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Interview de The Jellyhearts

Interview de <i>The Jellyhearts</i> en concert

Machine à Coudre - Marseille 24/03/2009

Interview réalisée le 26 mars 2009 par Matthieu

Interview semi-improvisée pour un groupe coup de cœur car coup de boule scénique. The Jellyhearts , duo féminin de l'Ohio, entament à Marseille leur deuxième date européenne avec une énergie des plus primitives. Face à nous, Mizz Lorn, maltraite gracieusement ses fûts et Reba Con Queso, torture guitare et ampli à grands coups de disto Big Muff que l'on avait pas entendu depuis l'ère noble du grunge (non, non je ne parle pas de Nevermind et autres sous-produits dérivés de cet album).
Je décide donc d'en savoir peu plus sur celles qui ont mis mes tripes à nu.



Pouvez-vous me dire comment tout a commencé pour le groupe ?

Reba : Cela fait environ six ou sept ans que nous faisons de la musique, après je ne sais pas comment ou pourquoi tout a commencé. Nous avons eu l'idée de jouer ensemble lorsqu'un jour nous nous sommes dit "hey, je joue de la guitare et toi tu joues de la batterie, alors allons-y !"
Mizz Lorn : Aujourd'hui cela fait deux ans que nous jouons ensemble et nous venons de sortir notre premier LP en décembre dernier. ( Lotta tape, Lotta soul )

Vous êtes proche de Detroit, il serait assez tentant de faire référence à des groupes mythiques tels que les MC5 , Rational et autres Stooges , mais je pense surtout à un célèbre duo encensé, j'ai nommé... THE WHITE STRIPES . ( Reba m'ôte les mots de la bouche )
Ma question est la suivante : Quelles sont vos plus grandes influences ?


Mizz Lorn : À vrai dire, tous les groupes mentionnés sont déjà une grosse influence pour nous, nous adorons toute cette vague.
Reba : Je ne sais pas trop, je dirais sans doute la scène punk crade avec Mudhoney .

C'est vrai que vous dégagez une énergie très noisy/ grunge sur scène...

Reba : J'adore Touch me i'm sick (sur l'album Superfuzz Big Muff ) de Mudhoney , ça c'est une grosse influence, mais le vieux blues fait aussi partie de nos sources d'inspiration. Vous savez, c'est génial d'entendre jouer un bluesman seul, surtout lorsque le silence règne autour et qu'on a l'impression que c'est tout un groupe qui joue.
Mizz Lorn : Ouais, c'est vrai, Leadbelly , John Lee Hooker , Hasil Hadkins , on n'oubliera jamais leurs albums, les classiques sont très importants.

Si je comprends bien, vos influences seraient un peu Buzz Osborne (frontman des Melvins ) jouant le bluesman solitaire...

Reba : Oui, on peut dire ça effectivement. (Rires)
Mizz Lorn : Nous sommes les meilleures amies du monde. On joue ensemble, on écoute des trucs ensemble, nos influences respectives font partie d'un tout que l'on rassemble dans le groupe, même nos façons de penser et nos manières de jouer.

Qu'avez-vous appris de l'héritage culturel de votre ville ?

Reba : On ne vient même pas de Detroit à la base, nous venons de l'Ohio qui est l'état juste au sud du Michigan, mais il y a beaucoup d'échanges entre nos deux états grâce à une autoroute qui fait la jonction, ce qui fait qu'avec cette communication, nos scènes respectives partagent la même philosophie de la musique, il y a ce même état d'esprit. Par exemple, il y a ce même engagement contre la guerre du Vietnam dans les années soixante, il y a aussi ce même esprit dans lequel un groupe joue du rock pour aider les gens à se sentir autrement.

À votre avis, le retour du rock minimaliste est-il à l'origine de ce nouvel engouement pour le rock'n'roll ?

Reba : Depuis l'arrivée des nouvelles technologies que ce soit avec internet, les blogs, les ipods, il y a vraiment une effervescence des communautés dont l'intérêt est bien spécifique. Ces nouvelles communautés peuvent se situer aux quatre coins du globe, et il devient de plus en plus facile de supporter un groupe que l'on aime sans forcément bouger loin pour aller les voir ou se procurer leurs albums.
Tout ceci a donné un nouveau sens au mot ‘communauté', un groupe peut être adulé partout dans le monde sans s'être jamais déplacé ailleurs que dans sa ville.

Pouvez-vous me parler de la scène européenne, comment la voyez vous ?

Mizz Lorn : Je la trouve bien plus réceptive que la scène américaine, d'un point de vue strictement musical, comme si vous aviez une plus grande capacité d'écoute. Ce n'est que notre deuxième show en Europe pour le moment, il faudrait que l'on revienne pour en savoir plus.

Pour finir, quels sont vos projets ?

Reba : Chaque jour apporte son lot de surprises, rien n'est jamais pareil avec nous, chaque concert est complètement différent, donc pour le moment tout reste à faire. Ce qui est sûr, c'est que nous ne voulons pas faire des chansons qui sonnent toutes les mêmes, ça nous ennuierait au bout d'un moment.
Le but serait de faire des chansons qui sonnent toutes aussi bizarres les unes que les autres. Mais tout ça vient aussi grâce au public, c'est lui qui apporte l'énergie.
!

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