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Chronique de concert Entretien avec Bastien Lanza pour la sortie de son premier album, 2H du mat
Samedi 30 novembre 2024 : 6463 concerts, 27237 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Entretien avec Bastien Lanza pour la sortie de son premier album, 2H du mat
Bastien Lanza a réussi en seulement deux mois à récolter 100 000 euros auprès de 1300 internautes via le premier site de financement participatif français : My Major Company. D'une sensibilité touchante, il se confie à concertandco sur ses premiers pas dans la musique, sa rencontre avec Francis Cabrel qui aura été une étape importante dans sa carrière, mais aussi sur sa vision de la vie, de l'amitié et de la liberté ainsi que sur la composition de son premier album, "2H du mat" , dont la sortie est prévue le 26 janvier prochain...
Son histoire
D'où es-tu originaire ?
Je suis originaire du Sud-Est, d'une petite ville qui s'appelle Dignes-les-bains. J'ai passé les dix dernières années de ma vie à Aix-en-Provence pour mes études d'ingénieur et je suis à présent saltimbanque, un peu partout sur les routes de France.
Comment te découvres-tu l'envie de faire de la musique ?
Je découvre l'envie de faire de la musique lorsque je tombe sur une cassette audio qui contient quelques chansons que mon père avait enregistrées en guitare/voix lorsqu'il était jeune. À ce moment là, je me dis que moi aussi, j'aimerais apprendre, ce que je ne tarde pas à faire, mes parents encourageant cette envie naissante. Ils m'inscrivent dans une école de musique dans laquelle j'ai beaucoup appris. Mes parents considéraient que le sport et la musique étaient importants pour éveiller l'esprit.
Quels sont les artistes qui t'ont le plus marqué, enfant ?
Très honnêtement, il y en a deux : ce sont Francis Cabrel et Maxime Leforestier. Deux artistes que mon père écoutait beaucoup et qu'il admirait. Ils m'ont particulièrement touché de par leur manière de concevoir la musique. Ils ont largement contribué à ce que j'en fasse mon métier. Oui, ils m'ont inspiré.
Quand avais-tu pour habitude d'écouter ou de faire de la musique ?
Je suis quelqu'un de très appliqué. Petit, je m'entraînais beaucoup pour pouvoir présenter à mon prof mes exercices sans erreur. À côté de ça, lorsque je me sentais mal, je prenais ma guitare, et je jouais jusqu'à me sentir mieux... C'est une habitude que j'ai gardée. Quand j'ai besoin, je me mets à jouer et je ne pourrais pas réellement expliquer pourquoi mais ça me fait du bien. C'est un réel exutoire.
Puis c'est le cas pour beaucoup d'artistes mais la musique me permet également d'exprimer ma sensibilité.
Carrière et album
À la fin de tes études, tu t'enfermes un mois pour enregistrer toutes tes chansons... L'as-tu ressenti comme un besoin urgent ?
Oui, quelque part. Mes études m'ont toutefois plu, je ne m'y sentais pas malheureux. Mais le fait d'avoir concrétisé et obtenu mon diplôme m'a totalement libéré de cette partie là de ma vie. Je pouvais tourner la page et passer à autre chose... D'autant plus que je venais de vivre la fin d'une histoire d'amour. Pour toutes ces raisons, ça a été une étape importante de prendre la décision de me consacrer totalement à la musique et de réaliser mon rêve.
C'est un peu ce que tu dis dans "À l'air libre", ton duo avec Francis Cabrel. Avec quel sentiment écris-tu ce titre ?
Je compose ce titre après tous les autres. L'écriture de mes chansons se situe entre mes vingt ans et aujourd'hui. J'écris "À l'air libre" avec un sentiment de vouloir exprimer ma liberté et de vouloir dire que dans la vie, lorsqu'on veut faire quelque chose, on peut le faire.
Les seules limites qui se présentent à nous sont celles que l'on s'imposent. Je crois qu'on est libre de choisir la direction que prendra notre vie. Puis c'est aussi un peu la réponse aux personnes qui m'expriment qu'ils ne sont pas d'accord avec mon choix d'avoir fait de la musique mon métier. À ceux qui prônent qu'il faut gagner beaucoup d'argent pour être heureux, alors qu'eux-mêmes ne le sont pas tant que ça, au fond.
Tu séduis Francis Cabrel aux rencontres d'Astaffort... De quelle manière cette rencontre a-t-elle compté pour toi ?
J'ai été ému lors de notre première rencontre. Je l'admire depuis très longtemps... C'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'admiration. Il est une figure incroyable dans la musique française et il est formidable dans ce qu'il fait. C'est quelqu'un de très humble.
C'est pour ça qu'il n'aimerait pas que je dise tout ça de lui ! (il rit) Son soutien a été exceptionnel... Que ça soit à titre personnel en me donnant toute la confiance nécessaire pour avancer dans mon projet, ou de manière très concrète en m'invitant sur de nombreuses premières parties, ou encore en acceptant un duo sur mon premier album.
Album
Ton album s'appelle "2 H du mat"... Pourquoi l'avoir appelé comme ça ?
Pour plusieurs raisons... Tout d'abord parce que c'est le titre d'une de mes chansons pour laquelle il y a eu un bel engouement de la part des gens. J'ai eu l'impression qu'elle comptait beaucoup pour le public. Puis la deuxième raison, c'est que j'aime beaucoup la nuit. Les choses et les gens y sont tellement différents que le jour. Parfois tout s'apaise ou bien tout devient une fête... La nuit est comme une déconnexion de la réalité dans tout ce qu'elle a de plus difficile à accepter. Nos barrières tombent plus rapidement, on se sent plus libre de tout et c'est une idée qui me plaît.
Je trouve qu'il y a trois thèmes principaux qui marquent ton premier album : les histoires d'amour intense, les rencontres marquantes que tu as faites et la quête du bonheur. Veux-tu nous en dire un peu plus ?
C'est effectivement mes rencontres marquantes, mes amours, mes amitiés qui ont créé cet album. Je suis très épicurien. Je suis friand d'émotion, d'intensité, de sentiment, de plaisirs simples. Toutes ces choses-là font partie de ce qu'on appelle le bonheur pour moi. C'est de cette manière qu'il se compose et c'est le message que je voulais transmettre.
"2h du mat" parle de tes rencontres, tes histoires d'amour, tes états d'âmes. J'aimerais que tu parles de trois chansons en particulier...
"2 h du mat" :
La chanson aborde un sujet un peu tabou et je pense que c'est aussi pour cela qu'elle plaît aux gens. Les gens s'y reconnaissent. Qui n'a jamais eu d'attirance ou de complicité avec la copine d'un ami ? Malgré tout, ce n'est pas pour autant que cela permet de trahir la confiance que l'on t'apporte.
"La fête est finie" :
C'est une chanson d'amitié et malgré son thème musical un peu nostalgique, cette chanson communique quelque chose de très positif. Elle raconte que quoi qu'il arrive, où que la vie nous mènent, on se retrouvera. Souvent les gens disent que l'amitié n'est pas éternelle. Que les amis vont et viennent, que le temps passe et que les gens changent... Mais je ne suis pas d'accord. Pour moi, l'amitié compte énormément. La majeure partie de mes amis sont des amis d'enfance ou de longue date. Et je voulais leur dédier cette chanson, leur dire que je serai toujours là pour eux. Que même si la fête est finie, on sera toujours ensemble. Les belles histoires n'ont pas vraiment de fin.
"Les gens de passage" :
Depuis toujours, avec mes amis, on traîne cette idée qu'il y a plein de gens que l'on croise et avec qui on parle, mais qui n'ont pas vraiment d'importance dans notre vie, et de qui on ne se souvient pas toujours. On connait tous cette fameuse situation: celle où tu croises quelqu'un dont tu ne te rappelles pas tout à fait le prénom et avec qui tu essayes d'engager la conversation par politesse. Puis au bout de cinq minutes, tu te rends comptes qu'au final tu n'as parlé de rien. On a toujours beaucoup ri de ça avec mes potes et j'ai fini par en faire une chanson.
Tu as fais les premières parties de Grand Corps Malade, Irma, Joyce Jonathan, Renan Luce, Francis Cabrel... Quels ont été tes plus beaux moments de scène ?
Si je dois retenir quelques moments, ce seraient ceux-là : Lorsque j'ai fait la première partie de Renan Luce à Maubeuge, dans le nord, où il y a eu une standing ovation après mon passage. J'ai senti les gens réceptifs et cela d'une manière très intense ce soir là.
Il y a eu aussi cette fameuse première partie avec Francis Cabrel à Bruxelles devant 6000 personnes. Ça a été un moment très impressionnant et un grand instant de partage. Puis une autre fois, avec Francis à Chinon, lorsqu'on a clôturé son spectacle sur deux soirs en duo sur "La cabane du pêcheur". Ces instants ont été pour moi de très grands moments.
Avec quels artistes as-tu l'impression d'avoir le plus appris ?
J'ai beaucoup appris sur chaque première partie de concert que j'ai assurée. Je dois beaucoup à tous ces artistes qui m'ont fait confiance et qui m'ont permis de me produire. Et je crois que j'ai réussi à me forger ma personnalité artistique sur scène au fur et à mesure des spectacles... J'ai appris de mes erreurs, me suis risqué à oser faire différemment et j'ai beaucoup appris comme ça.
Ton album sort le 26 janvier, es-tu stressé à la vue de sa sortie prochaine ?
Non je ne suis pas stressé parce que ça fait très longtemps que j'attends la sortie de cet album. Je suis heureux que ce projet se concrétise. Bien-sûr, j'ai envie que cela se passe au mieux, qu'il y ait un beau retour de ce travail de la part du public et des médias... Mais je suis confiant. On verra bien.
On parle déjà de lui comme "la relève" de la chanson française.
Peut-être à cause de son franc parlé, peut-être parce qu'il décrit de manière juste et poétique ces sentiments que l'on ressent mais que l'on tait. Certains soirs de déconnexion avec votre réalité, venez voir Bastien sur scène, guitare en voix, coeur en main, vous jouer quelques morceaux de vie qu'il met en scène avec beaucoup de sensibilité, d'humour et de chaleur. Vous serez sûrement charmés par sa simplicité et sa mélancolie romantique. Bastien Lanza, l'espoir de la chanson française de cette nouvelle année...
Liens : www.bastienlanza.fr, www.facebook.com/bastienlanza, twitter.com/bastienlanza...
Propos recueillis par Emilie Costanziello
Interview réalisée le 24 janvier 2015 par Lily Rosana
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