Accueil
Chronique de concert Sabo (interview pour la sortie de 8 saisons à l'ombre)
Samedi 2 novembre 2024 : 6969 concerts, 27217 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Sabo (interview pour la sortie de 8 saisons à l'ombre)
Si j'ai commencé à donne mon avis sur ce que je découvrais sur scène et sur disque aux gens autour de moi c'est à cause de 3 personnes : Cyril, Armand et Virginie a l'époque de Sloy. Depuis je suis resté en contact avec eux et ai suivi de près tout ce qu'ils faisaient. Si Cyril a fait de nombreuses choses dans le domaine musical : Theo Hakola, Bertrand Betsch, Scrape, Versari, Fruitkey, et dernièrement Zone Libre, ... Armand et Virginie ne donnaient plus trop de signes de vie (musicalement) si ce n'est a travers quelques demos répondant au doux noms de SEXY BOSSA SOUNDS puis Morceaux Choisis Mai 2005/janvier 2006 ... Depuis leur rencontre avec Remi puis le label RuminanCe ces démos se sont enfin transformées en un véritable premier album (sorti il y a quelques jours). Pour fêter ca je leur ai envoyé quelques questions, en attendant de les redécouvrir sur scène prochainement j'espère ...
Commençons par les présentations : Sabo c'est qui ?
Armand : SABO est un trio composé de Armand GONZALEZ / guitare acoustique - chant ; Virginie PEITAVI / basse -churs et Remi SABOUL / guitare électrique -clavier
Pourquoi ce nom ?
A : Au depart, SABO était un duo Virginie et Armand et nos premières compos étaient basées sur des rythmes lounges de Bossanova. Gotan Project avait choisi leur nom en inversant tango ; nous avons fait pareil ... depuis ce n'est plus vraiment de la Bossa mais le nom est resté.
Depuis la fin de Sloy et des Drive Blind, on a plus entendu parler de vous ... qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?
A : SLOY s'est arrêté en 2000 et je suis parti jouer avec Miossec pendant un an en tant que guitariste. Virginie et moi avons arrêté de composer pendant presque 3 ans mais pas de jouer ... . Nous avons pris le temps de vivre et de faire un enfant ... Puis l'envie est revenue naturellement ; nous avons recommencé à composer des morceaux tous les deux. C'était les débuts de SABO.
Rémi : Drive Blind s'est arrêté en 1996 et j'ai intégré peu de temps après le live du collectif montpelliérain "rinocerose" avec qui j'ai joué sur scène et en studio jusqu'en 2005. En parallèle pendant toutes ces années j'ai aussi participé à différents projets comme Natyot (live et studio), Psycho Lemon et Venus del Rocco (deux groupes toulousains de l'écurie Elp Records).
Vous venez tous les trois d'un rock plutôt énervé (en tout cas sur scène), là ca semble plus paisible, - après l'électricité, le calme des vagues ?
A : Les vagues n'ont rien de très calme !!! C'est bien de jouer une musique posée, basée sur l'émotion et la précision. Je ne dis pas que nous n'étions pas précis en faisant du rock, mais l'énergie masquait beaucoup d'imperfections. Au-delà de ca, nous avons toujours écouté des tas de musiques. Entre tous les trois, je crois que nous avons une très belle collection de disques, nous sommes des passionnés et depuis toujours. Quand tu vois la richesse et la création musicale, il nous est inconcevable de jouer qu'un style de musique dans sa vie. Explorer un nouveau style, une nouvelle direction, un nouveau jeu, une nouvelle façon de composer, se mettre en danger, douter ... c'est excitant !!!! C'est pour cela que SABO est né.
R : C'est vrai qu'on a tous les trois des gouts très éclectiques ! > La musique de Sabo est effectivement plus calme que ce qu'on a pu jouer par avant, mais j'y retrouve beaucoup de points communs avec des choses que j'entendais dans Sloy par exemple ! Sous le calme apparent des morceaux de Sabo, nous essayons de faire passer plein de sentiments et de tensions que tu peux retrouver dans notre passé ...
Autre grosse nouveauté, le chant en français ...
A : Oui, c'est venu naturellement, sans forcer .J'ai toujours écrit en anglais et là maintenant les mots viennent en français et restent en français .Encore une fois, c'est excitant !!!
R : Pendant un moment on a composé uniquement des instrumentaux (on a en d'ailleurs mis quelques uns sur l'album) et puis Armand a commencé progressivement à trouver des idées de textes et de chants en français. Tout ça s'est fait sans trop se poser de questions.
Il n'y a pas de batteur dans le groupe ? est ce un choix ou espérez vous agrandir ?
A : C'est un choix si on veut. Nous sommes réunis tous les trois et avons commencé à composer comme ça, 2 guitares, une basse; sans se poser de questions quant à l'arrivée éventuelle d'un batteur ou d'un percussionniste. Les nouveaux morceaux s'enchainaient très bien et nous sentions bien tous les trois comme ça .On s'est vite aperçu qu'une certaine forme de magie, une relation forte était en train de naitre. Du coup, le style s'est affiné, et est devenu plus précis. Je me rappelle d'un groupe qui s'appelait Morphine. Ils avaient une batterie, une basse avec 2 cordes et un saxo ; une obligation de composer avec ça ... SABO, c'est pareil !!!
Quant à s'agrandir ... pourquoi pas ... On n'est pas enfermé dans un schéma. Seule la musique compte.
R : Le fait de ne pas avoir de batterie dans le groupe est un bon défi et cela te pousse à trouver des formes rythmiques de guitare ou d'autres accompagnements qui vont jouer ce rôle ...On se prend au jeu et cela nous force à nous creuser la tête !!
Travaillez-vous à coté, ou avez-vous laissé tomber vos métiers respectifs pour vous relancer dedans à fond ?
A : Oui, Virginie et moi, nous travaillons à coté et si cela doit glisser doucement vers une activité à plein temps, cela se fera naturellement. Cela serait complètement inconscient par les temps qui courent de se relancer à fond ; le métier de musicien est devenu un métier très précaire ; le moyen et long terme n'existe plus pour 90% des musiciens.
R : J'ai la chance de pouvoir vivre de la musique en jouant dans un trio de jazz et aussi en donnant des cours de guitare.
Que pensez vous du statut d'intermittents ?
A : C'est un bon système, mais pour y avoir été, cela fini par te mettre une drôle de pression, pas toujours très saine ... c'est un peu la course aux cachets et c'est fatiguant au bout d'un moment.
R : c'est un système unique au monde qui me permet de pouvoir continuer à jouer de la musique depuis plus de 10 ans. Depuis toujours il est remis régulièrement en question et les dernières réformes ont bien durci la règle. Beaucoup de musiciens en sont exclus pour des questions de quantité de dates et cela ne profite pas forcément aux plus créatifs. La pression dont parle Armand je la connais bien aussi et ne suis pas le seul, mais quand tu choisis de faire de la musique ton métier, cela te procure tellement de plaisir que tu acceptes les contraintes liées à ce statut.
et puisqu'on part sur des généralités, la question du mp3 et des téléchargements ?
A : C'est une nouvelle évolution, il y avait le vinyle, puis la cassette et le CD, maintenant il y le mp3. Je trouve un peu triste de ne plus toucher un disque, de ne plus avoir de pochette. Je ne compte plus le nombre de disques que j'ai acheté parce que je trouvais la pochette bien. Le téléchargement est quelque chose de bien pour la diffusion de la musique, cela a permis à des artistes de faire beaucoup de monde en concert et de pas vendre beaucoup de disques et surtout de découvrir des choses qui ne sont plus ou pas distribuées en magasins. Finalement, il y a trois fois plus de concerts et festivals qu'il y a 10 ans. Le concert sera la plus grosse rémunération pour l'artiste et les maisons de disque font et feront encore plus la gueule. Cela fait des années qu'elles se gavent et que tout le monde leur dit que les disques sont trop chers. La France est encore en retard, les anglais consomment dix fois plus de musique que nous, et le téléchargement légale est très utilisé.
R : Depuis toujours je suis un boulimique de disques (vinyles et CD) mais je dois bien avouer que le format numérique n'est pas vraiment excitant !! J'aime bien avoir l'objet entre les mains, lire les notes de pochette, Ecouter un album en entier sans zapper etc.. La musique est en train de perdre son pouvoir de séduction et sa magie avec le mp3... Les gens ne pensent plus qu'à entasser des gigas de données sur des disques durs de poche. Maintenant tu bouffes de la musique ! Un vrai fast food ! Vite consommée, vite digérée ! vite oubliée ! Mais le vrai souci c'est que les jeunes qui arrivent derrière n'ont jamais acheté un disque, pour eux la norme c'est le téléchargement gratuit... Dur dur d'envisager le futur.
Revenons au disque ; Il y a eu pas mal d'ébauches de celui-ci ... à quel moment vous êtes vous dit, ca y est c'est bon la !
A : Tu te dis que c'est bon quand tu sens que tu vas pouvoir jouer et défendre des morceaux pendant au moins les cinq prochaines années. Cela ne s'explique pas, ca se ressent.
De quoi parlent les chansons ?
A : D'anecdotes de vie, de ressentis par rapport à des situations passées ou présentes. J'ai appris qu'il fallait mieux parler de ce que tu vivais ou ressentais personnellement que de t'embarquer dans des textes généralistes, bien écrits mais pas vécus .
Comment se passe la composition des morceaux ?
A: Il n'y a pas de règles ... c'est Rémi et moi qui composons ; un amène une idée et l'autre complète et inversement. D'autre fois, nous amenons des morceaux tout faits. Virginie ne compose pas mais son avis est très important à nos yeux car elle a souvent le recul que nous n'avons plus quand nous avons la tête dans nos compos.
R : Armand et moi sommes vraiment complémentaires dans le travail mélodique et harmonique des morceaux et on prend beaucoup de plaisir à échanger des idées et les compléter. Sur certains morceaux on a vraiment besoin l'un de l'autre et on pousse les morceaux dans le même sens, sans se parler, presque instinctivement... Virginie intervient beaucoup dans l'évolution de chaque morceau et elle a un rôle clé qui nous permet d'avancer. C'est une manière très excitante de composer.
Comment transposez vous ca sur scène ?
A : les personnes qui vont nous découvrir sur scène après avoir écouté notre disque ne seront pas du tout surpris car nos lives se rapprochent beaucoup du disque.
R : On essaye de garder beaucoup de liberté d'interprétation sur scène
Vous tournez beaucoup ?
A: Une tournée se prépare pour la rentrée 2007
De qui vous sentez vous proche dans l'esprit / le style ?
A : Actuellement, je me sens très proche du style d'Herman Dune. Je suis ravi ; enfin en France nous voyons apparaître des groupes comme ca, que cela continu. Pour l'esprit, je me sens proche de Dionysos.
Dans les groupes que vous avez croisés sur la route, qui vous a le plus marqué ?
A : Jesus Lizard
Votre meilleur souvenir de concert (sur scène ou dans le public) ?
A : En première partie de Shellac à Londres ... c'était quand je jouais avec Sloy ; je crois que ce soir là, nous étions le plus grand groupe du monde tellement nous avons été bons ... Le public était là pour Shellac, mais nous avions mis la barre très haute et Shellac ont pas mal ramé. Dans le public ... c'était en 84, mon grand frère m'emmena voir les Cure, j'étais vraiment un gosse mais ce fut tellement magique pour moi, que je crois que cela a du influencer le reste de ma vie.
Votre pire souvenir de concert (sur scène ou dans le public) ?
A : Première partie de Placebo au Bataclan ... un public de nazes sans aucune curiosité, c'est rare mais ca arrive !!
Avec qui pourriez vous imaginer / aimeriez vous faire un "duo" ou partager la scène ?>
A : Astrud Gilberto avec Walter Wanderley au clavier et Perez Prado aux
percus ... y'aurait Tom Waits qui regarderait le concert sur le coté de la scène en se disant qu'il a bien fait de venir !!!
Revendiquez vous certaines influences ?
A : La Rumba, le Mambo, la Bossanova, les musiques de films et l'Exoticamusic bien sur.
Qui admirez vous le plus comme artiste (musical ou pas) ?
A : Tom Waits ... car quand je vois l'inspiration qui l'a et l'âge qu'il a, il me rassure complètement dans mes doutes et cela me permet de croire que je pourrais prendre toujours du plaisir à chercher, explorer, essayer et prendre des risques durant ma vie de musicien.
Que pensez vous du retour du rock (dont vous semblez vous éloigner) ?
A : Le rock, comme tout style de musique a connu des haut et des bas, cela n'est jamais du à la période mais aux artistes. Au creux de la vagues du rock il n'y avait pas assez de bons groupes pour continuer à imposer le style .La musique electro était plus riche en création et du coup en artistes. Aujourd'hui l'electro est à bout de souffle car il n'y a plus grand chose d'excitant ... les nouveaux groupes de rock n'ont plus qu'à balancer leurs riffs et c'est à nouveau gagner pour eux. Une chose est sur, le retour de rock s'impose maintenant comme peut l'être le reggae, la soul ou le rap. C'est une histoire qui roule.
Vous écoutez quoi en ce moment ?
A : Le dernier Mogwai et la BO de "In the mood for love"
Que pensez vous de Myspace ?
Bon lieu d'échange, de promo et d'exposition gratuit ....
Qui des vous 3 le gère?
Tous
Acceptez vous n'importe qui comme "amis" ?
Presque
Avez-vous le temps de vous intéresser aux élections qui approchent ?
A : Oui je mis intéresse.
Nouvelle parenthèse Sloy ; Cela fait un moment que j'entends parler d'une compilation / live qui sortirait prochainement chez T-Rec, pouvez vous nous en dire plus ?
A : c'est Cyril (ndP : le batteur de Sloy) qui gère ce projet avec son label,
je peux pas dire plus.
Si SABO était :
... un animal : un cheval
... une couleur : noir et blanc
... un plat : une paella par jour de grand vent
... un film : le bon la brute et le truand
...un livre : surfer's journal
Si on passait dans votre région / ville, auriez vous:
- un conseil restau : buffalo grill, le samedi soir.
- un conseil bar : je finirais par te payer une bière chez moi parce que tu en aurais marre de chercher .
sorti le 23 avril 2007
Site internet : https://www.saboweb.com/
Myspace de Sabo : https://www.myspace.com/spaceofsabo
Site du label RuminanCe : https://ruminance.free.fr
Pour finir une petite vidéo de Sabo - Fatigue à Paris:
Photos prises sur leur myspace ... voir les credits la bas
Commençons par les présentations : Sabo c'est qui ?
Armand : SABO est un trio composé de Armand GONZALEZ / guitare acoustique - chant ; Virginie PEITAVI / basse -churs et Remi SABOUL / guitare électrique -clavier
Pourquoi ce nom ?
A : Au depart, SABO était un duo Virginie et Armand et nos premières compos étaient basées sur des rythmes lounges de Bossanova. Gotan Project avait choisi leur nom en inversant tango ; nous avons fait pareil ... depuis ce n'est plus vraiment de la Bossa mais le nom est resté.
Depuis la fin de Sloy et des Drive Blind, on a plus entendu parler de vous ... qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?
A : SLOY s'est arrêté en 2000 et je suis parti jouer avec Miossec pendant un an en tant que guitariste. Virginie et moi avons arrêté de composer pendant presque 3 ans mais pas de jouer ... . Nous avons pris le temps de vivre et de faire un enfant ... Puis l'envie est revenue naturellement ; nous avons recommencé à composer des morceaux tous les deux. C'était les débuts de SABO.
Rémi : Drive Blind s'est arrêté en 1996 et j'ai intégré peu de temps après le live du collectif montpelliérain "rinocerose" avec qui j'ai joué sur scène et en studio jusqu'en 2005. En parallèle pendant toutes ces années j'ai aussi participé à différents projets comme Natyot (live et studio), Psycho Lemon et Venus del Rocco (deux groupes toulousains de l'écurie Elp Records).
Vous venez tous les trois d'un rock plutôt énervé (en tout cas sur scène), là ca semble plus paisible, - après l'électricité, le calme des vagues ?
A : Les vagues n'ont rien de très calme !!! C'est bien de jouer une musique posée, basée sur l'émotion et la précision. Je ne dis pas que nous n'étions pas précis en faisant du rock, mais l'énergie masquait beaucoup d'imperfections. Au-delà de ca, nous avons toujours écouté des tas de musiques. Entre tous les trois, je crois que nous avons une très belle collection de disques, nous sommes des passionnés et depuis toujours. Quand tu vois la richesse et la création musicale, il nous est inconcevable de jouer qu'un style de musique dans sa vie. Explorer un nouveau style, une nouvelle direction, un nouveau jeu, une nouvelle façon de composer, se mettre en danger, douter ... c'est excitant !!!! C'est pour cela que SABO est né.
R : C'est vrai qu'on a tous les trois des gouts très éclectiques ! > La musique de Sabo est effectivement plus calme que ce qu'on a pu jouer par avant, mais j'y retrouve beaucoup de points communs avec des choses que j'entendais dans Sloy par exemple ! Sous le calme apparent des morceaux de Sabo, nous essayons de faire passer plein de sentiments et de tensions que tu peux retrouver dans notre passé ...
Autre grosse nouveauté, le chant en français ...
A : Oui, c'est venu naturellement, sans forcer .J'ai toujours écrit en anglais et là maintenant les mots viennent en français et restent en français .Encore une fois, c'est excitant !!!
R : Pendant un moment on a composé uniquement des instrumentaux (on a en d'ailleurs mis quelques uns sur l'album) et puis Armand a commencé progressivement à trouver des idées de textes et de chants en français. Tout ça s'est fait sans trop se poser de questions.
Il n'y a pas de batteur dans le groupe ? est ce un choix ou espérez vous agrandir ?
A : C'est un choix si on veut. Nous sommes réunis tous les trois et avons commencé à composer comme ça, 2 guitares, une basse; sans se poser de questions quant à l'arrivée éventuelle d'un batteur ou d'un percussionniste. Les nouveaux morceaux s'enchainaient très bien et nous sentions bien tous les trois comme ça .On s'est vite aperçu qu'une certaine forme de magie, une relation forte était en train de naitre. Du coup, le style s'est affiné, et est devenu plus précis. Je me rappelle d'un groupe qui s'appelait Morphine. Ils avaient une batterie, une basse avec 2 cordes et un saxo ; une obligation de composer avec ça ... SABO, c'est pareil !!!
Quant à s'agrandir ... pourquoi pas ... On n'est pas enfermé dans un schéma. Seule la musique compte.
R : Le fait de ne pas avoir de batterie dans le groupe est un bon défi et cela te pousse à trouver des formes rythmiques de guitare ou d'autres accompagnements qui vont jouer ce rôle ...On se prend au jeu et cela nous force à nous creuser la tête !!
Travaillez-vous à coté, ou avez-vous laissé tomber vos métiers respectifs pour vous relancer dedans à fond ?
A : Oui, Virginie et moi, nous travaillons à coté et si cela doit glisser doucement vers une activité à plein temps, cela se fera naturellement. Cela serait complètement inconscient par les temps qui courent de se relancer à fond ; le métier de musicien est devenu un métier très précaire ; le moyen et long terme n'existe plus pour 90% des musiciens.
R : J'ai la chance de pouvoir vivre de la musique en jouant dans un trio de jazz et aussi en donnant des cours de guitare.
Que pensez vous du statut d'intermittents ?
A : C'est un bon système, mais pour y avoir été, cela fini par te mettre une drôle de pression, pas toujours très saine ... c'est un peu la course aux cachets et c'est fatiguant au bout d'un moment.
R : c'est un système unique au monde qui me permet de pouvoir continuer à jouer de la musique depuis plus de 10 ans. Depuis toujours il est remis régulièrement en question et les dernières réformes ont bien durci la règle. Beaucoup de musiciens en sont exclus pour des questions de quantité de dates et cela ne profite pas forcément aux plus créatifs. La pression dont parle Armand je la connais bien aussi et ne suis pas le seul, mais quand tu choisis de faire de la musique ton métier, cela te procure tellement de plaisir que tu acceptes les contraintes liées à ce statut.
et puisqu'on part sur des généralités, la question du mp3 et des téléchargements ?
A : C'est une nouvelle évolution, il y avait le vinyle, puis la cassette et le CD, maintenant il y le mp3. Je trouve un peu triste de ne plus toucher un disque, de ne plus avoir de pochette. Je ne compte plus le nombre de disques que j'ai acheté parce que je trouvais la pochette bien. Le téléchargement est quelque chose de bien pour la diffusion de la musique, cela a permis à des artistes de faire beaucoup de monde en concert et de pas vendre beaucoup de disques et surtout de découvrir des choses qui ne sont plus ou pas distribuées en magasins. Finalement, il y a trois fois plus de concerts et festivals qu'il y a 10 ans. Le concert sera la plus grosse rémunération pour l'artiste et les maisons de disque font et feront encore plus la gueule. Cela fait des années qu'elles se gavent et que tout le monde leur dit que les disques sont trop chers. La France est encore en retard, les anglais consomment dix fois plus de musique que nous, et le téléchargement légale est très utilisé.
R : Depuis toujours je suis un boulimique de disques (vinyles et CD) mais je dois bien avouer que le format numérique n'est pas vraiment excitant !! J'aime bien avoir l'objet entre les mains, lire les notes de pochette, Ecouter un album en entier sans zapper etc.. La musique est en train de perdre son pouvoir de séduction et sa magie avec le mp3... Les gens ne pensent plus qu'à entasser des gigas de données sur des disques durs de poche. Maintenant tu bouffes de la musique ! Un vrai fast food ! Vite consommée, vite digérée ! vite oubliée ! Mais le vrai souci c'est que les jeunes qui arrivent derrière n'ont jamais acheté un disque, pour eux la norme c'est le téléchargement gratuit... Dur dur d'envisager le futur.
Revenons au disque ; Il y a eu pas mal d'ébauches de celui-ci ... à quel moment vous êtes vous dit, ca y est c'est bon la !
A : Tu te dis que c'est bon quand tu sens que tu vas pouvoir jouer et défendre des morceaux pendant au moins les cinq prochaines années. Cela ne s'explique pas, ca se ressent.
De quoi parlent les chansons ?
A : D'anecdotes de vie, de ressentis par rapport à des situations passées ou présentes. J'ai appris qu'il fallait mieux parler de ce que tu vivais ou ressentais personnellement que de t'embarquer dans des textes généralistes, bien écrits mais pas vécus .
Comment se passe la composition des morceaux ?
A: Il n'y a pas de règles ... c'est Rémi et moi qui composons ; un amène une idée et l'autre complète et inversement. D'autre fois, nous amenons des morceaux tout faits. Virginie ne compose pas mais son avis est très important à nos yeux car elle a souvent le recul que nous n'avons plus quand nous avons la tête dans nos compos.
R : Armand et moi sommes vraiment complémentaires dans le travail mélodique et harmonique des morceaux et on prend beaucoup de plaisir à échanger des idées et les compléter. Sur certains morceaux on a vraiment besoin l'un de l'autre et on pousse les morceaux dans le même sens, sans se parler, presque instinctivement... Virginie intervient beaucoup dans l'évolution de chaque morceau et elle a un rôle clé qui nous permet d'avancer. C'est une manière très excitante de composer.
Comment transposez vous ca sur scène ?
A : les personnes qui vont nous découvrir sur scène après avoir écouté notre disque ne seront pas du tout surpris car nos lives se rapprochent beaucoup du disque.
R : On essaye de garder beaucoup de liberté d'interprétation sur scène
Vous tournez beaucoup ?
A: Une tournée se prépare pour la rentrée 2007
De qui vous sentez vous proche dans l'esprit / le style ?
A : Actuellement, je me sens très proche du style d'Herman Dune. Je suis ravi ; enfin en France nous voyons apparaître des groupes comme ca, que cela continu. Pour l'esprit, je me sens proche de Dionysos.
Dans les groupes que vous avez croisés sur la route, qui vous a le plus marqué ?
A : Jesus Lizard
Votre meilleur souvenir de concert (sur scène ou dans le public) ?
A : En première partie de Shellac à Londres ... c'était quand je jouais avec Sloy ; je crois que ce soir là, nous étions le plus grand groupe du monde tellement nous avons été bons ... Le public était là pour Shellac, mais nous avions mis la barre très haute et Shellac ont pas mal ramé. Dans le public ... c'était en 84, mon grand frère m'emmena voir les Cure, j'étais vraiment un gosse mais ce fut tellement magique pour moi, que je crois que cela a du influencer le reste de ma vie.
Votre pire souvenir de concert (sur scène ou dans le public) ?
A : Première partie de Placebo au Bataclan ... un public de nazes sans aucune curiosité, c'est rare mais ca arrive !!
Avec qui pourriez vous imaginer / aimeriez vous faire un "duo" ou partager la scène ?>
A : Astrud Gilberto avec Walter Wanderley au clavier et Perez Prado aux
percus ... y'aurait Tom Waits qui regarderait le concert sur le coté de la scène en se disant qu'il a bien fait de venir !!!
Revendiquez vous certaines influences ?
A : La Rumba, le Mambo, la Bossanova, les musiques de films et l'Exoticamusic bien sur.
Qui admirez vous le plus comme artiste (musical ou pas) ?
A : Tom Waits ... car quand je vois l'inspiration qui l'a et l'âge qu'il a, il me rassure complètement dans mes doutes et cela me permet de croire que je pourrais prendre toujours du plaisir à chercher, explorer, essayer et prendre des risques durant ma vie de musicien.
Que pensez vous du retour du rock (dont vous semblez vous éloigner) ?
A : Le rock, comme tout style de musique a connu des haut et des bas, cela n'est jamais du à la période mais aux artistes. Au creux de la vagues du rock il n'y avait pas assez de bons groupes pour continuer à imposer le style .La musique electro était plus riche en création et du coup en artistes. Aujourd'hui l'electro est à bout de souffle car il n'y a plus grand chose d'excitant ... les nouveaux groupes de rock n'ont plus qu'à balancer leurs riffs et c'est à nouveau gagner pour eux. Une chose est sur, le retour de rock s'impose maintenant comme peut l'être le reggae, la soul ou le rap. C'est une histoire qui roule.
Vous écoutez quoi en ce moment ?
A : Le dernier Mogwai et la BO de "In the mood for love"
Que pensez vous de Myspace ?
Bon lieu d'échange, de promo et d'exposition gratuit ....
Qui des vous 3 le gère?
Tous
Acceptez vous n'importe qui comme "amis" ?
Presque
Avez-vous le temps de vous intéresser aux élections qui approchent ?
A : Oui je mis intéresse.
Nouvelle parenthèse Sloy ; Cela fait un moment que j'entends parler d'une compilation / live qui sortirait prochainement chez T-Rec, pouvez vous nous en dire plus ?
A : c'est Cyril (ndP : le batteur de Sloy) qui gère ce projet avec son label,
je peux pas dire plus.
Si SABO était :
... un animal : un cheval
... une couleur : noir et blanc
... un plat : une paella par jour de grand vent
... un film : le bon la brute et le truand
...un livre : surfer's journal
Si on passait dans votre région / ville, auriez vous:
- un conseil restau : buffalo grill, le samedi soir.
- un conseil bar : je finirais par te payer une bière chez moi parce que tu en aurais marre de chercher .
sorti le 23 avril 2007
Site internet : https://www.saboweb.com/
Myspace de Sabo : https://www.myspace.com/spaceofsabo
Site du label RuminanCe : https://ruminance.free.fr
Pour finir une petite vidéo de Sabo - Fatigue à Paris:
Photos prises sur leur myspace ... voir les credits la bas
Interview réalisée le 29 avril 2007 par Pirlouiiiit
Envoyer un message à Pirlouiiiit
Voir toutes les interviews et critiques de concerts rédigées par Pirlouiiiit