Accueil
Chronique de concert Interview de Alex Winston
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Interview de Alex Winston
Alex Winston est peut-être partie pour devenir la révélation pop-folk de l'année. A seulement 22 ans, la jeune Américaine, originaire de Detroit, s'est installée à New-York pour travailler avec The Knocks, le duo de producteurs que le magazine NME a récemment classé parmi les "20 producteurs du moment" et qu'on a retrouvé aux côtés d'Ellie Goulding ou de Rihanna. Armées de mélodies imparables, Alex Winston nous enchante avec une voix sucrée et magnétique qui devrait faire des ravages. Pour la première fois, elle a posé le pied en notre douce terre de France à l'occasion d'un concert unique au Nouveau Casino, à Paris, en compagnie de GROUPLOVE et des bouillants Frenchies de We Are Enfant Terrible. Dès le lendemain, on retrouvait Alex pour une interview d'une demi-heure en compagnie de ses choristes : Janet, Jackie et Sarah, alias les Sister Wives. Une bande de copines vachement sympas avec lesquelles on parlerait bien pendant des heures, d'un peu tout et n'importe quoi, mais quand-même surtout de musique.
Alors, comment s'est passé le concert, hier soir ?
Alex : Je crois qu'il s'est très bien passé, on s'est tous bien amusés et c'est le principal, c'est pour ça que ces filles [elle désigne ses choristes] sont avec moi, dans mon groupe. On n'a pas trop eu le temps de répéter avec les musiciens, qui sont venus de Londres juste pour le concert, mais malgré ça, c'était sympa.
J'ai trouvé que le public n'était pas tellement dans le concert, les gens avaient les bras croisés...
Alex : C'est vrai, mais tu sais, on a déjà vécu ça. Et puis, il y a des gens qui passaient manifestement un bon moment et ça me suffit.
C'était ton premier concert en France, est-ce que c'était aussi la première fois que tu venais ?
Alex : Oui !
Et alors, qu'en penses-tu ?
Alex : C'est magnifique. Hier, on a eu droit à l'un des meilleurs repas qu'on ait jamais pris.
Janet : Oui, on a eu du confit de canard... C'était délicieux !
C'est alléchant ! Bon, pour revenir à la musique, tu devrais sans doute faire des concerts dans d'autres villes en France, le public parisien est un peu plus exigeant, voire snob parfois.
Alex : Je crois que c'est la même chose dans toutes les grandes villes. Le meilleur concert que j'ai jamais fait était à Springfield, dans le Missouri. Quand tu vis dans une grande ville, tout est tellement accessible, il n'y a plus rien qui te surprennes ou te fasse vibrer, en tout cas c'est très rare. J'adorerais vraiment voyager dans toute la France. A nos concerts, ce serait bien d'avoir des amoureux de la musique, des gens qui sont curieux.
Vous allez faire d'autres concerts en Europe après celui-ci...
Alex : Oui, on va à Berlin demain, puis à Francfort et enfin à Londres.
Sympa ! Bon, il est temps de commencer l'interview à proprement parler. J'ai lu presque toutes celles que tu as données avant et j'ai remarqué que, souvent, tu disais que tu étais dans ton lit au moment où les journalistes t'appelaient...
Alex : [Rires] J'ai des habitudes de sommeil très étranges, je reste éveillée toute la nuit. D'habitude, j'écris toujours la nuit, entre 1h et 5h du matin, c'est là que je joue - au grand dam de ma coloc, qui n'apprécie pas tellement - alors quand les journalistes m'appellent, je suis en train d'essayer de dormir. Mais je crois que mon manager le fait exprès, il programme des interviews par téléphone à 9h du matin.
Comment composes-tu tes chansons, quel est le processus créatif ?
Alex : J'aime bien composer sur GarageBand, qui est un logiciel d'enregistrement, c'est comme ça que le son de mes chansons s'est développé. Je déteste m'asseoir avec une guitare acoustique pour écrire des chansons, je trouve ça vraiment ennuyeux. J'aime enregistrer les instruments les uns après les autres : le piano, la guitare, les voix. J'aime faire en sorte qu'un petit micro d'ordinateur sonne bien, sonne comme quelque chose que j'ai envie d'écouter.
Tu fais tout toi-même ?
Alex : Sur les démos, oui, mais maintenant, je travaille avec des producteurs géniaux, qui s'appellent The Knocks...
Justement, j'allais y venir : que penses-tu qu'ils apportent à ta musique ?
Alex : Ce que j'aime avec The Knocks, c'est qu'ils n'essayent pas de me changer. Je ne veux pas travailler avec ces producteurs qui ont une vision des choses toute faite, qui m'inclue à peine dedans. C'est la première fois que des gens ont vraiment compris ce que je voulais faire et ils ont ajouté des choses sans rien changer sur le fond. C'est une très bonne relation de travail. Ils sont la principale raison pour laquelle j'ai déménagé à New-York, alors je suis heureuse que ça ait marché, parce que j'avais mis tous mes ufs dans le même panier. Je les adore.
Comment c'est de vivre à New-York ?
Alex : C'est génial ! Ca m'a pris du temps pour m'habituer. C'était un peu écrasant au début. Detroit est tellement différent : c'est beaucoup plus calme et tu dois te débrouiller pour t'amuser par toi-même, tu as des groupes d'amis plus restreints, mais New-York est devenu ma maison. C'est génial, et puis j'ai rencontré Janet là-bas.
Est-ce que le contexte musical à New-York est très différent de celui de Detroit ?
Alex: Oui, il y a un tel passé musical à New-York, mais il y en a aussi un énorme à Detroit et, là-bas, c'est quelque chose dont les gens sont vraiment fiers, c'est l'un des quelques trucs qu'on a. La Motown est quelque chose d'incroyable, qui en est originaire. Quand tu es enfant, tu fais des sorties au musée de la Motown.
Jackie : Oui, et puis les gens viennent à New-York de partout pour se faire un nom et mettre un pied dans l'industrie musicale. A Detroit, les gens veulent souvent rester là pour devenir un "groupe de rock de Detroit", comme les White Stripes, Iggy Pop etc.
Alex : Oui, c'est cool de rester à Detroit... mais finalement j'ai déménagé ! Cela dit, c'est très difficile pour un artiste solo là-bas, et particulièrement pour une fille qui fait de la pop. Il y a vraiment beaucoup de groupes de rock.
Tu dis être influencée par le rock, même si tu n'en fais pas vraiment toi-même...
Alex : Oui, j'adore les classiques du rock et j'adore Chuck Berry, c'est une de mes plus grandes idoles, mais je ne crois pas que ma musique ressemble à la sienne du tout. Je suis plutôt admirative de son sens de la simplicité : avec quatre accords, il fait cinq, dix chansons qui sont géniales. Mais j'aime aussi l'énergie du rock. J'ai toujours aimé les concerts énergiques et funs, j'aime les concerts où les gens dansent et s'amusent. C'est pour ça que j'adore des mecs comme Iggy Pop, qui insufflent une énergie incroyable.
Quelle importance ont les concerts dans ta propre carrière ?
Alex : C'est ce que je préfère. Ca peut être très addictif. Tout ce que je veux faire, c'est voyager avec les gens que j'aime, c'est la meilleure chose pour moi.
Donc tu te décrirais comme une artiste de scène plutôt qu'une artiste de studio ?
Alex : J'essaye d'être les deux, mais je préfèrerai toujours qu'on dise que les concerts sont meilleurs que les albums, plutôt que l'inverse.
Je vais poser une question à laquelle vous pouvez toutes répondre : est-ce qu'il y a une salle ou un festival où vous rêveriez de jouer ?
Alex : Glastonbury. Mais cette année on va jouer au SXSW, on attend ça avec impatience, ça va être génial.
Jackie: On n'a jamais joué au Texas.
Alex : Moi si !
Tu as joué partout, en même temps...
Alex : Aux Etats-Unis, oui, presque, mais ça m'a pris beaucoup de temps. Le SXSW sera notre premier festival.
Jackie : Moi j'adorerais revenir à Detroit, mais dans un autre endroit. On y était il y a environ un mois, on a joué sur une petite scène, c'était sympa, mais c'était un lundi soir, ce serait bien de revenir quand on sera un peu plus connu.
Sarah : Oui et puis ce serait bien d'aller quelque part dans le centre des Etats-Unis, on joue sur la côte est, la côte ouest et dans le sud, mais il y a plein de choses au centre.
Vous pouvez aussi toutes répondre à cette question : est-ce qu'il y a un artiste que vous rêveriez de voir jouer en concert... mais c'est trop tard, il est mort ?
[Rires]
Jackie: Michael Jackson ! The Cramps !
Alex : J'aimerais bien voir les Sex Pistols...
Ils ne sont pas encore morts !
Alex : Eh bien, il y en a un qui l'est ! Et puis Sam Cooke, en voilà un ! Note ça : Sam Cooke.
Et toi, Janet ?
Janet : Janis Joplin.
Il fallait faire vite pour la voir...
Janet : Oui, c'est sûr. J'ai regardé des vidéos de ses concerts, c'était comme une drogue. Elle était géniale.
Vous avez encore peu tourné en Europe, mais de votre expérience, comment le public européen réagit, comparé au public américain ?
Alex : Ca dépend où tu es aux Etats-Unis. J'ai l'impression qu'on arrive à un point où, aux Etats-Unis, les gens viennent nous voir parce qu'ils connaissent les chansons, c'est génial et c'est peut-être un peu plus... vivant.
Jackie : Moi, je veux juste voir les gens danser. Même si notre set ne dure qu'une heure, c'est sympa de voir qu'à la fin, quelque chose s'est passé.
Janet : Et moi, je voudrais savoir ce que toi tu as pensé du concert hier soir ?
Eh bien, avant tout, j'ai trouvé ça très court [cf. chronique du concert]. Une demi-heure, c'est vraiment peu.
Alex : Je ne suis pas arrivée à savoir si on était les têtes d'affiche. On était censé l'être, mais, au final, je ne suis pas sûre que c'était vraiment le cas.
Jackie : Je crois que c'était plutôt l'autre groupe GROUPLOVE.
Alex : Voilà, alors c'était bizarre et, du coup, je ne voulais pas en faire trop. Et puis c'est difficile parce qu'on a deux groupes : un à New-York et un à Londres et, du coup, on n'a pas eu assez de temps pour répéter des nouvelles chansons, que j'aurais bien aimé intégrer au set. Je veux faire un bon concert et pas expérimenter des choses pour la première fois sur scène.
Sarah : Je dirais que, dans les concerts où la plupart des gens ne connaissent pas vraiment notre musique, tu peux voir un changement entre le début et la fin, ce n'est peut-être pas un changement énorme, mais à la fin, quand on joue Medicine... cette chanson est tellement vivante et fun qu'on voit plein de gens prendre du plaisir, et c'est déjà beaucoup. Tu sais, quand tu ne connais pas les chansons, c'est vraiment difficile de rester dedans.
Jackie : Moi, je suis déjà partie de certains concerts quand ça ne me plaisait pas et, là, certes il y avait des gens qui avaient les bras croisés, mais je n'ai vu personne partir, ils écoutaient. Et il y avait toujours au moins dix personnes éparpillées dans le public qui criaient et tapaient des mains en l'air pour être sûr qu'on voit qu'ils étaient en train de kiffer.
Alex : D'habitude, je crois que je suis un peu plus dominatrice sur scène, genre si les gens ne tapent pas des mains, ça m'énerve vraiment et j'attends jusqu'à ce qu'ils le fassent. Mais je ne parle pas français, alors, si d'habitude je force presque les gens à s'impliquer dans le concert, là je ne pouvais rien dire, je ne voulais pas risquer d'être mal comprise.
Encore une fois, vous pouvez toutes répondre : est-ce qu'il y a un artiste avec lequel vous rêveriez de jouer sur scène ?
Alex : PJ Harvey !
ça tombe bien, elle va faire une tournée cette année.
Alex : Je vais la voir à Londres, je suis tellement impatiente ! Je ne l'ai jamais vue avant, mais je suis une très grande fan et j'ai vu beaucoup de vidéos. Elle est incroyable. Je sais que je ne lui arrive pas à la cheville et ce ne sera sans doute jamais le cas, mais c'est une sorte de rêve. Et puis Keith Richards et Slash.
Et toi, Sarah ?
Sarah: Je dirais Stevie Wonder. Il est juste incroyable, j'adorerais ne serait-ce que m'asseoir à côté de lui et le regarder jouer.
Alex: Ma mère est allée au lycée avec lui !
Les Sister Wives (en chur) : Quoi ?!
Alex : Elle l'accompagnait en classe, parce qu'il était aveugle.
[Rires]
Ok, bon, tâchons de revenir à l'interview : tu as sorti un EP de reprises, qui aimerais-tu voir reprendre tes chansons ?
Alex : J'aimerais que les gens dont j'ai fait des reprises reprennent mes chansons ! Ca a du sens ?
Tout à fait, tu aurais quelques noms ?
Alex : Jack Penate, Francis & The Lights et Mumford & Sons, voilà !
Comment as-tu choisi les chansons que tu as reprises ?
Alex : Je n'avais pas du tout prévu de sortir un EP de reprises. C'est plutôt quelque chose que j'ai fait pour m'amuser, c'était juste des chansons que j'écoutais beaucoup à ce moment-là.
Et tu ne voudrais pas jouer d'autres reprises, par exemple sur scène ?
Alex : Si, on y pense. L'autre jour, on a fait une session acoustique pour une radio, on est arrivé crevé et on a juste pris une de mes chansons préférées, qui est aussi une chanson très simple, avec trois accords : Ooh La La, des Faces, et on a vraiment pris notre pied à la jouer. Si on a assez de temps pour répéter, on l'ajoutera à la setlist, j'espère pour le concert à Londres. Mais je ne voudrais pas non-plus qu'on me prenne pour une artiste de reprises, parce que je n'avais pas prévu de sortir cet EP. Ca peut être très ringard de faire des reprises avant de montrer ton propre travail, mais j'étais très impatiente, j'avais enregistré mes chansons et je voulais juste sortir quelque chose.
Sarah : Mais c'est cool aussi, parce que j'ai le sentiment que ton album de reprises a, en quelque sorte, établi ton propre son.
Alex : Oui, mon son GarageBand/Lo-Fi merdique !
[Rires]
Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?
Alex : Ecrire. J'espère beaucoup tourner cet été. On va tourner tout le mois de mars, mais en avril il faut que je commence à travailler sur le nouvel album. Enfin, j'ai commencé, j'ai déjà cinq chansons que je veux utiliser, mais il faut que ce soit fini en juillet, pour le sortir en septembre. Alors j'ai intérêt à me bouger pour finir !
Tu vas y arriver ?
Alex : J'espère bien ! C'est bizarre, des fois, je n'écris rien pendant un mois, et puis d'un coup, cinq chansons en quelques jours.
C'est toujours comme ça, l'inspiration... Au fait, je ne sais même pas comment vous vous êtes rencontrées toutes les quatre ?
Alex : Eh bien, j'ai grandi avec Sarah et Jackie, on est allé à l'école ensemble, on est amies depuis le collège. Quant à Janet, c'est une amie des Knocks, c'est comme ça qu'on a fait connaissance. Ca a été très difficile de trouver des gens avec qui jouer à New-York, parce qu'il y a énormément de musiciens là-bas, mais tout le monde ne pense qu'à l'argent. Et puis, c'était difficile aussi de trouver des gens à qui ça conviendrait de jouer des choses que moi j'écris. C'est un groupe sans vraiment en être un. Avec le temps, on devient de plus en plus proche et on voit comment ces chansons devraient fonctionner. Les filles y apportent des choses, mais au début, je tenais vraiment à ce que les morceaux soient joués exactement comme je les avais écrits. Ca a pris vraiment beaucoup de temps pour trouver les bonnes personnes, il y a eu beaucoup de changements dans la composition du groupe. Il y a même deux mecs qui sont partis deux semaines avant notre premier concert !
Jackie : On sonnait quand-même super bien !
Donc tu vas rester à New-York...
Alex : Pour le moment, oui. Je n'irai pas à Los Angeles ! Si je reste aux Etats-Unis, ce sera à New-York. Ou à Nashville. [Rires] Je suis contente, là, il y a toujours tellement de choses qui se passent. C'est super pour les gens qui aiment vivre la nuit.
Dans ce cas, je devrais peut-être essayer...
Alex : Tu y as déjà été ?
A Nashville ? Non.
Alex : Non, non, New-York, je ne connais rien à la vie nocturne de Nashville !
Oui, je suis allé deux fois à New-York, mais je n'avais pas 21 ans [âge minimum pour boire de l'alcool aux Etats-Unis].
Jackie : Ah ouais, c'est nul. L'autre jour, y'a un type qui nous a demandé de lui acheter de l'alcool parce qu'il était trop jeune. On a refusé. [Rires] Mais ça doit être dur, parce que quand tu vis ici, tu peux boire à partir de 18 ans, 19 ans ?
Officiellement, tu peux acheter de l'alcool à 18 ans, mais tu peux en boire à la maison quand tu veux.
Jackie : Ca, on le fait aussi !
Vous avez goûté des vins français ?
Janet : Oui, du vin rouge, avec le confit de canard.
Jackie : Du coup, dès la mi-journée, on était un peu pompettes.
[Rires]
Bon, ma toute dernière question : je voudrais que mon interview soit en tête des recherches Google, alors est-ce que tu aurais une fausse rumeur à balancer sur toi-même ?
Alex : Je suis pas douée pour les rumeurs... Bon, j'en ai une, parce que je voudrais que ça arrive : "Alex Winston crée sa propre ligne de guitare". Ca va se faire, alors t'as l'exclu !
Super !
Alex : Merci beaucoup !
Merci à vous !
BONUS :
Sarah : Tu peux couper les trucs qu'on a dit et qui t'intéressent pas.
Alex : Ouais, ou alors tu peux prendre des mots et les mettre les uns à côté des autres pour faire de nouvelles phrases. Ca m'est déjà arrivé, les gens me font dire des trucs absurdes que je n'ai jamais dits. L'autre jour, il y en a un à qui j'ai dit : "je n'essaye pas de devenir une pop star, je veux faire ma propre carrière comme je l'entends", et évidemment, en plein milieu de la page, le titre "je veux être une pop star, je veux ma place au soleil". C'est dingue, c'est exactement le contraire de ce que j'ai dit. Je sais pas comment ils peuvent se tromper à point. Y'en avait un autre aussi, un jour où je jouais dans un restoroute, en Pennsylvanie, où les gens mangeaient à de grandes tables pendant que je jouais et ils me calculaient pas, alors je suis montée sur une table avec ma guitare - j'ai un peu marché dans les assiettes - et après j'ai lu : "Alex Winston est une danseuse sur table". C'était tellement faux ! Bon, je crois que t'es obligé d'accepter le fait que ce genre de trucs arrive, mais c'est vraiment agaçant.
C'est sûr, mais t'inquiète pas, ça n'arrivera pas ici. Je fais des interviews très longues, peut-être même trop, mais comme ça tout est dedans. Je couperai juste les moments où vous parliez toutes en même temps.
Alex : C'est-à-dire à peu près tout le temps !
En anglais, c'est difficile à comprendre. Tu ne parles pas du tout français ?
Alex : Jackie parle français ! Elle nous a beaucoup aidé !
Jackie : Non mais j'ai juste fait du français au lycée, il y a un moment de ça, je pensais pas que ça me servirait un jour et j'aurais jamais cru que je saurais encore dire autant de choses.
[On nous fait signe à travers la porte qu'il serait vraiment temps de mettre fin à l'interview]
Alex : Désolée, on était juste en train de discuter ! En tout cas, merci beaucoup, c'était vraiment sympa de parler avec toi !
Merci à vous, surtout, et profitez bien de votre dernière journée à Paris !
Un grand merci à Alex, pour sa gentillesse et sa grande disponibilité, mais aussi à Jackie, Sarah et Janet, qui ont activement pris part à l'interview.
Merci également à René, de Black Math Music, et à Benjamin, chez Ephélide.
Si les questions sont nulles, merci d'adresser vos reproches à Fred Cazalis.
Alors, comment s'est passé le concert, hier soir ?
Alex : Je crois qu'il s'est très bien passé, on s'est tous bien amusés et c'est le principal, c'est pour ça que ces filles [elle désigne ses choristes] sont avec moi, dans mon groupe. On n'a pas trop eu le temps de répéter avec les musiciens, qui sont venus de Londres juste pour le concert, mais malgré ça, c'était sympa.
J'ai trouvé que le public n'était pas tellement dans le concert, les gens avaient les bras croisés...
Alex : C'est vrai, mais tu sais, on a déjà vécu ça. Et puis, il y a des gens qui passaient manifestement un bon moment et ça me suffit.
C'était ton premier concert en France, est-ce que c'était aussi la première fois que tu venais ?
Alex : Oui !
Et alors, qu'en penses-tu ?
Alex : C'est magnifique. Hier, on a eu droit à l'un des meilleurs repas qu'on ait jamais pris.
Janet : Oui, on a eu du confit de canard... C'était délicieux !
C'est alléchant ! Bon, pour revenir à la musique, tu devrais sans doute faire des concerts dans d'autres villes en France, le public parisien est un peu plus exigeant, voire snob parfois.
Alex : Je crois que c'est la même chose dans toutes les grandes villes. Le meilleur concert que j'ai jamais fait était à Springfield, dans le Missouri. Quand tu vis dans une grande ville, tout est tellement accessible, il n'y a plus rien qui te surprennes ou te fasse vibrer, en tout cas c'est très rare. J'adorerais vraiment voyager dans toute la France. A nos concerts, ce serait bien d'avoir des amoureux de la musique, des gens qui sont curieux.
Vous allez faire d'autres concerts en Europe après celui-ci...
Alex : Oui, on va à Berlin demain, puis à Francfort et enfin à Londres.
Sympa ! Bon, il est temps de commencer l'interview à proprement parler. J'ai lu presque toutes celles que tu as données avant et j'ai remarqué que, souvent, tu disais que tu étais dans ton lit au moment où les journalistes t'appelaient...
Alex : [Rires] J'ai des habitudes de sommeil très étranges, je reste éveillée toute la nuit. D'habitude, j'écris toujours la nuit, entre 1h et 5h du matin, c'est là que je joue - au grand dam de ma coloc, qui n'apprécie pas tellement - alors quand les journalistes m'appellent, je suis en train d'essayer de dormir. Mais je crois que mon manager le fait exprès, il programme des interviews par téléphone à 9h du matin.
Comment composes-tu tes chansons, quel est le processus créatif ?
Alex : J'aime bien composer sur GarageBand, qui est un logiciel d'enregistrement, c'est comme ça que le son de mes chansons s'est développé. Je déteste m'asseoir avec une guitare acoustique pour écrire des chansons, je trouve ça vraiment ennuyeux. J'aime enregistrer les instruments les uns après les autres : le piano, la guitare, les voix. J'aime faire en sorte qu'un petit micro d'ordinateur sonne bien, sonne comme quelque chose que j'ai envie d'écouter.
Tu fais tout toi-même ?
Alex : Sur les démos, oui, mais maintenant, je travaille avec des producteurs géniaux, qui s'appellent The Knocks...
Justement, j'allais y venir : que penses-tu qu'ils apportent à ta musique ?
Alex : Ce que j'aime avec The Knocks, c'est qu'ils n'essayent pas de me changer. Je ne veux pas travailler avec ces producteurs qui ont une vision des choses toute faite, qui m'inclue à peine dedans. C'est la première fois que des gens ont vraiment compris ce que je voulais faire et ils ont ajouté des choses sans rien changer sur le fond. C'est une très bonne relation de travail. Ils sont la principale raison pour laquelle j'ai déménagé à New-York, alors je suis heureuse que ça ait marché, parce que j'avais mis tous mes ufs dans le même panier. Je les adore.
Comment c'est de vivre à New-York ?
Alex : C'est génial ! Ca m'a pris du temps pour m'habituer. C'était un peu écrasant au début. Detroit est tellement différent : c'est beaucoup plus calme et tu dois te débrouiller pour t'amuser par toi-même, tu as des groupes d'amis plus restreints, mais New-York est devenu ma maison. C'est génial, et puis j'ai rencontré Janet là-bas.
Est-ce que le contexte musical à New-York est très différent de celui de Detroit ?
Alex: Oui, il y a un tel passé musical à New-York, mais il y en a aussi un énorme à Detroit et, là-bas, c'est quelque chose dont les gens sont vraiment fiers, c'est l'un des quelques trucs qu'on a. La Motown est quelque chose d'incroyable, qui en est originaire. Quand tu es enfant, tu fais des sorties au musée de la Motown.
Jackie : Oui, et puis les gens viennent à New-York de partout pour se faire un nom et mettre un pied dans l'industrie musicale. A Detroit, les gens veulent souvent rester là pour devenir un "groupe de rock de Detroit", comme les White Stripes, Iggy Pop etc.
Alex : Oui, c'est cool de rester à Detroit... mais finalement j'ai déménagé ! Cela dit, c'est très difficile pour un artiste solo là-bas, et particulièrement pour une fille qui fait de la pop. Il y a vraiment beaucoup de groupes de rock.
Tu dis être influencée par le rock, même si tu n'en fais pas vraiment toi-même...
Alex : Oui, j'adore les classiques du rock et j'adore Chuck Berry, c'est une de mes plus grandes idoles, mais je ne crois pas que ma musique ressemble à la sienne du tout. Je suis plutôt admirative de son sens de la simplicité : avec quatre accords, il fait cinq, dix chansons qui sont géniales. Mais j'aime aussi l'énergie du rock. J'ai toujours aimé les concerts énergiques et funs, j'aime les concerts où les gens dansent et s'amusent. C'est pour ça que j'adore des mecs comme Iggy Pop, qui insufflent une énergie incroyable.
Quelle importance ont les concerts dans ta propre carrière ?
Alex : C'est ce que je préfère. Ca peut être très addictif. Tout ce que je veux faire, c'est voyager avec les gens que j'aime, c'est la meilleure chose pour moi.
Donc tu te décrirais comme une artiste de scène plutôt qu'une artiste de studio ?
Alex : J'essaye d'être les deux, mais je préfèrerai toujours qu'on dise que les concerts sont meilleurs que les albums, plutôt que l'inverse.
Je vais poser une question à laquelle vous pouvez toutes répondre : est-ce qu'il y a une salle ou un festival où vous rêveriez de jouer ?
Alex : Glastonbury. Mais cette année on va jouer au SXSW, on attend ça avec impatience, ça va être génial.
Jackie: On n'a jamais joué au Texas.
Alex : Moi si !
Tu as joué partout, en même temps...
Alex : Aux Etats-Unis, oui, presque, mais ça m'a pris beaucoup de temps. Le SXSW sera notre premier festival.
Jackie : Moi j'adorerais revenir à Detroit, mais dans un autre endroit. On y était il y a environ un mois, on a joué sur une petite scène, c'était sympa, mais c'était un lundi soir, ce serait bien de revenir quand on sera un peu plus connu.
Sarah : Oui et puis ce serait bien d'aller quelque part dans le centre des Etats-Unis, on joue sur la côte est, la côte ouest et dans le sud, mais il y a plein de choses au centre.
Vous pouvez aussi toutes répondre à cette question : est-ce qu'il y a un artiste que vous rêveriez de voir jouer en concert... mais c'est trop tard, il est mort ?
[Rires]
Jackie: Michael Jackson ! The Cramps !
Alex : J'aimerais bien voir les Sex Pistols...
Ils ne sont pas encore morts !
Alex : Eh bien, il y en a un qui l'est ! Et puis Sam Cooke, en voilà un ! Note ça : Sam Cooke.
Et toi, Janet ?
Janet : Janis Joplin.
Il fallait faire vite pour la voir...
Janet : Oui, c'est sûr. J'ai regardé des vidéos de ses concerts, c'était comme une drogue. Elle était géniale.
Vous avez encore peu tourné en Europe, mais de votre expérience, comment le public européen réagit, comparé au public américain ?
Alex : Ca dépend où tu es aux Etats-Unis. J'ai l'impression qu'on arrive à un point où, aux Etats-Unis, les gens viennent nous voir parce qu'ils connaissent les chansons, c'est génial et c'est peut-être un peu plus... vivant.
Jackie : Moi, je veux juste voir les gens danser. Même si notre set ne dure qu'une heure, c'est sympa de voir qu'à la fin, quelque chose s'est passé.
Janet : Et moi, je voudrais savoir ce que toi tu as pensé du concert hier soir ?
Eh bien, avant tout, j'ai trouvé ça très court [cf. chronique du concert]. Une demi-heure, c'est vraiment peu.
Alex : Je ne suis pas arrivée à savoir si on était les têtes d'affiche. On était censé l'être, mais, au final, je ne suis pas sûre que c'était vraiment le cas.
Jackie : Je crois que c'était plutôt l'autre groupe GROUPLOVE.
Alex : Voilà, alors c'était bizarre et, du coup, je ne voulais pas en faire trop. Et puis c'est difficile parce qu'on a deux groupes : un à New-York et un à Londres et, du coup, on n'a pas eu assez de temps pour répéter des nouvelles chansons, que j'aurais bien aimé intégrer au set. Je veux faire un bon concert et pas expérimenter des choses pour la première fois sur scène.
Sarah : Je dirais que, dans les concerts où la plupart des gens ne connaissent pas vraiment notre musique, tu peux voir un changement entre le début et la fin, ce n'est peut-être pas un changement énorme, mais à la fin, quand on joue Medicine... cette chanson est tellement vivante et fun qu'on voit plein de gens prendre du plaisir, et c'est déjà beaucoup. Tu sais, quand tu ne connais pas les chansons, c'est vraiment difficile de rester dedans.
Jackie : Moi, je suis déjà partie de certains concerts quand ça ne me plaisait pas et, là, certes il y avait des gens qui avaient les bras croisés, mais je n'ai vu personne partir, ils écoutaient. Et il y avait toujours au moins dix personnes éparpillées dans le public qui criaient et tapaient des mains en l'air pour être sûr qu'on voit qu'ils étaient en train de kiffer.
Alex : D'habitude, je crois que je suis un peu plus dominatrice sur scène, genre si les gens ne tapent pas des mains, ça m'énerve vraiment et j'attends jusqu'à ce qu'ils le fassent. Mais je ne parle pas français, alors, si d'habitude je force presque les gens à s'impliquer dans le concert, là je ne pouvais rien dire, je ne voulais pas risquer d'être mal comprise.
Encore une fois, vous pouvez toutes répondre : est-ce qu'il y a un artiste avec lequel vous rêveriez de jouer sur scène ?
Alex : PJ Harvey !
ça tombe bien, elle va faire une tournée cette année.
Alex : Je vais la voir à Londres, je suis tellement impatiente ! Je ne l'ai jamais vue avant, mais je suis une très grande fan et j'ai vu beaucoup de vidéos. Elle est incroyable. Je sais que je ne lui arrive pas à la cheville et ce ne sera sans doute jamais le cas, mais c'est une sorte de rêve. Et puis Keith Richards et Slash.
Et toi, Sarah ?
Sarah: Je dirais Stevie Wonder. Il est juste incroyable, j'adorerais ne serait-ce que m'asseoir à côté de lui et le regarder jouer.
Alex: Ma mère est allée au lycée avec lui !
Les Sister Wives (en chur) : Quoi ?!
Alex : Elle l'accompagnait en classe, parce qu'il était aveugle.
[Rires]
Ok, bon, tâchons de revenir à l'interview : tu as sorti un EP de reprises, qui aimerais-tu voir reprendre tes chansons ?
Alex : J'aimerais que les gens dont j'ai fait des reprises reprennent mes chansons ! Ca a du sens ?
Tout à fait, tu aurais quelques noms ?
Alex : Jack Penate, Francis & The Lights et Mumford & Sons, voilà !
Comment as-tu choisi les chansons que tu as reprises ?
Alex : Je n'avais pas du tout prévu de sortir un EP de reprises. C'est plutôt quelque chose que j'ai fait pour m'amuser, c'était juste des chansons que j'écoutais beaucoup à ce moment-là.
Et tu ne voudrais pas jouer d'autres reprises, par exemple sur scène ?
Alex : Si, on y pense. L'autre jour, on a fait une session acoustique pour une radio, on est arrivé crevé et on a juste pris une de mes chansons préférées, qui est aussi une chanson très simple, avec trois accords : Ooh La La, des Faces, et on a vraiment pris notre pied à la jouer. Si on a assez de temps pour répéter, on l'ajoutera à la setlist, j'espère pour le concert à Londres. Mais je ne voudrais pas non-plus qu'on me prenne pour une artiste de reprises, parce que je n'avais pas prévu de sortir cet EP. Ca peut être très ringard de faire des reprises avant de montrer ton propre travail, mais j'étais très impatiente, j'avais enregistré mes chansons et je voulais juste sortir quelque chose.
Sarah : Mais c'est cool aussi, parce que j'ai le sentiment que ton album de reprises a, en quelque sorte, établi ton propre son.
Alex : Oui, mon son GarageBand/Lo-Fi merdique !
[Rires]
Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?
Alex : Ecrire. J'espère beaucoup tourner cet été. On va tourner tout le mois de mars, mais en avril il faut que je commence à travailler sur le nouvel album. Enfin, j'ai commencé, j'ai déjà cinq chansons que je veux utiliser, mais il faut que ce soit fini en juillet, pour le sortir en septembre. Alors j'ai intérêt à me bouger pour finir !
Tu vas y arriver ?
Alex : J'espère bien ! C'est bizarre, des fois, je n'écris rien pendant un mois, et puis d'un coup, cinq chansons en quelques jours.
C'est toujours comme ça, l'inspiration... Au fait, je ne sais même pas comment vous vous êtes rencontrées toutes les quatre ?
Alex : Eh bien, j'ai grandi avec Sarah et Jackie, on est allé à l'école ensemble, on est amies depuis le collège. Quant à Janet, c'est une amie des Knocks, c'est comme ça qu'on a fait connaissance. Ca a été très difficile de trouver des gens avec qui jouer à New-York, parce qu'il y a énormément de musiciens là-bas, mais tout le monde ne pense qu'à l'argent. Et puis, c'était difficile aussi de trouver des gens à qui ça conviendrait de jouer des choses que moi j'écris. C'est un groupe sans vraiment en être un. Avec le temps, on devient de plus en plus proche et on voit comment ces chansons devraient fonctionner. Les filles y apportent des choses, mais au début, je tenais vraiment à ce que les morceaux soient joués exactement comme je les avais écrits. Ca a pris vraiment beaucoup de temps pour trouver les bonnes personnes, il y a eu beaucoup de changements dans la composition du groupe. Il y a même deux mecs qui sont partis deux semaines avant notre premier concert !
Jackie : On sonnait quand-même super bien !
Donc tu vas rester à New-York...
Alex : Pour le moment, oui. Je n'irai pas à Los Angeles ! Si je reste aux Etats-Unis, ce sera à New-York. Ou à Nashville. [Rires] Je suis contente, là, il y a toujours tellement de choses qui se passent. C'est super pour les gens qui aiment vivre la nuit.
Dans ce cas, je devrais peut-être essayer...
Alex : Tu y as déjà été ?
A Nashville ? Non.
Alex : Non, non, New-York, je ne connais rien à la vie nocturne de Nashville !
Oui, je suis allé deux fois à New-York, mais je n'avais pas 21 ans [âge minimum pour boire de l'alcool aux Etats-Unis].
Jackie : Ah ouais, c'est nul. L'autre jour, y'a un type qui nous a demandé de lui acheter de l'alcool parce qu'il était trop jeune. On a refusé. [Rires] Mais ça doit être dur, parce que quand tu vis ici, tu peux boire à partir de 18 ans, 19 ans ?
Officiellement, tu peux acheter de l'alcool à 18 ans, mais tu peux en boire à la maison quand tu veux.
Jackie : Ca, on le fait aussi !
Vous avez goûté des vins français ?
Janet : Oui, du vin rouge, avec le confit de canard.
Jackie : Du coup, dès la mi-journée, on était un peu pompettes.
[Rires]
Bon, ma toute dernière question : je voudrais que mon interview soit en tête des recherches Google, alors est-ce que tu aurais une fausse rumeur à balancer sur toi-même ?
Alex : Je suis pas douée pour les rumeurs... Bon, j'en ai une, parce que je voudrais que ça arrive : "Alex Winston crée sa propre ligne de guitare". Ca va se faire, alors t'as l'exclu !
Super !
Alex : Merci beaucoup !
Merci à vous !
BONUS :
Sarah : Tu peux couper les trucs qu'on a dit et qui t'intéressent pas.
Alex : Ouais, ou alors tu peux prendre des mots et les mettre les uns à côté des autres pour faire de nouvelles phrases. Ca m'est déjà arrivé, les gens me font dire des trucs absurdes que je n'ai jamais dits. L'autre jour, il y en a un à qui j'ai dit : "je n'essaye pas de devenir une pop star, je veux faire ma propre carrière comme je l'entends", et évidemment, en plein milieu de la page, le titre "je veux être une pop star, je veux ma place au soleil". C'est dingue, c'est exactement le contraire de ce que j'ai dit. Je sais pas comment ils peuvent se tromper à point. Y'en avait un autre aussi, un jour où je jouais dans un restoroute, en Pennsylvanie, où les gens mangeaient à de grandes tables pendant que je jouais et ils me calculaient pas, alors je suis montée sur une table avec ma guitare - j'ai un peu marché dans les assiettes - et après j'ai lu : "Alex Winston est une danseuse sur table". C'était tellement faux ! Bon, je crois que t'es obligé d'accepter le fait que ce genre de trucs arrive, mais c'est vraiment agaçant.
C'est sûr, mais t'inquiète pas, ça n'arrivera pas ici. Je fais des interviews très longues, peut-être même trop, mais comme ça tout est dedans. Je couperai juste les moments où vous parliez toutes en même temps.
Alex : C'est-à-dire à peu près tout le temps !
En anglais, c'est difficile à comprendre. Tu ne parles pas du tout français ?
Alex : Jackie parle français ! Elle nous a beaucoup aidé !
Jackie : Non mais j'ai juste fait du français au lycée, il y a un moment de ça, je pensais pas que ça me servirait un jour et j'aurais jamais cru que je saurais encore dire autant de choses.
[On nous fait signe à travers la porte qu'il serait vraiment temps de mettre fin à l'interview]
Alex : Désolée, on était juste en train de discuter ! En tout cas, merci beaucoup, c'était vraiment sympa de parler avec toi !
Merci à vous, surtout, et profitez bien de votre dernière journée à Paris !
Un grand merci à Alex, pour sa gentillesse et sa grande disponibilité, mais aussi à Jackie, Sarah et Janet, qui ont activement pris part à l'interview.
Merci également à René, de Black Math Music, et à Benjamin, chez Ephélide.
Si les questions sont nulles, merci d'adresser vos reproches à Fred Cazalis.
Interview réalisée le 22 février 2011 par Fredc
Envoyer un message à Fredc
Voir toutes les interviews et critiques de concerts rédigées par Fredc