Chronique de Concert
x25x + Action Beat + Sister Iodine
Après le très chouette premier set de la rencontre au sommet entre Stéphane Belmondo et Henri Florens au JAM me voici d'un coup de vélo à l'Embobineuse ... Si au JAM je faisais chuter la moyenne d'âge à moi tout seul, ici en revanche je pense qu'avec ma quarantaine entamée je suis pile dans la moyenne. Ne voulant pas rater les x25x qui ouvraient, j'ai eu peur en arrivant et en voyant la queue devant la salle; aussi je loue la sortie de Damien venant demander qui avait sa place et son adhésion dans la rue et qui m'aura du coup permis de rentrer plus vite.
Chose amusante je rentre pile au moment où Penny m'envoie le SMS pour me dire que ça attaque et celui de l'Agent Massy m'informant qu'il ne pourra pas accomplir sa mission textuelle et donc que je suis solo. Sur scène les 3 x25x sont déjà à l'ouvrage... je ne sais pas s'ils ont véritablement commencé un morceau ou s'ils font juste chauffer leurs instruments ... mais ce qui est sur c est que ça fait déjà du boucan et qu'il est temps pour moi de mettre mes bouchons.
Toujours avec le bon souvenir de leur passage à la Rue du Rock 2016 (et des précédents d'ailleurs) je suis ravi de les revoir. Ben semble toujours perché (genre grimaces et regards inquiétants) ; Fred cramponné à sa basse avec sa mitaine de poignée sans laquelle il se l''arracherait sûrement et Rudy (ex chanteur guitariste des cultes Nitwits rappelons-le pour les plus jeunes) rempli à merveille le rôle du bûcheron.
Car il en faut un et costaud pour tenir le rythme du set de ce soir (le batteur original étant maintenant géographiquement éloigné). Ce qui me frappe cette fois (encore?) c'est la ressemblance qu'il y a avec la musique de Sloy (en plus rude et braillard peut être mais, il y a vraiment quelque chose à mes oreilles). Sloy donc, et aussi Ulan Bator pour les parties les plus instrumentales. Calé sur le gauche puis à droite je me régale.
Un poil fatigué je me laisse quand même aller à gigoter au pied de la scène. En les regardant et en les écoutant je m'échappe et pense à plein de trucs ... à mon boulot (plus exactement le contraste en terme d'activité / de posture / d'image - entre ce que je suis le jour - et dont il ne reste que lâ chemise que je n'ai pas changée - et le soir ; à tous ces visages familiers (souvent les mêmes au premier rang).
Entre les morceaux ça ne s'enchaine pas forcement aussi vite qu'avant ;-) le groupe souffle. Ils le disent d'ailleurs "je crois que je suis trop vieux pour faire le con comme ça" lâche Ben ; en regardant Rudy je pense forcement à Vince qui à défaut de pouvoir exprimer son art derrière des fûts le fait maintenant en mots de derrière son clavier (cf son site). Bref je me sens dans mon élément et passe un très bon moment ...
Leur set fini tout le monde se dirige vers le bar ... j'aurais suivi le mouvement j'aurais surement pris une bière mais je suis resté sur place et du coup je n'ai pas plus de raison de le faire. Au moins ici il y a plus d'air ... Pendant ce temps je regarde le long changement de set pour installer l'imposant matériel de Action Beat : 3 batteries, 2 guitares, 1 basse ... 40 minutes pour enlever les affaites des 25 et installer les leurs ce n'est peut-être pas si mal, mais à cette heure-là ça se sent.
Les Action Beat que je n'avais pas vu depuis 2011 au Poste à Galène attaquent donc vers minuit. Pas de chant, tout le monde joue en même temps (normal) ce qui fait un joyeux bordel. Ça me rappelle un peu les Quetzal Snakes en moins dansant (je parle des mouvements des musiciens sur scène). Quelques petites longueurs dans les enchainements là aussi qui n'aident pas à me captiver.
Je m'endors même accroupis au pied de la scène en les écoutant (ce qui n'est pas forcement négatif) ...Cela dit lorsque c'est bien parti sur la fin (vers minuit 35) c'est comme me le soufflera Eric Trolux "terriblement efficace". J'aurais été un peu plus frais je me serais même mis à bouger (pas de là à rejoindre le pogo qui a commencé, mais quand même). J'essaie d'imaginer ce que ça doit être quand ils accompagnent G.W. Sok (vu tout récemment ici même). Leur set se termine à minuit 38.
Lorsque leur set se termine je ne remarque pas de réel empressement pour démonter la scène et comme je ne vois pas de nouveaux musiciens s'affairer non plus je me demande s'il y a effectivement un autre groupe. Mais comme personne ne part je pense qu'en effet les Sister Iodine doivent bien passer après. Je ne décolle pas non plus du pied de la scène et à partir du moment où j'ai commencé à attendre je me dis que je ne partirai pas sans avoir vu au moins un bout de ce groupe.
Cette attente durera exactement 55 minutes. 55 longues minutes pendant lesquelles j'essaierai toutes les positions pour soutenir mon corps épuisé : appuyé contre le mur, debout, accroupis sur mes talons, position dans laquelle je m'endormirai encore un peu pour me réveiller avec des fourmis douloureuses dans les deux pieds et un de ces vertiges en me relevant. Bref, tout cela pour dire que je ne suis pas dans les meilleures dispositions pour découvrir ce groupe parisien assez connu. Je me souviens même m'être dit que c'était peut-être la dernière fois que je mettais les pieds ici (avant la prochaine fois) car moi aussi (je repensais aux paroles de Ben de tout à l'heure) je suis peut-être tout simplement trop vieux pour ces conneries.
Alors pour ceux qui comme moi ne connaiss(ai)ent pas Sister Iodine il s'agit d'un trio parisien formé en 1992 (quand même !) composé de Erik Minkkinen (guitare, "chant"), Lionel Fernandez (guitare) et Nicolas Mazet (batterie). Et si j'avais lu la description du groupe sur wikipedia "Influencé par la no wave, Sonic Youth et The Ex, Sister Iodine produit une musique plutôt froide mais intense, proche du bruit blanc, mêlant hurlements, guitares saturées et rythmiques de batterie violentes et binaires, ce qui lui a valu d'être qualifié de groupe arty ou post-rock" j'aurais été moins surpris.
En effet sans rentrer dans le détail épuisé par une attente incompatible avec mon état physique du moment je ne suis resté que quelques morceaux. Quelques morceaux pendant lesquels j'ai vu Lionel secouer sa guitare lanière défaite, Eric, lui aussi lanière défaite triturer la sienne tout en bidouillant des trucs plein de câbles sur les enceintes et dans le fond Nicolas qui ne produisait pas quelque chose d'assez régulier pour que je puisse m'y raccrocher (c'est souvent à la batterie que je me raccroche dans les groupes de post rock instrumentaux).
Pas pu me raccrocher au chant non plus qui bien qu'étant plus du genre braillement trafiqué n'était pas assez puissant pour venir casser ou apporter des variations dans les morceaux. En m'éloignant j'ai pu constater que le reste du public plus résistant que moi (je ne parle pas de ceux qui étaient endormis sur les bancs latéraux) ou tout simplement là pour eux semblait bien apprécier. Il n'aurait pas été si tard je serais peut être rester jusqu'au bout, mais le week end était encore loin d'être fini ...
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Critique écrite le 08 avril 2018 par pirlouiiiit
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