Entretien avec le groupe As Animals à l'occasion du festival Le Cabaret Frappé
Propulsé tout en haut de l'affiche avec leur titre "Ghosts gunfighters", le groupe As Animals enchaîne les dates de concert depuis la sortie de son premier album éponyme en février 2014. Nous les retrouvons avant leur show au festival Le Cabaret Frappé à Grenoble pour un retour sur leurs premières fois : leur rencontre dans cette salle de concert, l'élaboration de leur premier album et leurs premiers pas d'enfants dans la musique.
Une rencontre, un album...
Zara et Fred, Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Fred : Zara était dans une école de chant il y a 5 ans où un concert était organisé. Elle y chantait. Dès ses premières notes, j'ai compris... Je suis allé la voir après le spectacle et nous avons fait connaissance. Puis petit à petit, l'envie d'écrire des chansons ensemble a grandi et nous nous sommes lancés. Cela a pris un an.
Marc Thonon du label "atmosphérique" vous a repéré. Quel chanson a-t-il écouté ? Comment s'est passé votre rencontre ?
Zara : Cela s'est fait par le biais d'un mail que Fred a envoyé au label "Atmosphérique" qui contenait une chanson : "Burn like a fire". Marc a eu un gros coup de coeur et a tout de suite accepté un rendez-vous auquel nous nous somme présentés avec 5 ou 6 chansons. Dès notre arrivée au label et il nous a dit : "Il faut signer tout de suite, ne changez rien."
Vous connaissez un immense succès avec "Ghosts gunfighters" (I see ghosts), comment est venu l'idée de cette chanson ? Quel en est le thème ?
Zara : Il n'y avait pas vraiment de thème prédéfini. Cette chanson a été écrite sur des ressentis que j'ai imagé. Les métaphores m'aident à expliquer réellement mes sentiments, à les rendre vivants, les personnifier. Au final cette chanson est une chanson d'amour avec toutes les complexités que les histoires d'amour peuvent engendrer. Le clip de cette chanson peut être considéré comme violent dans l'espoir qu'il porte, les gueules cassées, à cause de son énergie.
"As animals" est un album au style vraiment varié puisqu'on retrouve de la soul, des tendances rock, parfois même du trip hop. Comment avez-vous l'habitude de composer ?
Fred : La composition se fait en plusieurs étapes. Le point de départ n'est pas très défini mais les instruments utilisés sont généralement la guitare, la basse, parfois les drums quand Zara vient avec un texte déjà placé. On commence souvent par un couplet ou un bout de refrain. Tout n'est pas déjà emboîté... Nous laissons toute la place à notre créativité. Puis il y a un guitare/voix, toujours. Nous travaillons la mélodie, le chant puis nous constituons une maquette. L'arrivée au studio chez Tore a été très intéressante puisqu'il a de nombreux instruments de musique avec lesquels nous avons pu nous essayer, créer les arrangements qui nous correspondaient.
Y a-t-il une chanson qui a été le fil conducteur de ce premier album ?
Zara: Oui. Elle est arrivée en deuxième partie de composition : As animals. Je pense que c'est ce titre qui fédère notre album. Fred avait déjà composé quelques sons. En les réécoutant, nous nous sommes aperçus que c'est cela que nous voulions. Des sons tribaux, chauds. Ce titre a été comme une évidence par rapport au style que nous voulions travailler.
Les bonnes fréquentations et influences...
Vous avez donc enregistré dans les studios de Tore Johansson en Suède (Franz Ferdinand). Vous vous dites d'ailleurs tous les deux très sensibles à la musique nordique. Qu'appréciez-vous dans cette musique ?
Fred : Les ambiances y sont spéciales. Il faut savoir qu'en Suède il y a plusieurs scènes musicales. Il y a une grosse scène métal, de l'electro. Mais nous parlions plutôt de la pop qui a chez eux un style très aéré. Il y a une vraie recherche de son qui diffère de ce que nous connaissons chez les Américains ou les Anglais. Ils ont d'autres codes dans lesquels nous nous sommes retrouvés.
Frédéric Frange, je crois que vous disiez ne pas avoir beaucoup écouté de variété française étant petit, quel était le genre musical que l'on écoutait à la maison ?
Fred : Parfois, il arrivait que ma mère écoute du Rock du genre AC/DC. Mais ils n'écoutaient pas tant de musique que ça chez moi. J'ai dû construire mon identité musicale seul. Ce qui est sûr c'est qu'il n'y avait pas de Gainsbourg, de Brel en écoute à la maison. J'ai commencé la musique en apprenant la guitare ce qui m'a dirigé vers le Hard Rock. Je n'ai pas du tout une culture musicale "chanson française" classique même si certains sons me plaisent.
Zara, vous avez découvert le chant à l'âge de douze ans. Qu'écoutiez-vous ? Sur quoi avez-vous commencé ?
À l'époque, les chanteuses à voix m'intéressaient beaucoup. J'écoutais Mariah Carey, Whitney Houston... Comme je n'étais pas encore dans une école de chant, je me calais sur leurs techniques vocales. Mais je me suis vite rendu compte que ça ne convenait pas et me suis intéressée à d'autres chanteuses dont les voix correspondaient plus à la mienne, comme Fiona Apple par exemple chez qui je me reconnaissais à cause de sa voix grave.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Encore et toujours de la musique bien sûr... Et nous rêvons d'une carrière internationale.
Une voix grave, profonde, puissante, parfaitement placée. Telle est la voix de Zara Desbonnes, digne de ses premières influences. En avant de la scène, Frédéric et Zara s'accordent d'un regard, d'un sourire. Sur des rythmes langoureux ou des mélodies puissantes, les chansons profondes du duo allient finesse et énergie. As Animals prévoit à long terme une carrière internationale et a bien raison. Leur musique mettent d'accord les adeptes de soul, de rock, d'electro. Chacun de leur titre, dans son style, est travaillé avec soin. Voilà ce qui fait la force de ce groupe aux multiples facettes. Un premier album élaboré consciencieusement, une technique vocale imparable, une émotion de plus en plus forte. As Animals, un groupe qui n'a pas fini de faire parler de lui...
Interview réalisée le 31 juillet 2014 par Lily Rosana
Envoyer un message à Lily Rosana
Voir toutes les interviews et critiques de concerts rédigées par Lily Rosana
Cabaret Frappé : les dernières chroniques concerts
Entretien avec Lou Marco à l'occasion de son passage au festival Le Cabaret Frappé par Lily Rosana
Grenoble, le 25/07/2014
Lorsqu'on parle de Lou Marco, un terme vient spontanément à l'esprit : éclectique, à cause des mélanges fructueux de soul, d'électro, de pop et de hip hop, de rock que l'on... La suite
Entretien avec le groupe St Lô à l'occasion du festival Le Cabaret Frappé 2014 par Lily Rosana
Grenoble, le 23/07/2014
C'est de manière très détendue et tout sourire que le groupe St Lô, composé de Mizz Walidah, iOta, Ton's et DocMau, nous accueille en fin de journée au festival Le Cabaret... La suite
Entretien avec Joe Bel à l'occasion du festival Le Cabaret Frappé par Lily Rosana
Grenoble, le 20/07/2014
Joe Bel, une fée. Non, une princesse. Encore mieux : une tartine de miel saupoudrée d'épices donnée en cadeau à une jolie princesse par l'intermédiaire d'une fée bleue. Vous... La suite
Hugh Coltman / Joseph Arthur and The Lonely Astronauts par Jacques 2 Chabannes
Cabaret Frappé Grenoble, le 24/07/2009
" Bienvenue, Welcome, Willkommen ! "
(Parlez-moi de Grenoble III)
Ce soir, à force de tourner autour des " tout-petits ", des animations prévues à leur effet, et de la... La suite
As Animals : les dernières chroniques concerts
As Animals par Pirlouiiiit
Poste à Galène, Marseille, le 07/02/2014
Ce n'est pas la première fois (ni la dernière) que je me pointe au Poste à Galène pour voir un groupe dont je ne connais absolument rien alors que le concert affiche complet. Ça... La suite