Interview d Under Kontrol
Bio, sans colorant ni conservateur. En quelques mots la musique selon Under Kontrol ! Ni instrument, Ni effet, juste 4 bouches qui retentissent comme un orchestre. Simple d'apparence, les productions de cette formation sont bien loin de ressembler à un jeu d'enfant. Et pour cause en 2009, les deux marseillais Mic Flow et Mr Lips ainsi que le lyonnais Tiko et le parisien Faya Braz regroupés au sein d'Under Kontrol, deviennent champion du monde de beatbox. Un tremplin pour cette formation qui ne comptait pas s'arrêter là comme l'a expliqué le groupe de repos dans la cité phocéenne. Au menu ; leur premier album, leur titre de champion du monde et de la bonne merguez/rosette/paté de tête (ce n'est pas du mytho !)
11 heure 13, jeudi matin à l'atelier Juxtapoz entre le café du matin et le pastis du premier apéro.
Boby : Respectivement, comment êtes vous arrivés à la beatbox ?
MicFlow : Déjà ça serait cool qu'en terminologie tu dises au beatbox.. C'est masculin.
Faya Braz: Enfin on peut dire les deux avec la boite à Rythme mais nous on dit le. C'est pas vraiment faux..
Mr Lips : C'est comme si je disais " Le chasse". Ca fait bizarre, pareil pour nous avec le beatbox.
Boby : Rewind, comment êtes vous arrivés AU beatbox ? (Regard en direction de Tiko)
Tiko : Je suis de Lyon et le BeatBox est arrivé assez tard dans les années 2000 avec Ben qui est notre actuel manager. Très vite à Dijon on a monté un groupe qui s'appelait Monkey Beat. C'est une histoire de passion... Et de rencontre avec la pratique. Plus les petits bruits que je pouvais faire jeune. Et le jour où tu vois Rahzel ou le Saïan Supa Crew sur scène ou sur album, tu hallucines et tu te mets dedans.
Mr Lips : Moi c'est pas passion par la batterie que finalement je n'ai jamais pu assouvir puisque je n'ai jamais pu faire de batterie. Du coup en 98 j'ai rencontré un MC avec qui j'ai commencé à BeatBoxé vu que je ne rappais pas. Après chemin faisant j'ai rencontré Dawan Player, un excellent beatboxer français. Par la suite MicFlow avec qui on a monté Pure Human Music (PHM) avec 3 musiciens. Puis 2. Et maintenant Under Kontrol.
MicFlow : Euh... Ben, j'ai découvert le BeatBox à l'époque où je faisais du rap. On avait un petit groupe, j'ai eu ma première rencontre avec la performance au travers des vinyles de mon DJ. Même si je l'ai vu vraiment pratiqué par le Saïan. A la base je faisais ça pour délirer puisqu'à priori ce qui était crédible pour moi c'était de faire du Rap, pas du BeatBox. Puis j'ai rencontré les Dawan Player avec Mr Lips qui avaient une tout autre conception. Il voulait absolument faire de la musique et du show avec le BeatBox. Ca m'a un peu perturbé au début. J'y étais puis je suis parti avant de revenir... Aujourd'hui je suis à fond dedans.
Faya Braz : A peu prêt comme tous les beatboxers, je pense. Le coup de faire des bruits quand j'étais petit. J'ai le souvenir d'avoir essayé de refaire Billie Jean avec ma bouche par exemple. Puis en grandissant j'écoutais pas mal de mix-tapes et souvent à la fin ou en interlude, puisque ça marchait comme ça à l'époque, j'entendais du beatbox. Enfin BeatBox, durant cette période je n'avais pas vraiment de terme pour ça c'était avant tout "Musique avec la Bouche". Je me suis entrainé, j'ai essayé de refaire ces trucs là sans vraiment connaître la discipline. J'ai écouté plein de trucs mais ca n'est qu'après que j'ai tické vu que je ne retenais pas les noms. Plus tard comme l'a dit aussi Tiko, je suis tombé sur une vidéo de Rahzel, en 97. IAM l'avait invité pour un show sur Canal +. Rahzel est sur l'album "L'école du micro d'argent" sur le titre "Dangerous", ils ont donc joué ce titre. Je me souviens qu'il a fait un solo en introduction. Un pote m'a prêté la cassette. Le jour où je vois cette vidéo je me dis "C'est ça que je veux faire pas autre chose quoi".
Boby : Under Kontrol, il n'est pas difficile de saisir le concept qui transpire a travers le nom mais pour vos noms de scène, ils proviennent d'où ?
Mr Lips : C'est vachement plus ancien que ça en fin de compte. Ca peut être nourri par des blagues, des anecdotes où une façon de jouer. Moi par exemple je sais que j'ai tendance a faire pas mal de percutions avec les lèvres ça vient un peu de là, tu vois ? Après chacun à le sien mais ça peut varier au...
Faya Braz : A l'époque où je t'ai rencontré tu étais Funk Masta Lips !
Mr Lips : Ahah (non sans une pointe de nostalgie). Voilà ce sont aussi des blagues qui te suivent qui sont là bien avant ces histoires de groupe.
Boby : D'accord. Et au niveau de la composition comment ça se passe ? C'est la grosse anarchie où chacun à un rôle bien défini ?
Faya Braz : On a plusieurs... Euh tu parlais des rôles pendant l'exécution ou la création ?
Boby : Commençons par le commencement...
Faya Braz : Pendant la création on a en gros 2 manières de fonctionner. Souvent c'est le freestyle. Dans ce cas là on garde les parties qui nous intéressent, on les développe et on pousse une logique jusqu'au bout pour créer une pièce. Ou sinon, on décide de partir sur une créa que chacun des gars a pu faire de son côté. Donc vraiment 2 manières assez différentes l'une de l'autre.
Mr Lips: Il n'y a pas vraiment de parti pris sur nos compositions. Généralement c'est ce qui vient. Vu que ca vient comme l'a dit Faya du freestyle. S'il se trouve qu'à ce moment là MicFlow faisait une rythmique, Tiko une basse, Braz un scratch et moi une trompette, le morceau sera comme ça.
Faya : Enfin, hier on s'est rendu compte qu'il y en a certains qui récupèrent toujours la partie d'un autre.
Mr Lips : C'est vrai, on s'est d'ailleurs regardé en se disant "Mais pourquoi ? ".
Boby : Et qu'est ce qui vous influence dans la création ? Un bruit que vous pouvez entendre par exemple ?
MicFlow : Non c'est plus le style musical. On ne travaille pas autour d'un bruit que l'on développerait en musique. On va plutôt chercher la musique et via le beatbox remonter à son essence. Puis on rajoute le concept Under Kontrol dessus qui est une esthétique un peu turntablism (utilisation de la platine comme un instrument)
Faye Braz : Après, ce n'est pas impossible que pour une chanson en particulier il y ait un bruit qui nous intéresse et que l'on essaye de poser dans un morceau mais c'est rare.
Mr Lips : Il y a quand même le bruit du cochon !
Boby : Comment devient on champion du monde d'Human BeatBox ? C'était un but à la création d'Under Kontrol ?
Mr Lips : C'est l'une des optiques. Cependant il faut savoir qu'au début, le projet Under Kontrol rassemblait au moins une dizaine de beatboxers. Mais il se trouve qu'au moment où l'aventure a débuté sur 10 contactés on s'est rapidement retrouvé à 4. Ca a démarré du coup comme ça même si à la base on s'était dit que l'on contacterait un maximum de personnes dont on pense qu'ils ont les capacités afin de monter une grosse équipe pour montrer au monde entier qu'en France il y a du niveau. Et à quatre comme à dix l'optique n'a pas changé :
Le résultat est là. Pour nous c'est vachement glorifiant dans là mesure où tu bosses tu bosses et tu vois le truc... Maintenant le titre de champion du monde ce n'est pas un chèque, ce n'est pas la nouvelle mercedes, c'est juste honorifique... Mais ça fait plaisir !
Boby : Et qu'est ce qui selon vous a fait la différence ?
MicFlow : Avant tout, le concept du groupe. Dans le beatbox il y a une tendance générale qui penche sur la reprise (la cover). Dans tous les concurrents au titre presque tout le monde faisait de la cover sauf nous. Je pense que ça a fait une grande différence en finale face à Beatburger Bang (ndlr finalistes tchèques) et le côté carré aussi.
Mr Lips : Oui, nous avons pris le BeatBox d'un côté turntablism qui englobe l'idée de sample, de morceau que l'on joue. Nous sommes un peu sortis du concept d'ultra performance où il faut enchainer des trucs qui vont ensemble sans vraiment aller ensemble et sans logique. Pour aller sur quelque chose d'assez bien ficelé. Au final le set, même s'il ne dure que 3 minutes il permet de rentrer dans monde de la seconde 0 jusqu'à la fin de ces 3 minutes. Ca c'est une force qui est dû à notre expérience de live, de construction de morceau et de structuration. Finalement tu le fais sur une heure ou trois minutes c'est limite plus simple parce qu'il suffit de condenser le meilleur de ce que tu sais faire !
Tiko : Pour imager ce que dit Lips, sur 14 équipes tu en as 8 ou 9 qui ont repris "I like to move it"...
Faya (qui allucine) : Sérieux !?
Tiko : Ouais, ouais j'avais compté.
Mr Lips : A partir de Strasbourg vers l'Est ils écoutent vachement "I lIke to move It move It "
Faya Braz : Justement à Prague lorsque l'on est passé en mode transit à l'aéroport... On y est passé 2 fois, et 2 fois dans le même bar on a eu le droit à "na na na na na na na" (Galla). Ils sont encore kéblo !
Mr Lips : Donc c'est vrai que tout ça, ça aide aussi. Puis, le délire d'assumer aussi ce concept de montage sonore façon dj, façon turntablism. C'est à dire qu'en plus d'assumer ce choix on l'a poussé jusqu'au bout. C'était une grande différence puisqu'il n'y avait pas grand monde qui le faisait au final.
Faya Braz : On avait vraiment un univers, un concept peut être aussi une espèce de "French Touch". Tout le monde était surexcité, au contraire nous sommes arrivés très posés et ultra concentrés. Un autre point principal c'est qu...
MicFlow : Qu'on a payé le jury !
Faya Braz : Non c'est surtout que dans les 14 groupes présents, seuls 3 étaient professionnels. Dont nous qui étions déjà dans une dynamique professionnelle, avec des concerts depuis deux ans par exemple. Donc au niveau de la scène on était quand même bien préparé.
Boby : Du coup, le beatbox est votre activité principale ?
MicFlow : Oui, ça et la boucherie !
Boby : Sérieux !?
MicFlow : Non, c'pas vrai.
Faya Braz : Moi je travaille à côté, je suis boucher.
Boby : Ah, il y a donc bien un boucher...
Mr Lips : Non non ca n'est pas vrai !
Faya Braz : Oui, je fais plus dans la création de mobilier et d'agencement.
Mr Lips : Moi je fais des cours de calvas en maison de retraite, ça paye bien ! Y a du monde !
Boby : Sans transition, sur un live la part d'improvisation est grande ?
Faya Braz : ZERO ! Absolument pas. Il n'y en a pas
Mr Lips : Elle n'existe que dans les solos et à la limite dans la manière d'aborder le rapport avec le public.
Faya Braz : En rappel il peut y avoir un peu d'impro, des choses que l'on s'autorise comme une variante en scratch. Mais c'est tellement rare... Notre concept et le nom Under Kontrol l'explique c'est que tout est sous contrôle tant dans les sons relatifs au beatbox que dans le temps. Dans notre optique de faire une production turntablism nous sommes obligés d'être ultra carré.
Mr Lips : Ce n'est pas pour autant que l'exécution est pauvre, au contraire même. Au final le but c'est quand même de sortir quelque chose de pro.
Faya Braz : Puis on n'est pas seulement 4 beatboxers. C'est une équipe de 7 personnes (manageur, éclairagiste et ingé son). Ces personnes qui nous suivent, sont là à nos répétitions, à nos résidences, ils ont le show dans la tête et sont donc aussi calés que nous sur ce même show. On est obligé de se tenir un minimum au plan pour que les ligths et le son soient en accord avec le show.
Boby : Justement vous parliez de répétitions. A l'inverse d'un groupe traditionnel où il est peut être plus facile de quantifier le temps de travail pour un morceau. Combien vous faut il de temps en moyenne pour une production ?
Faya Braz : Ca dépend surtout des morceaux. Par exemple on a des titres qui durent 1 minute 30, donc assez courts et des morceaux qui vont jusqu'à 3 minutes, je pense que l'on a pu passer plus de temps sur certaines séquences d'1min30 que de 3 min.
Mr Lips : Même des fois des breaks ont pu nous prendre 2h30 sur 3 heures de composition.
Faya Braz : J'ai des souvenirs où on est posé entrain d'écrire des temps. On est vachement proche des Mathématique.
Boby : Chronomètre et tout ?
Mr Lips : Les championnats du monde c'est le chronomètre ! Le show est orchestré pour que lorsqu'on vienne te faire 5... 4... 3... 2... 1... Quand le mec tombe le 0 il faut que tu aies fini ton set.
Faya Braz : Les championnats de France ça fait mal ! Bruno il arrive et il fait :
Boby : Il y a aussi un album en préparation je crois...
Mr Lips : En gros on estime que c'est le premier album 100% beatbox qui n'a jamais été crée. Il y a de grosses influences de Rahzel par exemple mais là sans aucun effet. Nous avons décidé de prendre le concept que l'on a en live et de le mettre sur cd et d'assumer le beatbox à 100%
Boby : Oui, un album bio, sans colorant ni conservateur.
Mr Lips : Exactement, c'est sans colorant ni conservateur mais avec le bon gout des légumes quoi !
Boby : Vous n'appréhendez pas le fait que l'énergie développée en live soit minimisée sur album ?
Mr Lips : T'as tout compris. C'est l'un des enjeux principaux de la mise en cd.
Faya Braz : Le beatBox c'est un art 50% musique 50 % scénique...
Boby : C'est vrai qu'en live vous utilisez souvent votre corps et notamment vos mains...
Mr Lips : Oui j'ai ramené ça. Enfin c'est mon concept après on peut ou pas le partager mais pour moi le beatbox c'est avant tout une illusion. C'est le principe d'associer un visuel à un son pour que dans la tête de celui qui écoute la confusion soit totale. Et sur l'album en fait tu t'autorises des illusions sonores qui vont te permettre de recréer cette magie. C'était un pari plutôt difficile mais on a utilisé des techniques d'enregistrement qui nous ont permis d'atteindre ce résultat.
Boby : Sans featuring ?
Faya Braz : En effet mais surtout l'envie de ne pas tomber dans la facilité de se dire : "à on va mettre un fil de ouf et un octaver". Par exemple je te prends un album de Kila Kela, " Permanent Marker ", qui fait partie des personnes qui ont marqué le beatbox. Dans cet album tu as 3 phases de passages beatbox pur et tout le reste de l'album c'est du samplé sur pc. Il met le beatbox au service de la musique. Nous on est plus dans le délire de mettre la musique au service du beatbox.
Boby : Il sera prêt pour Bourges ?
MicFlow : Non, il y a une démo promo qui est prête pour bourges mais la sortie devrait être en fin septembre. A ce moment là en tout cas.
Irruption de Marine l'attachée de presse qui en plus d'être charmante veille au grain : Plus vers octobre ou novembre, cela reste à confirmer.
Tiko : Il était prévu pour le printemps mais on a pris plus de temps notamment parce que l'on a voulu pousser la technique d'enregistrement le plus loin possible. On a tenté des choses par conséquent il a fallu re prévoir le studio etc.
Boby : Puisque l'on parlait de Bourges et que vous avez été sélectionnés en tant que Découverte du Printemps de Bourges. Qu'est ce que cette date représente ?
Mr Lips : Pour moi ça rentre dans un processus. Avant Bourges il y a l'outil qu'est l'album (ndlr un 2 titres promotionnels) pour pouvoir démarcher, discuter, trouver des concerts mais aussi valider de ce que l'on sait faire ici en 2011. Bourges fait parti de ce processus là et c'est juste impeccable !
Faya Braz : C'est quand même LE festival qu'il faut faire lorsque l'on fait de la musique. C'est un point important dans le développement de la carrière groupe.
MicFlow : On estime que si on réussit bien la performance que l'on a à faire là bas. Le festival peut nous ouvrir pas mal de dates. On va bien se mettre en rayon.
Boby : Et mettre aussi le BeatBox en rayon il me semble. Under Kontrol plus que le plaisir de jouer, la volonté de faire découvrir la discipline ?
MicFlow: Ouais ! Il y a tout un travail autour de notre discipline. On est assez impliqué dans les cours, dans la transmission chacun de notre côté. Peut être un peu moins Mr Lips parce qu'il a autre activité professionnelle à côté.
Boby : La boucherie c'est ça hein !? *Fier de sa revanche rhétorique*
MicFlow : Oui, boucherie/charcuterie. Du coup il fait un super paté de tête.
Boby : Et la rosette ?
Mr Lips : Bah ouais, c'est une de mes spécialités !
MicFlow : Putain, je me suis fait avoir ! Je me suis perdu du coup. Pour en revenir à l'implication. On vit une aventure où on est entrain de crédibiliser notre art en l'emmenant sur les scènes de musiques actuelles. Clairement on travaille pour le BeatBox et la reconnaissance de sa valeur artistique.
Boby : Et donc, l'ampleur du BeatBox en France est de plus en plus croissante ?
Tiko : En France elle est en expansion. Après il faut regarder sur les pratiquants, le niveau...
Mr Lips : En pratiquants il commence à y avoir pas mal de monde. Pour le niveau la France figure parmi les meilleurs pays beatboxers dans le monde. En fait le problème c'est au niveau de la médiatisation, sur ce plan il n'y a pas grand chose. Tu vois on est champion du monde de BeatBox quand on est rentré au pays on a dit qu'on était champion du monde de beatbox..
MicFlow : Et on nous a répondu "Ouais mais vous avez une actualité sinon ? ".
Under Kontrol : Ouhhhhhhhh RIRES
Mr Lips : Ca serait passé sur Trax, sur Groove ou dans tout un tas de magazines spécialisés qui peuvent relayer ce genre d'informations de suite tu n'as pas le même engouement pour une réussite pareille. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Souvent on s'amuse à dire que si l'on avait été champion du monde de lancé de canettes ca revenait au même !
MicFlow : Puis nous entant qu'artistes nous ne pouvions pas nous occuper de tout ça. D'aller chercher...
Mr Lips : Chercher la médiatisation. Maintenant par la crédibilisation de ce que l'on fait c'est à dire la reconnaissance entant que pratique musicale, art ou encore instrument fera peut être que dans 5 ans il y aura des articles, des reportages sur la prochaine coupe du monde d'human beatbox.
Faya Braz : Surtout que nous travaillons depuis longtemps à amener le beatbox sur le devant de la scène, à essayer de montrer notre point de vue de la chose. Mais c'est vrai qu'en France au niveau de la médiatisation pour reprendre une expression de MicFlow on a toujours été appelé du mauvais côté. En tant qu'interlude man etc.. Nous avons été contactés pour des émissions type " Incroyable Talent", "Nouvelle Star" des trucs comme ça.
Mr Lips : En fait ils t'appellent parce qu'à la base tu as un truc à proposer mais au final quand tu arrives ils te disent : " Il faudrait que vous me fassiez ça ça ça et ça".
Faya Braz : Puis en France ça n'a pas la même connotation. Par exemple on a un pote beatboxer qui est franco-libanais il vient de faire Arab got Talent. Résultat il n'arrête pas de tourner, il a tout défoncé !
MicFlow : Ils (les participants) reprennent des trucs connus donc bon...
Faya Braz : Il y a aussi le fait qu'en France avec le nombre de beatboxers, c'est pas moins magique mais plus rentré dans la tête des spectateurs à l'inverse d'endroit où il est encore plus sous médiatisé qu'ici.
Mr Lips : Après il faut choisir. Tu as une ultra surexposition qui va te donner une étiquette, chose contre laquelle on se bat un peu. Tu vas toucher plein de gens et devenir la référence tout le monde va te connaître de 0 à 85 ans mais en contre partie tu as une espérance de vie assez courte. Tout dépend ce que tu veux montrer. Dans le développement de carrière que nous avons ça peut être utile si tu es plus malin que leur système et que tu arrives à t'en servir à ton avantage comme Olivia Ruiz qui est un bel exemple. Elle n'a pas gagné mais aujourd'hui elle les a NI QUE quoi.. Ca c'est malin, il y a une stratégie derrière et ça devient vraiment intéressant. Maintenant si tu ne sers pas une stratégie ça ne sert à rien, tu es une chaire à saucisse... Ils vont te bouffer.
Boby : On y revient à la boucherie. La base de tout !
Faya Braz : (avec l'accent du midi entre Fernandel et le vendeur de poisson du vieux port) Le champ lexical de la boucherie !
MicFlow : T'y es une merguez !
Boby : Pour finir de tailler la bavette, il y a vachement de connivence entre le BeatBox et le Street Art. Par exemple Under Kontol et la PQ Family.
Under Kontrol : Ce sont les potes ! C'est le réseau dans lequel on évolue.
MicFlow : C'est marrant parce que justement il y a une petite anecdote avec Pq family. A force d'avoir porté partout le T shirt à leur effigie, le public nous a assimilé à ça. D'aille"urs certains pensent que c'est nous. Par exemple des philippins qui sont fan de nous se sont dessinés le logo de la PQ sur les mains. Il y a pas mal de délires du même genre.
Faya Braz : En fait, en championnat du monde la PQ, juste parce que ce sont des potes, nous ont fait des T Shirt avec nos noms. Ca a rajouté à la symbolique : On est passé dans les derniers et on a un peu essuyé la merde qui s'est produite avant.
Mr Lips : Ce qui est bien c'est surtout que chaque équipe qui est passée avant nous, nous a fait un truc style.
Faya Braz : "Good Luck Guys !"
Mr Lips : Dommage pour vous les gars. Tu sais un truc du genre. Surtout le groupe qui est passé avant nous quand il est sorti de scène.
Faya Braz : Ce à quoi on a tous pensé : (Avec le ton solennel d'un moine tibétain qui se pelle les couilles dans les hauteurs montagneuses de son pays
i>) Te Kass, tu n'as pas encore vu !
Merci à Marine, l'Atelier Juxtapoz et Under Kontrol !
Interview réalisée le 26 avril 2011 par boby
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