Les chansons de Vincent Baguian sont elles aussi inhabituelles, tant et si bien qu'on se demande à quel point elles sont autobiographiques. Pendant plus d'une heure et demi il fredonne ses "Névroses Ordinaires" :"J'écris en noir, j'ai de la chance : quand je déprime je suis content". Son cynisme qui confine parfois à la simple méchanceté semble sincére si on en juge par son visage impassible, même lorsqu'il lance quelques piques entre deux chansons : "Habituellement on rend hommage à ses pygmalions en reprenant leurs chansons, mais je n'ai pas envie de massacrer les chansons de Cabrel, alors je préfère massacrer du Joe Dassin" (!). Entouré d'un pianiste, un batteur et un bassiste il est rejoint le temps d'un morceau par Les Voisins d'en Dessous, une chorale gospel qui l'accompagne pour "Sur Jésus j'ai fait une croix". L'essentiel des chansons de ses deux derniers albums est passé en revu dans son tour de chant qui égratigne les amis, les contractuelles, les vendeurs de chaussure etc.. et tant pis si ça ne plait pas à tout le monde "tant de chansons sont consensuelles, on ne peut pas passer son temps à avoir des bons sentiments".