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Interview de Sonny Vincent à l'occasion de son concert à Marseille

Interview de <i>Sonny Vincent</I> à l'occasion de son concert à Marseille en concert

Marseille 3 juin 2009

Interview réalisée le 08 juin 2009 par Mathieu

Lorsque l'on part interviewer Mister Sonny Vincent, l'homme aux mille vies, celui dont le CV artistique équivaut à celui d'un hyperactif cocaïnomane, on se demande quelle question ne lui a jamais été posée. C'est dans cette logique d'humble journaliste geek que je rencontre le personnage, dans la cour de son hôtel aux néons peinant à éclairer mes notes. Un entretien cordial avec un homme à l'allure flegmatique, classe même avec des chaussons de cuir...



Vos collaborations en tout genre vous ont rendu célèbre en plus du grand nombre de combos que vous avez formé et de votre touche-à-tout artistique.
Qu'avez-vous appris de cet immense antécédent ?


Sonny : Eh bien, ( longue réflexion ) chaque personne a sa propre ligne de conduite, ses propres exigences afin qu'elle se sente à l'aise et confiante vis-à-vis d'elle même, et lorsque vous découvrez ça, alors elle peut donner le meilleur d'elle-même. Et c'est précisément dans cette direction que je vais.

La diversité semble être le terme le plus approprié pour vous qualifier à plusieurs niveaux ; par exemple vous avez joué avec les frères Asheton (The Stooges) avec Captain Sensible (The Damned) dans un même groupe. En gros, deux visions, deux pays, et deux notions différentes du punk réunis en une formation. Que pensez vous des all star bands réunissant différents acteurs légendaires de la scène rock'n'roll ?

Tout d'abord, je voulais jouer avec Scott Asheton à cause de son groove. Je voulais trouver un bassiste qui pouvait jouer de la même manière. J'ai d'abord demandé à Brian des Violent Femmes mais il ne pouvait pas. J'ai alors appelé Captain Sensible . Il a beaucoup de talent, il pouvait tenir ce rôle parfaitement. Scott lui, fait ce qu'il a toujours fait, il est très stable d'un point de vue musical.



Comme si vous vouliez piocher vos membres pour leurs qualités plutôt que pour leurs bagages...

Oui, et c'est grâce à ça qu'ils peuvent tirer le meilleur d'eux-mêmes.

Vous avez été et vous restez très actif sur plusieurs scènes (New York, Minneapolis Detroit), comment ressentez vous le fait d'être un acteur de plusieurs scènes locales à la fois ?

Eh bien je dois dire que d'habitude cela marche bien. Je ne veux pas paraître trop sûr de moi ou pédant, mais cela marche lorsque vous êtes vrai, réel ! Lorsque l'on essaie de faire découvrir ce qui est vrai et qu'on l'expose, beaucoup de gens s'y identifient car ils se reconnaissent dedans. La seule scène que j'ai trouvée assez étrange était la scène Arty. Elle est très souvent artificielle, et les personnes créent un protocole sur ce qu'est la qualité ou ce qui ne l'est pas, et tout ceci est basé sur des private jokes. Mais ce protocole ne s'applique pas à toute la scène. Regardez Sonic youth , ils jouent devant des gens qui aiment le blues, le jazz, et si ces gens entendent et reconnaissent que leur musique est vraie, il y aura toujours une attirance ; c'est un même langage, il est universel.

Quel est selon vous le nouvel épicentre du rock en 2009 ?

Je ne sais pas. Je crois que c'est très diffus, l'épicentre est à l'intérieur même des jeunes, mais il y a toujours cette question de savoir si vous pouvez vous joindre à une communauté.
Honnêtement, je pense que c'est une chose très diffuse de nos jours, par exemple avant vous aviez New York et le punk, Seattle et grunge ; désormais je ne vois pas de scène correspondant à un style, c'est, comme je le disais, très étendu.



Lisa Kekaula (chanteuse des Bellrays) évoquait la même question en invoquant le fait que les nouvelles technologies sont à l'origine de cet effacement des frontières et des scènes locales...

Quand vous partez en tournée, il y a toujours dans la ville des fanzines, des radios locales pour épauler les artistes ; et lorsque vous y êtes, même s'il peut y avoir du monde le soir pour vous voir et qu'ils aiment, ce n'est pas une scène en tant qu'entité.


Vos collaborations sont intergénérationnelles et vont principalement du proto-punk à la no-wave. De nos jours, quel genre ou artiste vous intéresserait le plus pour une collaboration ?

Franchement, je ne veux pas passer une fois de plus pour quelqu'un de pédant ou condescendant, mais je n'ai pas forcément envie de collaborer avec des gens nouveaux, même si certains ont fait des trucs géniaux ces dernières années. J'ai découvert en 2002 le Black out festival à Chicago et je suis tombé sur des jeunes groupes dont l'énergie était similaire à celle que j'ai connue avec le punk, mais ce n'est pas la même sorte d'étincelle, ce n'est pas la même flamme. J'aurais adoré collaborer avec la nouvelle génération, mais je n'ai pas encore été totalement scotché par elle.

Votre diversité est artistique en général : Lorsque vous avez créé en 1985 une installation d'arts visuels à Minneapolis, vous vouliez "manipuler la perception sensorielle". Quelle est votre approche vis-à-vis de l'Art ? comment réussir à mélanger art visuel et musique ?

Nous avons fait des projections un peu comme avec la techno, mais dans une maison. La musique tournait, de la musique ou il y n'y a pas ou peu de paroles, beaucoup de basses en boucle comme en techno. Dans cette installation, il y avait différentes pièces, à chaque pièce correspondait un environnement différent. On projetait des scènes de films qui débordaient sur d'autres scènes de films, ce qui donnait un côté surréaliste au niveau des dialogues. Les projectionnistes étaient mis sur le même piédestal que les musiciens, tout avait son importance. On retrouve cette ambiance dans la techno même si elle s'est beaucoup plus commercialisée depuis.




Votre diversité artistique est également présente dans les nombreux films que vous avez tournés. Dans vos films, quelle est la place de la musique ? Est ce que vous impliquez une musicalité dans leur rythme ?

Oui, les films que je fais sont plutôt expérimentaux, cela ne ressemble pas forcément à des films de dialogues mais plutôt à des films d'ambiance. C'est une sorte de poster sur lequel j'imbrique un tout.

Comment percevez vous ce regain de passion pour les légendes du Rock'n Roll ? Est-ce une réaction à l'industrie mainstream ou est-ce un mouvement généré paradoxalement par le mainstream lui même ?

Tout d'abord je pense qu'il y a un côté positif à tout ça. Si vous prenez les vêtements, que cela soit dans le hip hop ou le métal ou le garage , il y a une esthétique vestimentaire et c'est ça qui me plait. Dans le mouvement garage revival, il y a une sorte de fascination historique, j'aime la musique qu'ils aiment comme les Electric Prunes , les Count Five , les compils Pebbles...
Par contre ce qui me rebute dans tout ça se sont ceux qui ne sont au final que des parodies et qui ne font que de la comédie, et ça ne m'intéresse pas. Tous les groupes garages sont des minots, il y a ce côté cool, mais certains agissent vraiment comme des clowns. Les groupes garage restituent ce côté cool des originaux, mais je n'ai jamais aimé les groupes de comédie comme Spinal Tap etc... par exemple Zappa jouait du blues mais il avait le talent de s'en moquer. Certains groupes que j'ai vu font les clowns, ce n'est pas parce que tu as un ampli Vox que cela veut dire que tu sonnes vrai. La forme est cool, les vêtements sont cool ; mais si ce n'est qu'une histoire de sape, cela n'a aucune importance.

> Réponse le 24 juin 2009, par Sonny Vincent

Hi this is Sonny here- I just want to say that my experience in Marseille was a very fine one. On stage we had a true epiphany, living each note in every song. Sometimes on a long tour it can become difficult to repeat the same songs night after night with the original passion that the song was written with, but on this tour I made it an important goal for myself and band to 'live' within each song and feel every note. My feeling from the audience was one of warmth,community and an intense communication. Also it was wonderful to meet Jolie and Patrick again, truly beautiful people who I cherish. Meeting some of their friends was as well very special. I find Marseille to be a place where I can express myself and be understood. It seems easy for people in Marseille to function on a soulful...  La suite | Réagir


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