Chronique de Concert
Les Wampas
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand 17 janvier 2015
Critique écrite le 06 février 2015 par Pierre Andrieu
Didier Wampas est-il toujours le roi en 2015 ?
Didier Wampas est-il toujours le roi en 2015 ? Il est vraiment permis de se poser la question... Car le dénommé Didier Chappedelaine commence visiblement à se faire un peu vieux. La preuve, il a formé un groupe avec sa femme et ses enfants, sans oublier de jouer parfois dans l'après midi, à 17 heures, pour des concerts réservés aux gamins. Ajoutons à cela que son groupe, Les Wampas donc, fait la gueule car il l'a trompé pendant quelques années avec Bikini Machine pour faire de la chanson. Et puis n'oublions pas qu'il a assuré la première partie des lamentables Indochine au Stade de France en 2010 et qu'il se produit dans des festivals à la même affiche que des produits de variétés frelatées comme Pony Pony Run Run, Scorpions, Fauve, Calogero et autres inepties. Bref, le dossier pour la destitution sine die du souverain est plutôt chargé. Mais, bon, en ce sinistre samedi 17 janvier 2015, il n'y a pas grand chose d'autre à foutre que d'aller à la Coopérative de mai si l'on veut s'aérer la tête en riant comme une baleine, afin de pouvoir enfin penser à autre chose qu'au massacre perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo et à l'affligeante récupération faite par les politicards de tout bord ensuite.
Les Wampas font la gueule
Après avoir écouté le dernier album enregistré par Didier Wampas, Philippe Almosnino, Tony Truant, Jean-Michel Lejoux et Niko Wampas, Les Wampas font la gueule, qui comporte quelques belles petites réussites, on se rend rue Serge Gainsbourg pour constater en un clin d'oeil que le combo est toujours en grande forme. Et se fait fort de réjouir ses nombreux fans avec un set hystérique, idiot à souhait et truffé des gimmicks déjà vus cent fois, mais faisant toujours ricaner comme un petit crétin : le coup du passage partout dans la salle dès le début du set, les acrobaties à genoux sur les bras du public ou debout sur une chaise, l'envahissement de la scène par la gent féminine sur le tube Petite Fille, la reprise de Patrick Juvet, Où sont les femmes? etc etc.
" Les couilles, c'est la vie ! "
Le déjà cité leader du groupe chante faux comme une casserole (mais c'est ça qui est bon), il massacre consciencieusement ses chansons à la guitare (on s'en fout, le groupe assure derrière), et sa propension à improviser moult conneries est intacte : le mec réussit à faire slammer au dessus de l'assistance un gamin de 8 ans, accepte les choeurs inopinés d'un jeune punk pendant un titre joué en solo, réussit à faire l'amour pour de faux à une fan tout en surfant au dessus des gens et réplique au légendaire " on voit tes couilles " (son pantalon a souffert) avec un bien senti " les couilles, c'est la vie ! "...
" Didier - Wampas - est - le - roi ! "
Pas de surprise ou presque donc (même si pas mal de nouveaux titres font plaisir çà entendre : Les lesbiennes bavaroises, Les ravers de Spezet ou encore l'impayable C'est pas moi qui suis trop vieux, votre musique c'est vraiment de la merde ! ... ), mais du solide (une belle pelletée du tubes jouissifs, comme Manu Chao, Ce soir c'est Noël, L'aquarium tactile, Puta, Rimini, Les bottes rouges... ) et au final un show joyeusement con comme on les aime. Le public a donc tout à fait raison de scander au cours du set de ses héros le traditionnel " Didier - Wampas - est - le - roi ! "
Photos live Yann Cabello www.profocus63.com
Critique écrite le 06 février 2015 par Pierre Andrieu
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