Chronique de Concert
Goldsoundz Party feat. Nation All Dust
Les cinq soirées estampillées "rock pop" de ce vendredi soir ont-elles toutes connu ce même essaimage de public ? Quoiqu'il en soit, au Poste, si ça n'est quand-même pas désertique, on respire aisément...
Les Bananas At the Audience, Ed Mushi, Nicholson, Gulcher et Criptonit Circus auront-ils eu la déveine, eux-aussi, de ne jouer que devant des "happy fews" de septembre ? Et oui, c'est un peu une des règles du syndrôme de Murphy l'histoire des concerts : rien pendant des semaines et soudainement, tout le même soir....
Donc à moins d'être un de ces stakhanovistes de la critique oeuvrant à Live in Marseille (quoi qu'ils vieillissent aussi les garçons : répartition à 3 chroniqueurs pour couvrir 5 concerts ; il y a quelques années de ça, Pirlouiiiit ou le MysticPP auraient bouffé tout ça d'une traite chacun, et encore, ils auraient trouvé le moyen d'en rajouter encore un peu sur le chemin du retour...) il a forcément fallu faire un choix, et ma foi, face à ce déluge de porpositions toutes plus alléchantes les unes que les autres, c'est cornélien...
Mais coeur oblige, j'ai opté pour les Nation All Dust. Choix un peu partisan, je l'admets, mais bon, quand on aime, on ne compte pas... Pour la première fois je crois, le quatuor s'est fendu d'un décor : ce soir sera magenta, à la couleur du prochain Single' qu'ils sont venus défendre, et qui devrait sortir dans les semaines à venir (il transite encore, paraît-il de source sûre, quelque part outre-atlantique...)
Bref, néons roses sur pieds, backdrop rose en fond de scène, et mobile en suspension : des oiseaux blancs prennent un envol rigoureux à travers un arbre noir de partout où l'on regarde, sur magenta omniprésent...
Passées les quelques anecdotes silhouetto/vestimentaires (le chanteur à pris vingt centimètres de cheveux en plus mais pas un kilo, le bassiste est en costume gris et polo rayé, très surprenamment "fashion"....) le set commence : il est prévu court, comme une sorte de préambule à une vraie tournée de sortie qui s'annoncera pour la fin d'année.
Avant toute chose, le son est classe. Très classe. Finies les folies descibellistiques passées, les murs noisy peu évidents ou les basses surjouées : on sent que les gars ont posé les choses et qu'une certaine forme d'apaisement s'est infiltrée dans la scène. De nouveaux titres confirment d'ailleurs cette tendance au compactage efficace, et logiquement, tout devrait y avoir gagné dans le répertoire des quatres trendy boys. Logiquement.
Parce que là, en fait, je me mets soudainement à les regretter ces petits défauts d'antan... Je sais pas si c'est moi, avec mes lombaires en forme de gouda, ou ce décor rose encore un peu cheap qui manque de glamour, j'ai l'impression que l'osmose s'estompe, et qu'au-delà du chanteur, qui offre à son habitude un set rutilant d'énergie et de catharsis, le groupe peine à trouver ses marques.
Impression déroutante quand les titres sont imparables, qu'ils sont exécutés de main de maître, que le son est pur et beau... mais les dieux du rock semblent avoir tourné la tête ailleurs, et je reste sur terre au lieu de m'envoler avec les oiseaux du décor qui parsèment le Poste à Galène.
Heureusement, quarante-cinq minutes ne suffisent pas à entamer mon enthousiasme, et je ne peux m'empêcher de tressauter nerveusement à l'écoute de l'incroyable "Litlle Red Cells", petite perle Indie intouchable, ou du très "Bowie" "The City"... J'adore Nation All dust, qu'on se le dise.
Mais je les adore quand ils sont là, et ce soir ça sent un peu la rentrée quand-même : dur de retrouver ses potes de bitume après les vacances, même pour les rockeurs semble-t-il.
Le public reste, enchaîne sur de surprenants déhanchés optimistes au son de mixes du meilleur goût labellisés "GoldSoundz Factory", et tout ça me permet de traîner sans le moindre effort dans un Poste retranché en semi-boîte de nuit, et ma foi, je sirote quelques bières dans la détente, oubliant même parfois mes reins en phase de gangrène avancéé...
Allez va, j'ai quand même mon badge rose à oiseau sur le revers de mon sac en sortant...
Putain, déjà presque trois heures ?
Photos Pirlouiiiit
Critique écrite le 09 septembre 2007 par VaccuoPilot
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> Réponse le 10 septembre 2007, par Kouros
Pauvre naze, t'as rien compris, ce concert était génial. Si quelques plis sur un écran et le fait que les artistes ne jouent pas à 600 décibels te chagrinent, retourne au Red Lion t'extasier à la Guiness sur des clones minables de Marylin Manson... Pour une fois qu'on a des groupes qui arrachent à Marseille, si tu trouves rien de mieux que de faire la fine bouche, remets tes hits(piratés) de Placebo dans ton I-pod et repars chez ton coiffeur avec ton pot de Pento. Réagir
> Réponse le 10 septembre 2007, par Kairos
N'est ce pas tout simplement le passage du statut "espoir local" au statut de "on-a-compris-comment-se-vendre-et-on-le-met-en-pratique...". c'est tout le débat entre sincérité et démarche commerciale... mais comment survivre dans cette industrie du disque sans un minimum de merchandising? Sans cravate, jean et chemise étriquée que serait le rock'n roll... ? :o) Bref un débat vieux comme la pierre qui roule en cette époque friante de mouvements musicaux sentant bon la naphtaline... Réagir
> Réponse le 11 septembre 2007, par mystic_funk_gorilla
Eh, je savais pas qu'il y avait de vrais schyzophrènes de la chronique sur liveinmarseille...ça fout la trouille Réagir
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