Soma : Cela fait longtemps que l'on croise ce jeune groupe istréens sur les scènes du coin. Reperés il y 5 ans par le tremplin des lycées Class'Rock, le groupe poursuit son chemin jalloné de premières parties prestigieuses, et de tremplins (ils viennent de remporter la finale Sud du tremplin Emergenza) qui les conduit espérons le vers une professionnalisation à laquelle ils aspirent tous. Depuis l' interview qu'ils avaient donnée à notre correspondant istréen Ed Dazuntski il y a maintenant 2 ans, les choses ont beaucoup evolué (avec notamment la sortie d'un album et la préparation du suivant). Rencontre avec Lionnel chanteur-guitariste du groupe pour un petit point sur la situation ...



Soma existe depuis assez longtemps il me semble ... un petit retour sur l'histoire du groupe ?

Le groupe s'est réellement fondé en 2000, après avoir changé les membres du groupe. Nous nous connaissons tous du lycée et avons fait nos premiers pas avec l'aide du Class' Rock. Grâce à l'enregistrement du 1er maxi in the pincess' arms, nous avons pu établir des premiers contacts avec des salles de concerts. En 2002, nous avons enregistré notre premier album en sourdine, beaucoup plus travaillé, finalisé, ce qui nous a permis de rentrer dans le milieu de la musique de façon plus professionnelle.

Le nom, un homage aux Smashing Pumpkins ?

Effectivement ! A l'époque elle était une de nos chansons cultes, elle résume bien tout ce que nous aimons dans le rock : un mélange subtil d'harmonies mélancoliques et de tourbillons de guitare ravageuses...

Soma c'est qui ?

Buzac lionnel : guitares, chant
Claret sebastien : guitars, chœurs
Bitoun Thomas : batterie, chœurs et pad
Fenouil Thomas : basse
Velez jean fi : clavier sample

Vivez-vous de votre musique ?

Je suis le seul à en vivre pour l'instant parce que j'ai plusieurs projets, et que j'enseigne la guitare en école, ce qui me permet d'avoir le statut d'intermittent du spectacle (ou ce qu'il en reste....)



Comment décririez-vous votre style ?

Nos compositions sont un mélange de mélodies mélancoliques avec une énergie véhiculée par des guitares bien rock à l'anglaise ...

Vous avez commencer à chanter en anglais, puis un album en français et maintenant il semble que vous repartiez vers l'anglais ...

Il y a toujours eu des chansons en anglais dans notre répertoire car la sonorité de l'anglais se prête mieux à certaines de nos melodies - en principe les chansons les plus rock - ; pour l'album "en sourdine" la plupart des chansons sont en français parce que l'on voulait un univers plus intime, plus doux, à l'image de ‘Commun rituel' qui s'apparente presque à de la chanson. La langue n'est pas un problème pour nous , le souci c'est de savoir la faire chanter et sonner. Pour le prochain maxi, pas mal de titres seront en anglais en référence à leur aspect plus brut et plus rock.

La genèse de En sourdine ... ou ? quand ? comment ?

Nous avons enregistré "En sourdine" au studio ‘NERVES' à Salon de Provence avec Philippe Amir en juillet 2002, en six jours mixage compris. Ca a été pour nous un aboutissement qui a permis de figer un instant de la vie du groupe. Cet album contient les qualités et les défauts d'un premier album. Même si nous n'en voyons plus que les défauts et qu'il ne correspond plus trop à ce que l'on est, nous sommes contents de l'avoir défendu sur scène pendant deux ans.



Vous avez un nouveau maxi en préparation je crois ?

Il s'appelle "Nuits Salées" et sortira début Septembre. Il annoncera la sortie de l'album début 2006. Nous sommes très enthousiastes à l'idée de sortir ce maxi. Les morceaux sont plus directs, percutants, et beaucoup plus rock. Tout a été enregistré live, sans artifice, ce qui donne l'énergie même s'il y a toujours quelques ballades romantiques ! nous avons beaucoup appris avec "en sourdine" et étions donc soucieux de ne pas refaire les memes erreurs.

Vous faites partie des quelques groupes repérés par Class'Rock - qui existent toujours sous le même nom (comme Dagoba, Soleil Noir, Sweet Children) - Cela a t il était déterminant dans votre investissement dans la musique ?

Toutes les expériences avec Class Rock ont toujours été enrichissantes, il y a un vrai suivi auprès des groupes, nous avons fait une tournée en Espagne l'été dernier grâce à eux, et le fait de voir qu'aujourd'hui ils sont dans la merde nous touche beaucoup.
L'asso Aix'qui s'est toujours bougée pour créer une dynamique culturelle dans la région, et a toujours prévu des conditions professionnelles de spectacle même pour les jeunes groupes. Cette motivation, cet investissement nous servent d'exemple.

Au niveau de la compostion des morceaux, d'abord la musique ou d'abord les paroles ?

On a toujours composé la musique en premier simplement à partir d'une guitare ou d'une rythmique, les arrangements viennent ensuite. J'écris les paroles en dernier selon ce que m'évoque la musique. L'écriture des paroles est ce qu'il y a de plus difficile pour moi. J'ai du mal à être satisfait de mes écrits et doute en permanence.



De qui vous sentez-vous le plus proche musicalement ?

Nous aimons le côté poétique de Jeff Buckley, les riffs torturés de Radiohead, et le rock percutant de certains groupes Belges comme Soulwax ou Electric Soft Parade.

Avec qui pourriez-vous imaginer /aimeriez vous faire un duo ?
J'aimerais faire un duo avec Neil Hammond de Divine Comedy, je trouve ce chanteur exceptionnel, j'adore son style de dandy anglais , sa voix de crooner ne colle pas du tout avec son physique. Son timbre est précis et puissant. C'est une des rares voix -avec Buckley- qui m'ait fait chialer tellement c'était beau !!!

Qui admirez-vous le plus comme artiste (musical ou pas) ?

Radiohead parce qu'ils ont toujours été là où on ne les attendait pas, et qu'ils ne se sont jamais reposé sur leurs acquis. Ils ont toujours un temps d'avance sur la tendance musicale. A la sortie de chaque album je me dis que c'est bizarre et en le réécoutant deux ans après je me prends une claque !

Votre meilleur souvenir de concert (sur scène ou dans le public)

Il date de trois jours !!! A l'Espace Julien devant 500 personnes, nous avons vraiment pris plaisir à jouer, tout était réuni : une bonne ambiance, un son énorme et une grande scène. Nous avions beaucoup travaillé pour cette occasion et ça a payé ! Nous étions en harmonie et je vivais mon concert à fond. La tension de cette journée a été évacuée sur scène et je sentais les gens réceptifs, j'ai même ouvert les yeux pendant le concert !!!

Votre pire souvenir de concert (sur scène ou dans le public)

Un bar à Apt où on a joué devant vingt chevelus plein de bière et pas ouverts. On a fini par faire n'importe quoi avec les guitares et tout mettre à fond et ça leur a plu. En plus on s'est fait jeté par les flics au moment de ranger le matos...

Avez vous beaucoup tourné hors de Marseille ? Comment cela s'est il passé ?

Cette année a été bénéfique niveau scénique nous avons eu la chance de jouer vers Grenoble, en Espagne, dans le sud ouest vers Montauban mais n'avons jamais dépassé Lyon. Le public espagnol respecte beaucoup la scène francaise et a bien réagit. C'est toujours agréable d'aller se confronter à un public étranger car ils n'ont jamais entendu parler de toi, n'ont donc aucun préjugé et le challenge pour nous est d'essayer de les convaincre et d'aller les chercher. C'est aussi là où tu vois vraiment si ta musique peut plaire à d'autres personnes qu'à tes potes !!!!



Sinon je sais que tu joues dans Toko (swing manouche) ... comment géres tu ça ? Quelle est la priorité ? Les autres ont ils d'autres projet musicaux ?

Tout est question d'organisation, Toko est un groupe qui demande peu de répétition mais qui tourne beaucoup. Pour l'instant il n'y a pas de problème de dates commune donc tout va bien. Je n'ai pas de priorité, j'ai besoin des deux pour m'exprimer pleinement. Ce sont des projets vraiment différents et c'est ce qui me plait. Je n'ai pas envie de m'enfermer dans un style sans voir ce qu'il existe autour.

Les autres membres n'ont pas d'autres projets musicaux faute de temps et de leur travail respectif.

Vous venez de remporter le tremplin Emergenza. Que pensez vous du principe de son fonctionnement (les groupes et le public paye, et les finalsites sont élus - à main levée -par le public).

Nous étions au courant des le départ du règlement et l'avons accepté comme une soixantaine de groupes dans le sud est. Les groupes paient pour participer et ont en échange, à l'inscription, des cadeaux pour chaque musiciens et la possibilité de jouer au minimum 1 fois dans une salle marseillaise. On sait tous que Emergenza est une entreprise dont le but logique est de faire du bénéfice. Celui ci ne me dérange pas parce qu'il servira à produire des jeunes talents car Emergenza est aussi une boite de production.
Pour ce qui est du système de vote, il est vrai que plus tu ramènes de monde, plus tu as de chances de gagner. Cela nous a fait peur au début du tremplin. Nous n'avons jamais vendu plus de 18 places car nous sommes d'Istres et pourtant à chaque concert nous sommes passés grace au public. Les gens votent autant de fois qu'ils le veulent et meme si ils viennent soutenir les potes, la plupart jouent le jeu et votent aussi pour les groupes qu'ils ont aimé. Je ne sais pas si le système du jury est aussi juste et impartial.



Quelle est la suite ?

Nous allons donc représenter le sud est et jouer la finale nationale à paris le samedi 25 juin à l'Elysée Montmartre avec les gagnants de chaque région. Le but pour nous n'étant pas de gagner mais de jouer devant tous les labels qui seront présents et de confirmer les contacts obtenus après le concert de l'Espace Julien.
Le gagnant de cette finale parisienne partira pour la finale internationale en Allemagne...

Un plus grand dynamisme de la scène musicale au Nord, mythe ou réalité ? Une explication ?

Je ne pense pas que ce soit un mythe. Les groupes du nord ont su se regrouper, s'organiser pour faire bouger les choses. Il n'y a qu 'à voir nos amis belges qui en ce moment montrent l'exemple. Je n'ai pas d'explication logique à ca, peut etre une histoire de motivation !!

A mes yeux et oreilles Marseille a une très grosse activité musicale dans tous les styles ... pourtant Marseille semble parfois boudée par pas mal de tourneurs (notamment pour tout ce qui est pop-rock) ... et j'entends souvent des gens se plaindre en disant qu'il n'y a pas grand chose malgré la centaine de concerts par semaine dans la région. En tant qu'artiste comment ressens-tu la situation ?

En effet la scène marseillaise est active, il est vrai que les groupes de rock ne se bousculent pas pour jouer ici, c'est dommage. Mais il y a une scène local qui vaut le coup, qui ne demande qu'à jouer et qui n'a parfois rien à envier aux groupes étrangers. Il faudrait juste que les gens prennent le risque parfois d'aller voir un groupe marseillais et qu'ils arretent de se dire que c'est mieux quand ca vient de loin.

Penses-tu que l'information passe bien ?

L'information passe moins bien depuis la loi sur l'affichage à Marseille. Maintenant il n'y a que Lorie et De Palmas qui ont le droit d'inonder nos murs. Les salles ont donc fait des efforts pour leur communication ce qui est le seul point positif dans tout ca. Les assos et les fanzines régionaux sont heureusement là pour nous tenir informer (Cocazine, Nouvelle Vague, Concertandco, Rocksud ...)



Pour finir peux tu me citer 10 groupes marseillais (en précisant leur style) :

Soleil Noir / rock alternatif
Highlights / rock
Kill the Thrill / rock indus
IAM / rap
Luperka / rock
Biocide / métal
Layne / rock grungy
Elora / rock
National Dust / rock
Poum Tchak / swing tzigane


Si soma etait ...
- un animal : un chien,pour les coups de gueules qu'on s'envoie parfois!!!(la blessure n'est jamais bien grave et cicatrise vite)
- un plat : la fondue savoyarde, un plat qui se mange facilement mais dont on découvre le meilleur quand on gratte un peu le fond!!!
- un couleur : le bloir, melange entre le blanc et le noir (ou plus simplement le gris). Pour le coté "angelique" et parfois sombre de notre musique.

Pour nos lecteurs marseillais ou de la région :

- conseil restau : -
- conseil bar : notre bon vieil Intermediaire

Site internet : https://somalesite.free.fr/

Voir aussi les nombreuses chroniques de concerts ou leurs deux disques : en sourdine et in the pincess' arms de leurs disques sur Concertandco.

Photos par Pirlouiiiit, Dazuntski, Sully Vai prises lors de concerts au Balthazar, Cafe Julien, Reveil.