Accueil Chronique de concert A Wilhelm Scream + Strike Anywhere + Pennywise
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Chronique de Concert

A Wilhelm Scream + Strike Anywhere + Pennywise

A Wilhelm Scream + Strike Anywhere + Pennywise en concert

L'Usine - Istres 4 mai 2010

Critique écrite le par

Une fois n'est pas coutume, je me retrouve à davantage parler du reste que du concert en lui-même !

Pour ceux qui n'auraient pas suivi, l'Usine annonçait la semaine dernière une annulation, suite à l'occupation de son parking par une caravane de gens du voyage : fermeture administrative, et jugement mis en attente au 4 mai au soir, à savoir le soir-même du concert. Sur quoi quelques téméraires marseillais bookaient à l'arrache les Wilhelm Scream au O'Bundies, en guise de (formidable) lot de consolation pour les frustrés qui s'en allaient se faire rembourser leurs places. Sauf que -patatras !- dernier retournement de situation, les caravanes se déplacent samedi, laissant le champ libre (et le parking -ha ha-) pour que reprennent les concerts ! S'ensuit bien entendu une seconde campagne de pub, pour annoncer que SI SI, les concerts à venir ont finalement bien lieu, venez à nous braves ouailles ! Résultat : à vue de nez pas plus de 150 personnes pour ce plateau qui rend fébrile tout amateur de Punk-Rock, qu'il soit averti ou pas...

Alors la faute à qui au final ? À l'Usine ? Certainement pas. Ils se sont mangé une fermeture administrative tombée de nulle part, et ont essayé de sauver les meubles en reprogrammant le concert à l'arrache.

Aux Roms peut-être, alors. Non plus. Au risque de froisser ceux qui les considèrent simplement comme des voleurs et autres joyeusetés, je répliquerai que s'ils étaient considérés par d'autres a priori, et qu'on leur réservait AU MOINS un lieu de séjour temporaire, avec eau courante, et électricité, on serait passés bien loin de ce genre de souci... Je sais je suis un peu utopiste, je vis en France et je demande à mes compatriotes de réfléchir à l'amont du problème... Bref tout ça pour répliquer une bonne fois pour toutes à tous ces gens que j'ai entendu critiquer sans jamais franchir le premier degré dans leur réflexion.



Venons-en au concert : arrivés un chouia à la bourre, on rentre au troisième morceau d'A Wilhlem Scream : ce groupe, c'est Sick of it All, version Punk-Hardcore : sur CD ça m'emmerde profondément, mais une fois sur scène, les voir tous souriants, faire des bonds dans tous les sens, se déchaîner et transpirer devant 150 paumés comme ils l'ont fait devant un IeperFest acquis à leur cause, lors de mes deux premières expériences, tu te retrouves toi aussi à taper du pied et à exulter ! Les soli des grattes rendent obsolète 95% de la production Metal des 10 dernières années, le bassiste alterne taping et martyr sur sa pauvre 4 cordes, et le chanteur, avec sa gueule de docker from Boston, son maillot des Celtic floqué Bird, et sa bonne humeur, vous donne envie de monter brailler tout et n'importe quoi en sa compagnie ! Juste jouissif.

Pendant la pause on se familiarise avec la très belle salle qu'est l'Usine : elle me fait un peu penser à l'Akwaba vers Avignon, le personnel est d'ailleurs tout aussi sympathique, les videurs hyper agréables, et l'idée d'un camion de restauration rapide s'est révélée excellente...



Parce que si on avait dû rester tout le set de Strike Anywhere, on aurait fini par s'ouvrir les veines je pense. Pfoooooouh que c'était chiant... Le chanteur complètement à côté de ses pompes, la voix qui va de l'aigu au grave sans aucune cohérence, c'était vraiment lourd. Musicalement bon ben, Punk-Hardcore Mélo tout gentil, mais sans la hargne des AWS, forcément tu t'emmerdes vite... Assez paradoxal d'ailleurs qu'avec un logo comme le leur (le même que celui du R.A.SH : Reds ands Anarchists SkinHeads), ils aient opté pour une musique aussi peu agressive... Bref on l'aura compris, on aura plus dégusté Zhou, Gas et moi, en bouffant notre hamburger dehors, qu'en voyant leur set mollasson...



Enfin débarque le probablement dernier groupe culte de Punk (avec Millencolin) fin 80's / début 90's ! Les Pennywise pour une poignée d'amateurs, dans la salle du bar de l'usine d'Istres, avouez que ça a tout de suite un sacré cachet !

Certes le chanteur a changé, ils hébergent désormais celui d'Ignite, mais le résultat reste très bon sur scène, pas de soucis. Le début de set sera un poil mou, les derniers albums étant selon Zhou pas franchement mémorables, mais sitôt les vieux tubes enclenchés, on rentre dans ce qui s'est fait de meilleur en Skate-Punk, et on se met à imaginer derrière le quatuor un écran géant où Rodney Mullen, Jamie Thomas et tous leurs copains nous réapprendraient encore et encore à quel point le Skate est extraordinaire à regarder...
C'est rapide, c'est entraînant, frais, et là dans la salle y'a plus de quadras, de trentenaires ou de p'tits jeunes dreadlocksés, juste un public qui se régale en chœur ! Mention spéciale au p'tit gars en t-shirt orange, pas loin de 40 piges à mon avis, qui a sautillé comme un cabri tout le long du set, seul dans son coin, lui a vraiment tout donné !



Sur un set très convaincant, se conclut un rappel bien fédérateur, forcément achevé avec Bro Hymn, qu'on classera, ex acquo avec Us Vs Them de Sick of it All, et Gotta Go ! d'Agnostic Front, comme le morceau le plus fédérateur de l'histoire du Punk ! Un sing-along de 4mn, avec évidemment le public qui ne se prive pas de monter sur scène faire les chœurs face aux micros !

Voici donc une soirée atypique et néanmoins excellente qui s'achève, le retour se faisant en Gasmobile, avec un McFly contestataire, un Zhou si fier de son iPhone qu'on est passés à travers champs pour retrouver la civilisation, et une conversation de geeks force 10, où Final Fight (pas le groupe, le jeu), et Tic et Tac sur NES, auront été à l'honneur...

Pour clore, un commentaire à forte valeur ajoutée de Zhou : après le versant "à la fraise" (© Vand) du punk mélodique via les deux premières parties, ça fait du bien de retrouver un peu l'énergie sans chichi des boys d'Hermosa Beach. Direct on attaque sur du vieux morceaux, ça fait plaisir. Derrière le groupe alternera un temps ancien / nouveau de façon métronomique avant de ranger au placard les bouses des derniers albums pour se focaliser sur les titres que tout le monde attend. Le nouveau chanteur a exactement la même voix que Jim Lindberg, c'est terrifiant. A croire que dans la scène mélo des 90's tout le monde est interchangeable. Dans tous les cas il assure une présence scénique efficace (plus Punk HxC californien dans l'attitude... Henry Rollins sort de ce corps !) et un chant au top. Manque juste le charisme et l'âme du chanteur originel. Si Pennywise a quand même un peu vieilli musicalement, on prend toujours plaisir à retrouver nos 15 ans au son des cultissimes Society, Peaceful Day, Fuck Authority, Living for Today... sans oublier l'énorme et mythique reprise de Stand by Me (tiré de l'EP World from the Wise), une petite des Misfits et le finish "moulon sur scène" de l'éternelle Bro Hymn. Pas aussi énorme qu'il y a 5 ans dans une salle déchainée au Fury mais quand même un bon moment malgré un son épouvantablement trop fort. Ouais ouais, je sais, si c'est trop fort c'est que t'es trop vieux, possible mais quand même...

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