Chronique de Concert
Vincent Segal & François Jeanneau
Finalement, entre le "concert" (performance serait plus adapté) de Olivier Mellano & Pacôme Thiellement à la Cité de la Musique et celui-ci nous avons eu le temps de repasser à la maison. Petite pause pelemni, suffisamment longue pour vous couper les pattes et du même coup l'envie de ressortir. Mes chroniqueurs préférés opteront du coup pour un dessin animé, et nous irons entre parents.
Si nous sommes déjà de retour au théâtre de l'œuvre, peu de temps après le très chouette concert de Herman Dune, c'est parce que Cyril Pelegrin m'avait envoyé il y a quelques temps le lien vers leur album (qu'il a enregistré avec Jérémy Perrouin entre le conservatoir et ce théatre) Duo pour deux mais pas plus.
Duo : Vincent Segal que je n'avais pas vu depuis longtemps (un concert de M ou de Bumcello) au violoncelle, et François Jeanneau que je découvre ce soir, au saxophone. Après une courte introduction de la part de Cyril et Ersin Leibowitch pour nous présenter le projet "Une aventure pour la beauté du sport quelque part" pour l'un, "aventure quasi familiale" pour l'autre.
Rencontre entre 2 musiciens hyper actifs qui n'avaient jamais joué ensemble, et qui a donné cette suite (écrite par François Jeanneau) que nous allons être les premiers à découvrir en live, puisque ça en est la première représentation. Tonnerre d'applaudissements à leur arrivée sur scène. Entrée en matière en douceur avec leurs instruments qu'ils effleurent ou caressent pour notre plus grand plaisir.
Le ton est donné. Beaucoup de liberté. Même par rapport à leur propre composition. Beaucoup d'improvisation. C'est très calme et dans le théâtre bien rempli, pas un murmure. Si bien que j'hésite à chaque fois que je veux appuyer sur le déclencheur de peur de gêner. Sur scène les 2 s'amusent clairement. Ils jouent avec nous et entre eux.
Par moments on reconnait des bouts de morceaux ou thèmes connus, comme de petits clins d'œil musicaux. BO parfaite pour une film muet ou dessin animé sans band son. Cela aurait aussi pu être pour moi celle du début de ma nuit, puisqu'à deux reprises je manquerai de m'endormir, si confortablement installé et me laissant bercer par leur musique.
Vers le premier tiers ils feront une pause à la fin d'un morceau et François prendra la parole pour nous demander si certains d'entre nous étaient nés avant 1935. Et d'enchainer sur le fait qu'il avait 14 ans en 1949 lorsqu'il a assisté à son premier grand festival de jazz avec Sidney Bechet, Charlie Parker, et d'autres comme Dizzy Gillespie et que c'est là qu'il a eu sa vocation.
L'occasion pour Vincent de nous dire que lui s'était vu offrir des cerises par Dizzy Gillespie à Nice, à l'époque où son père le lâchait avec son frère toute la nuit pendant le festival. Avant de se remettre à jouer ils nous expliqueront même la structure du "disque" (numérique) et donc du concert avec la part d'improvisations entre les petits bouts de musique écrits.
Sincère et touchant, comme ce concert. Avec un Vincent très à l'écoute et au service des compositions de son ainé François, qui du coup donnait parfois l'impression de faire son petit chef ("ah non celui-là ça suffit" sur le ton de la plaisanterie). Belle complicité et au final une très belle soirée comme cela faisait longtemps que je n'en avais pas passée.
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Critique écrite le 31 octobre 2022 par Pirlouiiiit
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