A l'occasion de leur venue sur Marseille pour leur concert du 04 décembre à l'Espace Julien, il était important de ne pas rater l'opportunité d'interviewer les membres du combo Pleymo, en tournée depuis presqu'un an après la sortie de leur 2nd album Medicine Cake. J'espérais pour ma première interview une rencontre avec le groupe le jour du concert mais finallement ce sera un entretien téléphonique avec le fort sympathique Benoît alias Burns, le bassiste du groupe.
Mon manque d'expérience et le fait d'être au téléphone ne m'ont pas permis de restituer tel quel ses propos. Alors si par malheur en lisant cette interview, vous trouvez que se jeune homme se la raconte, c'est que je ne me suis pas gavé pour la retranscription car tout au long de notre conversation, il a fait preuve d'une grande humilité (à méditer pour les médisants)

Vous venez d'enchaîner 5 dates au Japon pour le Summer Sonic Festival, le Zenith de Paris la semaine dernière, des concerts en Belgique, en Allemagne, le Zenith encore, il y a quelques temps en première partie de Slipknot...Comment vous vivez ça vous de votre coté ?

Je pense pas qu'on puisse dors et déjà faire un bilan comme ça. Mais, c'est vrai qu'on est plutôt content de tout ça, c'est vraiment une super évolution. Nous, on vit ça à fond, on est comme des gosses. On fait plein de concerts un peu partout, en plus en général on est sold out. Et puis, on est parti au Japon... C'est cool...

Justement, après des dates comme ça, c'est pas frustrant de faire des p'tites salles...

Carrément pas. D'abord, on fait pas tant de grosses salles que ça. Et puis, on aime aussi bien les deux de toute façon. Dans les grandes salles, c'est clair que c'est plus impressionant car y'a plein de monde, t'as plus de place sur scène alors tu peux plus t'exprimer, tu peux développer des gros light show... Mais les p'tites salles, ça le fait aussi car t'as un répondant plus direct avec le public, c'est plus intime. Non, les deux sont très différents mais dans tous les cas, c'est le top !

Au sein du Team Nowhere, de qui vous vous sentez le plus proche ?

Musicalement, je dirais Enhancer c'est cash . Sinon, on s'entend bien avec Wunjo. Moi, j'adore leur coté punk, un peu barré. De toute façon, on s'entend avec tous les groupes du Nowhere mais si je dois vraiment te citer un nom. Ouais, humainement et musicalement j'dirais qu'on est plus proche d'Enhancer. On est parti en vacances ensemble... On a plus d'affinités.

Et ça aussi (le Nowhere) on en entend de plus en plus parler. Ca doit être tripant de se dire qu'on était au départ de tout ça ?

C'est vrai qu'avec Enhancer on était au départ du collectif et la structure évolue à fond en ce moment. Y'a de plus en plus de matos, la marque de fringue maintenant, même si ça, c'est plus le coté communication. Le 14 décembre au Glaz'art à Paris, il y aura d'ailleurs une soirée Nowhere avec des concerts, un documentaire sur le collectif et puis tous les gars, qui se bougent le cul un peu partout en France dans les antennes locales du Nowhere, seront là.

Sinon, le 3ème album, c'est pour quand ?

Là, on finit la tournée et normalement à partir de janvier, on rentre dans une phase d'écriture. Si tout se passe bien, on espère le sortir en Septembre. Mais là, ça fait un an qu'on est en tournée et on commence à avoir vraiment besoin d'écrire. La pression n'arrète pas de monter, on a plein de trucs qui nous viennent et vivement qu'on enregistre tout ça !

Justement, comment vous fonctionner pour l'écriture des morceaux ?

Globalement, il y a une ligne directrice pour chaque morceau pour pas partir dans tous les sens. J'veux dire, quand tu fais du "lyrique", tu peux pas partir comme ça d'un coup sur du bourrin et vice versa. Mais sinon, il n'y a pas véritablement de règles car on est six individualités et c'est pas possible d'avoir des règles strictes.

Qu'est-ce t'écoutes en ce moment ?

Un tas de truc. Stan Getz & Astrud Gilberto, le dernier album des Boards of Canada , c'est de l'électro. Je kiffe à fond l'album de GlassJaw aussi.

Et en fait, ç'a été quoi ton parcours musical à toi ? Qu'est-ce qui t'as amené au néométal ?

Le tout premier groupe vraiment dur que j'ai écouté c'était Led Zep. Puis après, il y a eu Nirvana et surtout Rage against the machine qui m'a vraiment donné goût au métal. En plus, au même moment, j'ai découvert Primus et là, ça m'a mis une énorme claque et ça a tout déclenché. Parce que sa musique te dit que t'es complètement libre de faire ce que tu veux, il y a ce coté ludique qu'il est très important de garder quand on fait de la musique. D'ailleurs, avec mon groupe d'avant (ndlr :Milk), on faisait du Primus.

Dans le 1er album, il y a une référence à Korn et le son même de l'album rappelle parfois ce groupe. Qu'est-ce que tu penses de leur évolution ?

Moi je respecte totalement leur progression artistique. Bon le dernier album, c'est pas mon préféré mais pour moi ça reste les darons !

Et les autres groupes qui "suivent le leader" comme Taproot, Linkin Park ou Papa Roach ?

Dans tous ces groupes là, il y a quelquechose d'intéressant. Il y a une recherche dans les mélodies et la plupart d'entre eux arrachent tout sur scène. En plus, ils sont également proches de Deftones et avec Korn, c'est la base.

Qui as eu l'idée de cet album concept entre guillemets avec cette histoire de Dr Tank et son hôpital ultra glauque ?

Tout ça, c'est Marc (ndlr :le chanteur). C'est lui qui a fait les dessins et qui a écrit la nouvelle. Mais c'est pas vraiment un album concept car il n'y a qu'une chanson qui parle de ça (ndlr : Tank Club).

En parlant de Marc, la question à 2 balles, est-ce que t'as entendu parler de la rumeur qui courait après la sortie du 1er album comme quoi Pleymo c'était fini parce que Marc avait signé chez Walt Disney ?

Y'a toujours plein de rumeurs qui courent mais c'est vrai que celle-ci, on en a entendu parler. En fait, avant la sortie du 1er album, Marc a eu une proposition de la part de Disney mais il a refusé. Les choses ont été transformées par la suite comme d'hab.

Une question plus générale, brièvement que penses-tu des lois Sarkozy ?

...rires... j'ai pas suivi de trop près mais de manière générale, je suis pas du tout fan des politiques repressives. Je pense qu'il ne va faire que masquer les problèmes et que ce serait mieux de mettre l'accent sur la prévention, l'éducation et le coté humain...

Eths fait votre 1ère partie mercredi à l'Espace Julien. Que penses-tu du label Coriace ?

On kiffe grave Tripod, moi j'aime beaucoup la démarche. D'ailleurs, je suis déçu de ne pas pouvoir jouer avec eux car on l'a déjà fait et c'était excellent. A part ça, je ne connais pas vraiment les autres groupes du label marseillais.

Dernière question : Tu connais ConcertAndCo ?

Non justement, je ne connaissais pas mais maintenant que tu m'en parles...

Merci à Benoît et pardon pour la retranscription légèrement hasardeuse.
Merci aussi à Attouia de l'Espace Julien et à Vincent de Epic sans qui cette interview n'aurait pas été possible.

illustrations à suivre

 Interview réalisée le 03 décembre 2002 par Ed dazuntski