De nombreuses soirées pour découvrir une vision contemporaine du jazz.
Jazz à la Villette : les dernières chroniques concerts 4 avis
Scary Goldings (Jazz à la Villette 2022)
Critique écrite le 05 septembre 2022, par Electric Eye
Grande Halle de la Villette, Paris 4 septembre 2022
Scary Pockets est un duo constitué de Ryan Lerman et Jack Cole (fondateur de la plateforme Patreon) qui s'est fait connaître en publiant sur YouTube des reprises funk avec des invités plus ou moins prestigieux. Depuis quatre ans, ils enregistrent des albums originaux avec l'organiste Larry Goldings sous le nom de Scary Goldings. Pour leur premier concert en Europe, ils étaient accompagnés de Lemar Carter et Louis Cole à la batterie, du jeune prodige de la basse MonoNeon et du légendaire guitariste de jazz... Lire la suite
Mulatu Astatke (Jazz à La Villette 2017)
Pour le dernier soir de son édition 2017 le festival Jazz à La Villette accueillait la légende de l'Ethio Jazz Mulatu Astatke. L'Ethio Jazz c'est ce courant oublié qui faisait fureur dans les années 60 et 70 dans les grands hôtels d'Addis-Abeba, et qui connut à la fin des années 90 une improbable résurrection en France grâce aux compilations "Les Ethiopiques" qui furent alors abondamment diffusées sur Radio NOVA et sur FIP. Le plus gros succès de ces compilations fut incontestablement le numéro 4, consacré à Mulatu Astakte, qui est incontestablement le pape et la figure tutélaire de ce courant musical. En effet, son Groove roots, lancinant, hypnotique, porté par des cuivres langoureux et ponctué de solos acides de guitares Fuzz et de xylophone lui donnèrent rapidement une aura incontestable en Ethiopie dès les 70's , puis en Europe lors de la parution de L'Ethiopique 4. Dans les années 2000, sa notoriété se renforça aux Etats unis lorsque ses grands tubes du début des 70's (des albums Ethiopiques 4 et de Mulatu OF Ethiopie) furent repris dans la bande Originale du film "Broken flowers" de Jim Jarmusch. C'est donc un public conquis d'avance qui prenait place dans les travées de la salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, qui... Lire la suite
Tribute to Fela Kuti featuring Seun Kuti, Egypt80, Tony Allen et Talib Kweli (Jazz à La Villette 2016)
La grande halle de la Villette accueillait en quelque sorte l'aristocratie de l'Afrobeat afin de rendre hommage au monarque fondateur légendaire de ce courant musical : Fela Kuti, disparu il y a près de 20 ans maintenant. C'est son plus jeune fils, Seun, dont la voix, la ressemblance physique, le jeu de saxophone et le charisme est l'illustration parfaite de l'existence de l'hérédité, qui était le maitre de cérémonie de ce concert tribute to Fela. Accompagné par Egypt 80, le groupe de son père lors des dernières années, et renforcé par le batteur légendaire Tony Allen (considéré comme le co-fondateur de l'afro beat avec Fela) c'est vraiment un All-Star band d'une grosse quinzaine de musiciens qui mettait d'emblée le feu à la grande halle de la villette. La transe et le groove propres à l'afrobeat ayant le pouvoir de faire danser un unijambiste, c'est toute la salle qui dansait, envoutée par le rythme frénétique et les envolées des grands... Lire la suite
Gil Scott-Heron (Jazz à la Villette 2010)
Véritable légende du spoken word et de la funk 'n soul blues jazz, Gil Scott-Heron est de retour sur le devant de la scène, et en cette belle soirée du mois de septembre 2010, il est à nouveau en concert à Paris, après avoir enchanté le New Morning en mai... Le festival Jazz à la Villette a effet eu la très bonne idée de l'inviter à se produire dans la très impressionnante salle des concerts de la Cité de la Musique. Juste avant lui, un de ses disciples, Saul Williams, lui rend longuement hommage, ce qui est tout à fait normal, l'homme méritant assurément un énorme respect pour ses disques (samplés par tout le monde et inspirateurs du rap), pour ses courageux engagements et pour les épreuves qu'il a traversées. Dès le début de son concert - complet ! - à la Cité de la Musique, Gil Scott-Heron apparait certes usé, fatigué et broyé par la vie et ses aléas (drogue, prison etc etc, ce qui l'a fait " disparaître " du circuit) mais malgré cela on ressent la très vibrante flamme de vie qui l'anime toujours : son humour est vif et prévis, ses discours sont enlevés et mettent le doigt sur des problèmes brulants, enfin, sa voix et son jeu de Fender Rhodes sont très poignants. En solo pendant deux titres et demi (Blue Collar,... Lire la suite