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Chronique de concert Entretien avec le groupe Golf pour la sortie de son premier album, The best days of our lives
Dimanche 24 novembre 2024 : 6409 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Entretien avec le groupe Golf pour la sortie de son premier album, The best days of our lives
Golf, c'est avant tout l'histoire de trois êtres dont la musique fédère l'amitié. C'est une histoire de rock électrifié, de gosses rêvant de sons épurés et de grand album. C'est l'histoire d'amour passionnelle entre la musique et ses bambins anarchiques et délurés qui rêvent de révolution. Juste avant la sortie de leur premier album : "The best days of our lives", nous les avons écoutés nous conter leurs envies, leurs débuts, leurs coups de grâces. Voici leur histoire...
Quels rôles jouent chacun d'entre vous dans le band ?
Romain est guitariste, Antoine, chanteur, et je (Samuel) m'occupe de la production et de la réalisation. La composition et l'écriture, c'est l'histoire de chacun d'entre nous. Nous essayons au maximum d'écrire et de composer dans un même esprit. Même si ce n'est pas toujours à parts égales, ce n'est pas important. Seul le fait que nous aimions le résultat compte.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Il y a 8 ans sur Paris... Nous étions invités à la même soirée sur les quais de la scène un soir d'été. Nous nous sommes mis à parler de musique. Antoine et Romain avaient un groupe à tendance assez rock.
Tout a commencé lorsqu'ils m'ont envoyé une maquette que j'ai remixée.
Elle est devenue au fil du temps le titre "Waltz with Freud", qui je crois est le titre fédérateur du groupe. C'est la seule de l'album qui date de cette époque là. Avec le temps, elle a changée de style, de structure, de paroles... Elle est une ballade psychanalitique sur une entité qui combat à la fois pour et contre elle. Elle est assez représentative de l'évolution du groupe. Nous avons commencé donc par cette maquette puis continué à composer et à partager nos créations sur Myspace.
Vous dites avoir des visions très différentes de la musique tous les 3, sous quels points de vue ?
Nos références sont différentes. Pour Antoine et Romain, elles sont très rock comme The Doors ou encore Pink Floyd. Moi, j'écoute de la musique électronique depuis tout petit et mon premier album acheté était celui des Daft Punk.
Qu'est-ce qui vous rassemble artistiquement ?
Paradoxalement, nos références. Notre album en est chargé. Nous avons décidé de ne pas nous focaliser sur un genre en particulier et de faire avec les richesses de chacun. Aussi ce rêve de devenir adulte en réalisant notre rêve d'enfant : celui de faire de la musique. C'est un rêve qui ne nous a jamais quitté.
Quel souvenir de vos premières scènes vous a-t-il le plus marqué ?
L'un de nos plus incroyables souvenirs est celui de notre première scène à la Belleviloise en 2007. Un tremplin musical y avait été organisé. À l'époque, peu de personnes faisaient de l'électro rock. Nous avions engagé un pari risqué : celui de casser nos maquettes pour produire un seul et gros titre. Le jury avait été conquis et nous avions gagné le tremplin. C'était incroyable et très émouvant.
Qu'est-ce qui selon vous fait partie du processus de création ?
Nous concevons la musique à partir de boucles, d'enchaînements d'accords. L'inspiration peut venir en soirée ou dans le métro. Comme nous sommes souvent séparés à cause de nos obligations quotidiennes, nous mettons en commun nos différentes créations lorsque nous nous retrouvons.
Avez-vous utilisé des samples dans certains de vos titres ?
Dans tous les titres sans exception. Mais la définition du sample d'aujourd'hui n'est pas la même que celle d'hier. Dans le passé, dans la musique House ou techno, un sample pouvait prendre toute une mesure. Aujourd'hui, tu peux sampler un élément rythmique ou la partie instrumentale d'une chanson à une autre en l'isolant et en la réduisant, en la manipulant plus librement. Dans le titre "Whatever" par exemple, tu peux entendre des samples de musique classique de Wagner que nous avons repris, détournés. Les guitares de Romain et la voix d'Antoine ont été enregistrés en studio ce qui donne ce côté organique renforcé par ce gros effort de production.
Pouvez vous raconter les origines de 2 chansons:
All in all
Elle a commencée avec un morceau de partition d'orgue. C'est un instrument que nous aimons beaucoup, qui est froid et solennel mais très épique.Et quoi de plus froid, solennel et épique que la fin du monde ? Elle en est le thème. Nous avons toutefois décidé de le tourner sous forme d'histoire d'amour en reprenant pour le clip celle d'Adam et Ève, de leur choix et du monde en décomposition.
C'est l'histoire d'un homme qui déclare à son amour qu'il l'aimera pour toujours même s'il a conscience que du jour au lendemain tout peut s'arrêter.
Et The best days of our lives...
C'est une ballade pop, folk dans les accords, avec un kick electro et des samples des années rock entre les années 60 et 90. Ce mélange donne au titre un effet un peu rétro et à la fois futuriste que nous aimons beaucoup. On peut y entendre des voix d'enfants qui chantent une mélodie. Ces voix sont mélangées à des samples des voix de Queen, Nirvana, des Beatles qui font chorales. Cette idée vient du désir de reprendre les mythes de la culture pop/rock qui sont la paix dans le monde, un avenir plus certain grâce à une révolution... en reprenant les standards de plusieurs époques : celle des années douces, avec les Beatles, celle des années 80 avec une musique plus engagée socialement, politiquement peut-être, puis la nôtre. Nous voulions reprendre ces thèmes là sous un angle un peu cynique parce que nous disons dans ce titre que nos plus beaux jours sont passés et que nous nous avançons vers le pire.
Comment pourriez-vous définir ce premier album ?
C'est un album générationnel. Nous avons essayé de parler de thèmes qui correspondent à notre génération un peu pommée qui n'a pas vécu de guerre, qui voit les codes d'une société se barrer, qui se pose beaucoup de questions sur son avenir. Cet album est pour nous comme un peu le symbole d'une renaissance et nous aimons l'idée qu'il peut être écouté en boucle comme dans un éternel recommencement, d'où nos références aux mythologies bibliques. C'est un album pop électro aux accents très rock qui parle de révolution.
Même si l'electro pop est le grand phénomène de mode de notre génération, Golf propose avec beaucoup authenticité une création pleine de richesses culturelles. Rock et électro font bon ménage sur les thèmes graves que sont la révolution et l'évolution sociale d'un monde en perte d'identité. Les textes ont été pensés pour faire écho avec les mélodies riches des références musicales de chacun des membres du groupe. Un pari gagné. Une réussite...
Interview réalisée le 24 octobre 2015 par lily
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