La Position du Tireur Couché (interview)
"Je t'aime... Moi non plus ?"
Beaucoup de groupes provoquent des réactions tièdes voire indifférentes... La Position du Tireur Couché ne fait définitivement pas partie de cette catégorie là ; on les adore ou on les déteste, les critiques sont dithyrambiques ou exécrables : on ne peut pas les aimer moyennement !
Malgré leur nom à consonance militaire, les cinq membres de La Position du Tireur Couché ne sont pas belliqueux et pratiquent une pop française légère, décalée et drôle. Après avoir fait leurs preuves sur la scène des découvertes du Printemps de Bourges 2002, ils viennent de sortir un mini album particulièrement réussi.
Nous avions rencontré Gaël Jonard (batterie/claviers) et Frédéric Pradelle (chant/guitare) avant leur passage à Bourges autour de quelques verres d'une boisson anisée, de cacahouètes et de saucisses apéritif. Seuls les Ferrero manquaient à l'appel pour pouvoir postuler au titre de "réception réussie chez l'ambassadeur".
Pour commencer, d'où vient le nom du groupe ? Qui a eu cette idée géniale ?
Fred : "En fait, ça remonte à loin. Il provient d'un polar que j'ai lu : La position du tireur couché de Jean-Patrick Manchette. Nous n'avons pas cherché bien loin !
Bien que vous soyez mieux habillés (surtout Fred et ses inénarrables costards) et moins grossiers (pas de "écoutez moi tous, bande de cons" dans vos chansons !) que les petits lapins nantais, vos détracteurs pensent que votre musique ressemble beaucoup aux Little Rabbits. Quel est votre avis sur la question ?
Fred : C'est plutôt un compliment ! Il y a une certaine dérision qu'on retrouve dans les deux groupes. De plus, ils sont maintenant dans un trip sixties américain qui nous plaît assez. La ressemblance n'est toutefois pas volontaire...
Gaël : Je suis très fan de ce groupe, surtout du dernier album un peu "Nouvelle Vague" avec les duos avec des femmes américaines. J'aime bien le côté Gainsbourg, le côté misogyne "pour de faux".
Comment s'est passée l'intégration de Gaëlle au chant ?
Gaël : On voulait une voix féminine depuis longtemps. Il se trouve qu'une personne qu'on connaissait imitait bien la voix de Brigitte Bardot, donc...
Quels sont les artistes dont vous êtes fans ?
Fred : Le bassiste, Fredéric Gilbert, et moi, écoutons beaucoup de musique des années 60. Je suis très fan du Velvet Underground. Les guitares rythmiques de Wedding Present m'ont également marqué. Chez les Français, j'apprécie Gainsbourg, Bardot, Françoise Hardy. Brian Wilson des Beach Boys et les productions de Phil Spector nous impressionnent ! Dans le rock américain, on craque pour Sebadoh et Pavement...
Gaël : Moi, j'écoute ce qui sort actuellement en pop. J'ai commencé par Sonic Youth et les Pixies.
Ce qui énerve aussi certaines personnes, c'est votre coté kitsch. Vous assumez ou pas ?
Gaël : Ah bon, c'est un reproche ?
Fred : On assume, même si on pourrait faire beaucoup plus : on est plutôt sobres ! Notre musique ne me semble pas particulièrement kitsch...
Dans la bio, je lis : "1999, nous devenons objectivement le groupe le plus intéressant de Clermont-Ferrand ! Fanfarons ?
Fred : C'est de l'humour ! On devait écrire la bio pour les sélections du Printemps de Bourges, on ne savait pas quoi mettre.
Gaël : On n'a pas très confiance en nous, il faut bien qu'on se motive un peu...
Vous sentez-vous intégrés au milieu musical clermontois ?
Gaël : Sur Clermont, il n'y a pas trop de groupes pop, c'est surtout hardcore ou rock festif. Nous sommes un peu à part. Pas mal de gens nous détestent.
Fred a déclaré de manière tonitruante que le groupe préférait enregistrer que jouer sur scène. Je vous rappelle que vous êtes "Découvertes Talents Scènes" pour Bourges ! Alors, sabotage ?
Fred : Non ! On se sent plus à l'aise quand on enregistre que sur scène. Nous sommes meilleurs aussi ! Comme on tourne peu, nous ne sommes pas vrfaiment prêts. Pour remédier à nos problèmes scéniques, nous travaillons assidûment la mise en place de nos morceaux.
Qu'attendez-vous de votre passage au Printemps de Bourges ? Etes-vous contents de jouer là-bas ?
Fred : On prend les choses comme elles viennent, on en attend que du bien. C'est une bonne occasion de nous faire connaître.
Vous travaillez tous dans le groupe, êtes-vous prêts à tout lâcher si une bonne opportunité se présente ?
Fred : On y réfléchira, si ça se présente. Mais pas avant... Nous travaillons, mais la musique nous passionne, nous ne faisons pas ça comme un hobby : on y pense tout le temps.
Gaël : C'est sérieux pour nous, on fait de la musique pour la diffuser. Le problème, c'est qu'on ne connaît personne, on ne sait pas comment ça marche.
Vous horripilez les musiciens virtuoses, les fans d'Eddie Van Halen, de Dire Straits, de Toto. Avez vous un message à faire passer aux amateurs de hi-fi ?
Gaël : On n'a pas grand chose à leur dire. Les critiques négatives font partie du jeu, c'est la vie, on ne peut pas plaire à tout le monde. Nous exaspérons certaines personnes à cause de nos solos de claviers avec un doigt, c'est comme ça...
Qui fait quoi dans le groupe ?
Fred : J'écris les textes, j'amène la mélodie et la structure de base du morceau. Puis, chacun apporte sa touche personnelle lors de l'enregistrement.
Tu pourrais parler de politique dans les textes ou ça te dérange ?
Fred : Je ne m'en sens pas capable, j'ai des idées mais il est très dur de les exprimer dans des chansons sans être lourdingue. Je préfère m'abstenir !
Votre photo en footballeurs est très drôle. Suivez-vous le foot ?
Fred : Non, ça ne nous intéresse pas du tout.
Gaël : Si tu veux, je peux te faire un pronostic pour la coupe du monde 1978 !
Ah, l'Argentine... Terminons par une question cruciale : quel est pour vous le meilleur footballeur toutes époques confondues ? Pelé, Maradona, Platini ou ... Rocheteau ?
Gaël : Indéniablement, Dominique Rocheteau, ses maillots et ses shorts moulants !"
Le premier disque éponyme de La Position du Tireur Couché est désormais disponible, ne boudez pas votre plaisir : ces sept titres permettent de voyager des plages de Berk à Acapulco en compagnie de Steve Austin et de Norman Bates ! Aucun tour operator ne peut vous promettre ça...
A lire également, la chronique de l'album de La Position Du Tireur Couché, des comptes rendus des concerts de LPDTC depuis 2001 et enfin un portrait du groupe en 20 chansons réalisé en 2005.
Sites Internet : www.laposition.tk, www.naive.fr.
(Photo Flore-Anne Roth)
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