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Interview de Murray Head à l'occasion de son concert à Aix-en-Provence

Interview de Murray Head à l'occasion de son concert à Aix-en-Provence en concert

Aix-en-Provence 5 Février 2009

Interview réalisée le 09 février 2009 par Jacques 2 Chabannes



" Aix Tête à Tête ! "
(From Head to... Head !)


Les fumées du concert viennent juste de se dissiper, le public est rentré en ses douces pénates Aixoises et les fans ont eu leur lot de bons mots ou signatures, lorsque nous nous installons au restaurant Italien du lieu pour une longue (longue) conversation, noyée de rosé, d'Antipasti, de steak de thon et risotto al dente...

M. Head : (à peine installé, il me questionne à propos du concert du soir) :
Tu as aimé, ce soir ? Tu as trouvé " ça " comment ?

J'ai été agréablement surpris par la façon dont vous avez joué, ce soir... Vraiment !

M. Head : (réjoui, quoique manifestement peu satisfait de la réponse) :
Pourtant...Y'a des fois où on peut pas se lâcher, comme ce soir... Pas improviser, ou laisser glisser entièrement... Le problème, c'est la nostalgie ! Certaines des spectatrices qui viennent me voir le font pour cela. Elles ont la quarantaine, elles ont aimé les tubes, certains des morceaux, ok, mais elles traînent également leurs mecs avec elles, qui, EUX, ne sont pas très intéressés... Ce qui fait qu'une moitié du public ne participe, pas, et que l'autre, ELLES, en fait, n'ose pas se lâcher réellement pendant le concert ; pas comme si elles avaient été seules... Heureusement, ce n'est pas partout comme ça, mais ça a été le cas ce soir !

Tu sais, ce n'est pas non plus l'endroit idéal pour pogoter, ici...

M. Head (apparemment au courant des mœurs locales) :
Je sais ! Mais... Y'avait une femme, sur le côté de la scène, très, très, jolie, toute seule... J'aurais dû aller la voir, je le regrette, parce que... Elle, elle se levait, elle chantait, elle dansait beaucoup... C'est comme ça que ça doit être... Je me demande si ce n'est pas Aix , qui emmène ça... Quand les gens se prennent trop au sérieux eux-mêmes, qu'ils ont une réputation à défendre... Ils se lâchent pas, ils sont sur la réserve !

Pourquoi est-ce que vous n'avez pas joué à Marseille , alors...

M. Head :
Oui, tu as raison ! Marseille , je connais bien... C'est autre chose, eux, ils se lâchent, ils apprécient le fait que les gens viennent, se déplacent pour venir les voir, ils sont chauds... Je me demande juste s'ils ont vraiment aimé, ce soir... On a fait plein de petits endroits, depuis le début de la tournée Française, où l'ambiance était géniale... Dans le Sud-Ouest par exemple, ouah...

En parlant du sud... Est ! Je vous y ai vu dans les années 80... À Toulon ! Tu y jouais déjà avec Phil Palmer (guitares/voix) et Geoffrey Richardson - ex Caravan - (guitares, violon, mandoline et voix) deux musiciens hors pair(e), et...

M. Head (il me regarde fixement, semble se souvenir de quelque chose de très précis, puis me lance dans un éclat de rire !) :
... Ouais, ouais, ouais... Attends, c'est pas cette fois où on nous a tout volé... Attends... (Il s'adresse à son manager, à Phil, à Geoffrey, leur conte l'incident, leur demande de l'aide, côté mémoire, datation exacte...)... Attends, le truc... On est sorti pour manger et au retour, tout le matériel, mis à part les instruments, avait été volé, entièrement, camion vidé, plus... Rien !

Le concert de l'époque était très fort, le groupe très rêche alors, côté versions des morceaux, assez radical, même, du côté des " tubes "... Ce soir c'était encore différent, plus travaillé, plus...

M. Head ::
... Je deviens finalement professionnel. Je suis meilleur que je ne l'ai jamais été ! Je sais pas si tu l'as senti, mais je suis vraiment bien en ce moment, et... Quand j'étais plus jeune, j'étais différent, plus défoncé parfois, aussi, et... (Il montre les différents musiciens de la main)... Ils apportent avec eux une connaissance de tout ce qui se fait partout autour, parce qu'ils ont joué avec tout le monde, et, que... On se retrouve ensemble, on se rejoint sur scène, tous contents d'y être... Ils se trouvent bien ensemble, ils tentent des choses nouvelles chaque soir. Chacun emmène l'autre vers une autre direction, on essaye de changer les choses, on essaye d'autres choses à chaque concert... Que ce soit un standard, ou pas...

C'est une décision ferme, une volonté collective...

M. Head (il fond sur les assiettes alentour, les crocs en avant) :
Oui ! On se trouve, on se renvoie les choses... On reste pas figés sur les accords... Et puis, on se dispute pas... C'est avant tout une question de respect, merde ! C'est pas compliqué : je suis un membre du groupe, à égalité avec eux... À partir du moment où l'on se sent au-dessus, ça foire... Chez-nous, non, c'est partagé ! Mais on ne peut jamais être sûr de son efficacité. Tu vois, un public comme ce soir, on a l'impression qu'entre chaque chanson, on doit réinstaller les choses, la tension, on ne peut pas s'appuyer sur eux pour maintenir la dynamique...

Ça se sentait dans la façon que tu avais de sans cesse d'aller à leur rencontre, entre les morceaux !

M. Head :
C'est aussi pour mettre une certaine distance entre les chansons, pour ne pas les enchaîner juste comme ça... Chaque chanson est un monde particulier, à sa propre histoire... En plus, ils ne comprennent rien à l'Anglais, en général, alors...

C'est pour cela aussi que tu avais exigé que chacun de tes albums comporte une traduction Française de tes textes... Suite à la méprise concernant Say It Ain't So : qui est une chansons de colère, de révolte contre une caste de dirigeants, de tricheurs, de politiques véreux...

M. Head (regard triste, moue fataliste) :
Elle est toujours aussi pertinente aujourd'hui, qu'à l'époque...

Comme cette autre Pity The Poor Consumer l'est encore aujourd'hui : plus particulièrement en ce moment, vu la crise que traverse le monde et plus précisément l'Angleterre, elle qui avait érigé la " City " au centre de toutes choses...

M. Head (un rien désabusé) :
C'est la même chose. Il n'y a rien de pire que l'impuissance que l'on ressent quand on a écrit, chanté, hurlé quelque chose, à l'époque, et que personne ne semble t'avoir écouté ou juste entendu... On avait cette impression, dans les années 60, que les chansons portaient les paroles du peuple, qu'elles risquaient d'influencer les choses... Mon cul ! C'est juste une chanson ! L'idée de " protest " au niveau des chansons, c'était une fausse idée : ça ne peut marcher que quand on prêche un converti. Quand Pete Seeger a fait Little Boxes , on était déjà là, on avait compris ce qui se passait, on l'avait digéré, on le vivait...

Tu parles de la chanson de Malvina Reynolds , chantée ET popularisée par Pete Seeger ... (Générique de la " fumante " série télé Weeds )...

M. Head :
Oui... Dylan l'a un peu réussi, lui. Il nous a tous emportés dans son monde particulier, fait de métaphores...

... Tout en restant très en retrait, lui... Sans s'engager, ou peu, en, somme, frontalement...

M. Head :
C'est vrai. C'était plutôt une découverte pour l'individu, seul, dans sa chambre, une prise de conscience, comme avec Desolation Row , par exemple, qui est un monde à elle toute seule... Ou comme, avec tant d'autres... (Regard soudain dans le vague, emplis de réminiscences, de souvenirs)... Tu sais que Van Morrison a décidé de faire bientôt une tournée Astral Weeks et de rejouer l'album dans son intégralité...

Ça, c'est un album qui a fait exploser ma chambre : soudain, tout était devenu trop petit, sans saveur, ça manquait d'espace autour... Je voulais en sortir, partir, explorer...

M. Head (visiblement ravi de souvenirs) :
Moi aussi ! Ça risque d'être très, très beau ! Pour le reste, pour en revenir à ta question... On est de plus en plus impuissants face aux politiques, vraiment. Tu as vu ce qui s'est passé en Islande ...

Oui... Le pays tout entier à été ruiné par sa classe dirigeante et a dégringolé en quelques semaines... Il s'est effondré en un rien de temps...

M. Head (désespéré de la prunelle) :
Depuis, ils essayent de se réveiller, ils ont dit " on change, on en à marre de ces gens, on les évacue, on s'en tape ! ". Ils sont malheureusement très corrompus... Ils ne pensent qu'à remplir leurs poches, partout, et à trouver de nouveaux moyens pour le faire... On essaye de vivre avec, mais eux, ils ne nous protègent pas, ne parlent pas en notre nom, ne nous représentent pas... On se sent impuissants, c'est tout !

D'ailleurs... J'ai préféré être ici, ce soir, à vous écouter jouer, plutôt que devant ma télé et Sarkozy " déchanter "...

M. Head (moue de dépit) :
Je ne suis pas vraiment contre LUI, tu sais, de toutes façons, l'histoire va le dépasser...

(Deux jeunes femmes viennent le remercier pour le concert et la discussion s'installe entre eux... Lorsqu'elles s'en vont, il semble finalement rassuré par l'accueil, a posteriori).

Tu parlais tout à l'heure de ton passage au Pays de Galles , où tu as passé sept longues années à te confronter aux valeurs du coin, au conservatisme, au très fort héritage en vigueur là-bas : qui a abouti à la chanson Countryman sur l'album Between Us ... Tu te verrais habiter par chez-nous, toi qui fait sans arrêt l'aller-retour entre nos deux pays, qui semble visiblement intéressé par ce qu'il s'y passe et ses travers...

M. Head :
Non ! Il faut que je maintienne une objectivité, sinon, je perdrais ma " valeur "... Je suis là pour souligner les petits trucs de temps en temps et confondre ma réalité avec les gens qui est différente, forcément, je suis Anglais !
Non, en fait... Je viens d'acheter une maison dans le Béarn, comme ça, je serais à 40 minutes de la mer Atlantique, à moins d'une heure de la montagne...

Ce sera très fort, aussi, là-bas, tu sais... Côté traditions, ou héritage...

Un homme s'approche alors et l'interpelle avec douceur - il était présent sur la tournée de Murray Head lors de son passage à Clermont-ferrand , en 1981 - les deux échangent brièvement des souvenirs...

M. Head (son interlocuteur l'ayant enfin laissé à son thon-repas) :
Tu vois, on est toujours disponible, pas vrai ?

C'est vrai que ça a toujours été le cas... C'est appréciable !
Pour en revenir à la musique... Pour moi qui possède tes albums en vinyle, y'a pas de problème majeur, mais, pour les autres, c'est très difficile d'arriver à les trouver dans les magasins, surtout les anciens, comment est-ce que ça se fait... Pourquoi est-ce qu'on a autant de mal à mettre la main dessus...


M. Head :
Par ce que je les leur donne sous licence, pour qu'ils les distribuent, mais... Ils ne les mettent pas en magasins, en rayons, j'sais pas pourquoi... En dessous d'un certain chiffre de vente, ça ne les intéresse pas vraiment... Ensuite, ça revient vers moi, deux ou trois ans plus tard... Entre-temps, j'ai signé avec quelqu'un de nouveau qui me demande de ne pas sortir les bandes précédentes...
À un moment où un autre, il faudra que je me penche vraiment là-dessus ! Mais... On ne sait pas trop où aller avec ce système de téléchargement pour le moment, et puis, j'ai pas envie de finir sur une sonnerie de téléphone, ou quelque chose du genre...

T'imagines Ohio ( Buffalo Springfield ), Revolution ( The Beatles ), We Shall Overcome ( Pete Seeger ) ou Desolation Row ( Bob Dylan ) finir sur un portable... Comme à la télé, d'ailleurs... Saucissonnés entre deux pubs... C'est là que tu vois que " ça " a échoué...

M. Head :
J'imagine pas ça... Non ! ... (Attaque sévère des boules de sorbet commandées peu de temps auparavant, petite cuillère en proue : histoire de faire passer la frustration protestataire en pertes et profits culinaires...) :
Tu sais, nous, on ré-attaque la France pour de bon, en ce moment... On a eu pas mal de problèmes à l'époque, ou mauvaise presse, alors... On avance doucement ! (Il se renseigne tout de même auprès de son manager sur la disponibilité et la qualité des masters utilisés pour les CD's : les Québécois bénéficieraient apparemment des meilleurs avantages ET pressages...).

J'ai été frappé par ta voix, ce soir ! Tu as eu beau mettre en garde les spectateurs avant Say It Ain't So en parlant des bandes élastiques que tu te scotchais autour des parties génitales à l'époque, pour tutoyer les " hauteurs "... Je l'ai retrouvée telle quelle... Inchangée !

M. Head (ravi du sujet ainsi abordé) :
J'ai arrêté de fumer, il y a dix ans, et ça fait une différence énorme, énorme... Il y a eu cinq ans de misère, à l'époque, durant laquelle la voix partait dans tous les sens, et... Ma voix est plus présente et je chante mieux aujourd'hui ! Et puis, j'ai toujours eu envie d'arriver au sommet de mes possibilités vers cinquante... Soixante ans ! Ce n'est jamais bon d'y arriver très jeune, trop tôt ! Je connais mieux les chansons, je suis plus " dedans " également, et puis, j'ai été surpris par leur maturité aussi (il montre successivement ses quatre musiciens).

Le succès jeune, c'est bien aussi... Non ?

M. Head :
Ouais, bien sûr, mais, tiens... L'autre fois, en première partie de Van Morrison, il y a quelques mois, j'ai vu Chris Farlowe , et... C'était horrible !

Pourtant, toute sa période chez Immediate (label de disques Anglais, qui a édité le chanteur Anglais Chris Farlowe dans les années 60, alors produit par Mick Jagger en personne et en langue tirée !)... Était extraordinaire !

M. Head :
Fantastique, oui, mais pas là ! Il souffrait, il n'y arrivait pas. Les gens lui ont demandé de jouer Out Of Time (reprise des Stones et grand succès de l'époque ! ) il l'a faite horriblement, il s'est plaint, râlait, l'a mal chantée, était désagréable, bref... Il y a quelque chose d'insidieux, chez le musicien... Qu'il ne faut pas laisser s'installer, qu'il faut éviter à tout prix : c'est ce décalage, cet écart entre tes capacités réelles, ce que tu es capable d'en faire, ce que tu estime mériter et la réalité des choses. Tu risques de devenir aigri si ça ne fonctionne pas comme tu l'entends... C'est tout le temps présent en toi. Si tu deviens aigri, c'est que tu as perdu et ça te bouffe ! J'en ai toujours été conscient parce que j'ai souvent travaillé avec des musiciens qui l'étaient, je m'en suis donc doublement méfié, depuis... Toujours !

Tu n'en a jamais eu la tentation, au cours de tes périodes plus " maigres ", noires, ou quasi absentes... (Ou l'acteur a souvent pris le pas sur le musicien que ce soit au Canada , ou en Angleterre !).

M. Head :
Non, non ! Et puis, tu sais, ce n'est jamais fini ! Il y a encore des choses à écrire, à faire... Toujours ! Devant-toi... Toujours ! Si tu es aigri, si tu penses que tu as raté ton coup, si tu penses que ce sont les autres qui n'ont pas vu, pas su reconnaître ton talent, et toutes ces choses négatives... Tu deviens vite figé dans le temps ! Tu fais ton " hit ", tes morceaux de plus en plus mal, et, bref... À quoi bon ?

J'avoue que je n'ai pas été emballé par tes derniers disques, et surtout pas le dernier en Français !

M. Head (un peu sur la défensive) :
Pourtant, il y a de bonnes chansons dessus... Surtout sur l'avant dernier ( Tête à Tête /2007).

Je n'aime pas le son, déjà : trop policé, trop propre, trop... Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir été enregistré avec des Français, mais...

M. Head :
Ouais, ça, je peux comprendre... C'est forcément différent, côté son...

Ça me fait un peu comme avec One Night In Bangkok à l'époque, que je n'ai jamais aimé... Même si je sais que c'était juste la musique d'une comédie musicale ( Chess ) et donc, forcément À PART, dans ta discographie !

M. Head (heureux de glisser un peu sur autre chose) :
Elle est évidemment à part ! Ce n'est pas du tout mon style, ça ne me ressemble pas, mais... C'était autre chose, un autre projet ! Je continue à la jouer en concert, en rappels, parce que les gens l'attendent, mais c'est sûr que ce n'est pas vraiment " moi "... Mon style !

Quand tu repenses à tout ce que tu as enregistré, tu vois les choses comment, à posteriori ?

M. Head :
À la réflexion, je les aime à peu près tous, globalement ! Pas tous au même niveau, bien sûr, non... Mais... Il n'y a rien que je renie entièrement, complètement... À part celui avec Steve Hillage ( Sooner Or Later /1986)... Celui-là, oui !

... C'est vrai qu'il est très, très, particulier, étrange, synthétique, daté...

M. Head :
... Déjà à l'époque, je crois...
(Rires de concert exprimés)

Ceci étant précisé, il se lève dans la foulée des musiciens, prend encore le temps de signer le livre " d'or " du lieu et les divers papiers tendus par les serveuses aux anges - gratifiant chacune d'elles d'un mot, d'un regard velouté de frais ! - juste avant de s'engouffrer enfin dans l'ascenseur, sous les commentaires un poil excédés, mais vraisemblablement habituels, du reste du groupe (en attente d'hôtel retour... Eux !).

Il est une heure trente passée ! Après une dernière accolade et une salve de remerciements (également partagés !) je le regarde gagner l'ascenseur. Je le hèle alors d'un geste détaché, d'un bref raclement de gorge :

On compte sur toi pour sortir quelque chose de nouveau...

M. Head (épaules en mouvement, il se retourne, sourit, puis opine du chef) :
" On me le demande souvent ! Je t'assure que je vais bientôt me pencher là-dessus, on peut pas gâcher tout ce qu'on fait ensemble en ce moment : on va sortir une édition limitée, une compilation de choses et d'autres, avec des titres " live ", inédits, et un DVD en concert que nous allons enregistrer d'ici à la fin de la tournée... En Normandie ! ".

Une dernière apostrophe qui me réjouit l'âme musicale, le retour sera donc joyeux, et la nuit... Courte !

> Réponse le 14 février 2009, par M7PY

[aix en provence - 05/02/2009] superbe interview... dommage, nous sommes partis après le concert... nous ne pensions pas qu'il était possible de rencontrer Murray Head. mon épouse m'a offert son dernier album ce matin ... Jean Pierre du duo "sam et jac oustic"  Réagir


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