Chronique de Concert
Vincent Delerm
Ce concert était vraiment, en tous points, réussi. Les différentes voix off (de François Morel, Charlotte Carrington ou Delerm lui-même, en passant par Giscard ou Nelson Montfort) qui interviennent presque entre chaque morceau, sont d'un humour et d'une finesse rares. La grosse majorité des morceaux du premier album sont chantés, à commencer par Tes parents qui, faute d'avoir peut-être été des "professeurs de lettres", sont devenus, dans cette toute nouvelle version, des "anciens Maoïstes, fans de Columbo"... à mourir de rire.
Chatenay-Malabry n'a par contre pas du tout changé (tout comme Deauville), ce morceau (qui est un de mes préférés) est d'une nostalgie aussi rassurante que déprimante. Fanny Ardant est toujours là sur l'étagère, un lapin est toujours posé au Dénouement Shakespearien, et les miettes de Savane tombe toujours inexorablement sur le canapé en velours pendant que Vincent relit Cosmopolitan. Bref, tout est là et bien plus encore.
Ce garçon, que dis-je, cet artiste possède une capacité d'autodérision absolument hors du commun qui lui permet ensuite de se moquer des autres à volonté. Tout le monde en prend pour son grade, c'est-à-dire une petite vanne à la fois gentille et justifiée : des jeunes surfeurs aux petits bourgeois, des étudiants en psycho aux profs de lettres, de Nolween Leroy à Patricia Kaas, de Johnny Halliday au Mime Marceau... Ses textes et ses longues introductions sont d'une finesse, d'une justesse et d'un génie qui lui sont propres.
Je ne connaissais pas son second opus (Kensington Square) à part le très joli single Les filles de 1973 ont trente ans et j'ai été une fois encore complètement séduit et impressionné par ce talent exceptionnel d'écriture, et tout m'a beaucoup plu, aussi bien Evreux que La quatrième de couverture, Anita Petersen comme la Natation synchronisée. Personnellement, je n'ai jamais lu aucune des nouvelles de son père (Philippe Delerm), mais peut-être que son génie vient de là, c'est de famille... On se rassure comme on peut...
Vraiment, il y a "quelque chose" dans sa façon d'écrire ses textes qui ne peut (à mon avis) que séduire.
Je pense par exemple au Baiser modiano, une chanson que je n'avais jamais entendu avant ce soir, et qui m'a donné des frissons. C'est tellement bien écrit qu'on comprend tout, chaque mot, chaque phrase, mais au final, on ne sait pas si cette chanson est un hommage à Modiano sur fond d'histoire d'amour ou bien une chanson d'amour sur fond d'hommage à Modiano, ou tout simplement ni l'un ni l'autre ou bien les deux à la fois.
L'ambiance à L'Opéra municipal de Marseille était plutôt sympa quoiqu'un peu coincée du cul (cadre oblige), surtout au début.
Mais tout le monde chantait en chur (ce que je trouve généralement buf, surtout quand c'est Bruel ou Sardou) et je me suis laissé prendre au jeu (surtout histoire de couvrir la voix stressante d'une de mes voisines de droite). Grâce à cette ambiance, on aura le droit à 3 ou 4 rappels (je ne sais plu) avec une fantastique reprise de Cloclo à savoir Le lundi au soleil... un pur moment de bonheur.
Vivement le troisième album et la prochaine tournée...
Photos Pirlouiiiit
Critique écrite le 18 novembre 2004 par Edd Dazuntski
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