Chronique de Concert
Zero 7
Bref, concert à l'Elysée-Montmartre. Premier rang, de quoi enregistrer. face au batteur, légèrement sur la droite.
Première partie : sur le billet y'a écrit "guests", ce qui laisse toujours augurer du groupe-gonflable que l'on sort au dernier moment faute de mieux. Et comme les Chemical en 2002, on a eu droit à un DJ sans charme, qui ne mixe pas, personne ne bouge. Ca doit être frustrant pour lui... Heureusement il ne joue pas fort.
Le concert commence, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre. Sauront-ils restituer la qualité du son de leur studio sur la scène ?
SETLIST (récupérée... heureusement, plein d'inédits au cours de ce concert !!)
1 - WARM SOUND
2 - HOME
3 - LOOK UP
4 - SOMERSAULT
5 - SPEED DIAL NO.2
6 - PASSING BY
7 - WAITING LINE (version acoustique !!! juste guitare, clavier, chant et effets)
8 - SIMPLE THINGS
9 - I HAVE SEEN
10 - THE SPACE BETWEEN suivi de WHEN IT FALLS (putain fallait la trouver celle-là... méconnaissable !!!)
11 - DESTINY
12 - MORNING SONG
* * *
13 - IN TIME
14 - MILTON (titre écrit sur la setlist, mais c'était le jam de CLIMBING UP THE WALLS...)
* * *
15 - PROV / LT. BLUE / RAIN (chansons inédites ou des reprises ???)
16 - DISTRACTIONS
Les ZERO 7 ne sont pas un groupe, mais un putain de collectif en fait... Il y a les deux ingénieurs du son (Henry Binns aux claviers - il assure pas mal ! - et Sam Hardaker au shaker et aux machines), mais ils viennent sur scène avec tous leurs invités vocaux ! Et quels invités ! Ces voix bon sang...
Ont chanté : Mozez, Tina Dico (ma future femme), Sophie Barker (la brune à l'air timide), Sia Furler (l'espèce de Spice Girl à la voix si sexy) et une petite choriste pas très souriante mais à la voix incroyable. Ce qui fait cinq chanteurs (ils chantent souvent à plusieurs par ailleurs).
Ont accompagné les deux de ZERO 7 : un guitariste, un bassiste, un batteur et un claviériste.
Ce qui fait onze musiciens, ils étaient la plupart du temps 8-9 sur scène, une formation incroyable. Pour WAITING LINE ils n'étaient "que" quatre.
TINA JE T'AIME !!! Elle était arrivée pour la deuxième chanson... Une blonde magnifique qui chante de si jolies chansons ! Mais les photos ne sont rien : il faut la voir bouger... Autant j'ai du mal à comprendre comment une fille (ou un gay) peut trouver Thom Yorke sexy, autant Tina Dico l'est. Tandis qu'elle chantait, on a l'impression qu'elle mime une fellation ou un coît (souvent les deux en même temps).
Et le groupe est très chaleureux. Pas des divas genre je chante je dégage je me la raconte. Elles n'ont pas arrêté de délirer avec le public (un gars a tapé la discussion avec Sia entre deux chansons), elles nous répondaient si on leur parlait. Mozez (le mec) est incroyable, un charme fou, une présence sur scène du tonnerre, un charisme énorme. Il ait des trucs en solo ??
Visiblement, ils étaient content de jouer. Tous très souriants. Sam Hardaker n'a pas arrêté de nous parler entre les chansons. Je ne suis pas une merde en Anglais, mais je dois avouer que je ne comprenais pas tout : dans l'enthousiasme, il parlait très très vite... Non, vraiment, ça fait plaisir de voir un groupe si chaleureux !
Leur musique n'a pas grand'chose d'original. Des mélodies un peu faibles sauvées par une production incroyable (vous ne pouvez pas juger ce groupe à partir de fichiers mp3) et des voix fantastiques. Je trouve que leurs disques manquent de délires... Mais sur scène ils ne font que ça, délirer, s'amuser ! Ambiance très conviviale donc.
Ils ont joué la quasi-intégralité de leur second album (le seul titre qui manquait fut OVER OUR HEADS, celui que j'aime le moins !!!). Ils ont joué les "tubes" de l'album précédent. Des nouvelles chansons en rappel (des faces B à venir... ou des reprises ? Je ne sais guère...). Les chansons étaient étirées, beaucoup d'improvisation.
MAIS SURTOUT.
A la fin du premier rappel, Monsieur Hardaker nous a dit (à peu près...) :
"We're gonna play a tune without our singers... we're gonna mess around, and see what we get..."
On comprend qu'ils vont jammer. Le guitariste commence (il a une guitare électrique), et c'est le riff de CLIMBING UP THE WALLS !!! Aucun doute là-dessus (le batteur a joué le même rythme que Phil Selway d'ailleurs). Bon, cela dit assez rapidement, les claviers (ceux de Air période MOON SAFARI : des Rhodes, Moog, Solina, Syrinx...) ont repris leurs droits et les ZERO 7 ont transformé toute la noirceur de la chanson de Radiohead en lumière soul. Un beau moment.
Niveau claviers ils étaient blindés. On m'avait parlé de la tournée 1998 de Air comme de la tournée "aux 12 claviers"... Pour les ZERO 7 j'en ai compté 8 (sans parler des machines de Sam Hardaker). Le son était exceptionnel. Par exemple le seul indice qui laissait croire que la batterie était amplifiée était la présence de micros, autrement son son était parfaitement naturel.
Bref, les ZERO 7 en live c'est vraiment du bonheur. Beaucoup d'émotions, de joie, de bonne humeur. Un trip vraiment particulier. Je réalise qu'ils sont plus originaux que ce que je pensais jusqu'alors, et ce concert est l'un des meilleurs auxquels j'ai assisté (meilleur que ceux de Radiohead... non ce n'est pas de la provocation, mais mon avis).
Les improvisations des musiciens, les chanteurs à géométrie variable (Tina qui chante en tête sur tel titre, fait les choeurs sur d'autre...), les musiciens qui jouent avec le public (le bassiste qui me fait des clins d'oeil...) ont fait de ce concert quelque chose de très vivant. Le concert le plus vivant que j'ai vu.
Mention spécial au public qui a tapé dans ses mains au bon rythme (sur le "2" et le "4", et non pas sur tous les temps comme des bourrins...).
Mention spéciale à la chorégraphie (pour de rire) de Tina Dico et de Sophie Barker sur PASSING BY.
Mention super-spéciale au mec qui a gueulé "Merci" à la fin de SOMERSAULT, je n'en pensais pas moins. Cette chanson est vraiment magnifique.
Critique écrite le 17 avril 2004 par Thibault
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