Chronique de Concert
Jean-Louis Murat + Jérôme Caillon
Des Lendemains Qui Chantent, Tulle 4 novembre 2006
Critique écrite le 08 novembre 2006 par Pierre Andrieu
Jean-Louis Murat et Jérôme Caillon, en première partie, ont offert une belle soirée entre folk, pop et rock au public Des Lendemains Qui Chantent, une très belle salle de concerts sise à Tulle, Corrèze. On connaissait le lieu pour y avoir assisté à un concert d'anthologie des New Bomb Turks, un lendemain de fête de la musique en 2005, on l'a retrouvé intact : une salle idéale pour le rock, avec une bonne acoustique et un accueil chaleureux. Seul "petit" problème en ce frais samedi soir du mois de novembre : une assistance un peu clairsemée et pas très démonstrative au moment des applaudissements.
Jérôme Caillon : prometteuse renaissance en solo
Le public présent à néanmoins réservé un bon accueil à Jérôme Caillon, l'ex chanteur de Rogojine, qui évolue désormais en solo. Il faut dire que le projet du Riomois est très réussi : captivants morceaux folk rock (joués à la guitare, avec un pointe de distorsion), chant habité, en français. Avec Caillon, on n'est jamais loin des univers tumultueux de Neil Young & Crazy Horse et de JL Murat ; les titres sont tour à tour calmes et mélancoliques ou plus enlevés et rugueux. Caillon ne pleure pas sur son sort de chanteur en solo ; il fait même forte impression quand il habille ses morceaux avec son autosampler (solos ou arrangements à la guitare, percussions jouées avec la caisse de son instrument et très surprenantes parties de "violon" en jouant avec un archer). Une prometteuse renaissance en solo donc...
Jean-Louis Murat : malgré une ambiance trop tiède, on nage en plein bonheur, entre chanson folk bien écrite, rock enflammé et blues âpre.
Sur la tournée destinée promouvoir la sortie de son album Taormina, Jean-Louis Murat reste égal à lui-même, malgré des changements de personnel dans son groupe de scène (les excellents David Forgione, à la basse, et Michaël Garçon, à l'orgue électrique, venant ajouter discrètement leur talent à celui du fidèle batteur Stéphane Reynaud). On nage donc toujours en plein bonheur, entre chanson folk bien écrite, rock enflammé et blues âpre.
Placé dans des conditions idéales, Murat n'a sans doute jamais aussi bien chanté et joué de la guitare électrique. Il prend son pied sur scène et ça s'entend, même si ça ne se voit pas forcément quand le public est tiède comme en cette soirée à Tulle. Pour faire un excellent concert, comme pour bien faire l'amour, il faut être deux... Le son, l'interprétation des morceaux et les lumières sont de premier choix ; seule manque la reconnaissance du public à la fin des chansons. Et forcément, les commentaires acerbes de Murat sur le côté endormi de l'assistance, sur Tulle, la Corrèze (liquide ?), Patrick Sébastien, François Hollande et Ségolène Royal ne tardent pas à venir refroidir encore plus l'ambiance. Il n'en reste pas moins qu'on passe 1H45 fort agréable avec une set list axée sur le dernier album en date (Taormina, Caillou, Démariés, Est-ce bien l'amour ?, le Chemin des poneys, Au-dedans de moi). Les détours vers des chansons plus anciennes - comme Si je devais manquer de toi, L'amour qui passe, Parfum d'acacia au jardin, La fille du capitaine, La maladie d'amour, Foule romaine, L'au-delà ou encore Le cri du papillon - étant eux aussi de grande qualité, avec une superbe partie solo.
Si Murat et ses musiciens quittent la scène sans rappel (on aurait bien apprécié Les Jours du Jaguar et Accueille moi paysage en guise de cerises sur le gâteau), on gardera en mémoire un concert de bonne qualité illuminé par des musiciens talentueux : l'insurpassable batteur M. Reynaud, le bassiste très groovy, David Forgione, l'organiste sobrement classieux, Michaël Garçon et JLM, le chef d'orchestre en forme.
A consulter, une interview de Jean-Louis Murat réalisée le jour du concert pour Radio Campus Clermont (93.3 FM ou www.clermont.radiocampus.org)...
A lire également, une interview de Jean-Louis Murat dans le cadre de la publication de "Travaux sur le N89" (2017), un entretien avec JLM à propos de l'album Le Cours Ordinaire Des Choses (2009), ainsi que des interviews avec Murat en novembre 2006 (période Taormina), octobre 2004 (pour la sortie de A bird on a poire), octobre 2003 (à propos de Lilith) et juin 2003 (sur le concert pour Koloko)...
Liens : www.jlmurat.com, www.leliendefait.com, www.deslendemainsquichantent.org.
Critique écrite le 08 novembre 2006 par Pierre Andrieu
Envoyer un message à Pierre Andrieu
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Pierre Andrieu
Jean-Louis Murat : les dernières chroniques concerts
Jean-Louis Murat par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 12/04/2022
C'est à un Jean-Louis Murat des grands jours auquel le public du club de La Coopé a eu droit le 12 avril lors de l'étape clermontoise de sa tournée pour présenter l'album "La... La suite
Jean-Louis Murat (Festival Hibernarock 2022) par Pierre Andrieu
Théâtre municipal d'Aurillac, le 02/03/2022
Début de tournée réussi - et gentiment chaotique - de Jean-Louis Murat au théâtre d'Aurillac pour son retour sur scène après plus de deux ans d'arrêt forcé, et ce avec un... La suite
Jean-Louis Murat + Matt Low par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 22/11/2018
Après une balade de nuit - superbement éclairée par la pleine lune - sur un des puys qui dominent Clermont-Ferrand, on se rend à La Coopérative de Mai pour les concerts de Matt Low... La suite
Jean-Louis Murat + Matt Low (concert pour Koloko 2016) par Pierre Andrieu
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand, le 25/02/2016
Excellente édition 2016 pour le traditionnel concert humanitaire pour Koloko donné par Jean-Louis Murat à la Coopé tous les ans en juin... Plein de monde dans le club, qui affiche... La suite
Des Lendemains Qui Chantent, Tulle : les dernières chroniques concerts
La Maison Tellier par Monsieur X
Des Lendemains Qui Chantent à Tulle, le 23/03/2019
Il y a Emmanuel Tellier, dont le premier album sous son propre nom (après avoir uvré au sein de Melville, Chelsea ou 49 Swimming pool), "La dispariton d'Everett Ruess", est... La suite
Tindersticks + Elysian Fields (Festival Ô Les Choeurs 2010) par Pierre Andrieu
Des Lendemains Qui Chantent, Tulle, le 31/10/2010
Affiche de rêve pour clôturer le festival Ô les Churs (à taille humaine, convivial et bénéficiant d'une jolie prog) à Tulle, en Corrèze : rien de moins qu'Elysian Fields et... La suite