Accueil Chronique de concert We Want Sound + Royal Panties Addiction + RocknRoll Soldiers
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Chronique de Concert

We Want Sound + Royal Panties Addiction + RocknRoll Soldiers

We Want Sound + Royal Panties Addiction + RocknRoll Soldiers en concert

Machine à Coud', Marseille 24 janvier 2008

Critique écrite le par


Quand le trio des Relax'n'Co organise un concert, même un jeudi et avec des groupes inconnus, on a tendance à leur faire confiance. En sortant un peu écoeuré du conte sanguinolent de Tim Burton, on se motive donc pour aller se faire décrasser les oreilles. Les habitués habituels en ont fait de même et contrairement à notre inquiétude, il y a pas mal de monde, même si notre photographe, hélas trois fois hélas, n'est pas là. Profitant d'un premier groupe punk assez hardcore, on se rafraichit en blaguant entre gens bien élevés. We Want Sound, bien nommé, s'avère en effet très bruyant, mais plutôt en place quand même - juste un peu teenage, comme dirait un dépanneur en RTT ce soir-là.


Et arbore une première Gibson SG (la marque semblant être un sponsor occulte de la soirée) dont le guitariste tire surtout des accords saignants et saturés. On parle donc chiffons et vinyles et j'ose même un timide coming out au bar - oui c'est moi le type qui n'arrête pas d'écrire que cette salle est infecte, bondée, bruyante, tropicale... et aussi que c'est le plus chouette endroit de Marseille. Le groupe annoncé "pop punk" n'a finalement de pop que son sonorisateur de ce soir, cette grande folle de Rudy, amateur bien connu de glam rock à paillettes et autres groupes de gonzesses, qui tient cependant bon les potards. Et qui arrive à force, à faire de ce mur de son brut, un truc plutôt écoutable !


Royal Panties Addiction (ça c'est un nom cool non ?) prend rapidement la suite, et dans un style bien différent ; plus pop pour le coup, la thématique dominante étant le disco-punk très tendance en ce moment en Angleterre (et à Aix-en-Provence ?), dans le style des Arctic Monkeys et autre Fratellis - de bonnes références donc ! Autant dire que le groupe gagne en finesse et en groove par rapport au précédent, en produisant même un son assez dansant. En voilà qui ont compris comment ne pas avoir que des têtes rasées et des punks à spikes au premier rang, mais aussi des minettes frémissantes - bien joué les gars. Comme pour enfoncer le clou c'est à présent une Gibson Les Paul, ce qui est un peu moins impressionnant mais traduit très clairement un raffinement supérieur - Slash plutôt qu'Angus ?


Et pour le coup le guitariste sort des plans, certes archi-classiques mais très efficaces, tout comme le batteur envoie ce fameux rythme disco-rock putassier auquel mes jambes sont bien incapables de résister longtemps. Une balade plus tranquille et voilà que le groupe se met à sonner un peu comme Iggy Pop (période Passenger), c'est carrément sympa en fait ! Vers la fin, un jeune délinquant à peine majeur s'invite à chanter en duo sur scène. Je note avec plaisir qu'il porte un T-shirt Guitar Wolf, ce qui prouve (s'il en était besoin) que tout n'est pas foutu... Je félicite le guitariste qui me confirme que oui, sonner comme les Arctic Monkeys, c'est un peu l'idée... un succès donc !


M. Gasoil m'a prévenu de la teneur de la tête d'affiche, Rock'n'roll Soldiers (mon dieu !) gros rock garage tendance hard 70's, entre Stooges et Zep', ce genre de groupes qu'il méprise secrètement puisqu'ils sont incapables de produire des chansons de moins de 60 secondes qui tiennent la route ! On voit arriver le chanteur, un espèce de grand américain au profil indien, qui doit peser 45 kilos avec sa guitare, une dégaine à sortir tout droit de Gimme Shelter (tiens, j'avais envie de placer ça, au fait c'est un documentaire extraordinaire sur le jour exact où le rock a perdu son innocence, je vous le recommande). Ce qui me permet de préciser en passant par une association d'idée que, comme les Lords of Altamont, les Soldiers de ce soir viennent des USA.


Le chanteur qui baragouine pas trop mal annonce un premier morceau en forme d'Anthem, la fameuse chanson qu'ont tous les groupes de poseurs pour ouvrir leurs concerts et répéter leur nom jusqu'à ce que même le poivrot le plus fait et le punk le plus foncedé de la salle aient pu l'assimiler. Je suis cependant content de constater que j'aime déjà ! Le groupe développe, Gibson à l'appui évidemment (guitare et basse ce coup-ci !), un gros son hard vintage et moderne à la fois, tout à fait dans l'esprit des Datsuns, groupe tout à fait kitsch dans son genre mais dont je dois bien avouer que je les kiffe à mort.


Marque de bon goût extrême (puisque je vous dis qu'on est entre gens bien élevés !), le chanteur a carrément une de ces bonnes vieilles casseroles de Telecaster (enfin je crois), qu'on imagine usée par des dizaines de dates comme celle-ci. Comme le précédent dans un style différent, le gang a des riffs et des rythmes téléphonés à mort mais complètement imparables.... Petit bémol pour des chansons un peu plus lentes ou ça sonne un peu Smashin'Pumpkins - il faut dire que la voix gouailleuse et nasillarde ressemble par moments à celle de Corgan ! Le concert un peu court se finit avec une longue chanson, pure tuerie garage avec ponts, soli, grimpage sur batterie et pétage de plomb collectif de la salle - c'est donc officiel, malgré un nom absolument abject, les Rock'n'Roll Soliders sont de vrais cadors !


Bien belle soirée en somme, très éclectique en plus, qu'on payera malgré les efforts du vaillant Ingé'son par quelques sifflements auriculaires - merci à la Machine pour le contenant, et aux organisateurs pour le contenu - plus que jamais vous méritez le label certifié Live in Marseille, à bientôt j'espère pour de nouvelles expériences... Pour conclure, je me permets de signaler qu'autant mes photos sont comme d'habitude absolument à chier (ça ne vous a pas échappé), autant les 2 vidéos des R'n'R S donnent une bonne idée du son de groupe.

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