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Chronique de concert Interview avec Florrie
Vendredi 15 novembre 2024 : 6918 concerts, 27223 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Interview avec Florrie
Comment rater une interview en trois points ? 1) Arriver un quart d'heure en retard. 2) Avoir oublié ses questions et en avoir gribouillé une poignée à l'arrache sur un coin de feuille. 3) Avoir la voix cassée. Comment s'en sortir malgré tout ? Avoir la chance, ce jour-là, d'interviewer Florrie. La jeune Anglaise - 22 ans - est en effet d'une gentillesse à toute épreuve. Disponible et ouverte, la jolie blonde a reçu Concert & Co dans les bureaux de La Maroquinerie, à Paris, où elle donnera un concert le 3 mai prochain. Juste après notre entrevue, elle devait déjà repartir pour assister au défilé Nina Ricci. Rien d'étonnant : elle est l'égérie d'un des parfums de la marque depuis environ un an. Pourtant, de la blonde écervelée et superficielle, Florrie n'a rien : vivante, malicieuse et musicienne avant tout, elle voit ce job d'apprenti-mannequin comme une opportunité unique de pouvoir prendre son temps avant de signer dans une maison de disque. Et en attendant, elle offre gracieusement ses morceaux sur Internet (https://florrie.com). Batteuse résidente chez Xenomania, la petite bombe électro-pop a fait le tour de la Toile en un clin d'il et elle pourrait bien vous faire danser tout l'été... D'ici là, découvrez cette interview où la jeune Britannique nous parle de Paris, de Lady Gaga, de Chuck Berry et d'une perruque bleue... entre autres.
Tu as joué une seule fois à Paris et, pour cette première, tu as foulé la scène de l'Olympia [en première partie de Two Door Cinema Club], je ne sais pas si tu vois ce que ça représente pour les Français, mais c'est un peu notre salle mythique... Est-ce que ça voulait dire quelque chose, pour toi, de commencer ici ou bien c'était un concert comme les autres ?
Non, je connaissais l'histoire de cette salle, qui est une grande salle, en plus. J'adore faire des tournées en première partie parce que c'est un excellent moyen de rallier de nouveaux fans, de permettre aux gens de découvrir ma musique... et puis, c'est Paris !
Et maintenant, tu vas jouer dans de plus petites salles...
Oui, j'ai fait la tournée avec Two Door Cinema Club cet automne et le mois dernier, j'ai fait une tournée au Royaume-Uni, qui faisait 22 dates, toutes dans des plus petites salles, avec des gens qui me suivent depuis pas mal de temps. C'était ma première tournée au Royaume-Uni. C'est sympa de jouer dans des plus petites salles parce que les gens viennent te voir toi et puis il y a une ambiance agréable.
Est-ce que tu vas jouer dans d'autres villes de France ?
Oui, absolument, j'ai un concert prévu à Lille en avril et puis j'espère en faire d'autres. J'aime beaucoup jouer en France.
J'ai lu sur Facebook que tu allais peut-être déménager en France, c'était une blague ou c'était sérieux ?
[Rires] J'adorerais vivre à Paris, vraiment ! J'adore l'ambiance et puis c'est tellement beau, ces vieux bâtiments... Et je trouve que c'est vraiment un endroit très inspirant, il y a une vraie émulation artistique.
Tu as des endroits préférés dans la capitale ?
J'aime beaucoup les alentours du Panthéon... J'adore la boutique Colette... mais peut-être que tout le monde répond la même chose ! Il y a aussi un piano bar dans le quartier latin où j'aime aller.
Pour finir avec la France : tu es vraiment très connectée à notre pays, tu travailles aussi avec un DJ français, Fred Falke, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?
On s'est rencontré il y a deux ans, chez Xenomania, la maison de production. Il y travaillait sur quelques trucs, il écrivait - parce qu'il est DJ, mais c'est aussi un super bassiste - et puis on est devenu assez proches et il a remixé quelques uns de mes morceaux. Maintenant, on écrit ensemble, avec d'autres gens aussi. On fait de grandes jam sessions où tout le monde se retrouve, on joue tous ensemble et on enregistre pendant une heure pour ne garder que les meilleurs morceaux. Il est très impliqué là-dedans.
Est-ce que tu penses qu'il apporte un peu de la "French touch" à ta musique ?
Oui, absolument, il a un son très particulier et c'est sympa de le mélanger avec d'autres choses, comme des productions pop.
Il y a tellement de remixes de tes chansons que j'ai l'impression que tu es toujours en train d'explorer ta propre musique, je ne sais pas si tu es d'accord avec moi quand je dis ça.
Oui, complètement, et c'est vraiment quelque chose que je voulais faire. C'est pour ça que je ne voulais pas signer dans un label, mais plutôt donner ma musique gratuitement, je voulais avoir le temps de développer mon son, de faire beaucoup de concerts et, en quelque sorte, "perfectionner mon art". Et puis construire une base de fans. C'est très important, quand je signerai dans un label - ce qui finira par arriver - que tout soit déjà prêt. Je crois que j'ai construit les fondations.
Est-ce que tu sais quand tu vas signer, d'ailleurs ?
Je ne sais pas trop, pas encore. Je vais faire un autre EP et puis d'autres concerts en Europe et aux Etats-Unis - à New-York et Los Angeles. Ensuite, on verra. C'est bien parce que, comme ça, je n'ai pas vraiment de contrainte de temps.
Tu continues de travailler chez Xenomania ?
Oui, je continue de jouer de la batterie pour eux et puis j'écris avec eux. Donc je suis au studio presque tous les jours, c'est un peu ma deuxième maison.
Tu dois apprendre beaucoup en travaillant avec différents artistes...
Oui, il y a énormément de jeunes qui ne sont pas encore des auteurs confirmés, mais qui ont plein d'idées. Et puis il y a Fred Falke et, en ce moment, il y aussi Nick Dresti, qui a collaboré à l'album de Lady Gaga.
On parlait du fait que tu offres tes chansons sur ton site Internet, tu as fait un petit buzz sur la Toile et puis tu twittes beaucoup aussi... tu serais pas un peu geek ?
[Rires] En fait, je suis tout à fait une geek, oui ! Déjà à l'école, j'étais une geek. Enfin, j'étais une sorte de "geek cool", mais je travaillais beaucoup, je portais des lunettes...
Vraiment ? T'as des photos de cette période-là ?
Oui, j'en ai... Mais personne ne doit jamais les voir ! [Rires] Je suis sûre que ça sortira un jour. Mais ça va, j'assume, c'est plutôt cool.
En fait, si Lady Gaga avait ce genre de look, ça deviendrait la mode... Enfin bon, elle porte de la viande crue...
Ouais, et des homards, ou quelque chose comme ça...
Tu le ferais, toi ?
Honnêtement, je ne crois pas que j'irais aussi loin. Je préfère les choses simples. Je crois que Lady Gaga va peut-être un cran trop loin.
Je ne voudrais pas être trop méchant, mais c'est peut-être pour compenser le fait que sa musique n'a pas grand-chose d'original. Tout est basé sur son personnage.
Oui, je crois que les gens sont intrigués et se demandent toujours ce qu'elle va encore pouvoir inventer. Elle doit finir par manquer d'idées, des fois...
C'est une pro du marketing...
Oui, elle a l'air de vraiment tout contrôler.
C'est sans doute le cas. Revenons à toi : tu es batteuse, on l'a dit, quels genres tu aimes jouer à la batterie ?
J'ai traversé beaucoup de choses : j'ai commencé à six ans, j'aimais jouer sur des chansons pop à la radio. Et puis, quand j'étais adolescente, j'aimais jouer des trucs plus rock, jouer plus fort. [Rires] J'ai jamais été une ado très rebelle, peut-être que c'était mon défouloir. Maintenant, j'aime bien avoir un bon groove solide, être capable de le tenir. C'est la clef : tu peux apprendre tous les exercices que tu veux, si tu ne peux pas être parfaitement synchro et en rythme, ça ne veut rien dire. J'aime les choses simples.
Comment tu décrirais ton style de jeu ?
Je dirais que c'est pop, parce que c'est ce que j'ai le plus joué. Je ne me suis jamais vraiment lancée dans le jazz, j'en ai appris les rudiments et tout, mais...
Tu n'aimerais pas t'améliorer là-dedans ?
Si, absolument, mais je ne m'entraîne pas autant que je le voudrais. Je ne suis pas une batteuse très technique.
Je dois dire que je n'y connais pas grand-chose, j'ai fait trois ans de piano, mais j'étais pas très bon...
Oh, allons ! J'aimerais bien jouer du piano. Je peux juste jouer quelques accords, mais bon...
Tu joues aussi de la guitare, non ?
Oui. J'aime jouer de la guitare, je le fais en concert sur quelques morceaux, mais c'esr un peu pour le fun, pour moi-même.
Il y a d'autres instruments que tu aimerais apprendre ?
En fait, j'aimerais beaucoup apprendre la trompette, je ne sais pas si je suis folle ou quoi... [Rires]
Est-ce que ce n'est pas un peu difficile pour une batteuse d'avoir un autre batteur qui joue tes chansons ?
Ouais, mais heureusement j'ai un très bon batteur, qui s'appelle Mark. J'ai joué avec plusieurs batteurs différents et c'est vrai qu'ils étaient plus nerveux parce qu'ils savaient que je repérais leurs erreurs.
Puisqu'on parle de concerts : quelle importance ont les concerts dans ta carrière et dans ta façon de développer tes chansons ?
Eh bien, sans vouloir donner trop dans le cliché : la musique est ma vie, en ce moment. Je passe tout mon temps en studio, je travaille sur un nouvel EP et je tourne pas mal. Je veux avoir une carrière dans la musique, c'est vraiment ça que je veux faire. Souvent, on me demande : "et le mannequinat ?", mais je ne suis pas mannequin, je veux faire de la musique. C'est vrai qu'il y a ce partenariat avec Nina Ricci pour une campagne publicitaire, mais pour une jeune artiste, être exposée dans une campagne publicitaire mondiale et chanter dedans, c'est un super moyen pour que les gens sachent qui je suis et découvrent ma musique. Je ne sais pas si tu as vu le spot...
Si, bien-sûr.
Eh bien il ne me représente pas tellement en tant qu'artiste...
Non, c'était même un peu risqué pour toi de faire ce choix.
Honnêtement, je me suis dit que c'était une opportunité unique : c'est diffusé dans 52 pays partout sur la planète. Les gens l'ont vu et sont venus sur mon site et ont écouté ma musique. Je pense avoir gagné beaucoup de fans de cette manière. Je crois que l'industrie musicale aujourd'hui n'est pas juste une question de ventes de disque, c'est quelque chose de très complexe. Faire ce truc avec Nina Ricci m'a offert les ressources suffisantes pour continuer de progresser toute seule ; sans ça, je n'aurais pas pu continuer à faire de la musique sans signer dans un label.
Oui, j'y pensais quand tu en parlais : tout le monde ne peut pas se payer ce luxe.
Non, évidemment. Je suis très chanceuse de pouvoir faire ça. Et c'est grâce à ce contrat de trois ans avec Nina Ricci.
Il t'en reste donc deux, c'est ça ? Qu'est-ce que tu vas encore devoir faire pour eux ?
Rien de plus, en fait.
T'es pas obligée de porter le parfum...
Je le porte de temps en temps... mais pas toujours !
J'ai lu quelques interviews dans lesquelles tu expliquais à quel point ce parfum était fantastique, je me suis dit qu'on t'avait peut-être demandé de dire ça...
[Rires] Je l'aime vraiment beaucoup et quand j'ai commencé le partenariat, je l'ai porté pendant un certain temps, mais c'est pas comme si j'étais absolument obligée.
Ca pourrait être dans le contrat ! Bon, je parlais de concerts... Je ne sais même pas si t'es au courant que je travaille pour un site qui s'appelle Concert & Co...
Si, si, je sais.
Ah, formidable, tu sais tout, en fait ! Donc voilà, on parle essentiellement de concerts. Justement, quel est le dernier concert auquel tu as assisté ?
[Elle réfléchit longuement] Je crois que c'était avant Noël et c'était... J'arrive pas à me souvenir, c'est terrible. Je vais voir pas mal de concerts dans des petits clubs à Camden et au sud de Londres avec des amis, mais ce n'est pas vraiment pour voir un artiste en particulier. Je veux aller voir Adele et j'aimerais aussi voir Janelle Monae, qui est au Royaume-Uni en ce moment...
Qui tu rêverais de voir ?
Ça peut sembler étrange, mais je voudrais vraiment voir John Mayer, je ne sais pas si tu aimes...
Je ne connais pas très bien...
Je le trouve incroyable. Et puis j'ai vu les Pet Shop Boys à Glastonbury l'an dernier, ils étaient géniaux. Je crois que le meilleur concert auquel j'ai jamais assisté, c'était Chuck Berry. Il avait 89 ans ou quelque chose comme ça et il était toujours impressionnant. C'était il y a deux ans, environ.
Tu as parlé de Glastonbury : est-ce qu'il y a un festival où tu rêverais de jouer ?
J'ai déjà joué à Glastonbury avec un groupe qui s'appelait The She Creatures, on jouait de la musique des années 60. Je portais une perruque bleue, j'étais censée venir d'outre-espace... [Rires]
Ça a marché ?
Oui, c'était sympa, on s'est beaucoup amusé. Enfin bref, j'aimerais jouer à Glastonbury de nouveau, à Benicassim... Les autres grands festivals du Royaume-Uni...
Et aux Etats-Unis, tu as dit que tu allais y faire des concerts.
Oui, juste à Los Angeles et New-York, dans des petites salles, des clubs.
Ce sera la première fois que tu joueras là-bas ?
Oui et le premier concert est dans deux semaines. Ce sera bien de voir comment ça va se passer, pour l'heure j'en ai aucune idée.
Tu as des retours de fans américains ?
Oui, mais c'est très dispersé dans tous les Etats-Unis. Du coup, je ne sais pas du tout combien de gens il y aura au concert de Los Angeles, mais c'est ce qui est cool en jouant dans des clubs, c'est qu'il y a déjà beaucoup de gens sur place et c'est un bon moyen de conquérir de nouveaux fans.
Et les autres continents ?
Pourquoi pas. J'ai un concert à Moscou mercredi prochain.
Tu voyages tout le temps !
Oui, c'est fou, mais j'adore voyager et c'est super de pouvoir le faire.
Si tu veux être une artiste, il vaut mieux aimer ça.
Oui, quand on a fait la tournée au Royaume-Uni, on a traversé tout le pays en van pendant trois semaines. C'était vraiment fatigant. Tu dirais pas, comme ça, que c'est aussi crevant de rester assis dans une voiture toute la journée !
Et en France, vous vous déplaciez en bus aussi ?
C'est même pas un bus, c'est une sorte de van !
Au moins, tu as pu voir les paysages français.
Oui, d'ailleurs c'était beaucoup plus agréable que les autoroutes anglaises.
Pour finir, est-ce qu'on pourrait parler un peu du processus créatif ? Comment est-ce que tu composes tes chansons ?
Il y a plusieurs façons de faire. En général, on commence par faire un buf dont on garde des morceaux qu'on colle ensemble. Ensuite, on fait des sessions d'écriture de mélodie, souvent c'est Brian Higgins et moi, parfois d'autres gens. On a des dictaphones, on joue le morceau sur une boucle... mais ça peut être n'importe quoi, ça n'a pas forcément de paroles, c'est juste une mélodie. Ensuite, Brian prend tout ça et le découpe en morceaux. Sur 200 mélodies, il en garde environ une quinzaine. J'écris des paroles sur chacune de ces 15 mélodies. Ca peut sembler étrange, mais de cette manière, on peut garder les meilleurs morceaux et les mettre ensemble. Ensuite, j'en chante une dizaine et j'en garde quatre ou cinq. Et puis je retravaille les paroles pour que tout ça sonne bien.
[On commence à nous faire clairement sentir qu'il est temps de terminer l'interview]
Bon, je pense que ça ira comme ça.
Tu es sûr ?
Oui, je n'ai plus de question. Je pourrais continuer à parler avec toi pendant une heure, mais t'as sans doute mieux à faire... je ne sais pas ce que tu fais après ?
Je vais au défilé Nina Ricci, aux Tuileries.
Eh bien j'habite pas très loin de là.
Comment c'est de vivre à Paris ? Je suis sûre que je vivrai ici un jour, moi aussi.
J'en suis certain, mais ça ne tient qu'à toi !
Ouais, j'aimerais bien parler français couramment. Je parle déjà un peu.
En tout cas merci à toi, c'était vraiment très sympa !
Tout le plaisir était pour moi !
Et quand je lui demande si on peut prendre quelques photos, elle accepte bien volontiers. Mieux encore, alors que la lumière peine à rentrer dans la pièce, elle propose qu'on descende dans la cour pour bénéficier d'un meilleur éclairage. Finalement, on improvise un mini-shooting devant le mur le plus neutre qu'on ait pu trouver, et le modèle aide même le photographe amateur dont l'appareil fait des siennes... On vous l'a dit, elle est comme ça, Florrie. Une blonde adorable dont le charme et la beauté n'ont d'égal que la simplicité et le naturel... OK, on ne peut plus le nier : on a le béguin.
Un très grand merci à Florrie, pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa patience.
Un grand merci également à Gérald chez Speakeasy et Perrine chez A Gauche De La Lune.
Si les questions sont nulles, adressez vos reproches à Fred Cazalis. Si les photos sont ratées, c'est aussi de sa faute.
Retrouvez Florrie en concert le 18 avril au Splendid de Lille et le 3 mai à La Maroquinerie à Paris.
Vous pouvez déjà télécharger gratuitement tous ses morceaux et leurs nombreux remixes sur son site officiel : https://florrie.com/
Tu as joué une seule fois à Paris et, pour cette première, tu as foulé la scène de l'Olympia [en première partie de Two Door Cinema Club], je ne sais pas si tu vois ce que ça représente pour les Français, mais c'est un peu notre salle mythique... Est-ce que ça voulait dire quelque chose, pour toi, de commencer ici ou bien c'était un concert comme les autres ?
Non, je connaissais l'histoire de cette salle, qui est une grande salle, en plus. J'adore faire des tournées en première partie parce que c'est un excellent moyen de rallier de nouveaux fans, de permettre aux gens de découvrir ma musique... et puis, c'est Paris !
Et maintenant, tu vas jouer dans de plus petites salles...
Oui, j'ai fait la tournée avec Two Door Cinema Club cet automne et le mois dernier, j'ai fait une tournée au Royaume-Uni, qui faisait 22 dates, toutes dans des plus petites salles, avec des gens qui me suivent depuis pas mal de temps. C'était ma première tournée au Royaume-Uni. C'est sympa de jouer dans des plus petites salles parce que les gens viennent te voir toi et puis il y a une ambiance agréable.
Est-ce que tu vas jouer dans d'autres villes de France ?
Oui, absolument, j'ai un concert prévu à Lille en avril et puis j'espère en faire d'autres. J'aime beaucoup jouer en France.
J'ai lu sur Facebook que tu allais peut-être déménager en France, c'était une blague ou c'était sérieux ?
[Rires] J'adorerais vivre à Paris, vraiment ! J'adore l'ambiance et puis c'est tellement beau, ces vieux bâtiments... Et je trouve que c'est vraiment un endroit très inspirant, il y a une vraie émulation artistique.
Tu as des endroits préférés dans la capitale ?
J'aime beaucoup les alentours du Panthéon... J'adore la boutique Colette... mais peut-être que tout le monde répond la même chose ! Il y a aussi un piano bar dans le quartier latin où j'aime aller.
Pour finir avec la France : tu es vraiment très connectée à notre pays, tu travailles aussi avec un DJ français, Fred Falke, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?
On s'est rencontré il y a deux ans, chez Xenomania, la maison de production. Il y travaillait sur quelques trucs, il écrivait - parce qu'il est DJ, mais c'est aussi un super bassiste - et puis on est devenu assez proches et il a remixé quelques uns de mes morceaux. Maintenant, on écrit ensemble, avec d'autres gens aussi. On fait de grandes jam sessions où tout le monde se retrouve, on joue tous ensemble et on enregistre pendant une heure pour ne garder que les meilleurs morceaux. Il est très impliqué là-dedans.
Est-ce que tu penses qu'il apporte un peu de la "French touch" à ta musique ?
Oui, absolument, il a un son très particulier et c'est sympa de le mélanger avec d'autres choses, comme des productions pop.
Il y a tellement de remixes de tes chansons que j'ai l'impression que tu es toujours en train d'explorer ta propre musique, je ne sais pas si tu es d'accord avec moi quand je dis ça.
Oui, complètement, et c'est vraiment quelque chose que je voulais faire. C'est pour ça que je ne voulais pas signer dans un label, mais plutôt donner ma musique gratuitement, je voulais avoir le temps de développer mon son, de faire beaucoup de concerts et, en quelque sorte, "perfectionner mon art". Et puis construire une base de fans. C'est très important, quand je signerai dans un label - ce qui finira par arriver - que tout soit déjà prêt. Je crois que j'ai construit les fondations.
Est-ce que tu sais quand tu vas signer, d'ailleurs ?
Je ne sais pas trop, pas encore. Je vais faire un autre EP et puis d'autres concerts en Europe et aux Etats-Unis - à New-York et Los Angeles. Ensuite, on verra. C'est bien parce que, comme ça, je n'ai pas vraiment de contrainte de temps.
Tu continues de travailler chez Xenomania ?
Oui, je continue de jouer de la batterie pour eux et puis j'écris avec eux. Donc je suis au studio presque tous les jours, c'est un peu ma deuxième maison.
Tu dois apprendre beaucoup en travaillant avec différents artistes...
Oui, il y a énormément de jeunes qui ne sont pas encore des auteurs confirmés, mais qui ont plein d'idées. Et puis il y a Fred Falke et, en ce moment, il y aussi Nick Dresti, qui a collaboré à l'album de Lady Gaga.
On parlait du fait que tu offres tes chansons sur ton site Internet, tu as fait un petit buzz sur la Toile et puis tu twittes beaucoup aussi... tu serais pas un peu geek ?
[Rires] En fait, je suis tout à fait une geek, oui ! Déjà à l'école, j'étais une geek. Enfin, j'étais une sorte de "geek cool", mais je travaillais beaucoup, je portais des lunettes...
Vraiment ? T'as des photos de cette période-là ?
Oui, j'en ai... Mais personne ne doit jamais les voir ! [Rires] Je suis sûre que ça sortira un jour. Mais ça va, j'assume, c'est plutôt cool.
En fait, si Lady Gaga avait ce genre de look, ça deviendrait la mode... Enfin bon, elle porte de la viande crue...
Ouais, et des homards, ou quelque chose comme ça...
Tu le ferais, toi ?
Honnêtement, je ne crois pas que j'irais aussi loin. Je préfère les choses simples. Je crois que Lady Gaga va peut-être un cran trop loin.
Je ne voudrais pas être trop méchant, mais c'est peut-être pour compenser le fait que sa musique n'a pas grand-chose d'original. Tout est basé sur son personnage.
Oui, je crois que les gens sont intrigués et se demandent toujours ce qu'elle va encore pouvoir inventer. Elle doit finir par manquer d'idées, des fois...
C'est une pro du marketing...
Oui, elle a l'air de vraiment tout contrôler.
C'est sans doute le cas. Revenons à toi : tu es batteuse, on l'a dit, quels genres tu aimes jouer à la batterie ?
J'ai traversé beaucoup de choses : j'ai commencé à six ans, j'aimais jouer sur des chansons pop à la radio. Et puis, quand j'étais adolescente, j'aimais jouer des trucs plus rock, jouer plus fort. [Rires] J'ai jamais été une ado très rebelle, peut-être que c'était mon défouloir. Maintenant, j'aime bien avoir un bon groove solide, être capable de le tenir. C'est la clef : tu peux apprendre tous les exercices que tu veux, si tu ne peux pas être parfaitement synchro et en rythme, ça ne veut rien dire. J'aime les choses simples.
Comment tu décrirais ton style de jeu ?
Je dirais que c'est pop, parce que c'est ce que j'ai le plus joué. Je ne me suis jamais vraiment lancée dans le jazz, j'en ai appris les rudiments et tout, mais...
Tu n'aimerais pas t'améliorer là-dedans ?
Si, absolument, mais je ne m'entraîne pas autant que je le voudrais. Je ne suis pas une batteuse très technique.
Je dois dire que je n'y connais pas grand-chose, j'ai fait trois ans de piano, mais j'étais pas très bon...
Oh, allons ! J'aimerais bien jouer du piano. Je peux juste jouer quelques accords, mais bon...
Tu joues aussi de la guitare, non ?
Oui. J'aime jouer de la guitare, je le fais en concert sur quelques morceaux, mais c'esr un peu pour le fun, pour moi-même.
Il y a d'autres instruments que tu aimerais apprendre ?
En fait, j'aimerais beaucoup apprendre la trompette, je ne sais pas si je suis folle ou quoi... [Rires]
Est-ce que ce n'est pas un peu difficile pour une batteuse d'avoir un autre batteur qui joue tes chansons ?
Ouais, mais heureusement j'ai un très bon batteur, qui s'appelle Mark. J'ai joué avec plusieurs batteurs différents et c'est vrai qu'ils étaient plus nerveux parce qu'ils savaient que je repérais leurs erreurs.
Puisqu'on parle de concerts : quelle importance ont les concerts dans ta carrière et dans ta façon de développer tes chansons ?
Eh bien, sans vouloir donner trop dans le cliché : la musique est ma vie, en ce moment. Je passe tout mon temps en studio, je travaille sur un nouvel EP et je tourne pas mal. Je veux avoir une carrière dans la musique, c'est vraiment ça que je veux faire. Souvent, on me demande : "et le mannequinat ?", mais je ne suis pas mannequin, je veux faire de la musique. C'est vrai qu'il y a ce partenariat avec Nina Ricci pour une campagne publicitaire, mais pour une jeune artiste, être exposée dans une campagne publicitaire mondiale et chanter dedans, c'est un super moyen pour que les gens sachent qui je suis et découvrent ma musique. Je ne sais pas si tu as vu le spot...
Si, bien-sûr.
Eh bien il ne me représente pas tellement en tant qu'artiste...
Non, c'était même un peu risqué pour toi de faire ce choix.
Honnêtement, je me suis dit que c'était une opportunité unique : c'est diffusé dans 52 pays partout sur la planète. Les gens l'ont vu et sont venus sur mon site et ont écouté ma musique. Je pense avoir gagné beaucoup de fans de cette manière. Je crois que l'industrie musicale aujourd'hui n'est pas juste une question de ventes de disque, c'est quelque chose de très complexe. Faire ce truc avec Nina Ricci m'a offert les ressources suffisantes pour continuer de progresser toute seule ; sans ça, je n'aurais pas pu continuer à faire de la musique sans signer dans un label.
Oui, j'y pensais quand tu en parlais : tout le monde ne peut pas se payer ce luxe.
Non, évidemment. Je suis très chanceuse de pouvoir faire ça. Et c'est grâce à ce contrat de trois ans avec Nina Ricci.
Il t'en reste donc deux, c'est ça ? Qu'est-ce que tu vas encore devoir faire pour eux ?
Rien de plus, en fait.
T'es pas obligée de porter le parfum...
Je le porte de temps en temps... mais pas toujours !
J'ai lu quelques interviews dans lesquelles tu expliquais à quel point ce parfum était fantastique, je me suis dit qu'on t'avait peut-être demandé de dire ça...
[Rires] Je l'aime vraiment beaucoup et quand j'ai commencé le partenariat, je l'ai porté pendant un certain temps, mais c'est pas comme si j'étais absolument obligée.
Ca pourrait être dans le contrat ! Bon, je parlais de concerts... Je ne sais même pas si t'es au courant que je travaille pour un site qui s'appelle Concert & Co...
Si, si, je sais.
Ah, formidable, tu sais tout, en fait ! Donc voilà, on parle essentiellement de concerts. Justement, quel est le dernier concert auquel tu as assisté ?
[Elle réfléchit longuement] Je crois que c'était avant Noël et c'était... J'arrive pas à me souvenir, c'est terrible. Je vais voir pas mal de concerts dans des petits clubs à Camden et au sud de Londres avec des amis, mais ce n'est pas vraiment pour voir un artiste en particulier. Je veux aller voir Adele et j'aimerais aussi voir Janelle Monae, qui est au Royaume-Uni en ce moment...
Qui tu rêverais de voir ?
Ça peut sembler étrange, mais je voudrais vraiment voir John Mayer, je ne sais pas si tu aimes...
Je ne connais pas très bien...
Je le trouve incroyable. Et puis j'ai vu les Pet Shop Boys à Glastonbury l'an dernier, ils étaient géniaux. Je crois que le meilleur concert auquel j'ai jamais assisté, c'était Chuck Berry. Il avait 89 ans ou quelque chose comme ça et il était toujours impressionnant. C'était il y a deux ans, environ.
Tu as parlé de Glastonbury : est-ce qu'il y a un festival où tu rêverais de jouer ?
J'ai déjà joué à Glastonbury avec un groupe qui s'appelait The She Creatures, on jouait de la musique des années 60. Je portais une perruque bleue, j'étais censée venir d'outre-espace... [Rires]
Ça a marché ?
Oui, c'était sympa, on s'est beaucoup amusé. Enfin bref, j'aimerais jouer à Glastonbury de nouveau, à Benicassim... Les autres grands festivals du Royaume-Uni...
Et aux Etats-Unis, tu as dit que tu allais y faire des concerts.
Oui, juste à Los Angeles et New-York, dans des petites salles, des clubs.
Ce sera la première fois que tu joueras là-bas ?
Oui et le premier concert est dans deux semaines. Ce sera bien de voir comment ça va se passer, pour l'heure j'en ai aucune idée.
Tu as des retours de fans américains ?
Oui, mais c'est très dispersé dans tous les Etats-Unis. Du coup, je ne sais pas du tout combien de gens il y aura au concert de Los Angeles, mais c'est ce qui est cool en jouant dans des clubs, c'est qu'il y a déjà beaucoup de gens sur place et c'est un bon moyen de conquérir de nouveaux fans.
Et les autres continents ?
Pourquoi pas. J'ai un concert à Moscou mercredi prochain.
Tu voyages tout le temps !
Oui, c'est fou, mais j'adore voyager et c'est super de pouvoir le faire.
Si tu veux être une artiste, il vaut mieux aimer ça.
Oui, quand on a fait la tournée au Royaume-Uni, on a traversé tout le pays en van pendant trois semaines. C'était vraiment fatigant. Tu dirais pas, comme ça, que c'est aussi crevant de rester assis dans une voiture toute la journée !
Et en France, vous vous déplaciez en bus aussi ?
C'est même pas un bus, c'est une sorte de van !
Au moins, tu as pu voir les paysages français.
Oui, d'ailleurs c'était beaucoup plus agréable que les autoroutes anglaises.
Pour finir, est-ce qu'on pourrait parler un peu du processus créatif ? Comment est-ce que tu composes tes chansons ?
Il y a plusieurs façons de faire. En général, on commence par faire un buf dont on garde des morceaux qu'on colle ensemble. Ensuite, on fait des sessions d'écriture de mélodie, souvent c'est Brian Higgins et moi, parfois d'autres gens. On a des dictaphones, on joue le morceau sur une boucle... mais ça peut être n'importe quoi, ça n'a pas forcément de paroles, c'est juste une mélodie. Ensuite, Brian prend tout ça et le découpe en morceaux. Sur 200 mélodies, il en garde environ une quinzaine. J'écris des paroles sur chacune de ces 15 mélodies. Ca peut sembler étrange, mais de cette manière, on peut garder les meilleurs morceaux et les mettre ensemble. Ensuite, j'en chante une dizaine et j'en garde quatre ou cinq. Et puis je retravaille les paroles pour que tout ça sonne bien.
[On commence à nous faire clairement sentir qu'il est temps de terminer l'interview]
Bon, je pense que ça ira comme ça.
Tu es sûr ?
Oui, je n'ai plus de question. Je pourrais continuer à parler avec toi pendant une heure, mais t'as sans doute mieux à faire... je ne sais pas ce que tu fais après ?
Je vais au défilé Nina Ricci, aux Tuileries.
Eh bien j'habite pas très loin de là.
Comment c'est de vivre à Paris ? Je suis sûre que je vivrai ici un jour, moi aussi.
J'en suis certain, mais ça ne tient qu'à toi !
Ouais, j'aimerais bien parler français couramment. Je parle déjà un peu.
En tout cas merci à toi, c'était vraiment très sympa !
Tout le plaisir était pour moi !
Et quand je lui demande si on peut prendre quelques photos, elle accepte bien volontiers. Mieux encore, alors que la lumière peine à rentrer dans la pièce, elle propose qu'on descende dans la cour pour bénéficier d'un meilleur éclairage. Finalement, on improvise un mini-shooting devant le mur le plus neutre qu'on ait pu trouver, et le modèle aide même le photographe amateur dont l'appareil fait des siennes... On vous l'a dit, elle est comme ça, Florrie. Une blonde adorable dont le charme et la beauté n'ont d'égal que la simplicité et le naturel... OK, on ne peut plus le nier : on a le béguin.
Un très grand merci à Florrie, pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa patience.
Un grand merci également à Gérald chez Speakeasy et Perrine chez A Gauche De La Lune.
Si les questions sont nulles, adressez vos reproches à Fred Cazalis. Si les photos sont ratées, c'est aussi de sa faute.
Retrouvez Florrie en concert le 18 avril au Splendid de Lille et le 3 mai à La Maroquinerie à Paris.
Vous pouvez déjà télécharger gratuitement tous ses morceaux et leurs nombreux remixes sur son site officiel : https://florrie.com/
Interview réalisée le 15 mars 2011 par Fredc
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