Chronique de Concert
Volage
Avec son disque fraîchement sorti (les premiers vinyles sont arrivés tout juste pour nous), on s'attend donc à entendre l'intégralité des titres de celui-ci ce soir, voire des plus anciens. Que nenni ! Le monsieur à la tête de ce projet, Paul Rannaud, étant apparemment en pleine phase créative, ça commence avec du tout neuf, et ça ne sera pas le seul !
On reconnait ensuite" Whispers", où les voix des deux guitaristes s'entremêlent et laisse place à une profusion de fuzz sur lequel le batteur rajoute un déferlement de riff chiadé avec un belle maîtrise. Puis, c'est le titre "Spleen", avec son mouvement puissant et lancinant, et son chant, grave, le suivant comme une ombre inquiétante, et sur lequel on ne peut s'empêcher de ballotter la tête pour suivre cette enivrante cadence. Et même en l'absence de Nathan Roche (du Villejuif Underground) qui l'accompagne sur disque, ce titre est absolument génial en live.
Plus le set avance et plus on se rend à l'évidence : Volage n'aime pas la simplicité du son, et dans cette apparence scénique plutôt sobre mais à la complicité visible, les titres agrémentés de fantaisies mélodiques et rythmiques sont absolument captivants.
Un bref passage sur le premier album "Heart Healing" avec le titre "Upset" laissera ensuite place à des inédits mêlés aux tubes du dernier opus : "Sittin' Sideways", sur lequel Paul quitte sa guitare et s'affaire au clavier pour entamer ce slow qui se transformera en pépite pop rétro dans un transition énergique, suivi de "Fever", et "Permanent Feeling" où se déverse une formidable bourrasque d'énergie. "Coffee dreamer", folk song tirée du big EP du même nom, fleure bon les sixties et viendra un peu apaiser l'atmosphère.
L'Instant grinch': une partie du public est plutôt dissipée, au plus grand regret des personnes venues écouter attentivement le groupe. Comme une épidémie de bavassage, qu'on retrouverait plus logiquement au bar PMU du coin qu'ici, aucun endroit de la salle n'est épargné et on trouve tant bien que mal un spot sans parasitage auditif. Néanmoins, on réussit à savourer ce moment jusqu'à la fin, et un rappel est vigoureusement réclamé. En un set, Volage a réussi à retranscrire toutes les facettes de son talent, s'amusant à nous titiller grâce à son énergie et ses créations excitantes, et c'est bien ce qui nous donnera envie de les revoir !
Photo : Noémie Estival
Critique écrite le 18 juin 2018 par Dissy
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