Chronique de Concert
Vie de Chien Rouge + Egyptology (Festival Riam)
Photo : Pixxxo
Vie de Chien Rouge qui ouvre la soirée, pratique une musique qui doit aussi bien à l'Electronica qu'au Post Rock ou au versant planant du Krautrock. La scène est baignée, comme il se doit, de lumières rouges ; trois musiciens sont présents : deux aux machines, claviers et laptop et entre les deux, un guitariste / bassiste qui chantera de temps à autres.
Photo : Pixxxo
Le set commence avec quelques boucles répétitives très ambient ; des rythmes electro s'immiscent peu à peu. Le morceau s'étire et se développe progressivement, un peu à la manière des longues plages de Can ou de certaines productions Post Rock, et ce sera le cas pour les titres suivants.
Photo : Pixxxo
Pas de format " chanson " ici. Une large place semble être laissée à l'improvisation ; des zébrures noise et autres drones spatiaux viennent ornementer les morceaux. Le chant marque de temps en temps sa présence de façon détachée et lointaine, la guitariste égrène des arpèges psyché et surf baignés dans l'écho. Vie de Chien Rouge parvient à créer une musique très cinématographique : on un peu a l'impression de survoler les paysages désolés, non dénué de beauté, de Mars (la planète rouge, justement).
Photo : Pixxxo
Et comme pour marquer sa filiation avec une des premières formations rock qui s'est inspirée des drones de La Monte Young et de la musique répétitive de Terry Riley, le trio reprend de manière toute personnelle Venus in Furs du Velvet Underground (clin d'oeil hommage au défunt Lou Reed), titre pendant lequel un des musiciens préposé aux machines se saisit de ses baguettes et frappe à la manière de Moe Tucker sur le tom-basse posé à ses côtés.
Un titre plus rock aux riffs de guitare presque punk marque la fin de leur prestation. On redescend peu à peu sur Terre. Ce fut donc un très bon trip musical.
Photo : Pixxxo
J'étais assez impatient de voir Egyptology. J'avais bien accroché sur leur très réussi et très recommandé album The Skies, sorti l'année dernière, dans lequel le duo donne libre cours à son goût pour les sonorités synthétiques d'un autre âge et les ambiances des films de science-fiction (Egyptology est en cela assez proche des excellents Zombie Zombie). Mais là, surprise : pas de batteur contrairement aux vidéos des concerts que j'avais pu voir sur le net et aucun titre de l'album ne sera joué sur scène. Je ne m'attendais pas bien sûr à une copie conforme des longues plages electro prog de The Skies qui réactualisent habilement les meilleurs plans de Vangelis ou de Tangerine Dream pour le dancefloor mais j'étais sur le coup un peu déçu.
Photo : Pixxxo
Petite déception qui va vite s'estomper puisque le duo montre une autre de ses facettes en proposant une bonne heure de pure electronica dansante et inventive pendant laquelle les deux musiciens vont largement improviser derrière leurs claviers et machines. On retrouve la même richesse mélodique que sur l'album mais les sonorités sont très 80's ou lorgnent plus du côté des productions 90's du label Warp, tout ça joué le plus souvent en mid-tempo. En tout cas, le groupe capte plutôt bien l'assistance puisque un bon nombre de danseurs (plutôt des danseuses) se trémoussent devant la scène. Bien sûr, il faut être devant pour apprécier ce son à sa juste valeur. Je me dis que le duo aurait pu jouer un peu plus fort afin que l'on puisse se laisser totalement absorber par cette musique. Quoiqu'il en soit, c'était un set vraiment réussi qui montre qu'Egyptology est l'une des formations electro les plus intéressantes de ce pays.
Photo : Pixxxo
Critique écrite le 15 novembre 2013 par Phil2guy
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