Chronique de Concert
Ensembles vocaux Vincent d'Indy + Mecs Plus Ultra
Ce n'est pas seulement pour voir, depuis la jetée de son petit port, une magnifique mer démontée que nous nous retrouvons à Carry-le-Rouet en ce dimanche pluvieux. Mais aussi parce qu'une copine y chante en fin d'après-midi à l'église du village, un requiem "paritaire", comme l'a joliment titré la Marseillaise : un ensemble vocal de messieurs, un ensemble vocal de dames, puis les deux de concert pour la pièce maîtresse.
Coup d'envoi donné par les Mecs Plus Ultra, qui n'est pas comme son nom semblerait l'indiquer une fine équipe de bellâtres bodybuildés, mais une bande de chanteurs d'âges et de look divers, (très bien) dirigée par un certain Clément Esposito. Le groupe enchaîne des petites pièces à caractère assez ludique et varié : d'abord pour s'échauffer, le gospel Down by the River to Pray issu du film O'Brother (amusant, on nous l'a fait chanter à un mariage il y a quelques années !).
Puis, plus balèze, 4 prières de Francis Poulenc aux dissonances soigneusement étudiées et aux harmonies surprenantes, suivi de The Great Pretender, slow archi-connu des Platters et un peu plus tard, du pas du tout facile Day Tripper des Beatles (entendez, pas du tout facile quand on y joue tous les instruments à la voix !).
Ensuite, le point culminant pour moi, John Williams is the Man qui est un medley arrangé par le chef de choeur lui-même, des musiques les plus connues de Mr Williams et de paroles des films qu'elles illustrent (Star Wars, Indiana Jones and co), avec l'intervention de grognements de Chewbaca et autres "Luke, I'm your father", une pièce très amusante, vraiment ! Tout comme le rappel, un titre habité de nombreux bruits de bouche, borborygmes, glottes tapées et autres doigts dans la bouche ! Vraiment chouette, ces Mecs Plus Ultra, c'est un groupe iconoclaste et drôle tout en étant parfaitement "église-compatible" : le chant choral du 21ième siècle en somme ?
L'ensemble Vincent D'Indy lui, n'est pas non plus comme son nom semblerait l'indiquer un autre choeur d'hommes ou même dirigé par un homme, mais un groupe de jeunes femmes au répertoire plus classique, et néanmoins maîtrisé et très plaisant, dirigé par une certaine Jeanine Prosper dont le gros collier fait parfois un peu de bruit quand elle s'anime trop...
Ces demoiselles commencent par un "best of" du Stabat Mater de Pergolese, trois airs magnifiques qu'à ma grande surprise je reconnais tous parfaitement (il faut dire que mes parents ici-présents m'ont fait baigner dans le classique toute mon enfance) et que je réentends donc avec plaisir : c'est toujours plus facile d'écouter un concert classique dans une église quand on en connaît déjà le répertoire !
Suivent deux airs inconnus dont le premier me fera plus d'effet : Adoramus Te de Roland de Lassus et l'Alleluia d'Azzopardi, un air exhumé récemment des sous-sols d'une église, mais qui ne m'a pas passionné. Et un morceau joué avec le prompt renfort des Mecs de la première partie, pièce contemporaine assez surprenante de l'américain Morten Lauridsen où tout ce petit monde se mélange pour un résultat très réussi.
Après un interlude de quelques minutes, qui permet de saluer la moitié de Marseille qu'a rameuté notre photographe préféré, place à la pièce maîtresse dirigée par Mme Prosper, le Requiem de Gabriel Fauré, divisé en une dizaine de morceaux dont au moins un air (celui de la soliste) qui est archi-connu. Ah oui, car le groupe est renforcé pour l'occasion d'un soliste de chaque sexe, qui s'acquitteront très bien de leur tâche : on ne savait pas trop à quoi s'attendre mais le tout était d'un niveau très professionnel !
J'avoue que l'opus ne m'a pas passionné du début jusqu'à la fin, mais je l'ai écouté sans déplaisir et je n'ai pas senti passer ses quelques 40 minutes. Il y manque peut-être (mais M. Fauré s'en fout un peu de mon avis, là où il est, je pense), un ou deux morceaux plus pétaradants comme Mozart en a truffé son propre Requiem (le Dies Irae ou le Confutatis par exemple). Quoi qu'il en soit les deux ensemble étaient parfaits et la chorale générale aussi : un bien beau concert réalisé au profit de l'église de Carry-le-Rouet, et une chouette façon de finir le week-end.
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Critique écrite le 15 mars 2011 par Philippe
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