Chronique de Concert
Vive La Fête
Bon c'est vrai que dans le même genre on a déjà eu droit à Robots in Disguise et Exchpoptrue mais la plupart du temps tout ce qui est affilié à tort où à raison au courant Electroclash était plutôt reservé à Paris où à quelques dj sets dans les clubs du coin.
Vive La Fete donc, découvert en 2000 avec "Attaque surprise" et ses ritournelles pop bizarres ("Elle est là" ou le formidable "Merde à l'amour", hélas absents de la setlist de ce soir), puis avec ce "Nuit blanche" de 2003 nettement plus dansant, qui aura bizarrement mis plus d'un an à arriver ici à grand renfort de hype, laquelle aura agacé plus d'un journaleux.
Or pas de quoi s'enflammer en bien comme en mal sur cette bonne blague Belge : comme leur nom l'indique, il est uniquement question ici d'amusement, avec des paroles joyeusement débiles sur fond de sonorités synthètiques rappelant les groupes de garçons coiffeurs qui faisaient fureur dans les années 80.
Avec quand même deux atouts non négligeables pour que la farce prenne (enfin surtout en live, les disques étant difficilement écoutables en entier) : des musiciens bien rock menés par Danny Mommens, qui a l'air de beaucoup plus s'amuser ici que derrière la basse de dEUS, et l'énergique Els Pynoo une chanteuse aussi bien roulée qu'une serveuse du "Petit Nice", ce soir moulée dans une robe à paillettes du plus bel effet.
Même si le groupe dans son ensemble a l'air assez déchainé, c'est la belle blonde qui fait tout le spectacle, danse pour la plus grande joie des spectateurs et hurle probablement pour le plus grand désespoir de l'ingé son, assez régulièrement dépassé par ses facéties, s'il on en juge le nombre effarant de larsens.
Sur "Nuit blanche" le morceau, elle semble même avoir oublié les paroles, pourtant pas très compliquées.
A un autre moment, elle nous dit qu'elle a envie d'aller aux toilettes...et y va tranquillement, pendant que ses comparses reprennent hilares "Ca plane pour moi".
Les chansons se suivent et se ressemblent mais on a pas vraiment le temps de s'emmerder, le son est saturé de toutes parts et les lumières stroboscopiques plongent même les plus blasés dans une ambiance debridée à souhait.
Comme sur le dernier album, le sommet de la soirée restera le déjanté "Noir désir", à rendre maboul plus d'un vacancier à Vilnius.
Les premiers rangs sautent et crient comme des dératés, et sont mis à contribution sur un titre bien bordelique, certains sont en effet invités sur scène à gueuler dans le micro et faire semblant de jouer de la guitare, très sympa ça.
Deux autres reprises pour finir, la scie "Fade to grey" sur laquelle ils ont calqué une bonne partie de leur répertoire, et plus inattendu, une ébauche du génialissime "Psycho killer" des Talking Heads par le guitariste revenu seul, mais c'était juste une ultime déconne, la sono prend le relai avec des tubes new wave entendus mille fois, pff !
Un peu court au final, mais cette fiesta-là etait tout ce qu'il y a de plus fun, et avant de quitter les lieux on a juste envie de leur dire à la prochaîne, et surtout gardez la pèche !
Critique écrite le 14 octobre 2004 par Sami
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