Accueil Chronique de concert Entretien avec le groupe Jólaköttur
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Entretien avec le groupe Jólaköttur

Entretien avec le groupe Jólaköttur en concert

Clermont-Ferrand Décembre 2014

Interview réalisée le 20 décembre 2014 par Pierre Andrieu




Sous un nom de groupe islandais totalement imprononçable et à l'orthographe plus que difficile se cache un jeune et prometteur combo basé à Clermont-Ferrand, France : Jólaköttur... Cet étrange projet vient de sortir un excellent premier EP présenté sous une très belle pochette cartonnée (chronique à lire ici). Et à l'intérieur dudit objet, l'on trouve six chansons très, très bien foutues, qu'elle soient d'obédience pop, post rock, folk ou country. Pour décrire le truc vite fait bien fait, on pourrait parler d'indie pop rock avec des influences incluant Sigur Ros, le chanteur Jonsi en solo, le Radiohead de Thom Yorke ou les premiers efforts en anglais de François and The Atlas Mountains. Voici un entretien avec le chanteur et songwriter du groupe, Nicolas Zalachas, pour en savoir un peu plus sur ce beau projet appelé à connaitre un avenir radieux en 2015 (pré-sélection pour les Inouïs du Printemps de Bourges... ) et les années suivantes...


JÓLAKÖTTUR - LULLABIES (SEASONS) from kevin fafournoux on Vimeo.




Pouvez-vous évoquer les débuts de Jólaköttur ?
Nicolas Zalachas : On a commencé à jouer avec Guillaume et Pierre sans avoir l'idée de faire un groupe, on avait parfois l'occasion de jouer des morceaux et des reprises entre nous ou avec des amis. Le déclic, ça a été un concert de Noël dans un appartement à Clermont-Ferrand fin 2010 où une dizaine de groupes locaux était invités par un label, Indian Redhead, autour du groupe Kanwi Canaghan. On a joué une chanson de Noël en islandais (une reprise d'Amiina) et un morceau qui est devenu plus tard dans notre EP, "How I met a Polar Bear for Christmas". Le groupe a réellement commencé quand Maxime et le premier bassiste, Clément, ont rejoint la formation en 2011, c'est là que nous avons fait les premiers concerts.

Comment se sont passés vos débuts en tant que musiciens ? Parlez-nous de vos autres projets...
Nicolas : On a pour la plupart d'entre nous d'autres projets locaux. Je joue également dans un autre projet indie rock, Niandra Lades (niandralades.bandcamp.com), et un nouveau groupe de hard, Untitled w/Drums. Maxime joue dans les groupes folk By The Fall (www.bythefall.com) et indie rock Heming Wave (hemingwave.bandcamp.com/). Mathieu est dans un groupe de hardcore, Birmingham (birmingham-clfd.bandcamp.com/). Et enfin, Pierre joue dans des orchestres et des brass bands, le Arverne Brass Quintet (arvernebrassquintet.com/) et le Burgundy Brass.

Parlez nous des artistes qui vous ont inspiré et donné envie de jouer de la musique...
Il y a des groupes des années 90 dans le style indie alternatif comme Radiohead, Sigur Ros, ou post-rock comme Godspeed you black emperor, Mogwai... Tout ce qui s'est passé dans la scène islandaise et autour de Sigur Ros : Mugison, Amiina, The album Leaf, Jonsi & Alex nous a aussi bien inspiré. Plus récemment, on est inspiré par la scène indie de Montréal (Arcade Fire, Clues, Braids, Sean Nicholas Savage) ou de la côte ouest américaine (Youth Lagoon, Avi Buffalo, Ty Segall).





Comment ça se passe pour vous le live ?
On essaie de retrouver l'ambiance du disque, ce qui n'est pas toujours simple tant on a ajouté de choses lors de l'enregistrement. Et puis on ajoute de l'énergie et du bruit. Comme on est cinq, les possibilités sont très nombreuses, on a récemment changé de disposition sur scène on s'est mis en forme de U. Cela change la manière de jouer entre nous et le rapport avec le public.

Vous commencez à pas mal tourner et à voyager... Y-a-t'il déjà des anecdotes de tournée croustillantes avec eux ou avec d'autres artistes ?
La malédiction des 380 V : on a joué cette année le 21 juin à Saint Flour avec Heming Wave et quand on s'est installé on a grillé une table de mixage car les prises étaient en 380 V. On a fait un festival en Bourgogne un mois après. Le soir où on a joué pas de soucis. Le lendemain il devait y avoir Deportivo, les Plasticines et Joyce Jonathan... mais la sono a été branchée sur du 380 V et tout a grillé ! le festival a été annulé dans l'urgence... C'était la malédiction des 380 V.

Pouvez-vous nous parler de l'enregistrement du premier EP de Jólaköttur ? Un album est-il prévu pour bientôt ?
On a enregistré nous-mêmes un 6 titres chez Maxime durant toute l'année 2013. C'est Maxime qui s'est occupé à lui seul de l'enregistrement et du mix. On a eu tout le temps qu'on voulait pour arranger et ajouter tel ou tel effet et c'était une première expérience très riche. Un nouvel album est prévu pour fin 2015.





La pochette du EP et superbe...
Merci ! On a travaillé une identité visuelle avec un graphiste, Kevin Fafournoux (kevinfafournoux.com), durant tout l'enregistrement de l'EP, autour du concept des saisons. On trouvait que les morceaux étaient chacun en résonance avec une saison, par l'ambiance ou la couleur musicale. Une fois l'EP fini on a eu envie de faire 4 pochettes avec le même contenu, non pas pour survendre mais pour valoriser l'objet du CD et servir le concept du départ.

La composition de nouveaux morceaux a-t-elle débutée ? Etes-vous lent ou rapides pour composer ?
Oui, nous avons 8 nouveaux morceaux sur lesquels nous travaillons. Le processus de création arrive par chocs, parfois on ne fait rien et d'un coup on avance vite.

Comment procède Jólaköttur pour écrire ? Qui fait quoi ? ?
Nicolas : Je compose les bases du morceau ainsi que les paroles. Puis chacun apporte des idées avec son instrument. Maxime fait après un travail de mise à plat et d'arrangements. Mais ça ne se passe pas toujours de cette façon...





Pourriez-vous écrire des chansons pour d'autres artistes ?
Ce serait intéressant, mais les occasions de rencontrer durablement un groupe et le temps à s'y consacrer sont rares.

Comptez-vous essayer d'exporter la musique de Jólaköttur à l'étranger ?
En Scandinavie ou au Canada, pourquoi pas ? Ce serait génial d'y exporter notre musique et d'aller y jouer !

Quels sont les endroits où vous préférez jouer ? Pays, villes, salles, festivals etc
Les grandes villes et la campagne ont des publics très différents, tantôt sur l'exigence et l'ouverture... Les deux sont très intéressants pour jouer. Pour les types de salles il n'y a pas de préférences, chaque lieu possède son ambiance et c'est à chaque fois l'intérêt de sentir la façon de jouer qui conviendra. Les conditions idéales n'existent jamais et c'est tant mieux ! Le dernier concert qu'on a adoré, on était invité par un festival international du film, à Pau, dédié cette année à l'Islande. On a joué au Méliès, un cinéma avec une scène adaptée aux concerts. Le son et la salle donnaient une ambiance très particulière et le contexte du festival faisait que les gens étaient très ouverts même s'ils ne nous connaissaient pas. On aimerait avoir de nouveau ce genre d'opportunité.

Rêvez-vous de collaborer avec des musiciens ou producteurs, voire de faire des duos ? Si oui, lesquels ?
On cherche la possibilité de jouer avec d'autres musiciens, des cuivres ou des cordes, que ce soit sur le prochain disque ou en live. Ce serait très cool d'avoir une orchestration très complète sur nos titres tout en gardant une grosse énergie.

Titres parfaits selon vous et que vous mettriez dans votre top 5 ?
Dans l'humeur de la fin 2014 :
"Moya" - Godspeed you black emperor.!
"Popplagið" - Sigur Ros
"Keep The Streets Empty For Me" - Fever Ray
"Love is all" - Roger Glover
"Times Like These" - Foo Fighters





Citez-nous des albums cultes pour vous et que vous écoutez très souvent...
Ram, l'album de Paul McCartney a des morceaux qui pourraient sortir aujourd'hui dans des albums de Grizzly Bear, c'est incroyable qu'il ait composé cet album il y a 40 ans. Morrison Hotel des Doors contient des morceaux assez frais et surprenants tout en gardant l'identité du groupe. Le Greatest Hits de Queen sorti en 1981. Dans les années 90 disons Fashion Nuggets de Cake et Ok Computer de Radiohead. Enfin plus récemment Songs For The Deaf de Queens of the Stone Age, Vespertine de Bjork et le quatrième album de Syd Matters, Brotherocean...

Y-a-t'il des chansons ou albums que vous détestez cordialement ?
Andalouse de Kendji Girac, qui passe en ce moment partout, les paroles sont super dégueux et y a une guitare flamenco au milieu c'est un cauchemar ! Et puis désolé de tirer à vue sur une tombe mais la fin de carrière de Lou Reed, c'était pas terrible, l'album Lulu avec Metallica... Et Zaz.

Coups de cœur musicaux du moment ?
No joy, "Wait to pleasure".
Cloud Nothing, "Here and Nowhere Else".
The Slits, "Cut".
Youth Lagoon, "Wondrous bughouse".
Enfin la bande son d'"Interstellar" de Hans Zimmer a des sons d'orgue incroyables.

Quels sont vos projets pour 2015 ?
Un album, des bonnes surprises.

Un dernier mot à ajouter ?
RIP Christophe de la Margerie.



Liens : jolakottur.net, www.facebook.com/jolakottur, jolakottur.bandcamp.com, twitter.com/jolakottur...

Jólaköttur : les dernières chroniques concerts

Elysian Fields + Jólaköttur en concert

Elysian Fields + Jólaköttur par Pierre Andrieu
Le Tremplin, Beaumont, le 15/04/2014
" Mais oui, on t'aime, Jennifer ! " Moment privilégié en compagnie du groupe américain Elysian Fields au Tremplin, à Beaumont, le 15 avril 2014, avec en première partie de... La suite