On Vend la Caravane - Interview
Alors cette fois c'est
Votre groupe existe depuis combien de temps ?
Stef : 1 an
Hervé : Depuis Avril 2006, mais, avec Stéphane(guitare solo), nous boeufions ensemble depuis déjà 5 ans. Julien c'est notre cri du cur !
Votre pedigree (anciens groupes, etc...) ?
Stef : Tuit'Band (collectif blues rock), les Ames sont (blues, soul, funk), 15 ans de guitare, et en tout presque trente ans de sique
Hervé : De formation classique (11ans de conservatoire en flûte-à-bec), le rock de l'adolescence m'a poussé à la guitare, puis au saxophone. En parallèle, je composais des chansons et me produisais seul sous le nom de "Hervé sans haine", ensuite saxophoniste (ténor) dans le groupe de blues-rock de Steph : "Tuit Band". Puis, plus récemment, j'ai co-fondé le groupe "Les Mèches Folles", deux ans de compos en musique festive et acoustique, beaucoup de rues, places et festivals "off" voire "out".
Déjà, Steph avait enregistré les solos de la démo (13 titres !) et a partagé une scène au Festival de Néoules (Var).
Avant de vous rencontrer, jouiez-vous dans d'autres groupes ?
Stef : oui, du blues rock
Hervé : À notre rencontre, "Les Mèches Folles" avaient splitté, je jouais de nouveau seul sous le nom de "Blah-Blah" (il m'arrive encore de jouer sous ce pseudo quelques sets plus intimistes)
Pourquoi ce nom ?
Stef : parce que banco, on vend la caravane!
Hervé : Un petit clin d'oeil humoristique. Un dialogue entre Tcheky Karyo et Valérie Lemercier dans le film de Les Nuls, "La Cité de La Peur". Re-regardez le !
Comment définissez vous votre style ?
Stef : c'est du rock from la caravane
Hervé : hum...grande question. Les guitares saturées, les voix font penser à du rock, les arrangements vont de la pompe manouche à la pop. Malgré cela, l'absence de batterie, percu' et autre boite à rythme ramène à une chanson française qui s'appuie sur les textes. Chanson rock, pop française ??? Disons "autre" sans être quelconque.
Revendiquez vous certaines influences ?
Stef : influences oui, on en a des tonnes et chaque membre vient d'origines musicales différentes, avec un passé différent, cultures et expériences différentes, on écoute tous énormément de musique, d'ailleurs, quand t'as pas de télé à la maison, tu mets de la musique.... par contre revendiquer, je n'aime pas trop ça...
Hervé : pour moi, l'histoire commence avec les VRP, Nonnes-Troppo. Mais je suis surtout influencé par mes écoutes du moment, de Radiohead à Vlad, en passant par les éternels Brel, Brassens, Gainsbourg et consorts.
Comment se passe la composition des morceaux ?
Stef : ben, on picolle un peu et... non, un propose un truc et les autres arrangent et bossent dessus jusqu'à ce que ça sonne, ça peut prendre un certain temps des fois, et d'autres fois c'est ok en trois minutes....
Hervé : Très bien, ça se passe très bien ☺. Franchement, c'est une démarche très spontanée. Je propose le "block" guitare/voix et on voit comment on a envie de les arranger ensemble. La scène permet aussi de savoir si la sauce a pris sur telle ou telle chanson, c'est le meilleur test.
Comment votre musique a évolué au fil du temps ?
Stef : bien! C'est justement ça: le temps apporte le recul nécessaire à la création et à la maturité des morceaux...
Hervé : Même si je reste un nostalgique de l'éternel duo voix/guitare acoustique, les sonorités rock, voire punk m'ont toujours attiré. D'où les guitares saturées d'OVLC. Mes dernières compos sonnent très pop/rock.
Qu'est ce qui vous pousse à faire de la musique ?
Stef : ça c'est "la" question, je n'ai pas la réponse!
Hervé : aucune idée. Rien ne m'y pousse, mais toute ma vie tourne autour de ça. Magie et mystère !!!
De quoi parlent les chansons ?
Stef : de tout ce qui nous touche, des gens, de ce qui nous fait réagir autour de nous.
Hervé : De moi, de vous. Les rapports que les humains ont entre eux. La mort (ça me fascine), l'a(A)mour, le sexe, l'ivresse. Les tabous, ces gros vieux monstres poussiéreux qui nous ont modelés depuis trop longtemps. En gros, j'expose les questions que je me pose (ou pas d'ailleurs), soit par des fictions, soit par du vécu.
Vous pouvez nous parler de votre Cabaret Bordel Line ?
Hervé : Une belle rencontre (encore !) entre une plasticienne (Aurélie D.), deux compositeurs (Vlad et Blah-Blah), un comédien, écrivain, metteur en scène, manager, etc...(RémiFrançoisRené) et un pianiste/contrebassiste (Julien, OVLC). On a pris le cabaret comme situation théâtrale pour présenter le premier concours d'endurance de chanson française ! Deux auteurs compositeurs sont mis en compétition par un présentateur despotique et son équipe (dans l'ordre : Alcide Logorhique, Le Marquis pianiste et La Femme Inutile). Malgré le titre, c'est du théâtre, disons... ..musical.
Comment gérez vous le groupe par rapport à vos métiers ? Quel est votre statut actuel ? Vivez vous de votre musique ?
Stef : le tout c'est de s'organiser des plages de temps..on n'en vit pas encore
Hervé : Malgré la priorité que je donne au développement du groupe et de ma "carrière musicale" et après 5 ans de plein temps au service de ma musique, je pense me tourner vers des petits boulots pour éviter de me mettre en danger matériellement. Je prends ça comme une garantie pour continuer cette aventure. Pour jouer et faire partager mes créations, la règle no1 c'est de rester en vie !
Essayez/espérez vous un jour vivre financièrement de On Vend la Caravane ?
Stef : yes
Hervé : oui/oui
Que pensez vous du problème du statut intermittent ?
Stef : en une phrase comme ça... l'Etat voudrait salarier tout le monde, mais on sait bien que ce n'est pas possible...
Hervé : n'étant pas moi-même intermittent : JOKER...... continuons à gueuler quand nous ne sommes pas satisfaits. Intermittent ou pas.
Quelles sont les valeurs du groupe ?
Stef : pas de valeurs, surtout pas...
Hervé : JOKER
Cela a-t-il été facile de sortir votre démo ?
Hervé : Non. Mais elle est là, c'est l'essentiel.
Stef : ben non, pas de tune, pas de démo, on a dû emprunter à Jabba the hutt et on devra lui laisser notre droïde sinon, il nous poursuivra jusqu'au bout de la galaxie, enfin bon, c'est pas facile tous les jours...
Un mot sur votre label ?
Hervé : Pas de Label, ouvert à toutes propositions.
Les projets ?
Stef : continuer la démo pour en faire un album, enregistrer, bien secouer, masteriser, presser fort et voilà, on espère pour début 2007... que la force soit avec nous!
Hervé : il faudra faire un bilan après l'été 2007, ensuite quelques idées pour la rentrée, mais... .chut !
Vous tournez beaucoup en dehors de Marseille ?
Hervé : pas pour l'instant. Un concert le 2 décembre au CREP des Lices à Toulon, des pistes sur Paris, Nantes. Work in progress.
Stef : oui, ça commence... il faut se faire connaître, se faire écouter, rencontrer du monde et petit à petit....
Dans les groupes que vous avez croisés sur la route, qui vous a le plus marqués
Hervé : au festival de Néoules de cette année : Balkan Beat Box. Des new-yorkais impressionnants !!
Que représente la scène pour vous ?
Stef : un grand bol d'air pour l'esprit
Hervé : au-delà du mode d'expression, c'est quelque part entre la maladie et le médicament. Un endroit où l'on peut voir le soleil se lever et se coucher en même temps.
Si quelque chose était à refaire ou changer ?
Hervé : j'arrêterais le camion qui a tué Coluche
Stef : mes cheveux...
Votre meilleur souvenir de concert (sur scène ou/et dans le public) ?
Stef : daki Ling, pour le festival du sommeil, pardon, du soleil... ambiance pipe show d'Amsterdam, on jouait derrière la vitrine, sous une lumière rose... et les gens passaient dans la rue...
Hervé : Balkan Beat Box, vraiment impressionnant !!! Sur scène, je suis au bord des larmes et de la crise d'angoisse à chaque fois. Dur de faire le tri.
Avec qui pourriez-vous imaginer/aimeriez-vous faire un duo ?
Stef : imaginer avec Vlad, aimer faire, avec les beasty boys ou Katerine...
Hervé : avec Vlad, Arthur H
Qui admirez vous le plus comme artiste (musical ou pas) ?
Stef : les artistes qui se battent tous les jours pour survivre contre vents et marrées, qui n'ont pas peur de s'impliquer, et de jouer gratos devant 10 pelés...ceux-là sont admirables car rien n'ébranle leur moral et leur détermination.
Hervé : JOKER
Dans les disques que vous avez récemment achetés lequel vous a le stef: plus plu et lequel vous a le plus déçu ?
Stef : qui achète des disques aujourd'hui ? le plus plu, jahcoozi, le moins Anaïs live (désolé !)
Hervé : "J'emprunte" plus que j'achète. Nosfell passe en boucle sur mon poste et je HAIS la musique (?) et les textes (?) de ce groupe marseillais que sont les Jasiris, à en devenir jasivore.
Vous écoutez quoi en ce moment ?
Hervé : Nosfell, Vlad, la BO de ghost in the shell, Radiohead.
Stef : les web radios
Quelle est votre pratique d'Internet par rapport aux groupe ?
Stef : connecté H24, pour suivre les critiques ou communiquer entre nous, se passer des nouvelles... et télécharger bien sûr !
Hervé : https://www.myspace.com/onvendlacaravane
Votre position sur le téléchargement ?
Hervé : On nous met des outils à disposition, normal de s'en servir.
Stef : on est en free download sur myspace... tu la vois bien, la position
Si vous deviez décrire Marseille, qu'en diriez-vous ?
Stef : un paradoxe à elle toute seule
Hervé : un port, vieux et plein de principes.
Une initiative dans la région que vous aimeriez mettre en avant ?
Stef : des résidences pour les ptits groupes, des salles de répète
Hervé : le Pôle Info Musique, rue Consolat, les invisibles de nos carrières.
Pensez-vous qu'il soit possible de se faire connaître hors de Marseille ?
Stef : et comment, qu'on le pense!
Un plus grand dynamisme de la scène musicale du Nord, mythe ou réalité
Stef : réalité: un plus grand dynamisme dans le sud, ça serait le rêve! Le nord c'est toujours mieux porté ..question de climat peut être...quand il fait moche ça donne aux gens un envie monstre d'aller voir des concerts...Ha Ha!
Quel regard portez-vous sur la scène chanson française locale ?
Stef : la scène chanson, ce sont 20 000 clones de Poum TchacK, Sanseverino, Benabar et Raphaël, je ne dis pas que la caravane n'en fait pas partie mais on essaye de faire autre chose...
Hervé : beaucoup de monde (et du beau !), pas beaucoup d'occasions de mettre ce potentiel en avant.
Pour finir, pouvez-vous nous citer 10 groupes de la région (en précisant leur style ?)
Stef : oui mais quel intérêt?
Hervé : Vlad (chanson), Leute (chanson), Des belles et des clochards (chanson), David Lafore (chanson), Les grosses papilles (chanson), Coït Electrik Nymphotik (chanson punk), Alex (chanson), Neurotic Swingers (rock punk), Hatepinks (rock punk).
Si les On vend la caravane étaient :
Stef :
un animal : un chameau, têtu et cracheur...
une couleur: vert kaki, engagez-vous
un plat : chili con piment, mais pas trop
un livre : pas le temps de lire
un film : un vieux Sergio Leone, où, les personnages ont des destins compliqués et pour obtenir ce qu'ils veulent il faut toujours ferrailler aux six coups!
Hervé :
un animal : un fennec
une couleur : blanc crème style caravane
un plat : gigot de vieux
un livre : une BD : Lagaffe nous gâte
un film : Starship Troopers
Pour nos lecteurs marseillais ou de la région :
- un conseil resto : Stef : règle numéro une... jamais de resto, petite bouffe entre amis, c'est beaucoup plus convivial
Hervé : : les restos du cur
- Un conseil bar : Stef : pour le bar, un petit bateau avec un moteur, deux lignes de traîne derrière le bateau, pas trop vite deux ou trois nuds... cuisson à la poele avec du beurre et de la ciboulette et de l'ail, servir avec un petit Bandol rosé... bon appétit.
Hervé : tous et aucun
Le mot de la fin ?
Stef : on vend la caravane s'écoute plus que ne s'écrit ou ne se décrit... c'est donc l'invitation que nous vous lançons... prochainement dans votre ville...
Hervé : Caribou
Du son : : https://www.myspace.com/onvendlacaravane
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