Zenzile fait son cinéma

Après Pawn Shop, les prolifiques Zenzile reviennent avec une autre actualité. Cette fois-ci ils ne seront pas sur scène mais devant les écrans de cinéma qui leur laissent interpréter la bande sonore du film " Le Cabinet du Docteur Caligari ". À cette occasion, leur bassiste Mathieu Bablee revient sur cette coproduction avec le festival angevin " Premiers plans".



Vilay : Aviez-vous déjà vu des ciné-concerts qui aient suscité l'envie de monter un projet comme celui-là ?

Matthieu : Oui, tous les membres de Zenzile ont eu l'occasion de voir ce qu'Olivier Mellano a fait sur L'Aurore de Murnau. Du coup, ça faisait longtemps que ça nous branchait nous aussi de faire un ciné-concert donc on a choisi le film " Le Cabinet du Docteur Caligari " et on l'a fait a l'occasion du festival " Premiers plans " à Angers

Vilay : Ce projet était-il une commande où l'avez-vous proposé au festival ?

Matthieu : Oui c'est une commande. Le festival a décidé de proposer un volet ciné-concert dans le cadre du festival et ils nous ont soumis l'idée. La thématique arrêtée par rapport au choix du film était la peur, donc nous avons fais des choix en fonction de cela et il se trouve que l'ancien guitariste de Noir Désir s'est essayé à l'exercice du ciné-concert sur le même film et ça on ne le savait pas avant mais c'est intéressant car on peut avoir plusieurs interprétations d'une même idée cinématographique. En plus, il n'y a pas tellement de films muets pour lesquels le ciné-concert se prête...

Vilay : Au niveau du processus de création, comment ça s'est passé ? Pas trop galère de devoir suivre une trame filmique?

Matthieu : On s'y était déjà un peu préparé car on avait conscience de cette difficulté,.C'est vrai que c'est pas du tout pareil que pour composer un album. L'avantage ici est que le film est découpé en actes donc ça permet de minuter les interventions au fur et à mesure donc c'est un petit peu cadré.

Vilay : Est-ce qu'il y a une part d'improvisation sur chaque ciné-concert ou est-ce que c'est quelque chose qu'on ne peut pas se permettre sur ce genre de projet?

Matthieu : Il y a une petite part d'improvisation dans ce que permet le cadre du découpage qu'on a donné au film. On joue sans machines mais il faut quand même coller à la narration et à l'action. L'improvisation est souvent liée aux incidents de parcours (rires) et ça dépend à quel rythme ou quel tempo on part pour chaque morceau, c'est ce qui est déterminant.

Vilay : On peut espérer trouver la B.O ou même un dvd avec le projet dans les mois à venir ?

Matthieu : Oui, on a fortement envie que ça aille dans ce sens mais on ne sait pas si on aura la permission de sortir quelque chose avec le film et la B.O dessus. C'est compliqué car il faut négocier ça avec les ayants-droits mais autrement on aimerait bien sortir la musique en format audio. À ce moment-là, ce serait retravaillé car sans les images ce ne serait plus aussi parlant... Par contre, dans le cadre de la tournée avec le "Telerama dub festival " une opération a été organisée et nous permettra de faire écouter trois titres, qui ont été créés pour ce projet, téléchargeables dès novembre.