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Chronique de concert Gringo Star
Samedi 21 décembre 2024 : 6880 concerts, 27251 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Gringo Star
Super concert de pop garage sautillante et fraîche au Masquerade à Atlanta pour Gringo Star, un excellent groupe originaire de la ville des désormais fameux Black Lips (les deux combos sont d'ailleurs amis et partagent souvent la même affiche). Situons tout d'abord l'action : le Masquerade est un immense complexe basé dans la capitale de l'état de Géorgie, dans le Sud des USA, une sorte de mix entre la boite de nuit pharaonique et l'immense salle de concert. Il faut montrer patte blanche à l'entrée et prouver - carte d'identité à l'appui - qu'on a plus de 21 ans pour pouvoir se "désaltérer" à sa guise...
La musique de Gringo Star fait penser à des Strokes naturels, rustiques et basés dans le sud...
Après cette formalité administrative, il faut trouver la salle où a lieu le concert auquel on veut assister. On tombe tout d'abord sur un gigantesque bar rempli d'electro kids se défoulant allègrement sur une soupe innommable (dans le style BOUM BOUM BOUM), puis on monte un étage pour se retrouver dans une grande salle de concert (L7 et Henry Rollins se sont produits là) où une foule de 1000 adolescents fait un triomphe à une ignoble groupe de rock FM pour stade, enfin (ouf !) on tombe sur un club de 500 places où une poignée de rockers applaudit mollement à la fin de la prestation d'un dispensable groupe de heavy rock. A peine la dernière note est-elle jouée, que les musiciens débarrassent leur matériel pour laisser la place à Gringo Star, qui installe très rapidement (ici, dans le temple de la consommation que sont les USA, et sans doute plus que jamais, Time is money) sa batterie, ses claviers, ses guitares électriques et sa basse. Après une courte présentation par une speakerine enthousiaste et un vieux briscard bedonnant de MTV, le show de Gringo Star peut commencer...
C'est bien du rock américain comme on l'aime !
Immédiatement, on est séduit par l'attaque tranchante et précise des protagonistes du show, qui envoient illico presto la purée boogie rock avec I Will Not Follow, sorte d'hymne stonien influencé par le Gloria de Them... Le riff de guitare est joliment basique, les autres instruments claquent et le chant est poussé dans ses derniers retranchements : c'est bien du rock américain comme on l'aime ! La suite voit les musiciens échanger leurs "outils de travail" quasiment à chaque morceau, pour un résultat toujours marquant, méchamment énervé et sacrément captivant (à peine a-t-on le temps de tester la Guinness en bouteille de verre, qui est fort bonne d'ailleurs !)...
Un talent inné pour aborder les choses de manière neuve, ultra décontractée et décalée...
La musique de ce groupe - évoquant des Strokes naturels, rustiques et basés dans le sud - est une tentative réussie pour créer un pont entre la pop anglaise des Beatles et des Kinks, le rock countrysant des Rolling Stones circa 1972, le garage et le rock du sud des Etats-Unis. Cela a déjà été fait - et de manière extrêmement réjouissante et brillante par les Black Lips, pour ne citer qu'eux - mais comme les auteurs de l'excellent Good Bad Not Evil , Gringo Star possède un talent inné pour aborder les choses de manière neuve, ultra décontractée et décalée... Cette jolie bande de quatre branleurs - revenant tout juste d'une tournée anglaise calée à l'arrache - met toute sa foi dans une belle série de morceaux accrocheurs, racés et intensément jouissifs. Saisi par une batterie giflée à la Ringo Starr (d'où le nom du combo ?), des guitares saignantes, une basse groovy, un piano sauvage, des choeurs harmonisant délicieusement et un chant rugueux et/ou pop, l'auditeur ne peut qu'acquiescer en dodelinant de la tête, en souriant benoîtement et reprenant en choeur les refrains, avant de repartir du Masquerade le coeur léger...
Une sacrée soirée avec un fort goût de revenez-y...
Car, cerise sur le gâteau de ce set court et percutant, Gringo Star termine par son tube du moment, l'imparable et insidieux All y'all, le genre de chanson qui reste en tête pour longtemps grâce à un riff de guitare façon Dave Davies (You really got me des Kinks, c'est lui), une mélodie catchy et des choeurs épatants dans le style Beach Boys/Beatles. Belle decouverte donc que ce groupe qui nous a permis de passer une sacrée soirée avec un fort goût de revenez-y... En sortant de l'énorme ancienne usine qu'est le Masquerade, on songe en effet plus que sérieusement à passer le nouvel an en compagnie de ces jeunes gens qui donnent une New Year's Eve Extravanganza Fiesta au Star Bar d'Atlanta, le soir du 31 décembre. 2008 devrait donc se terminer sur une bonne note... et 2009 risque bien de commencer sur les chapeaux de roues !
Sites internet : www.myspace.com/thegringostars, www.youtube.com/gringostar01, www.masq.com, www.myspace.com/masqueradeatlanta, www.myspace.com/theblacklips, www.black-lips.com.
Critique écrite le 20 décembre 2008 par Pierre Andrieu
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