Chronique de Concert
Yann Tiersen + Nestor is Bianca
Une montée toute en douceur avec une quinte masculine très agréable. Nestor is Bianca prend place, alors que la fosse termine tout juste de se remplir. Et c'est avec une ballade langoureuse à travers leur joli univers qu'ils ouvrent le "bal", avec une aisance et une dextérité permises à peu de "chauffeurs de salle". De belles surprises, des sonorités tendres et langoureuses.
Chaque membre du groupe est multi-instrumentaliste. Le bassiste troque ses cordes contre un saxophone antique, d'autres petites trompettes sont disposées à terre, un guitariste gesticule pour atteindre une boîte à effets.
Une voix prenante et des rythmes accrocheurs sont tout ce qu'il aura fallu pour mettre la foule en condition. Un beau moment, mention très bien.
"Yann Tiersen, c'est pas de la musique de bal-musette, ça ?"
Sur scène sont disposés en cercle de nombreux instruments atypiques. Banjo, guitare à 12 cordes, xylophone, mélodicas, ukulélé, violon et archet neuf. Une ambiance feutrée embaume les lieux. Personne ne sait vraiment à quoi s'attendre.
Chaussés de godillots ou va-nu-pieds; l'entrée en scène de Yann Tiersen et de ses cinq musiciens (dont deux font aussi partie de Nestor is Bianca) se veut discrète. Un premier morceau de violon assez vif, sur lequel Tiersen commencera à effiler son archet, les yeux tristes mais le visage illuminé. Un pantin démantibulé aux allures d'éternel enfant.
Les morceaux s'égraineront à l'image d'une comptine. Sous la sobriété et la timidité de quelques "mercis" gênés se dissimuleront une énergie profonde et presque violente. Ils auront l'audace de proposer des sons méconnus, qui dessinent des mouvements de vagues, des chants de mouettes, des sons de paquebots, au goût de Bretagne.
Entremêlés à des jeux d'éclairages monochromes, quelques flashs en accord avec les crescendos de violon ou les projections de notes en canon semblables à des bombardements, aux allures de Palestine, sous les yeux d'un public abasourdi.
Au chant, Ólavur Jákupsson apposera sa voix à mi-chemin entre Jonsi et Thom Yorke sur de nombreux morceaux. Puis, il proposera une remarquable prestation; presque onirique et sans accroc offerte sur Kala, chantée dans une langue inventée par Elisabeth Fraser (Cocteau Twins).
Puis, une puissante interprétation de Sur le fil, qui terminera d'abîmer l'archet d'un Tiersen seul sur scène, où il semble vouloir exorciser nos démons, faire la guerre à notre tristesse. Et ça fonctionne.
S'ensuit beaucoup d'espoir sur Fuck Me, chantée en choeur par les six musiciens, les yeux fermés, créant une communion auprès de l'audience largement charmée.
En aucun cas, Yann Tiersen n'est un musicien de "bal-musette". Dust Lane est un ovni, indescriptible et irréel. Sur la gamme de la rupture, de la violence, du désespoir et de la renaissance. Sur le thème de l'être humain. Sur le thème de chacun d'entre nous. Décliné en mille et un accords.
Critique écrite le 11 avril 2011 par Stephanie K
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