Chic alors, revoilà ce joyeux drille de Morrissey qui vient nous chanter d'une voix enjouée ses amusantes ritournelles, si drôles et si légères ! Un set riant et primesautier, à l'image du Rigolus derrière le micro. Non, en fait un concert de Morrissey ça n'est que très moyennement la fête. Le public chante, danse, s'enivre même. Mais derrière tout ça il y a une amertume, une noirceur dont il est dur de se débarrasser une fois le tour de chant terminé. Si c'est de l'insouciance, de l'hédonisme et des paillettes que vous recherchez, Mötley Crüe est en tournée. Musicalement, ça sonne comme du music-hall anglais... Lire la suite

La foule qui se pressait mardi soir à la Salle Pleyel pour voir un groupe se faisant appeler Foreigner savait-elle qu'aucun des musiciens sur scène n'avait joué une note sur les tubes qu'ils allaient entendre ce soir ? Même Mick Jones, le gardien du temple, le seul à être resté dans la formation depuis ses débuts et pourtant bien présent sur l'affiche, était absent. De là à les accuser d'escroquerie ou de publicité mensongère... En fait de Foreigner, nous avons donc eu droit à un tribute band de très bonne facture, adoubé par le créateur du groupe qui se contente d'encaisser les chèques et préfère désormais déléguer les missions opérationnelles à de dociles employés. D'un point de vue strictement musical, le groupe est excellent. Kelly Hansen, autrefois chanteur de Hurricane, a une voix différente de celle de son prédécesseur Lou Gramm, ce qui lui permet d'insuffler un peu de... Lire la suite

J'ai découvert The National et son chanteur Matt Berninger lors de discussions avec des collègues ou des amis musiciens... Après avoir beaucoup écouté les albums du groupe américain, ça m'a donné envie de le voir en concert. Voyant passer les dates de la tournée en fin d'année dernière j'ai donc réservé des billets pour le concert du 31 mai 2022 à Paris dans cette belle salle Pleyel (que je connaissais pour y avoir vu un concert d'Editors). Venant de notre Auvergne pour passer une nouvelle fois une agréable soirée, on arrive dans une salle bien remplie, pas trop d'attente pour entrer, mais une petite ambiance avant le show. Et voilà qu'entre sur scène The National, avec pour commencer un morceau calme et doux, "I Should Live in Salt" je crois, la voix grave et mélancolique annonce que du bon pour la suite. Puis les morceaux s'enchainent mais il manque un truc ce soir : Matt reste impassible au micro, les mains dans les poches ou les bras dans... Lire la suite

En juillet 2019, on avait laissé Iggy Pop triomphant devant le public des Vieilles Charrues après un concert anthologique plein de maitrise, d'électricité et de puissance, témoin une fois de plus de son immense charisme et de sa réputation de bête de scène. Quelques semaines plus tard, l'iguane sortait "Free", un album calme et apaisé. Il annonçait dans la foulée une série de dates pour défendre ce nouvel opus sur scène dans une configuration assise avec un répertoire centré sur les nouvelles chansons dans un mode crooner. Alors que l'échéance approchait, un virus asiatique vint perturber les choses et ces fameuses dates furent repoussées en 2021, puis en mai 2022. Arrivé à un âge ou les années comptent double, on avait fini par craindre de ne plus revoir l'iguane sur scène et on était finalement heureux de prendre le chemin de la salle Pleyel pour ce concert apaisé en mode crooner. Mai 2022. Confortablement assis dans les fauteuils d'orchestre, au milieu d'un public de quinquagénaires sages mais impatients, notre cœur se met à battre plus rapidement alors que les lumières s'éteignent enfin. Les musiciens du nouveau groupe d'Iggy Pop se lancent dans un morceau instrumental planant et quasi atmosphérique laissant présager de... Lire la suite

Splendide concert de Steve Hackett mardi soir dans le cadre de la vénérable Salle Pleyel. Le guitariste anglais y reprenait l'intégrale du double live "Seconds Out", dernier album de Genesis auquel il ait participé, en plus de quelques extraits de sa carrière solo. Alors, mieux vaut e pas être allergique à un peu de grandiloquence. Genesis, et le rock dit progressif en général, provoquent souvent chez les amateurs de musique binaire des convulsions de douleur et/ou d'hilarité, et il est vrai que certaines atrocités prétentieuses commises par les chantres de ce genre dans les années soixante-dix ont pu décourager même les plus audacieux. Que les ayatollahs du rock continuent à se gausser. Qu'ils aillent dormir sous les ponts ! C'est vrai que Genesis n'a jamais été "cool". C'est vrai qu'ils n'ont jamais été "à la mode". Mais les premiers albums du groupe, ceux enregistrés avec Peter Gabriel et Steve Hackett, avant que le groupe ne se transforme, sous la férule de Phil Collins, en une implacable machine à hits pour les stades, restent de magnifiques disques de musique étrange, fascinante, virtuose, lettrée, déroutante, et éminemment anglaise. Et c'est donc sur ce répertoire que ce concentre Hackett ce soir. Son... Lire la suite

En octobre 2017, pour accompagner la sortie de l'austère album "Skeleton tree", Nick Cave et ses Bad Seeds avaient donné, pour leur dernière visite parisienne, un concert d'anthologie qui est resté dans toutes les mémoires. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et trois autres albums ont été publiés. Le premier, "Ghosteen", consacré au deuil difficile subi par le chanteur australien à la suite du décès de son fils de 15 ans, était dans le prolongement de "Skeleton tree", avec une ambiance intimiste emplie de questionnements mystiques. La tournée qui devait accompagner cet album a été annulée par les périodes de restrictions liées au Covid 19. Cela a donné du temps pour enregistrer un formidable album live en version piano solo, seul dans le hall gigantesque de l'Alexandra Palace de Londres, live au cours lequel le génial songwriter revisitait des chansons de son répertoire dans un mode crooner sombre, mais de toute beauté. Puis, il a fait paraitre l'album "Carnage" en février 2021, sans les Bad Seeds, mais accompagné du Bad seed en chef, l'hirsute violoniste multi-instrumentiste Warren Ellis. Comme "Ghosteen", c'est un album atmosphérique, calme, triste où le deuil de son fils est omniprésent, mais c'est aussi un disque marqué par la... Lire la suite