Interview de Stuart Staples des Tindersticks à propos de l'album Soft Tissue
Fin septembre 2024, Tindersticks est à Imago - pôle de création musique / image -, en Auvergne, à Cébazat plus précisément, afin de répéter avant de se lancer dans une grande tournée européenne pour présenter son dernier chef d'oeuvre, le magnifique Soft Tissue. On en a profité, Christophe Basterra - fin connaisseur du groupe, qu'il a interviewé à de multiples reprises pour Magic RPM - et moi, pour proposer un entretien au lider maximo, Stuart Staples. Un Stuart Staples que l'on retrouve souriant, affable et toujours passionnant, juste avant qu'il se produise deux jours plus tard pour quelques happy few lors d'un superbe filage de fin de résidence.
Quand vous avez débuté votre carrière avec Tindersticks, il y avait beaucoup de titres sur vos albums, surtout sur les deux premiers. Mais sur vos deux derniers disques, il y a seulement 7 ou 8 chansons. Vous êtes devenus plus intransigeants ?
Stuart Staples : Pour moi, un disque est une forme d'art en soi. Pour avoir une bonne dynamique et que le disque soit parfait, il doit durer 45 minutes, et chaque face doit avoir un début et une fin, comme une histoire qui commence, se développe puis prend fin. C'était l'un de mes buts d'arriver à ce genre de perfection, si on peut appeler ça comme ça. Voilà, je voulais aboutir à ça : faire ce qu'il fallait au bon moment, pour que ça corresponde parfaitement au format. Donc, ce n'est pas une question d'intransigeance : parfois, de bonnes chansons finissent par ne pas être sur un disque seulement car elles ne s'intègrent pas à son format.
Ce doit être frustrant de ne pas pouvoir intégrer une bonne chanson à un disque, non ?
On ressent souvent de la tristesse mais si c'est une bonne chanson, elle ne disparaîtra pas. Par exemple, sur le dernier album, le titre "Turned my back" date des sessions de l'album Something Rain, en 2012 : on en avait fait une première mouture à cette époque. Ce n'était pas du tout la même version, mais l'idée de ce morceau avait germé à ce moment-là. Pour les albums Distractions ou The Waiting room, il s'était passé la même chose, j'avais proposé une fois de plus ce titre et les membres du groupe avaient tous soufflé en disant " Encore ? " (rires) Je pense qu'il faut donner une nouvelle chance aux chansons, et quand le bon moment arrive, tout va se mettre en place. Pour ce morceau, il a fallu creuser pendant douze ou treize ans pour trouver le bon angle qui lui rende justice.
Quel a été le point de départ de Soft Tissue ? Y a-t-il eu une chanson en particulier qui a lancé le disque ? Ou une mélodie, un rythme, un texte ?
La pandémie a été importante dans le processus de création du disque. À cause du COVID, on ne pouvait pas être ensemble dans la même pièce. Et à la fin de la pandémie, le temps de tout le monde était précieux, donc on se retrouvait pour des choses bien spécifiques : on n'avait pas de temps pour jouer sans but précis, pour improviser. On avait une tournée à préparer, il y avait encore des restrictions qui entraînaient des complications. suivant les pays, il y avait des règles différentes. En avril 2022, lors de la tournée, on était vraiment stressé dans le bus, on avait peur d'attraper le COVID et, donc, de devoir annuler des concerts. Arriver à boucler la tournée a été un énorme soulagement, mais j'ai terminé complètement épuisé. On est allé en Grèce avec ma femme Suzanne et j'ai promis de ne répondre à aucun mail, de n'appeler personne, de juste profiter d'être là. La première semaine, j'ai laissé la tension redescendre mais après la deuxième semaine, j'ai commencé à prendre ma guitare et à jouer. C'est là que j'ai écrit le début de "Always a stranger", de "New World" et de "The Secret of Breathing". Je pense que ces chansons étaient en moi et attendaient de voir le jour. On avait une tournée en Espagne début 2023 et on a décidé de trouver un petit studio là-bas pour une semaine, pour voir ce qu'on avait comme idées. L'ambition n'était pas du tout de faire un album, on voulait juste se retrouver, être ensemble. Et puis, c'est là qu'on a posé les bases du disque. Plus tard, on a expérimenté sur le son, les arrangements etc. La première version de "New World" que j'ai jouée à la guitare acoustique n'était pas soul comme sur l'album, elle sonnait plus comme du Cat Stevens. Jouer en groupe, c'est une conversation : un morceau dépend de comment je me sens, de comment Neil (Fraser, nda) se sent, de comment Earl (Harvin, nda) se sent etc. J'étais persuadé depuis le début que Gina (Foster, nda) chanterait sur le refrain mais je n'en savais pas plus. Pour "Always a stranger", c'était pareil : ma chanson jouée à la guitare sèche du début a été métamorphosée par le groupe. Je peux essayer de guider les musiciens d'une certaine manière, mais je ne peux pas les contrôler (rires).
L'album Soft Tissue sonne très soul et dub. Avez-vous écouté ce type de musique pendant l'enregistrement ou est-ce une influence initiale qui est plus ressortie lors de ces sessions ?
En 1999, lors de l'enregistrement de Simple Pleasure, on s'était dit " on va essayer de faire un disque de soul ". La soul music et le dub sont en nous, je ne crois pas trop au fait de se dire " faisons ci ou ça ". Sur ce nouvel album, on cherchait juste à trouver une sorte de rythme sombre, quelque chose qui te remue vraiment. On ne pensait pas du tout à la soul en commençant le disque, et puis Gina est arrivée et a amené cette voix " soul classique "? Il n'y a rien eu de prémédité.
Les duos avec Gina Foster sont très réussis sur le disque. Tu peux en parler un peu plus en détail ?
J'ai justement rencontré Gina à l'occasion des sessions pour Simple Pleasure. La raison pour laquelle les duos fonctionnent aussi bien sur Soft Tissue, c'est qu'on a trouvé un moyen de se rencontrer. En 1999, je ne savais pas chanter, et elle, elle chantait très bien mais dans un style " choeurs soul " comme quand c'était son job de faire des choeurs pour Eric Clapton ou Stevie Wonder. Elle est chanteuse professionnelle depuis ses 17 ans, et sur Simple Pleasure, on voulait avoir ce type de choeurs soul, en particulier sur "Can we start again?" ou "I Know That Loving". On venait de deux mondes différents. Elle a d'ailleurs dû se demander qui nous étions ! (rires) Je pense qu'elle ne comprenait pas notre musique à l'époque et moi, je ne comprenais pas d'où elle venait. On devait ressembler à six mecs blancs essayant d'être détendus mais ce n'était pas le cas? Aujourd'hui, ça nous est facile d'être relâchés mais pas à l'époque. Avec l'âge, la voix de Gina est aussi devenue plus riche et quand on joue ensemble, on sonne comme un vrai groupe, pas comme des musiciens accompagnés de choeurs soul. Maintenant, quand je chante avec Gina, il y a une conversation entre nous. Il existe un vraie connexion entre nous sur ce disque, ce n'était pas encore le cas en 1999. Avec les années qui passent, on se comprend mieux et on apprécie mieux nos manières de voir la musique.
Elle fait partie du groupe désormais ?
Oui, je pense, les Tindersticks sont une grande famille, c'est la même chose avec Julian (Siegel, nda), qui fait les arrangements de cuivres depuis Something Rain, Terry (Edwards, nda), qui joue souvent avec nous depuis notre deuxième album, et c'est pareil pour notre section de cordes. Tout ce beau monde est très investi dans le groupe.
Gina va tourner avec vous ?
Elle sera sur scène avec nous l'année prochaine, en 2025. Elle était avec nous pour notre tournée anniversaire qui célébrait nos 30 ans de carrière, on chantait "Travelling Light" ensemble en duo. Elle est merveilleuse sur ce titre, jamais je n'aurais imaginé qu'on développe une relation aussi forte il y a vingt-cinq ans.
Il y a des influences soul, dub et reggae dans votre musique. Est-ce important d'avoir une large culture musicale pour être un songwriter intéressant ?
Les gens ne nous parlaient jamais de reggae quand ils évoquaient notre deuxième album, mais si tu écoutes bien certains titres, je pense à "A Night In", la manière dont sonnent la basse et la batterie vient directement du reggae. Ça n'a rien à voir avec le rythme reggae, c'est le son des instruments qui fait penser à ça. Je me souviens de la première fois où j'ai écouté Isaac Hayes au milieu des années 80, ça a changé la manière dont j'écoute la musique. Pour revenir à ta question, ces choses-là sont en toi et quand tu composes tes propres morceaux ça vient naturellement, et ça en fait partie de manière sous-jacente. Je n'ai rien contre le fait de rendre hommage à ce que j'apprécie, mais j'ai un problème avec les gens qui se disent " j'écoute tel type de musique et je vais essayer de faire pareil " ou " j'aime ce groove, je vais essayer de le recréer dans un de mes morceaux ". Je ressens ça en tant qu'amateur de musique, quand j'en écoute. En ce qui concerne les influences, je ne pense pas que ça soit direct, mais pour moi le hip hop américain de 2002 à 2007, c'était une période incroyable, une époque en or pour la musique outre-Atlantique. J'ai été vraiment inspiré par tout ça puis par Kendrick Lamar, en particulier l'album Damn. (paru en 2017, nda). J'en suis encore à essayer de " digérer " toutes les idées qui figurent sur ce disque ! Être influencé pour moi, c'est être enrichi par un disque, ce n'est pas essayer de refaire un album comme Kendrick Lamar. Il y a tant d'idées : la manière dont sonne la batterie, comment ceci ou cela fonctionne. Tout cela entre en toi quand tu écoutes, et puis ça te revient en tête plus tard quand tu composes. C'est la même chose que ce que je disais à propos de notre deuxième album et du reggae : tu écoutes une musique qui te touche profondément et plus tard tu en fais quelque chose de totalement différent
Kendrick Lamar a été inspiré par Marvin Gaye...
Oui et aussi par Curtis Mayfield...
Quand tu as débuté la musique, tu écoutais ces artistes ?
Oui, quand j'avais 10 ans, ma soeur, de 5 ans mon aînée, écoutait de la northern soul. Quand tu allais en boite de nuit dans le nord de l'Angleterre, tu écoutais ça, de la northern soul, c'était juste avant l'arrivée du disco. Ma soeur avait une belle collection de disques et c'est avec ces disques que j'ai écouté pour la première fois de la soul music. De 1975 à la fin de 1979, quand j'ai commencé à acheter les singles des Buzzcocks avec mon argent de poche, tout ce que j'écoutais, c'était de la soul music. Et donc, je pense que tout vient de ces disques incroyables, de la connexion que j'ai ressentie avec cette musique. Pour moi, Marvin Gaye est un très grand musicien, c'est un géant. Stevie Wonder est un génie, il n'y a personne comme lui dans le monde.
Tindersticks Soft Tissue (pochette Sidonie Osborne)
La pochette de Soft Tissue est superbe, elle a été réalisée par ta fille, Sidonie. Je me demandais si elle l'avait faite avant d'écouter le disque ou après...
Elle explore différents médias, et elle a travaillé sur de la feutrine, en la créant à partir de laine puis en la colorant. Je trouvais ça très beau et donc je lui ai demandé de faire quelque chose pour les Tindersticks. Elle a réalisé un portait du groupe en feutrine, qui figure dans le livret de l'album. Puis elle a créé une oeuvre pour elle-même, un peu dans le même style, et quand je l'ai vue j'ai fait " Waouh, ça pourrait être la pochette du disque ! " Ce n'était donc pas prévu au départ, mais je lui ai demandé si je pouvais l'utiliser pour le disque - en la rémunérant pour son travail, hein !
Tu avais déjà le titre de l'album ou c'est en découvrant l'oeuvre qu'il s'est imposé à toi ?
Dans l'album The Waiting Room, il y a une chanson intitulée "How He Entered" où le deuxième couplet parle d'un mec (peut-être moi ?) qui écrit des chansons et cite quatre de ses chansons en leur donnant des titres imaginaires. Et l'une d'elle se nomme "Soft Tissue". Donc, c'était une sorte d'objectif de faire un jour un projet portant ce titre : je me disais " Un jour, on fera Soft Tissue ". Et j'ai trouvé que c'était le bon moment.
Avec Tindersticks, tu travailles avec ta femme (qui a réalisé des pochettes de vos disques), ta fille (on vient d'en parler) et ton fils (qui joue de la guitare sur scène avec vous, entre autres)... C'est une affaire de famille ?
Mon fils Stanley est un bien meilleur guitariste que moi, et de loin ! Il a participé à l'album No Treasure But Hope. Il était dans le coin quand on faisait le disque, quand on essayait de jouer une chanson qui avait un rythme très rapide. Je n'arrivais pas à la jouer, Neil (Fraser, nda) non plus, alors on a demandé à Stan d'essayer et ça a marché. Ça se fait naturellement avec notre entourage, on ne force pas les choses, ça arrive quand ça doit arriver. Pour ma femme Suzanne, c'est pareil : je la vois créer au quotidien et, parfois, je me dis que ça pourrait coller avec ce qu'on fait à ce moment-là.
Claire Denis ne fait pas partie de ta famille mais vous êtes très proches. Tu peux parler de vos ciné concerts avec ses images à Paris et Lyon l'année dernière ?
C'était une très belle expérience, mais on a dû abattre un boulot énorme pour monter ce projet. C'est déjà du travail de faire une musique de film, mais là, on devait répéter pour jouer les musiques de dix films de Claire et arriver à offrir un show cohérent. Il fallait demander la permission d'utiliser les images, et en fonction des films, il fallait qu'on soit un groupe de jazz, ou qu'on joue de manière 100 % électronique etc. C'était un véritable challenge mais ça a fonctionné. On était contents du résultat, ça nous a fait progresser en tant que groupe. Je ne m'attendais pas à ce qu'on avance autant au cours des quatorze dernières années (depuis The Hungry Saw en 2008, disque du retour dans une nouvelle formation après une pause, nda), le voyage qu'on a effectué ensemble est incroyable. Ce projet avec Claire a été la concrétisation d'un travail de longue haleine, c'est une étape importante pour nous. Comme notre nouvel album d'ailleurs.
Tu penses que c'est l'un de vos meilleurs disques ?
Je te dirai ça à Noël, quand on aura fait plus de 40 shows à travers l'Europe (rires). J'ai hâte d'être sur la route pour jouer avec le groupe, et je crois que tout le monde est dans le même état d'esprit.
Quel est le secret qui explique la longévité des Tindersticks ? Comment on arrive à être encore pertinent 32 ans après avoir débuté ?
Ce n'est pas à moi de décider si on est toujours pertinent ou pas (rires), c'est au public de le dire ! Le business de la musique a beaucoup changé en 30 ans, aujourd'hui c'est très difficile de vivre de sa musique : il y a quelques artistes qui gagnent beaucoup d'argent et puis, il y a les autres. Pour nous, réussir à passer l'étape de la pandémie de COVID 19, ça a déjà été quelque chose ! Nous, pour vivre, on doit bosser, donner des concerts, parce qu'on ne peut pas gagner notre vie avec les ventes de disques. Si tu fais des millions et des millions de streams sur les plateformes, tu peux gagner ta vie, mais sinon c'est impossible. Donc, ce n'est pas facile pour nous, on fait des BO de films, il y a notre back catalogue. En ce qui concerne l'inspiration du groupe, quand j'ai une idée, il faut aussi qu'elle inspire les autres musiciens, ils n'ont pas envie de refaire des choses qu'on a déjà faites par le passé, moi non plus d'ailleurs. Sur le nouveau disque, j'ai écrit une chanson qui s'intitule "The Secret Of Breathing", je la trouvais super, j'en étais content. Quand je l'ai jouée en mode valse acoustique devant les musiciens dans notre local de répétitions, le batteur Earl Harvin m'a dit qu'il avait déjà fait ça auparavant, ce tempo, ce feeling. On a accéléré le tempo, modifié la signature rythmique, la mélodie s'en est trouvée plus mise en valeur et la version définitive du titre est née ainsi, en jouant. Si j'avais été tout seul, ce titre aurait pu sonner comme une complainte, un peu comme "Tiny Tears", mais la direction trouvée par Earl l'a rendue plus directe. Ce que je voulais dire, c'est qu'on essaye de se stimuler les uns les autres, pour rester en alerte et aller de l'avant, c'est la clé pour continuer. Ce n'est pas facile, le groupe compte cinq musiciens qui ont déjà beaucoup composé au cours de leur vie.
Le Brexit a compliqué les choses pour les musiciens anglais. Comment te débrouilles-tu ? Tu navigues entre la France, la Grèce et l'Angleterre ?
Oui, le Brexit a compliqué les choses. Je ne vais plus en Angleterre depuis longtemps, je vis entre la France et la Grèce. Je tiens à dire que j'aime les Anglais, j'apprécie de fréquenter des Anglais mais c'est une île, et donc il existe une mentalité liée à cela. C'est comme ça, je ne dis pas que c'est mal, mais je préfère être sur le continent européen, je me sens plus à l'aise quand je suis en Europe. Je n'arrive pas à m'imaginer vivre à nouveau en Grande-Bretagne, alors que si l'occasion se présentait, je pourrais très bien me projeter en Italie ou en Allemagne, ce serait intéressant. Avec le Brexit, les règles ont changé quand tu es musicien, il y a un nombre précis de jours que tu peux passer en Europe, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Pourquoi ne vis-tu pas ici en Auvergne, à Clermont-Ferrand ? Tu as des amis ici je crois et tu participes souvent au Festival International du Court Métrage, comme membre du jury ou en tant que musicien.
J'aime Clermont, c'est une ville que je trouve vivante, j'aime y venir et j'y ai de bons amis, c'est vrai.
Un songwriter français (et auvergnat) disparu en 2023, Jean-Louis Murat, a lui-aussi collaboré avec Claire Denis. Il a aussi travaillé avec des membres des Tindersticks pour ses disques. Connais-tu sa musique et si oui, l'apprécies-tu ?
Je connais un petit peu la musique de Jean-Louis Murat, je ne peux pas dire que j'ai tout écouté mais je me souviens du moment où Dickon (Hinchliffe, nda) bossait avec lui, ça se passait bien. Je sais aussi que Murat habitait dans les montagnes au-dessus de Clermont, mais je n'en sais pas beaucoup plus, j'ai juste écouté quelques-unes des ses chansons.
Murat avait enregistré une version française de "No more affairs", qui était devenu "Plus de liaisons"?
Ah oui, je me souviens.
Vous avez joué plusieurs fois dans le cadre du festival du court métrage de Clermont-Ferrand, la dernière fois avec le projet Minute Bodies en 2017 dans un musée. Avez-vous d'autres projets avec le festival ?
On aimerait bien, on a pas mal d'idées, mais Minute Bodies, c'était long à mettre en place. Sur ce projet, c'est la première et seule fois, où j'ai pu avoir la main sur le montage du film pour le coordonner avec la musique que l'on composait, c'était une conversation entre les deux univers. C'était un moment important pour moi, maintenant si je sens vraiment bien un projet, je n'ai pas peur de tout mettre en oeuvre pour le mener à bien. J'adore bosser sur des musiques de films, mais pour le moment je me concentre sur nos propres disques.
Tu peux lever un peu le voile sur les surprises prévues pour la tournée 2025 ? Il y aura des invités et des cordes je crois.
La tournée que l'on va faire fin 2024, on la fait à cinq, mais en 2025 on jouera avec une plus grosse formation à Paris, à la salle Pleyel.
Et à Clermont-Ferrand ?
Je suis très déçu de ne pas jouer ici, on a tout essayé pour jouer dans le coin. Je suis aussi déçu de ne pas jouer à Strasbourg sur la tournée, mais on joue là où on nous invite. On a vraiment essayé de jouer à Clermont, mes amis ont tout tenté auprès des décideurs pour qu'on joue ici.
On a un très bel opéra municipal.
Je sais ! (rires) Je connais toutes les salles de la ville. Sinon, pour revenir à ta question, l'année prochaine, en mars 2025, on va jouer à la salle Pleyel et nous serons plus nombreux sur scène que cette année. Cela dit, quand ça fonctionne entre nous cinq, c'est l'essence du groupe, et à mon avis, ce n'est jamais aussi bien qu'à ce moment-là, quand ce courant qui passe entre nous est très fort.
J'ai vu que vous alliez jouer aux États-Unis et au Canada en 2025, comment est votre public là-bas ?
Je ne sais pas ! (éclats de rires) On n'est pas allé jouer là-bas depuis seize ans ! Ça va être une nouvelle aventure.
Ok, bonne tournée alors ! On se voit ici samedi pour le show case ?
Oui, ça va être quelque chose pour nous, ce sera la première fois qu'on jouera la plupart des nouvelles chansons devant un public. C'est un peu stressant. Quand on joue devant trente personnes c'est encore plus difficile, ce n'est plus un public, ce sont des individus ! (rires) Allez, on va se remettre au travail !
Bien évidemment, le show case de Tindersticks offert quelques jours plus tard était impeccable. Voir les nouveaux morceaux prendre forme devant nous était un privilège qu'on a apprécié à sa juste valeur, bien calés pile devant Stuart Staples, au deuxième rang. On aurait bien enchaîné avec un vrai concert dès le lendemain, mais ce sera pour une autre fois, le plus vite possible. On repart après avoir bu un (ou deux) verre(s) et acheté le double vinyle de la tournée 2022 (un pur chef d'oeuvre disponible uniquement sur la tournée ou par correspondance) et quelques 45 tours. Non sans avoir salué et félicité le taquin Stuart " Vous avez retranscrit l'interview de cette semaine ? " Réponse : " Non, pas encore, on est des journalistes paresseux ! "
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Liens : www.tindersticks.co.uk, tindersticks.bandcamp.com/album/soft-tissue, www.facebook.com/tindersticksofficial, twitter.com/tindersticksUK, www.instagram.com/tindersticks_uk, www.facebook.com/cityslangfrance, www.cityslang.com...
Merci à Adeline Lecatre pour l'aide à la traduction des questions lors de la préparation de l'interview... (P.A.)
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