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Les Concerts qui nous ont scotchés en 2004 :
* Pirlouiiiit : Patti Smith au Warsaw, Brooklyn le 01 Mai ; The National à Other music, New York le 15 aout ;
Wriggles + Raoul Petite à l’Escpace Julien le 12
mars ; Anais à l’Exodus le 23 juin ; MacZde Carpate à l’Intermédiaire le 10 novembre.
Marseille : Et dans la région : Mardi 28 Décembre Marseille : Et dans la région : Mercredi 29 Décembre Marseille : Et dans la région : Jeudi 30 Décembre 2004 Marseille : Et dans la région : Vendredi 31 Décembre Marseille : Et dans la région : Lundi 03 Janvier 2005 Marseille : Mardi 04 Janvier 2005 Marseille : Et dans la région : |
Les
disques 2004 qu’on passe en boucle :
* Pierre Andrieu : Blues
Explosion “Damage”
; Daniel Darc “Crèvecoeur”
; Laura Veirs “Carbon
glacier”
On attendait depuis un moment déjà la sortie d’une compilation pour ce
groupe qui sévit depuis maintenant 25 ans et finalement on aura le droit à
un nouvel album (et un double en plus !). Tant mieux car à l’écoute de
celui-ci on se dit que cela rajoutera probablement quelques titres à ce
qui s’annonce comme une bonne session de rattrapage pour tous ceux qui
auraient découvert un peu tard (comme moi) ce groupe hors normes. Dès le premier morceaux du
premier disque Listen to the painters, véritable plaidoyer en
faveur de la culture, la voix de GW Sok scande un « we need
poets, we need painters ! » sur une rythmique rock syncopée dans
laquelle la contrebasse de Rozemarie, la dernière venue, fait des
ravages. Suit un Prism song sur lequel Katrin d’une voix
entre celle de Kim Deal, Courntey Love et Kim Gordon
s’attaque à la consommation ( « buy and buy and buy and buy »).
Dog tree nous plonge dans un monde plus étrange où alternent chant
inquiétant à la Tricky ou Tom Waits et explosions
instrumentales. Le crescendo instrumental Getatchew (en hommage à
Getatchew Mekurya l’un des premiers saxophonistes free jazz) sonne
un peu comme du Thugs ou Salaryman, un régal. The Pie
qui m’avait frappé en concert avec sa recette de Sweet potatoe pie
récitée a capella en intro, s’avère être un hymne aux entartreurs. Les
deux derniers morceaux 3:45 am et IP man finisse en beauté
ce disque dans une veine noisy punk à souhait. Le deuxième disque est plus
ethnique, fruit de leur collaboration avec l’Afrique. Ainsi on se
délectera du huriyet chanté par sobrement accompagnée
par des clappements de mains et quelq ues instruments discrets et de
l’incroyable Theme from Konoko*. Sister et Confusion
errorist très noisy céderont la place a un The idunno law plus
calme qui fera baisser la tension que se chargera de faire faire remonter
Heny K jusqu’à In the event qui clora en beauté en en
douceur ce magnifique album très à l’image de leur dernière tournée. Au
final 14 morceaux pour plus de 90 minutes de musique intense. A écouter
d’urgence.
* Vibrion, «Vibrion” (2004,
Les Filantes) écoutée par Pirlouiiiit
Apres avoir lu les éloges de Sami sur ce groupe de slam marseillais j’ai enfin
entendu quelques uns de leurs titres entre le set de Mendelson et
de Oshen vendredi dernier a l’Affranchi (ou ils vont bientôt
repasser). Quelle claque a la première impression … j’ai eu l’impression
d’entendre des nouveaux morceaux de Iam genre l’Enfer.
Depuis qu’on me l’a offert je l’écoute en boucle. Ca commence par une
intro instrumentale Nue un peu dub et un chant féminin envoûtant
(Angèle Marini) … ambiance méditative … le deuxième Fresque,
toujours avec la basse (de Stéphane Paulin) bien en avant, sonne
plus rap avec au double chant Frederic Nevchehirli an / Eric
Cartier (l’un des deux sonne vraiment comme l’un des mecs de
Iam). Chant brut, sec, haletant, magnifiquement accompagné par un
violoncelle (Marianne Salomon). Fusées qui suit est plus «
techno » (« techno » a la Ultra Orange) avec son trippant « nous
voulons être ». Cette fois au niveau du chant on est pas très loin de
ce que Serge Teyssot Gay a fait dans son adaptation de On croit
qu’on s’en est sorti de Georges Hyvernaud . Puis Large qui commence tout
doucement et va crescendo (la aussi on pense a Programme,
Expérience, bref Diabologum) tout en contraste avec le
suivant La Cage digne du meilleur de Air d’autant plus qu’au
lieu de la ridicule voix déformée (genre robot) c’est une bonne voix grave
si que se met a rapper un véritable poème … puis L’Amérique morceau
de brav oure du disque qui réussit a être incroyablement musical sans
instruments ! Pour finir le très sensuel, mais toujours pressé, La mer
sait décliner les bleus (2) et le très joli Khora ou l’on
retrouve un Sam (Dupain) tres en forme aux chœurs, ainsi que
Christophe Isselee qui signe d'ailleurs la musique de la plupart de
ces 8 titres. Une très bonne surprise a découvrir aussi vite que possible
sur scène … Vibrion est sans doute le groupe qui va donner un bon
coup de neuf au rap marseillais …
* Daniel Darc , «Crèvecoeur»
(2004, Mercury - Universal) écoutée par Pierre Andrieu Comme Johnny Cash, son idole disparue en 2003, Daniel
Darc a connu une carrière avec des hauts et des bas, beaucoup de bas.
Mais en 2004, loin d'être inutile et hors d'usage, l'ex chanteur de
Taxi Girl effectue un tonitruant retour parmi les vivants, même
s'il se souvient des heures sombres. La tonalité générale de
Crèvecoeur n'est donc pas franchement gaie mais elle n'est en aucun
cas sinistre. En se rappelant quelques histoires d'amour ou d'amitié
passées, Daniel Darc réussit à faire réellement ressentir chaque
mot qu'il chante avec une voix fragile évoquant souvent Serge
Gainsbourg. * Blonde Redhead, « Misery is
butterfly (2004, 4AD Records) écoutée par Pierre Andrieu Si Blonde Redhead semble avoir remisé la dissonance
bruitiste au grenier, ses nouvelles aventures sonores - de facture pop -
sont passionnantes et inventives. Amedeo Pace, Kazu Makino
et Simone Pace viennent en effet de publier un disque de pop
aventureuse gorgée de mélodies tordues, de chants élégiaques et
d’instrumentations admirablement riches. Misery is butterfly est un
recueil énigmatique renfermant des trésors envoûtants élaborés en studio
avec le producteur Guy Picciotto (échappé des excellents
Fugazi). Les voix très particulières de Kazu et Amedeo manquent de
donner la chair de poule dès qu’elles interviennent, les cordes sont
utilisées avec talent et renforcent le tourbillon émotionnel créé par des
claviers aux sonorités capiteuses ; de gré ou de force, on se laisse
happer par les morceaux fignolés par des orfèvres aux doigts de fée et aux
cordes vocales d’elfe. |
Film
de l'année à l'unanimité :
Eternal Sunshine of the spotless mind Un
film de Michel Gondry, avec Jim Carrey, Kate Winslet Cette semaine dans Live in Marseille, la réponse à la question que
(presque) tous les tâcherons d'Hollywood (ou de Paris) se posent : Comment
fait-on un film exceptionnel ? 4 étapes indispensables.
Pour faire un bon film il vous faut : Pour faire un très bon film il vous faut : Pour faire un excellent film il vous faut encore : Mais surtout, pour faire un film exceptionnel, il faut en plus : Je le comprends maintenant et je vous supplie à mon tour, faites
confiance au formidable b-à-o qui est en train de naître autour de ce film
! Ne ratez pas Eternal Sunshine of the Spotless Mind, s'il n'y a
qu'un film à voir cette année c'est lui !
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Et putaing, encore une baffe de sa race. Manu
Larcenet devrait être interdit de publication pour cause de
harcèlement émotionnel. Ce deuxieme tome du Combat
ordinaire m’a encore laissé avec une boule dans la gorge et les
larmes aux yeux. Condensé d’émotions, c’est l’histoire ordinaire d’un mec
ordinaire. Ses angoisses, ses névroses, ses relations avec sa famille, son
milieu prolo d’origine, son milieu professionnel branchouille,
l’installation à la campagne pour trouver une improbable sérénité, l’amour
de sa copine, la crise de la trentaine, l’angoisse de la paternité, la
relation de l’artiste à son oeuvre sont d’une profonde justesse, traité
sans complaisance ni apitoiement. Plus encore que dans le 1er tome, Larcenet raconte l’histoire d’un fils d’ouvrier, ses
relations à sa famille, le milieu prolo auquel il est viscéralement
attaché mais dont il ne fait plus parti (photographe, il est «le parisien»
plus vraiment comme «nous» ) . Racontant la classe ouvrière sans
complaisance mais avec une tendresse infinie, il me rappelle le John
King du bouleversant Human Punk. Ce n’est
pas le seul aspect de cette bd et cet enfoiré de Larcenet se montre
d’une grande sensibilité pour aborder les autres sujets. Mais il n’oublie
pas d’être drôle, en témoigne les passage avec la facteur, l’achat du
chichon chez les bourges, « li boulaouane » de Massoud, etc. * Manu Larcenet, sa vie, son œuvre et son incidence sur la
sensibilité pinguinesque (Son site : http://manularcenet.com/ )
La première fois que j’ai rencontré ce type, c’est dans un vieux numéro
de Fluide glacial dans une enquête des Brigades du Tigre au
prise avec Merlin l’Enchanteur… Une histoire hilarante, un dessin
unique, j’étais déjà accro. Le lascar récidiva plusieurs Lois des séries avant de s’attaquer à sa série Bill Baroud, héros des services secrets américains
combattant la chienlit communiste. Running-gags hilarants, sens de
l’absurde, références multiples au cinoche, aux séries TV et aux groupes
punk (ce mec a osé appelé un de ses héros le professeur Fermin Merguzza (chanteur du groupe punk
alterno basque Kortatu). Peu après, je découvre la collection aux
Rêveurs des Runes (leur site :
http://www.ifrance.com/onverrabien/), une collection où Larcenet va
pousser l’introspection très loin. Dans Presque, il revient sous son experience,
traumatisante, du service militaire. Avec Dallas
Cowboy, il explore ses angoisses (nombreuses), On fera avec est (un peu) plus joyeux et dans L’artiste de la famille il explorera son lien avec la
création et le dessin. Collection très personnelle, qui change avec son
dessin « rigolo », elle est bouleversante. Il reviendra a une veine plus
comique avec Le temps de chien : une aventure
rocambolesque de Sigmund Freud, où l’on découvre le psychanalyste
décidé à psychanalyser les cow-boys. Cependant l’histoire évoluera vers
des côtés plus sombre et graves telle que l’âme de l’occident. Dans la
même série La ligne de Front : une aventure
rocambolesque de Vincent Van Gogh mêlera le loufoque, l’absurde et
la gravité (réflexion antimilitariste mais aussi sur l’artiste et la grand
public). Il continuera à faire dans l’intimiste avec les deux volumes du
Retour à la Terre où son quasi double raconte
en des strips de 4 cases son installation à la campagne. Le ton y est plus
léger mais on sent bien le vécu et les angoisses sous-jacentes du
Larcenet. Il refait une incursion dans le comique et le
détournement de « mythes » avec son Robin des
Bois où on découvre un hors-la-loi grabataire, dévalisant les
touristes à bob Ricard de la forêt de Rambouillet. Mais attention,
derrière ce côté comique, il ne peut s’empêcher de se pencher sur des
thèmes graves comme le sens de la vie, la vieillesse, la mort (rien que
ça). Puis vient son chef-d’œuvre, Le Combat
Ordinaire dont le tome 2 vient de sortir. Histoire simple d’un mec
angoissé mais qui prend aux tripes. Je n’étais pas sorti indemne du tome 1
qui m’avait autant bouleversé que Gros-Câlin
d’Ajar/Gary et cette suite est à la hauteur. |
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