre d'observer des nuages formant et déformant à l'infini des figures sur le bleu du ciel. Bref vous l'aurez compris, je tripe. D'autant plus que ma voisine m'envoie l'un de ses ravissants sourires dont le souvenir me consolera, un peu plus tard dans la soirée, d'avoir perdu mes Ray-Ban de kéké à la terrasse d'un café place Saint Géry.
Le quatrième morceau voit l'apparition du clou de la soirée, en la personne d'un danseur lui aussi tout de noir vêtu. Un vrai régal que de le voir interpréter avec son corps et ses pas de danse la musique de Vicente ! C'est d'autant plus impressionnant car contrairement aux danseuses qui ont le plus souvent les jambes cachées par une robe, les danseurs n'ont aucune marge d'erreur. Bref, c'est du tout grand ce soir!
Juste un mauvais point, il en fallait un, au chanteur complètement fracassé et pas au niveau des autres. Et un deuxième, tant qu'on y est, au bassiste qui avait un peu de mal à suivre les évolutions du Maestro, en dépit d'une tentative intéressante d'adapter à la Jazz Bass la technique de main droite de la guitare flamenca.
Après la danse, le groupe se mute dans la géométrie variable, du trio jazz avec guitare basse batterie (un morceau grandiose !) à la formation tradtionnelle andalouse décrite plus haut, en passant par un retour de notre héros en solo. Fort ! Le public ne s'y trompe pas et partage mon enthousiasme, les nombreux Espagnols présent parsèment les applaudissements de "Gracias Vicente" et autres compliments que je n'ai pas tous compris. Sympa.
Flamenco te quiero...
J'ai vraiment été touché par la grâce du flamenco avant hier soir, tellement que je ne m'en suis pas encore remis. Certes, la fatigue accumulée lors des trois jours du Pinkpop (un peu de patience, la review va arriver mais ça fait beaucoup 20 concerts en 3 jours!) ainsi que les (trop) nombreux verres de mojito d'hier soir ne m'aident pas à récupérer et à me sentir tout à fait serein à l'aube de ce week end qui s'annonce superbement ensoleillé, ce qui constitue dans ces contrées nordiques et habituellement fort pluvieuses une louable exception. Mais laissons de côté ces considérations météorologiques qui n'intéressent personne et revenons à nos moutons, andalous bien sûr.
Le Palais des Beaux Arts est une salle idéale pour emmener une fille à un concert. Un cadre somptueux façon grande salle de théâtre avec ses fauteuils recouverts de velours rouge, une programmation très jazzy, un public chaleureux... Et ce soir sur scène, bien plus que les Buzzcocks et autres Raveonettes, Vicente Amigo pour caresser nos oreilles et les emmener loin, très loin sous la lumière crue de l'Andalousie, dans sa chaleur et dans sa folie, des arcades envoûtantes de la Mezquita à Cordoue au sable brûlant de la Maestranza et des subtiles arabesques de l'Alhambra de Grenade à la fraicheur marine de Cadix. C'est donc très agréablement accompagné que je me rendais au concert et prenais place dans mon fauteuil, attendant impatiemment le Maestro.
Il arrive guitare à la main, tout de noir vêtu, et prend lui aussi place. Quelques mots en espagnol, puis le silence. Puis la musique. Puis la magie. La façon dont il fait sonner son instrument est aussi incroyable que la vitesse de ses doigts, que toutes les nuances qui passent dans ce premier morceaux : des notes tout d'abord petit ruisseau puis s'accélérant jusqu'à devenir torrent impétueux pour retrouver ensuite le calme du début...
Le groupe arrive sur scène : chanteur, deux percussionnistes, bassiste et deuxième guitariste. Ils se mettent à jouer et l'alchimie se produit de nouveau, ils alternent les thèmes lents puis rapides, purement flamenco ou beaucoup plus jazzy voire parfois rock (!) version bon riff. J'ai l'impression en écoutant cette musique qui passe sans cesse d'un univers à l'autre d'observer des nuages formant et déformant à l'infini des figures sur le bleu du ciel. Bref vous l'aurez compris, je tripe. D'autant plus que ma voisine m'envoie l'un de ses ravissants sourires dont le souvenir me consolera, un peu plus tard dans la soirée, d'avoir perdu mes Ray-Ban de kéké à la terrasse d'un café place Saint Géry.
Le quatrième morceau voit l'apparition du clou de la soirée, en la personne d'un danseur lui aussi tout de noir vêtu. Un vrai régal que de le voir interpréter avec son corps et ses pas de danse la musique de Vicente ! C'est d'autant plus impressionnant car contrairement aux danseuses qui ont le plus souvent les jambes cachées par une robe, les danseurs n'ont aucune marge d'erreur. Bref, c'est du tout grand ce soir!
Juste un mauvais point, il en fallait un, au chanteur complètement fracassé et pas au niveau des autres. Et un deuxième, tant qu'on y est, au bassiste qui avait un peu de mal à suivre les évolutions du Maestro, en dépit d'une tentative intéressante d'adapter à la Jazz Bass la technique de main droite de la guitare flamenca.
Après la danse, le groupe se mute dans la géométrie variable, du trio jazz avec guitare basse batterie (un morceau grandiose !) à la formation tradtionnelle andalouse décrite plus haut, en passant par un retour de notre héros en solo. Fort ! Le public ne s'y trompe pas et partage mon enthousiasme, les nombreux Espagnols présent parsèment les applaudissements de "Gracias Vicente" et autres compliments que je n'ai pas tous compris. Sympa.
Flamenco te quiero...
Critique écrite le 13 juin 2003 par Augustulus