Viagra Boys au Pointu Festival : Du free jazz, du speed et... Donald Trump !


Margaux Mullet Chroniqueuse pour Le Petit Fanzine du Rock Marseillais
"ANTICHAMBRE" & le photographe de Concerts and Co, Pirlouiiiit partent en direction des loges du Pointu festival pour rencontrer Sebastian Murphy et Oskar Carls du groupe suédois Viagra boys, tous deux bien crevés de leurs tournée...

Ce joyeux groupe de Post-Punk Suédois, voit le jour en 2015 à Stockholm. Il est composé de Sebastian Murphy au chant, Henrik Höckert à la basse, Oskar Carls au saxophone, Martin Ehrenchona aux claviers, Benjamin Vallé à la guitare, et Sol Tor Sjödén à la batterie. Il faut dire que ce combo suédois n'y va pas avec le dos de la cuillère : beats survitaminés, basse enflammée, guitares saturées, saxophones et claviers cisaillés. Il n'y a pas à dire : il y a de l'électricité́ dans l'air et de l'expérience à revendre. Qualifiés de post-punk, ils jouent une sorte de punk-rock rugueux et hypnotique qui soutient les scansions hargneuses et incantations fiévreuses de son chanteur Sebastian Murphy. Deux EP, Consistency of Energy en 2016 et Call of the Wild en 2017, interviennent avant la sortie d'un premier album. Celui-ci, intitulé Street Worms, parait en 2018, et se distingue notamment par les singles "Sports", "Just Like You" mais aussi "Slow Learner", mis à l'honneur dans le jeu vidéo "ony Hawk's Pro Skater 1+2". Avec comme thèmes principaux l'hyper-masculinité́ et le populisme d'extrême-droite en Europe, cet album suscite d'excellentes critiques. Un album enregistré sur scène, Shrimp Sessions, et un nouvel EP, Common Sense, s'intercalent respectivement en 2019 et 2020 avant la sortie d'un deuxième opus du nom de Welfare Jazz en 2021.

On a découvert en live ce soir-là, leur nouvel album Cave World qui à fait trembler la petite Ile du Gaou lors du Festival Le Pointu (voir la chronique par ici) !


Comment ça va ?
Sebastian Murphy : On va bien...On survit...

C'est le dernier concert de votre tour non, c'est presque fini ? Sebastian Murphy : Ouais, on est très fatigué, on est réveillé́ depuis un long moment. Mais sinon, à part la fatigue, ça va, la vie est belle.

C'est la première fois que vous venez en France, dans le sud ? Sebastian : Euh, je crois qu'on est déjà venu, mais je me souviens pas de la ville en question.
Oskar : je me souviens pas non plus... On a tellement joué en France, donc... La première fois en tout cas, c'était sur une île française.



J'avais deux ou trois questions un peu bateau, la première était "comment vous êtes vous rencontrés ?"
Sebastian & Henrik : Sur Facebook ! Hahahaha "Drummer Needed" !
: Non en vrai, on se connaît depuis le lycée.

Tu chantais déjà ?
Sebastian : Non, pas vraiment, en soirée avec les potes surtout.

Ton métier de base c'est quoi ?
Sebastian : Je suis tatoueur !


Oskar Carls, toi tu es guitariste & saxophoniste, est-ce que tu as des références jazz à nous donner ?
Le jazz, c'est vraiment de là où je viens. Ceci dit je n'ai pas vraiment de références particulières... puisque c'est du Free jazz, donc c'est musicalement LIBRE, j'improvise tout au saxophone, je me laisse aller.

C'est quoi votre processus de création en répétition ?
Sebastian : En gros, tout le monde enregistre ses propres idées, on les prend au studio ; et en suite on voit. On se voit plusieurs fois par semaines ; on fait en sorte que tout le monde essaie à son tour. On voit si c'est bien ou pas. C'est très démocratique.


Quelle a été votre date préférée ?
Sebastian : C'était fun de faire Glastonbury, on a eu la sensation que c'était un gros concert, pas le plus gros de tous, mais on a senti ça comme une étape importante de notre carrière. Il y a eu Stockholm aussi cette année, ça faisait longtemps qu'on avait pas joué là-bas, c'est quand même chez nous ! Les gens étaient trop contents... ça nous a fait plaisir de jouer pour eux. Mais tous les concerts nous font plaisir en général.

Quel à été le meilleur moment de votre carrière ?
Sebastian : Oh je sais pas trop, j'ai la sensation que dès qu'on va sur une nouvelle scène ; Glastonbury à été quelque choses, mais y'a eu aussi la tournée aux US.. Toute les salles étaient pleine, ce n'est pas rien ! Mais en général, tout ce qui est nouveau est apprécié.


Est ce que la scène française vous plait ?
Oskar : Les français sont cool oui, il y à un bon public ! Il y a des pays qu'on n'a pas forcément apprécié́, mais la France n'en fait pas partie. *rires*

Au fait, vous avez testé le pastis un peu ? C'est un peu la boisson locale..
Sebastian : Oui !! On en a bu tout à l'heure au bistrot de Six-Four...
Oskar : On en a aussi en Suède, c'est à peu près la même chose.


Vous avez déjà écrit des paroles en suédois ?
Sebastian : J'adore le suédois ! Ouais, du coup j'ai fait ma première chanson en suédois, avec un pote suédois d'ailleurs. C'était très bizarre, j'ai bien aimé, mais je pense pas être le meilleur avec cette langue ; je suis plus à l'aise à l'anglais, c'est plus naturel et fluide pour moi.

Il y a beaucoup de groupes punk-rock français qui passent de l'anglais au français, leur langue de base, et ça donne du renouveau, c'est cool.
Sebastian : Le français ça sonne bien ! C'est intéressant d'essayer dans sa langue, l'idée c'est d'être le plus à l'aise possible...


Il y des groupes français que vous aimez ?
Oskar : Jean-Michel Jarre, c'est bien old school, La Femme, on a bien aimé l'énergie. Et tout simplement, France Gall.

On peut revenir rapidement sur votre nom ? Les Viagra boys ?!
Sebastian : Ah bah oui, une histoire de speed & de viagra... Non en vrai c'était un pote à moi, qui a eu l'idée du nom.

Mais du coup tu as aimé ca ?
Sebastian : De quoi ? Le viagra ? Ah ça m'a sauvé́ la vie plusieurs fois ! Ahahah. Je n'en ai plus besoin maintenant, je ne prends plus de speed. C'est comme ça, quand on est un jeune garçon.


C'est cohérent avec l'image qu'on a du rock non ? Prendre des drogues, faire les choses de façon décomplexée ?
Sebastian : Oui, mais c'est surtout un état d'esprit, c'est être "fucked-up".

Vous étiez censé faire de la musique plus électronique de base non ?
Oskar : Je pense qu'on a toujours été attiré par la musique électronique, la musique qui fait danser, mais on aime le rendu punk, c'est juste qu'on fait au mieux pour être focus sur l'énergie, le rythme & le groove...


Vous écoutez quoi en ce moment tous ensemble, sur la route ?
Tor & Henrik : Le nouvel album de PJ Harvey surtout.
Sebastian : Ouais, et aussi D-Devil's, c'est bien techno ! Ahahah D-Devil, Judgment Day. Tous les jours !

Une question que j'aime bien, façon Inrocks ; probablement la dernière... Un dîner de rêve, une soirée bien arrosée ? Vous invitez qui ?
Sebastian : Snoop Dog, Willie Nelson, Kikki Danielsson, Rolling Stones, Nelson Mandela, Bob L'Eponge carré & Donald Trump !

Merde, pourquoi Donald Trump ??
Sebastian : Juste parce que ça serait très bizarre, très "cringe" (gênant/ bizarre).
Oskar : Il faut un peu varier les invités !
Sebastian : On se foutrait bien de sa gueule.*rires*



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