Chronique de Concert
Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Young Fathers, French 79, DJ Gaspar Claus (Festival Yeah ! - jour 1)
10 ans ! comme Cyril, ce qui explique en partie pourquoi nous ne sommes venus qu'à partir de la 2ème édition (voir toutes les chroniques du festival par ici). Et c'est aussi ce qui explique en partie pourquoi nous n'avons jamais mis les pieds au feu-This is not a love song festival aka Tinals ou encore le festival Oh les beaux jours (qui avait/ont lieu en même temps). En effet, depuis 2014 (voir par ici pour le soir 1, voir par ici pour le soir 2 et par là pour le soir 3) nous sommes devenus des inconditionnels pour les concerts et pour tout ce qu'il y a autour, ce que nous pouvons nous permettre d'être en temps que assimilé presse (je précise car sinon choper une place est presque aussi dur que pour Beyoncé au stade).
Ces dernières années je me partageais le travail avec l'ami Phil2Guy. Cette année ce sera avec les enfants. Nous nous sommes partagé les choses comme ceci, je fais le vendredi (et peut être le dimanche) et eux le samedi. Je dis peut-être car cette année le festival n'est pas tombé un week-end de Pentecôte donc nous ne sommes pas encore décidés sur ce que nous ferons dimanche (ça dépendra de la programmation surprise), si ce n'est que nous dormirons à Marseille. Après quelques péripéties Ouicaresque nous nous éloignons de la Meson qui reçoit ce soir Elysian Fields) (voir la chronique de Sami par ici) nous arrivons au pied du château à 21h30. En chemin nous remarquons qu'il y a moins d'affiche en entrant dans Lourmarin.
Nous avons raté Th Da Freak et Tago Mago. L' Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp est en train de se mettre en place. A peine avons-nous franchi l'enceinte et atteint le bord de la scène que Alice et Cyril donnent des signes (verbaux et visuels) de fatigue. Quelques minutes seulement après avoir payé 15€ par enfant pour la soirée, Alice demande si on peut aller au bungalow. Je sens que je commence (ou plutôt continue) à me tendre un peu (plus), alors que sur scène les 12 musiciens de l' OTPMD jouent ...
Première impression ça sonne un peu comme l'Ensemble 4'33 de Alexei Aigui. Ils arrivent précédés d'une bonne réputation. 2 xylophones (ce n'est exactement ça le nom), 2 violons, 2 guitares, 1 contrebasse, 2 batterie/percu, 2 cuivres (trombone et trompette), 1 violoncelle. Au centre la une chanteuse (aussi violoniste) très sérieuse.
Ils jouent tous ensemble, chacun avec beaucoup d'application, même lorsqu'ils sont à fond comme le montrent leurs mouvements de têtes que je perçois un peu comme exagérés, sinon en décalage par rapport à l'intensité de la musique. Ca me rappelle ce concert de Arcade Fire au dôme (voir chronique par ici). En résumé je trouve qu'ils sont un peu nombreux pour le résultat obtenu.
Un groupe comme Des lions comme des lions à 4 sur une musique également un peu foutraque et beaucoup moins intello arrive à m'emporter tellement plus efficacement. Je prends aussi conscience que cette fin de semaine a laissé des traces et que je suis de mauvais poil. Alice et Cyril qui n'ont pas l'air de s'amuser, la forte densité sur les premiers rangs, les très nombreux fumeurs, les gens qui demandent à passer devant car plus petits et qui finalement passent leur temps à se recoiffer, à regarder leur téléphone ou derrière ...
Sur scène même le petit côté africain à la the Ex ne me touche pas. Tout ce que je vois me parait calculé. Les robes de certains mecs, la carafe de thé, ... Chacun y va de son intervention au chant. Je ne comprends pas forcement de quoi ça parle. Je me souviens d'avoir pensé au groupe Akron family à un moment.
Sur ce qui a du être le dernier morceau Beginning je pense à Meute ou Mamie Vortex pour le côté un peu techno. Ca comment à décoller ... ça sent le bouquet final à voir comme ils s'agitent tous. Tous sauf Liz Moscarola au milieu de la scène dont le chant ou la voix me font penser à celui/celle de Catherine Ringer. Au moment où je me dis que je vais finir par rentrer dedans le morceau s'arrête c'est fini. Zut rendez vous rater me concernant. Ca m'aurait peut être plus plus sur disque.
Ce soir c'est Gaspar Claus qui assure les inter-plateaux aux platines. Oui oui le même que j'ai vu en début de semaine dans la cour du conservatoire Barbizet dans la cadre du festival Oh ! les beaux jours. Si le but était de casser son côté intello, c'est plutôt réussi. Je n'ai pas noté tous les morceaux mais c'était plutôt populaire (Faudel, La Bamba, du rap ...). "je ne suis pas DJ, je suis violoniste ! J'espère que ça vous amuse !". J'avoue qu'au moment où il nous crie cela je trouvais déjà que c'était un peu long ...
Finissent par arriver les Young Fathers et là c'est la claque dès le premier morceau. The queen is dead ! the queen is dead !. J'avoue que je n'ai rien vu venir. Je ne sais plus où donner de la tête. Ils ont juste eu besoin de rentrer sur scène de nous regarder et dès que le premier son est sorti de leur bouche j'étais conquis. "Ils" ce sont Alloysious Massaquoi, Kayus Bankole, et Graham Hastings. Je découvre en tapant ces lignes qu'ils viennent d'Édimbourg.
Et même si sur le deuxième morceau ça retombera un peu, ils m'ont fait rentrer dedans et je les en remercier. Mon premier frisson du festival. Tout me plait, tout m'amuse. Leur façon de bouger, de chanter collés les uns aux autres, la façon de danser de Kayus, leur façon à tous les 3 de toiser le public (chacun à sa façon). Musicalement c'est bizarre, difficilement définissable.
Ils sont accompagnés de deux musiciens aux percussions surtout, et de deux choristes, un peu discrète vocalement au début. Je pense aux Insane Clown Possee (que je n'ai jamais vus) ou Cypress Hill. Des morceaux plus calmes dont un chanté par Alloysious qui m'a fait penser à Coldplay et Walk off the earth. Sur un court morceau l'une des chanteuses se lance dans des youhou d'indiens. Le morceau suivant plein de percussion à la James Brown.
Je ne pense plus aux fumeuses qui ne pensent d'ailleurs plus à fumer surement captivées elles aussi. Alice dort toujours entre mes pieds et la barrière, Cyril vient de se réveiller et se demande un peu où il est en voyant ces énergumènes sur scène. C'est le moment où Kayus s'invite dans le public après avoir pris la précaution de dire "no pushing, no pushing". Il ne sera pas poussé mais porté !
Après un nouvel intermède d'une bonne demi-heure où Gapsar nous propose le meilleur comme le pire (de Fool's garden à Kris Law), c'est au tour de Simon Henner plus connu sous le nom de French 79. J'aime plutôt bien ce son qu'il met à tous ces projets (Nasser, Husbands) où à ceux des autres lorsqu'il intervient dans la production (Usthiax, Nevche, ...) mais sur scène je n'ai pas toujours été convaincu.
La scène a été installée par des gars qui portent des vestes customisées "French 79". Derrière les machines un mur d'ampoules dans des alcôves métallisées. Ca démarre en douceur. Ambiant. Un beat lancinant évoquant l'espace. Il passe d'une machine à l'autre touche à tout un tas de boutons sans que la musique ne s'en ressentent vraiment.
Pas très péchu, je me dis que je serais surement mieux à l'écouter assis. Lui est plutôt dedans, levant yeux et parfois les bras au ciel alors que j'avais l'impression qu'on était encore sur le démarrage. De temps en temps il chante, déclamant des textes en anglais d'une voix douce. On reste sur quelque chose de planant, un peu comme son collègue et ami Kid Francescoli. Même lorsqu'il attrape les baquettes de ses tambours ça reste planant.
Je ne suis pas super emballé (une partie du public si). Il y a bien des boum boum plus entrainant pas moments mais ça ne suffit pas à me faire suivre. J'attends toujours une hypothétique explosion qui ne vient pas. En plus le couplage machine à fumée et lumières dans nos yeux n'ai pas des plus agréables sur les premiers rangs. Je finis par rejoindre Svet à l'extérieur du château qui garde les enfants qui commencent à piquer du nez. Il est 1h30 quand nous quittons le château pour rejoindre la voiture que nous avons garé un peu plus bas, direction le camping pour découvrir notre bungalow (décharger la voiture, faire les lits, ...).
En chemin nous constatons que pas mal des quelques affiches du festival ont déjà disparu. C'est vrai qu'une petit affiche robot ou ourson ça ferait un beau souvenir. Aidé par le léger système antivol nous résistons à l'envie d'enfreindre la loi ce qui nous permettra de nous coucher la conscience tranquille. C'est que 2 grosses journées nous attendent ... et nous avons encore les bougies du clafoutis d'anniversaire de Julie à la regarder souffler ...
Pour la journée de demain lire la chronique de Luciiiie pour les concerts du château (Makoto San, Jan Verstraeten, Meule, Nor Belgraad et Comfort) et la mienne (à venir) pour la Fruitière Numérique (Jacques).
Plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 11 juin 2023 par Pirlouiiiit
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