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Interview des Lords of Altamont à l'occasion de leur dernier concert en France

Interview des <i>Lords of Altamont</i> à l'occasion de leur dernier concert en France en concert

le Rat Pack - Clermont-Ferrand. 14 octobre 2008

Interview réalisée le 27 novembre 2008 par Matthieu

La première question qui me brûle les lèvres juste après vous avoir vu en concert...

Jack : Ça ne serait pas ‘comment on arrive à survivre à tout ce Feed-back après chaque concert' ?

Exactement... alors ?

Shawn : Je n'en ai pas la moindre idée, mais on est toujours vivants.

Sinon, Max, comment va la batterie ?

Max : Et bien à vrai dire, je m'en fous, ce n'est pas la mienne ! (rires)

Comment ont réagi les gens sur cette ultime tournée, plus particulièrement en France où vous avez beaucoup joué ?

Jack : Les gens ont vraiment eu l'air de s'éclater, certains étaient complètements givrés. Honnêtement, c'était un vrai plaisir de les voir comme ça.
Johnny: Cela donne envie de revenir un jour ou l'autre pour faire une reformation...
Jack: Oui, une reformation ce serait pas mal, dès que j'aurai lâché la drogue. (rires)
Johnny : Ouais, quand Shawn sera de nouveau clean (rires) et qu'il en aura fini avec ses problèmes d'aspirine ; il est carrément accro à ce truc !



Question plus sérieuse : Pour quelle raison Mickael Davis est absent de la tournée ?

Shawn : Eh bien en fait nous l'avons perdu en route, sa caravane s'est détachée de notre van et...
Jack : (Prenant à partie ses trois compères) Les gars, plus sérieusement, c'est une interview, on est pas des guignols de rue...
Bref, Mike Davis est, comme vous le savez, un ancien MC5, il a dû partir à plus de deux mille kilomètres d'ici, à Portland plus précisément. En ce moment il travaille sur des projets de studio et de tournées. Pour en revenir à la question, même si Mike nous a grandement aidé sur nos tournées, il arrive à un âge ou il ne peut plus vraiment tourner comme nous nous le faisons habituellement (Pointant du doigt leur van de tournée qui n'a rien à envier à celui d'un groupe local). Il n'a plus l'habitude de tourner de manière punk rock, il valait mieux pour lui et sa santé qu'il reste chez lui.



Comment a-t-il vécu jusqu'à ce qu'il se remette à jouer sur scène, notamment avec vous ? Lui qui a fait partie des sacro-saints MC5 et qui a vécu durant toutes ces années dans l'ombre en tant que producteur.

Jack: Vous savez, je connais peut-être Mike mieux que quiconque ici. Il a vécu seul en Arizona, dans un putain de désert où vous n'avez même pas idée de la chaleur qu'il peut y faire. Il a vécu là-bas un peu comme un fugitif. Je vais essayer d'être un peu plus clair. Vous savez, il a été le seul membre des MC5 à se faire virer. Mais bon, la vie a continué pour lui malgré tout, il a fait un peu de prison, après ça il est rentré en Arizona pour continuer à faire sa vie ; je pense que c'était probablement la meilleure chose qu'il puisse faire. Ça l'a pas mal perturbé, surtout par le manque de considération qu'il éprouvait dans son rapport avec le public
C'est un peu comme les Ramones, ils ont joué pendant trente ans sans obtenir ce qu'ils pensaient mériter au vu de ce qu'ils ont apporté, et ils ont vécu comme ça jusqu'à leur mort.
Et pour en revenir à Mike, un jour Wayne Kramer est venu le voir en disant : "hey, on devrait remettre ça !" et Thompson leur à dit : " Alors faisons-le !". Et c'est aussi grâce à un bon coup de pub et de marketing qu'ils ont réussi à se reformer sous l'appellationDKT. Voilà comment Mike a reconsidéré la scène.



Vous semblez préférer de loin les concerts dans les clubs. Qu'est ce qui vous branche le plus dans ces petites salles ? le public ? Jouer avec des groupes locaux ? Comment les considérez-vous ?

Jack : Tu ne voudrais pas parler des Suppozitors par hasard ? (ce groupe d'Auvergnats a eu la chance de partager des affiches avec eux)

Entre autres...

Jack : On est carrément fans de ce qu'ils font, en plus ils se sont bien occupés de nous ces quatre ou cinq dernières années durant les tournées, on a un profond respect pour eux. Un de ces quatre on leur rendra cette faveur lorsqu'on sera de nouveau sur Los Angeles. (Chose qui semble aujourd'hui difficilement réalisable, les Suppozitors appartenant au passé depuis peu.) En ce qui concerne les clubs, quand tu y joues, il n'y a pas de pression, pas de stress, c'est un peu comme dans une fête, tu peux faire ce que tu veux. On peut rester avec nos amis, c'est la fête en quelque sorte !



Quelqu'un qui vous voit pour la première fois pourrait penser que vous êtes une bande de bikers sortis tout droit d'un film de style mondo, ce qui n'est pas tout à fait faux. Vous n'avez jamais eu l'envie d'écrire des morceaux pour ce genre de films ?

Tous ensemble : Putain et comment !
Jack : Ça aurait été excellent de mettre nos compos sur les bandes-son de ces films. C'est vrai que nos n'y avons jamais vraiment pensé mais l'idée aurait vraiment été bonne, car vous savez c'est vraiment ce qui nous alimente, tous ces vieux films mondo ou les séries Z ou encore les films de bikers. Aujourd'hui les gens trouvent que ces films sont horribles, mais nous on les trouve toujours excellents !



Mais malgré toutes ces influences cinématographiques, celle qui reste la plus évidente semble venir des films de motards et loubards des années cinquante comme The Wild One avec Marlon Brando.

Johnny : Absolument !
Jack : On essaie de projeter en avant ce en quoi nous croyons en tant qu'individu, et nous essayons d'assembler le tout en tant que groupe. Tout le monde a ses propres centres d'intérêt et l'on ramène le tout dans une même branche, un peu comme les ramifications d'un arbre.
C'est surtout notre style de vie et notre état d'esprit que l'on met en avant ; les motos, le rock'n'roll et tout ce qui s'en suit. On adore rouler à moto surtout les dimanches et se paumer dans les canyons.
Johnny : Il y a un autre élément important. On ne se contente pas seulement de notre goût pour les films de bikers, je pense plutôt qu'on considère tous la moto comme un état d'esprit avant tout. C'est vrai que c'est un peu cliché de dire ça, mais c'est un état d'esprit qui est très proche du mouvement rock'n'roll.
Jack : C'est un peu comme nous deux (faisant signe à Shawn). Même s'il préfère jouer de la musique et que moi je préfère rouler à moto, on a les mêmes intentions, dans tous les cas ce qui nous unit c'est le sex, drugs and rock'n'roll ! (rires)



Pour finir, est ce que vous avez pensé à l'avenir ? Quels sont vos prochains projets ?

Max : Le futur nous le dira...
Johnny : J'ai un projet d'album psychédélique en cours.
Jack : Non en fait, il voulait dire un opéra rock ! (rires)

Attention à ne pas faire comme les Who !

Johnny : Pas de soucis pour ça, je préfère largement m'inspirer de Meat Loaf ! (Rires)
Jack : On a fait deux grosses tournées pour cet album et pour tout dire, il est difficile de savoir ce qu'on va faire maintenant.
Shawn : De mon côté, je pense faire un album pour motards drogués !
Johnny : Plus sérieusement, mon album psychédélique sera bourré de petites fioritures à base d'orgue Melotron, de Farfisa et de divers instruments rétro. Maintenant il ne reste plus qu'à se mettre au boulot.



Photos Emmy Etié pour Liveinmarseille.com lors de leur concert à Marseille en février 2008

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